Charlotte Gainsbourg
Un premier jour de mars éclaboussé de soleil, et dans son vaste salon comme un air de printemps précoce qui se faufile entre le piano à queue, les fauteuils jaune safran et les grands rideaux vibrant d'un turquoise profond. Flottement et léger trouble de la voir apparaître, silhouette si familière, comme tout droit sortie d’un album de famille qu’on feuillette depuis des décennies. Charlotte petite, Charlotte ado, Charlotte jeune femme, Charlotte hier timide et lointaine et pourtant si populaire… Charlotte Gainsbourg à chaque fois différente et inchangée, au gré des tranches de vie que sa famille et elle nous ont données à voir depuis toujours. Subtil mélange d’intimité dévoilée et de pudeur jalousement préservée.
Abécédaire d’une délicieuse inquiète
Elle propose un thé, raconte que le virus n’a pas entamé un rythme dense : deux tournages, un album en cours d’écriture, un agenda familial très rempli, entre le documentaire qu’elle prépare sur sa mère et le trentième anniversaire de la mort de son père qu’elle s’est décidée, cette fois, à célébrer. « En rentrant à Paris il yL’arrivée de Rita, un bébé bull-terrier, à la rentrée dernière est venue adoucir ce passage à vide. Drôle de période aussi où se mêlent l’attente, d’un côté, que magnifique portrait d’une femme blessée adapté d’une pièce de Marguerite Duras et signé Benoît Jacquot, puisse enfin rencontrer son public, et un sentiment d’urgence de l’autre : assure-t-elle. Mots précis et voix sur le fil, comme gorgée d’émotions prêtes à jaillir, elle a accepté d’égrener avec nous un bel abécédaire truffé de confidences, parsemé de souvenirs. Un portrait morcelé où se faufile entre les lettres, tel ce printemps qui vient, un doux air de fantaisie, de mélancolie et de légèreté. • • •
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