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La teranga: Voyage initiatique au cœur du Sénégal
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La teranga: Voyage initiatique au cœur du Sénégal
Livre électronique197 pages3 heures

La teranga: Voyage initiatique au cœur du Sénégal

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À propos de ce livre électronique

Divorcée, l’auteur se débat seule dans la vie pour élever ses enfants, dans un quotidien plutôt hostile. Un clic sur le NET vers un homme basé en Afrique... Au Sénégal exactement.

Des années d’échanges à distance avec cet inconnu qui l’apprivoise et lui laisse entrevoir la consécration de son rêve : l’Afrique. Elle s’envole vers cet ailleurs tant désiré ; mais son voyage bascule dans une plongée troublante, à bout de souffle au cœur d’un Sénégal bien loin des circuits touristiques.
Hors des sentiers battus, au-delà du bien et du mal, l’auteur est en plein cœur d’un voyage initiatique, du dépassement de soi.
Pas d’autres choix que de faire face... Puiser force et lumière dans la profondeur de son âme, affronter ses peurs une à une afin de retrouver le chemin, la vérité, la vie...

Ce récit insolite, pétri d’aventures bouleversantes, regorge de courage et d’humanité.

EXTRAIT

S’il me tue, personne ne le saura jamais. Ma tête tourne, mes idées s’entrechoquent, s’entremêlent, ma vision se trouble. Je me sens partir. Mon corps plonge dans un sommeil comateux, sur cette paillasse. Mais qu’est ce que je fais ici ? Pourquoi suis-je venue dans la gueule du loup, confiante, sans me douter un seul instant du sort qui m’était promis ? Je ne suis pourtant pas une de ces jeunes femmes inconscientes. J’ai toujours été prudente dans ma vie. Mes enfants me manquent. Je vois leurs visages, leurs sourires…
L’Afrique… Ce simple mot fait résonner en moi des images, des couleurs, des odeurs, que j’imagine au travers des livres que j’ai pu lire, des reportages que j’ai pu voir, des musiques que j’ai pu écouter. J’ai depuis toujours eu une passion pour l’Afrique, sans pouvoir même me l’expliquer. Comme une attirance magnétique pour cette culture ancestrale remplie de magie.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Laurence Bussy est née tout au nord et grandie tout au sud bercée par le soleil et les cigales avec une parenthèse de neuf années à Londres afin de bien maîtriser l'anglais. Elle est éprise de liberté, de voyages, passionnée de l'Afrique et des ethnies, parcourant seule le globe hors des sentiers battus, toujours plus loin, portée par une quête personnelle d'enracinement et de connexion totale avec les pays et les gens auxquels elle se mélange.
LangueFrançais
Date de sortie23 nov. 2017
ISBN9791094243381
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    Aperçu du livre

    La teranga - Laurence Bussy

    Semaine 1

    « Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre ». (W. Churchill)

    S’il me tue, personne ne le saura jamais. Ma tête tourne, mes idées s’entrechoquent, s’entremêlent, ma vision se trouble. Je me sens partir. Mon corps plonge dans un sommeil comateux, sur cette paillasse. Mais qu’est ce que je fais ici ? Pourquoi suis-je venue dans la gueule du loup, confiante, sans me douter un seul instant du sort qui m’était promis ? Je ne suis pourtant pas une de ces jeunes femmes inconscientes. J’ai toujours été prudente dans ma vie. Mes enfants me manquent. Je vois leurs visages, leurs sourires…

    L’Afrique… Ce simple mot fait résonner en moi des images, des couleurs, des odeurs, que j’imagine au travers des livres que j’ai pu lire, des reportages que j’ai pu voir, des musiques que j’ai pu écouter. J’ai depuis toujours eu une passion pour l’Afrique, sans pouvoir même me l’expliquer. Comme une attirance magnétique pour cette culture ancestrale remplie de magie.

    Je n’ai pourtant aucune origine africaine et rien ne me destinait dans ma vie à éprouver une quelconque attirance pour ce continent. Ou peut-être mon amour du soleil et de la chaleur. Il est vrai que dans l’est où j’habite avec mes enfants, le ciel est souvent gris. Moi qui aime le soleil, je me sens parfois dépérir en Alsace et dans ce froid quotidien, un vrai froid de canard.

    Divorcée, je reste dans cette région pour ne pas éloigner mes enfants de leur père, mais je n’ai pas de famille sur place. Les années passent et mon cœur se fane lentement. Cherchant une soupape dans cet avenir que je pressens sombre, je m’inscris sur un site Internet de rencontres.

    Mais les hommes qui me contactent sont souvent aux antipodes de moi. Ils sont dans l’avoir, le matériel, alors que moi je suis dans l’être. N’y a-t-il aucun homme bien sur ce genre de site ? Je persévère sans bien y croire. Et un jour, je fais une rencontre. Un homme très intéressant vient discuter avec moi, il s’appelle Joe. Il émane de sa photo un charisme qui m’interpelle. La discussion se fait d’abord via le site, puis nous échangeons nos mails.

    Jour après jour, nous allons entretenir une correspondance nourrie. Il me raconte sa vie, là-bas en Afrique. Qu’il soit sur ce continent attise ma curiosité et mon intérêt pour lui. Je suis fascinée par cet homme hors du commun passionné comme moi d’Afrique et basé là-bas. Il se dit Ranger et photographe animaliers, tout ce qui me plait. Il me raconte qu’il est installé dans un village au Sénégal et organise des safaris en Tanzanie et au Kenya. Il me parle de cette vie au quotidien sous le soleil africain. Il sait me parler. Il joint souvent des photos à ses mails. Des photos magnifiques du paysage qui entoure sa propriété, des photos de lui avec des animaux sauvages ou avec les enfants du village. Il me dit qu’il fait beaucoup pour aider les villageois.

    Je lis toujours ses mails avec plaisir. Je suis émerveillée par les photos toujours plus belles, toujours plus surprenantes, avec des crocodiles ou des girafes, toujours plus colorées, par les rayons du soleil levant ou couchant, toujours plus impressionnantes quand elles mettent en scène le fameux et immense baobab, l’arbre emblématique du Sénégal.

    Joe m’écrit tous les jours. C’est devenu pour moi une vraie bouffée d’air pur dans ma vie. Un rituel qui oxygène ma vie. Une fenêtre sur un monde inconnu, mais qui m’attire irrésistiblement, irrémédiablement. Joe me fait rêver. Il me sort de ma grisaille. C’est un peu déjà comme un voyage en Afrique. Je me nourris chaque jour de ce rêve, je me vois déjà sous les baobabs légendaires à écouter le souffle du vent chanter doucement dans leurs feuillages protecteurs. Joe m’a invité chez lui, plusieurs fois. Mais pour le moment je ne ressens pas le déclic, j’ai peur également si je pars de ne jamais vouloir rentrer en France. Ce n’est pas encore le moment pour moi. Alors je continue de rêver, de vivre par procuration à travers ses mails cette vie qui me rendrait heureuse, à des milliers de kilomètres d’ici. Notre correspondance a duré deux ans. Deux ans de lien continu avec cet homme du bout du monde.

    Deux ans de rêves et d’espoirs. Deux ans durant lesquels je me suis laissée lentement enchaînée, un peu comme un animal qui aurait perdu confiance en les hommes. Et puis un jour, par un matin particulièrement glacial et sombre de février 2012 et à l’aube de mes cinquante ans, je me suis décidée. Je me suis dit que je devais accomplir mon rêve, m’offrir ce Graal que j’espérais depuis si longtemps. On n’a qu’une vie après tout ! Ma décision était prise. J’irai en Afrique. Rien qu’à le dire, à le penser, mon corps était envahi de frissons. Je n’avais pas seulement envie d’aller en Afrique, j’en ressentais le besoin. Un besoin devenu impérieux. Ce continent m’appelait. Ma décision prise, je n’ai pas attendu plus longtemps et j’ai rapidement réservé mon billet sur Internet. Dès lors, j’étais comme sur un petit nuage, comme une enfant qui attend Noël et ses promesses de joie. La vie me paraissait subitement légère et j’attendais avec impatience la date du départ. Joe était ravi de ma prochaine venue.

    – « Je vais préparer le domaine, m’avait-il dit, tu auras ta chambre personnelle, ne t’inquiète pas, j’enverrai un chauffeur de taxi qui viendra te chercher à l’aéroport ».

    Je partais rassurée. J’ai quitté Bâle-Mulhouse à l’aube ce matin du vendredi 27 juillet 2012.

    Toute la journée, j’ai transité d’aéroport en aéroport, d’avion en avion. Trois en tout, juste pour se poser à Dakar. Cela fait beaucoup, mais c’est du lowcost, donc je m’adapte. Dans le dernier avion, qui fait Bruxelles-Dakar, les choses se précisent. C’est un Boeing énorme.

    Assise sur mon siège, je regarde autour de moi et je réalise subitement que je suis la seule toubab de tout l’avion. Il y a juste un couple de touristes. En échangeant plus tard quelques mots avec eux, je vais apprendre qu’ils sont attendus à Saly, la partie la plus européenne de la petite côte, un endroit où je n’irai certainement jamais ! Le vol se déroule normalement. Plus l’avion me rapproche de Dakar, plus je me sens envahie de joie. Une joie profonde, intérieure et qui me comble. Dans l’avion, tout le monde sourit et partout je vois de superbes vêtements aux couleurs de vie. Je me sens profondément émue. Dans quelques minutes, je vais me poser sur la Terre africaine. J’ai attendu ce moment durant toute ma vie.

    L’Afrique coule dans mes veines depuis ma naissance, même si rien n’est africain dans ma famille aux gènes juifs espagnols et ch’ti. Enfant, après la danse classique et moderne, je me suis passionnée pour la danse et la musique africaine. Ma chambre était décorée de photos de girafes, de tissus zébrés, de coussins bigarrés. Mon Doudou était un ours jaune délavé, mais ma peluche préférée était un petit zèbre qui dormait avec moi. Je me souviens d’être allée voir un film de Karen Arthur qui parlait d’amour et de chimpanzés. Cela m’avait marqué. Je prenais des cours, des stages de danse africaine avec Elsa Woliaston notamment que j’adorais.

    Et évidemment j’écoutais Youssou N’dour. J’avais des amies danseuses blacks qui parfois retournaient dans leurs pays et quand elles revenaient, me racontaient dans les vestiaires ou bien sous le soleil d’Avignon, ville de mon enfance, leur pays, leur peuple, leurs coutumes, et je m’endormais avec leurs belles histoires dans la tête.

    L’avion amorce sa descente. Toute ma vie me revient en flash-back et en vrac. Mon cœur cogne dans ma poitrine, de plus en plus fort, il s’emballe en pulsant de plus en plus vite, entrainé par un immense bonheur. Je sens les regards sur moi. On se demande sûrement où va cette blanche dans sa longue robe orangée et avec ce grand sourire sur le visage qui ne la quitte pas. Je vais heureuse et sereine, attendue depuis longtemps, au sud des terres dans un village qui s’appelle Fadial, voir cet homme blanc avec qui je corresponds depuis deux longues années et découvrir l’Afrique. Toute ma vie, j’ai su qu’un jour je viendrai ici.

    Je suis un peu épuisée par ce long voyage et émotionnellement touchée, quand je descends la passerelle du Boeing. Arrivée sur le tarmac, je ne peux m’empêcher de m’agenouiller et d’embrasser le sol africain. Me voilà au Sénégal, je suis comblée ! Je suis si heureuse que je pourrais sauter, crier et embrasser les passagers, pilotes, hôtesses et même le chauffeur de bus qui nous emmène dans l’aéroport chercher nos valises. Les femmes sénégalaises me sourient et m’apprennent à dire bonjour : « Nangadef »… Mince, j’ai oublié d’apprendre quelques mots. Je me dirige ensuite vers la douane, comme portée par ces centaines de gens et cette fabuleuse chaleur. L’aéroport n’est vraiment pas grand et cela me rassure un peu, je vais pouvoir tranquillement trouver mon chauffeur de taxi qui doit porter de toute façon un panneau avec mon nom et prénom. À la douane, c’est un peu long pour moi, car la douanière s’inquiète quand elle voit que je n’ai noté aucune adresse dans la case prévue à cet effet et que j’ai juste inscrit « Fadial ». Je n’ai pas d’adresse, car c’est un petit village loin dans les terres et d’après ce que je sais, il n’y a pas de route goudronnée, simplement quelques kilomètres de pistes en terre. La douanière me demande pour la énième fois si quelqu’un doit venir me chercher, elle veut voir le chauffeur et aussi noter son nom ! J’avoue que ces trente minutes avec cette douanière zélée m’ont fait perdre patience, je suis en voyage depuis les aurores ce matin et je suis à bout. Je donne 5 euros à un porteur qui me récupère très rapidement ma grande valise violette et le gros sac rouge vif rempli de cadeaux divers pour mon hôte et aussi les enfants du village. Sur ma valise je vois immédiatement que le petit symbole « Zumba » avec plein de rubans colorés a disparu…

    Je me dis que ce n’est pas grave et refuse de voir cela comme un mauvais présage évidemment… Je sors de l’aéroport, devant moi un magnifique coucher de soleil. Je suis encore la seule toubab. Je me sens bien, sans la moindre crainte. Les couleurs vives de vêtements des gens ressortent avec cette lumière quasi irréelle rougeâtre du couchant. Je ne sais plus si mes yeux s’embuent de fatigue ou bien du bonheur extrême d’être enfin en Afrique. J’essaie de revenir au réel, mais c’est difficile, car j’ai déjà envie de prendre des photos et d’écouter Ismaël Lo et particulièrement la chanson Africa qui me berce depuis des années…

    Un jeune homme vraiment très souriant vient à moi soudainement et me demande si je suis Laurence. D’emblée, je n’aime pas cet homme qui semble faux, je lui demande s’il s’appelle « Vieux Mamadou », du nom de celui qui est supposé venir me chercher. Il hoche la tête et me répond un oui, en même temps il déplie une feuille toute froissée avec mon prénom écrit dessus au feutre rose, alors je le suis dans son taxi, tout en sentant que quelque chose cloche. Je m’assieds à l’arrière du taxi. Le gars m’annonce qu’on va d’abord passer à son appartement aux abords de Dakar. Là, je me dis que rien ne va plus et lui crie avec fureur :

    — « Dis-moi comment tu t’appelles et je veux savoir dans quel village nous allons ! Moi je le sais, donc tu as tout intérêt à me confirmer tout ça immédiatement ! »

    Je suis sur le point de sortir de mes gonds et quand je constate qu’il s’appelle

    Fulbert et qu’il ne sait même pas que je dois me rendre à Fadial, je suis consternée. Je claque la porte de son taxi et ouvre très vite la malle. À bout de nerfs, je jette mes deux bagages au sol en soufflant. Je dois être toute rouge et en sueur, mais peu importe. Cet homme était sur le point de m’enlever ! Reprenant mon souffle, je balaye du regard les environs en quête de mon vrai chauffeur avec le bon panneau. Comme dans un film, un homme très balèze et encore plus foncé que l’autre s’avance vers moi avec un panneau portant mon nom et mon prénom en entier ! En plus mon « sauveur » est vêtu d’une djellaba rose pastel du plus bel effet. Ceci est assez rassurant pour moi qui commençais à me sentir assez perdue.

    J’étais devenue le point de mire de tout le parking de par la couleur de ma peau et mon comportement virulent. L’homme aux couleurs chamallow se présente à moi en souriant et en s’excusant de la mésaventure avec l’autre personne, me mettant en garde et soulignant qu’il me faudra être plus vigilante la prochaine fois. Je finis par me calmer et je constate que je suis vraiment fatiguée. C’est avec soulagement que je m’assieds dans la Peugeot de couleur foncée à côté de mon chauffeur, le Vieux Mamadou. En fait, il n’a rien d’un vieux il me dit que son surnom est vieux Doudou.

    C’est bien compliqué pour moi et je ne me sens pas capable de l’appeler « vieux » et encore moins « Vieux Doudou » je lui explique en riant ce qu’est un Doudou en Europe. Il se met à rire encore plus fort. Je sens que c’est un homme bon. Il a 37 ans et accepte que je l’appelle Doudou tout simplement. Maintenant il fait nuit noire, nous sommes en pleine période de Ramadan et il me demande s’il peut s’absenter pour aller « couper son jeûne ». Ignorant tout de cette phrase, je lui dis « oui, bien sûr, c’est sans problème ». Il me répond « à tout de suite ». Complètement ahurie, je constate qu’il s’en va. Je me retrouve toute seule en pleine nuit, dans un taxi sur ce parking d’aéroport avec une bouteille d’eau tiède dans mon sac.

    J’ai très soif et ma tête commence à taper comme un marteau piqueur lancinant. Comme toujours dans les moments de grande solitude, j’allume par réflexe mon portable pour mettre de la musique. Je constate, mais je le savais, qu’il ne fonctionne pas ici avec mon opérateur. Je n’ai aucun réseau.

    J’appuie sur les musiques pour les enclencher et je me ressource sur la fréquence Zumba. Je décide de me laisser porter, convaincue que Doudou va revenir vite et m’expliquer ce que « couper le jeûne » signifie. Doudou est enfin de retour, il s’assied au volant et me remercie en expliquant qu’il est un musulman très croyant et qu’il applique le ramadan jusqu’au coucher du soleil, ce qui signifie évidemment qu’il ne prend ni repas ni boisson durant toute la journée, ce qui est carrément héroïque en Afrique, vu la chaleur et son boulot de chauffeur dans une très vieille voiture non climatisée.

    J’ai toujours très mal à la tête, j’avale un Doliprane avec un peu d’eau tiède. Il m’en demande un aussi, je lui dis de garder la boîte, vu que j’ai une santé de fer et que je ne prends un Doliprane que deux fois par an. Je lui donne mon eau ainsi qu’une barre multivitaminée de l’avion et aussi ma bombe Avène pour le visage. En route pour les 150 km jusqu’à Fadial ! Il m’explique ce que veut dire « couper le jeûne », en fait, le soir venu, avant leur grand repas, ils prennent du thé ou bien de l’eau pour réhabituer leur estomac aux solides et aux liquides. Car s’ils attaquent directement leur repas du soir après le jeûne, ils seront malades. Moi, j’ai bu et mangé toute la journée dans les trois avions et je trouve encore le moyen de râler… Durant le trajet, nous discutons de nos vies respectives, de nos rêves et de mon obsession pour l’Afrique durant toute ma vie.

    Le rêve de Doudou est d’avoir un 4X4 flambant neuf qui pourrait traverser les pistes inondées, la boue et les cailloux au mois d’hivernage de juillet, août et septembre, avec peut-être aussi la climatisation pour que les passagers soient détendus. Il me demande quel est mon rêve, je lui dis que mon rêve est en train de se réaliser, car toute ma vie j’ai souhaité aller en Afrique. Il est étonné, mais comme c’est un homme bon, il est heureux pour moi et me souhaite le meilleur !

    J’amorce la discussion sur mon hôte, car même si j’ai échangé par mail avec lui durant toutes ces années, j’avoue qu’apprendre un peu plus

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