Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Troubles de voisinage: Thriller
Troubles de voisinage: Thriller
Troubles de voisinage: Thriller
Livre électronique139 pages2 heures

Troubles de voisinage: Thriller

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique


Suite à un meurtre sanglant dans la voisinage, deux amis décident de mener l'enquête.

Pour quelles raisons ce Wilfrid Muller, mon voisin, n'avait-il pas changé d'adresse au lieu de se laisser emporter peu à peu par sa colère ? me demandais-je en repensant à cette soirée tragique où il avait commis son crime.
Pourquoi s'était-il entêté à rester là, alors que devenait chaque fois plus insupportable le fait d'être réveillé en sursaut et de ne plus pouvoir se rendormir?
Comment les humains ne se rendent-ils pas compte au moment opportun, qu'il vaut mieux tourner les talons et s'en aller loin, plutôt que de foncer tête baissée dans l'inéluctable ?

Tout commence par une banale histoire de voisinage... Wilfrid Muller n'en pouvant plus de supporter les gémissements et les cris d'amour de sa voisine de palier la trucide à coups de couteau... Mais au-delà du crime sordide se dessine peu à peu l'histoire plus sombre encore d'une mystérieuse agence de publicité, des agents néo-nazis... Il n'en faut pas plus pour mettre la puce à l'oreille de nos deux amis, un retraité de la Marine et un professeur de Français, qui décident d'en savoir plus.

Découvrez sans plus attendre un thriller palpitant dans une enquête pleine de rebondissements jusqu'à la dernière page !

EXTRAIT

Durant des années, recroquevillé au fond de son lit, il avait imaginé que quelqu’un la battait et que ce serait son tour, un jour ou l’autre. Il se mordait la langue pour ne pas crier lui-même et quand bien même aurait-il tenté de le faire qu’aucun son ne serait sorti de sa gorge nouée par une indescriptible angoisse.
C’est de cette même manière qu’il avait ressenti les cris de la coiffeuse qui se faisait baiser deux fois par semaine par de jeunes gars du Centre hospitalier qui l’avaient repérée derrière la vitrine de son salon de coiffure.
Il avait bien essayé les boules de gomme auriculaires, les musiques bruyantes et même, de s’en aller pendant une heure dans les rues pour laisser passer la crise amoureuse de sa voisine ; mais cela n’avait servi de rien car ces paroxysmes érotiques ne se produisaient jamais à heure fixe, de sorte qu’il ne pouvait rien prévoir et qu’il demeurait sans défense.
Peu à peu, diront les psychiatres de l’instruction pénale, l’homme avait basculé dans la haine. Une haine vindicative et justicière : Wilfrid se sentait dans son bon droit et ignorait totalement comment le faire reconnaître. Il ne connaissait que son violon et rien d’autre.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Ancien Avocat de Cour d’Assises, Antoine Duport prend sa retraite avec un lourd bagage de souvenirs et d’expériences à Rio de Janeiro où il devient définitivement écrivain après avoir déjà livré un roman en langue portugaise lors de l’un de ses voyages précédents. Sportif de haut niveau (Championnat de France de Chasse sous-marine et Championnat du monde de vitesse Windsurf) il poursuit ses activités nautiques avec la même passion que l’écriture. Engagé dans une unité combattante pendant la guerre d’Algérie il attendra près de cinquante ans avant de publier « MEKTOUB - une section d’intervention dans les Aurès - 1959/1962 » outre une trentaine d’autres romans.
LangueFrançais
Date de sortie11 oct. 2018
ISBN9782378776442
Troubles de voisinage: Thriller

En savoir plus sur Antoine Duport

Auteurs associés

Lié à Troubles de voisinage

Livres électroniques liés

Fiction littéraire pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Troubles de voisinage

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Troubles de voisinage - Antoine Duport

    Chapitre premier

    — On m’a dit que vous étiez romancier, dit l’homme vêtu d’un manteau bleu en s’arrêtant à ma hauteur.

    Je le voyais depuis quelques jours dans le quartier. Je savais qu’il habitait l’immeuble pour l’avoir vu ouvrir sa boîte aux lettres dans le hall, juste près des portes de l’ascenseur.

    Grand et mince avec un beau visage imberbe à la peau mate, il ne devait pas avoir plus de quarante ans et devait demeurer dans les derniers étages où existent quelques logements meublés.

    — Les nouvelles vont vite ! Répliquais-je en m’écartant légèrement de lui pour éviter les manifestations d’amitié de « Diva », son terrier, comme il ne cessait de l’appeler, pour le faire tenir tranquille.

    Le chien se mit en position d’attente, assis sur son petit bout de queue, la truffe en l’air, nous regardant l’un et l’autre, comme pour participer à notre conversation.

    — C’est le locataire du quatrième… Un certain Alain, mon voisin de palier, qui m’a dit ce qu’il savait des gens de l’immeuble et notamment des derniers arrivés…

    — Je ne le connais que très peu, dis-je… J’ai fait sa connaissance sur la route de Bois Mesnil, l’autre jour…

    — Alain Salat porte de superbes moustaches rousses… Vous ne pouvez le confondre avec personne… Il m’a donné un coup de main pour emménager lorsque je suis arrivé ici il y a quatre ans… Rien de bien sérieux… Seulement me montrer la place du compteur d’eau… Des disjoncteurs et m’aider à porter mes deux valises jusqu’à mon nouveau « chez-moi »…

    Puis, au bout d’un bref silence, l’homme me tendit la main tout en assurant la laisse du chien de son autre main :

    — Clément Jaret… Professeur de français au Lycée Alphonse Daudet.

    Il ne devait pas avoir encore commencé à donner ses cours, car il était près de dix heures du matin et je le voyais déambuler ainsi tous les jours à la même heure dans la longue rue pavée qui menait sur la droite, à l’arrêt des autobus, et sur la gauche, au Square Léon Tolstoï, dans lequel il s’arrêtait une bonne demi-heure, laissant « Diva » courir après les merles sur les pelouses de ce jardin de ville.

    — En réalité, dis-je, je suis retraité de la Marine et romancier à mes heures… J’aime par-dessus tout l’écriture. Elle meuble ma solitude peut-être davantage que la vie réelle… Mon imaginaire m’empêche de vieillir trop vite !... Si vous voyez ce que je veux dire par là…

    — Je vois très bien.

    — J’invente des personnages, des situations, des lieux qui finissent par s’imposer à moi autrement que comme de simples virtualités… Je me prends à mon propre jeu et me voilà parti dans des intrigues qui me rendent impatient de connaître la suite !... Une suite que j’ignore toujours au moment de commencer un livre…

    — Vous vous laissez emporter par votre imagination et votre logique.

    — Oui, c’est tout à fait cela : je me laisse emporter par mes rêves et une « certaine logique ».

    Surpris par mes propres paroles devant cet étranger qui ne me demandait rien, je réalisai soudain combien mon besoin de communiquer avec mes semblables était devenu irrépressible, combien le fait de me trouver debout en face de quelqu’un dans cette rue qu’un Conseil Municipal, sans doute mélomane, avait baptisée Rue Giuseppe Verdi, me remplissait d’aise ! 

    « Diva » qui semblait avoir deviné que son maître entendait mettre fin à l’entretien, se mît sur ses quatre pattes et tira sur sa laisse.

    — Nous nous reverrons dit Clément Jaret, en me tendant à nouveau la main.

    Je lui rendis son sourire et le regardai partir.

    Je lui avais naturellement donné mon nom et l’avais assuré du vrai plaisir que j’avais eu à faire sa connaissance.

    Je ne sais pourquoi, j’ai toujours eu beaucoup d’amitié et d’admiration pour les professeurs de français ; ils avaient été mes amis de l’école primaire et m’avaient fait aimer la littérature et les livres ; ils m’avaient en quelque sorte admis dès mon plus jeune âge, par le goût que je manifestais alors pour la poésie, dans le vaste et mystérieux univers des lettres qui me poussait en même temps à haïr les sciences et les mathématiques.

    Les professeurs de français ont toujours eu l’air de venir de l’extérieur de l’école, d’y apporter du dehors un peu de l’air frais que les poètes ont exhalé au cours des siècles… Pas comme les professeurs de chimie ou de calcul, avec leurs tabliers gris recouverts de poussière de craie, qui semblaient faire partie des murs, qui y étaient chevillés pour toujours, un peu tous semblables, interchangeables et paraissant subjugués par une science qu’ils ne semblaient jamais maîtriser tout à fait.

    Ce professeur de français là, ne faisait pas exception : in tantinet désabusé avec son animal en bout de laisse qu’il promène chaque jour en ayant plutôt l’air de le suivre que de le diriger, cet homme devait être lui aussi un homme à l’âme remplie du rêve des autres… Un homme débordant de cette haleine d’écriture, qu’il transmettait chaque jour à ses élèves comme le pélican régurgite la nourriture pour ses petits.

    Sans nous connaître, je sentais qu’entre lui et moi quelque chose était possible.

    J’avais avec moi, en plus du goût pour les livres, imprégné à tout jamais au plus profond de mon être, la mer de toute ma vie et celle de mon enfance, avec ses embruns et ses vagues ; la mer : cet éternel infini donné à l’homme afin qu’il puisse prendre la mesure de lui-même ; la mer immuable et mobile, tendre et cruelle, bavarde et silencieuse, que j’avais servie durant près de trente années et au bord de laquelle j’avais vu le jour.

    Lui aussi avait dû m’apercevoir dans la rue lorsque, comme aujourd’hui je m’en allais vers la rivière qui délimitait la ville proprement dite, de cette périphérie tranquille où j’avais fini par trouver un logement décent en attendant que fût terminée la maison que je faisais construire face à l’Océan.

    Chaque jour en effet, à l’inverse du professeur de français qui se rendait au square, je m’en allais vers l’arrêt des bus, le laissait derrière moi, pour franchir en promenade les quelques deux kilomètres me séparant du pont de Bois Mesnil sur lequel je m’arrêtais alors pour m’enivrer de la force du courant s’engouffrant sous l’ouvrage, le regardant se briser sur chaque pile, comme s’il avait ouvert autant de fois les lèvres.

    L’eau, quelle que fût sa nature, m’était indispensable. J’avais besoin d’elle.

    Bien avant de devenir marin, la mer où j’étais né, les rivières rencontrées tout au long de ma vie ou les torrents de Calacuccia et d’ailleurs avaient remplacé le sang de mes veines et faisaient battre mon cœur.

    J’étais arrivé dans ce quartier un mois auparavant et comptais n’y rester qu’un an, durée de mon contrat de location.

    La rivière de Bois Mesnil m’aidait ainsi à patienter et remplissait mon « besoin d’eau ».

    En outre, il ne me fallait qu’un peu plus d’une heure pour me rendre en autocar au bord de la mer et surveiller l’état d’achèvement des travaux de ma maison dont les fenêtres s’ouvrant à l’Ouest, me permettraient bientôt d’admirer l’Océan jusqu’à son horizon où, chaque soir, s’immerge le soleil et les autres ouvertures, de jouir du spectacle grandiose qu’offre chaque jour et chaque nuit, la rencontre du fleuve et des marées. Ma maison allait être au bord d’un vaste estuaire où se mélangent le limon du fleuve et le sel de la mer.

    Aussi étais-je heureux d’avoir lié connaissance avec Clément Jaret. Cet homme avait sans aucun doute beaucoup de choses à me dire sur sa vie d’enseignant dans une époque troublée où le mélange des populations engendrait des violences que l’École n’avait encore jamais connues, sur sa vie personnelle qui le faisait habiter sous les toits, au quatrième de ce petit immeuble de banlieue, au numéro 17 de la Rue Giuseppe Verdi et sur la vie tout court, la sienne, la mienne et celle de tous les autres.

    Quant à ce moustachu, son voisin du quatrième, je l’avais vu quelques fois enfourcher sa bicyclette et se rendre lui aussi vers le pont de Bois Mesnil. Il me dépassait alors en me faisant un salut de la main, preuve qu’il me reconnaissait lui aussi.

    Deux autres locataires demeuraient au quatrième : un couple d’ouvriers des usines Renault d’Olincourt, qui partait matin et rentrait tard le soir, de sorte qu’on ne le voyait pour ainsi dire pas, sauf lorsqu’ils se montraient le Samedi matin, chacun sur son vélo, pour aller à la grande surface du quartier faire leurs courses.

    Lui, qui devait être d’origine maghrébine avait la démarche souple et un peu fuyante ; il ne recherchait de contact avec personne, preuve sans doute du sort qu’on lui faisait ici, à cause de la couleur cendrée de sa peau et de sa manière de parler. Elle, plutôt jolie, ressemblait à une Espagnole avec ses cheveux bouclés très noirs, ses yeux incandescents, ses jambes musclées qui faisaient virevolter autour d’elles, des jupes multicolores à chacun de ses pas.

    J’aurais aimé leur parler ; connaître leur vie dans ce pays multiracial aux multiples problèmes ; apprendre ce que pouvait être l’existence d’un émigré arabe dans une nation de culture immensément chrétienne aux bras d’une fille d’Espagne… Je ne désespérais pas d’y parvenir… Avec le temps !

    Sorti des rangs plutôt fraternels de la Marine, je me retrouvais seul avec des amitiés disséminées aux quatre coins du monde, un peu perdu tout de même de n’avoir plus d’équipages autour de moi, de n’avoir plus mon carré des officiers et cette vie si collective du bord.

    Ma femme était morte dans les premières années de notre mariage, de sorte que j’avais demandé à quitter le poste sédentaire qui m’avait été offert au Ministère de la Marine, Rue Royale à Paris, pour être embarqué.

    L’Indochine, Suez, l’Afrique du Nord, puis le Grand Nord et le Canada avaient été mes patries successives à bord de corvettes ou de frégates d’escorte et de navires-écoles.

    La mer avait rempli ma vie à un point tel que j’avais fini par envisager mes années de retraite comme une véritable anomalie, quelque chose d’incongru que ne justifiait ni mon état de santé ni les nécessités du service !

    C’était à mon corps défendant que j’avais accepté cette fonction au Service de Cartographie du Ministère.

    Du petit breton bretonnant que j’avais été dans un village touchant les remparts de Concarneau, je voulais en

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1