Toulon la sensorielle
Je viens de banlieue parisienne, de ce qui était avant un village et a été peu à peu absorbé par les kilomètres de béton et d’asphalte qui ont relié Paris et la grande banlieue. Je ne me voyais pas vivre là plus longtemps : j’avais suffisamment fait l’expérience des trajets quotidiens en RER, puis des embouteillages sur la Francilienne pour savoir que les multiples attraits de la capitale ne compenseraient pas les inconvénients de cette vie trop citadine pour moi.
Comme les oiseaux en hiver, j’ai donc migré vers le Sud. Ce n’était pas tout à fait un choix dû au hasard : nous avons tous des régions dont nous tombons amoureux, sans y avoir pourtant de racines familiales. Pour moi, c’était la Provence, et des souvenirs de vacances d’été parfumées au thym et à la lavande : la chaleur qui engourdit les corps, le soleil en fusion derrière les paupières closes pendant la
