Lire

Siri Hustvedt SOUVENIRS DE L’AVENIR

«Ce livre est un portrait de l’artiste en jeune femme, l’artiste venue à New York pour lire, souffrir et écrire son mystère. » Elle s’appelle S.H. Elle a 62 ans. Alors qu’elle visite sa mère qui perd la mémoire, S.H. retrouve le journal qu’elle a tenu de l’été 1978 à l’été 1979. Elle y redécouvre l’étudiante brillante qu’elle était alors, après avoir quitté son Minnesota natal et sa famille pour New York. Celle qui adorait Cervantès et Dickens, qui pouvait citer Marx, Freud et Wittgenstein dans le texte, qui se passionnait pour les dadaïstes de New York.

En 1978, S.H. avait pris une année de césure pour écrire un roman, avant de poursuivre une thèse en littérature à l’université Columbia. Là, elle a connu un Manhattan dangereux et festif, des amis artistes et intellectuels, une étrange voisine, des journées passées à lire, la violence et le mépris des hommes. Expérience passionnante, ce récit autobiographique fait se rencontrer et s’éclairer les différentes versions de la narratrice à travers le temps. Elle y parvient en juxtaposant des extraits de son journal, des ébauches du roman qu’elle écrivait alors, des commentaires que ces textes lui inspirent aujourd’hui et ses souvenirs traumatiques d’enfance. Le jeu de miroirs est vertigineux. Mais peut-on se révéler à soi-même? La mémoire n’est-elle pas une « vérité précaire » ? Siri Hustvedt bâtit avec Souvenirs de l’avenir une puissante réflexion sur ce que veut dire être une femme qui pense et qui crée.

I

Je décorai ma location à l’aide des phrases et paragraphes enchanteurs cueillis à volonté dans les nombreux volumes que je gardais en tête

Voici bien des années, j’ai quitté les vastes plaines du Minnesota rural pour l’île de Manhattan, en quête

Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.

Plus de Lire

Lire1 min de lecture
Au Service De Sa Majesté
Inspirateur du personnage de Barbe-Bleue, Henri VIII est tristement connu pour sa cruauté envers ses épouses – qu’il a fait assassiner, pour certaines d’entre elles. C’est sa sixième (et dernière) femme, Catherine Parr, qui est mise à l’honneur dans
Lire1 min de lecture
(Pas) Désolée Pour Le Dérangement
Elles n’arrivent pas à sourire et à rire, lèvent les yeux au ciel, « cassent l’ambiance » dans des moments supposés de convivialité. La chercheuse Sara Ahmed leur donne ici un manuel à hauteur d’enjeu et défend la figure d’une féministe dérangeante.
Lire2 min de lecture
Que Vaut ?
C’est une « histoire de photo », quand bien même elle n’aurait ni début, ni milieu, ni fin « dignes de ce nom ». La photo, dont Linn Ullmann n’a plus trace, a été prise à Paris en janvier 1983 par un photographe reconnu qui la fait poser, elle, la fi

Associés