Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Le tsunami
Le tsunami
Le tsunami
Livre électronique284 pages4 heures

Le tsunami

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

« Après mon divorce, j’ai passé dix-huit ans de ma vie à élever seule mes deux enfants, Lou et John Louis, dans notre jolie petite maison, en plein cœur de la nature, loin de l’agitation, du chaos de la ville.
Elle a été notre abri où nous nous sommes reconstruits ensemble, l’un contre l’autre, l’un avec l’autre. Nous avons partagé de merveilleux et doux moments mais aussi traversé des épreuves difficiles et douloureuses, le tout dans l’amour, la bienveillance et le dévouement. Il fallait être forte pour eux, mes petits, mes chéris.
Personne n’était autorisé à leur faire du mal sous peine d’avoir à faire à une lionne féroce, protectrice. Notre porte de maison était fermée à toute présence masculine.
C’est alors qu’un soir de novembre 2021, je tombe éperdument amoureuse d’un homme bien plus âgé que moi. Je suis sous emprise totale, complètement envoûtée, à ne plus rien maîtriser... »

Grande sportive, escrimeuse championne de France et championne du Monde par équipe, Carole Poncelet est aussi une aventurière qui relève tous les défis, entre autres celui d’avoir participé à Koh-Lanta.
Après avoir été emportée par un « tsunami », l’auteure se livre sans réserve à travers ce récit autobiographique sincère, riche en rebondissements mais aussi porteur d’un véritable message d’espoir. 
« Nous avons tous en nous la capacité de rebondir quelles que soient les difficultés rencontrées. Il y aura des hauts, des bas, des entre-deux, mais la vie nous offre l’opportunité d’escalader chaque montagne sur notre chemin. »
LangueFrançais
Date de sortie26 nov. 2023
ISBN9791220148757
Le tsunami

Auteurs associés

Lié à Le tsunami

Livres électroniques liés

Biographies et mémoires pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Le tsunami

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Le tsunami - Carole PONCELET

    PROLOGUE

    Après mon divorce, j’ai passé dix-huit ans de ma vie à élever seule mes deux enfants, Lou et John Louis, dans notre jolie petite maison, en plein cœur de la nature, loin de l'agitation, du chaos de la ville.

    Elle a été notre abri où nous nous sommes reconstruits ensemble, l'un contre l'autre, l'un avec l'autre. Nous avons partagé de merveilleux et doux moments mais aussi traversé des épreuves difficiles et douloureuses, le tout dans l'amour, la bienveillance et le dévouement. Il fallait être forte pour eux, mes petits, mes chéris.

    Personne n’était autorisé à leur faire du mal sous peine d'avoir à faire à une lionne féroce, protectrice. Notre porte de maison était fermée à toute présence masculine.

    C'est alors qu'un soir de novembre 2021, je tombe éperdument amoureuse d'un homme bien plus âgé que moi. Je l'avais rencontré pour la première fois lorsque j'avais quinze ans et ne l'avais jamais revu depuis. J'étais enfin prête à prendre le risque de faire tomber les palissades que j'avais mis tant de temps et d'efforts à construire pour protéger notre petit havre de paix.

    Je suis totalement envoûtée, sous son emprise totale ne pouvant plus rien maîtriser. Cette rencontre va bouleverser ma vie, bouleverser nos vies, le jour où sa compagne le met à la porte. Il vient s'installer chez nous et les enfants sont alors contraints de quitter la maison, lui laissant la possibilité de se reconstruire doucement, tranquillement dans de bonnes conditions.

    Pendant cette période, je suis en déplacement pour raisons professionnelles. Chaque jour de repos, chaque semaine, pendant deux mois, je rentre pour lui apporter mon soutien et l'aider à s'installer. Les huit cents kilomètres qui nous séparent ne me font pas peur. Je l'aime de tout mon être et je ne peux pas le laisser seul avec sa valise et ses cartons.

    Le vingt-six août 2022, à la veille de rentrer définitivement à la maison, il ne sait pas encore que je lui réserve une surprise avec mes enfants.

    Je rentre sans prévenir afin de commencer le nouvel aménagement de la maison, il est important qu'il se sente chez lui.

    En ouvrant ma porte, le cœur battant la chamade, je m'effondre. Il n'y a plus rien dans la maison, toutes les pièces sont vides, les cartons disparus, plus aucune trace de sa présence ! Il était parti, en catimini, comme un voleur, sans même laisser un mot d'explication, sans même prévenir mes enfants ni mes parents qui ont pourtant été aux petits soins pour lui, l'accueillant comme un membre de notre famille à part entière. Comment pouvait-il disparaître de la circulation et continuer à vivre tranquillement ?

    Une immense déception.

    Je suis devenue une loque, une épave. Le chagrin m'a anéantie telle une véritable bourrasque qui va tout balayer sur son passage, dévaster ma vie, des vagues en furie que rien ne pourra arrêter. Un incendie difficile à éteindre.

    Je ne reconnaissais pas la personne qui habitait tout à coup mon corps. Moi qui avais traversé tant d'épreuves au cours de ma vie, j'étais là, à terre sans pouvoir me relever.

    Comment allais-je m’en sortir ?

    Mes enfants étaient atterrés devant cette étrangère, habitués à une mère forte, battante, compétitrice : moi l'escrimeuse, la championne de France, la championne du Monde par équipe, candidate à Koh-Lanta, participant à des stages commando, des courses d'obstacles, des stages d’aguerrissement avec des enfants...

    Je restais confinée chez moi, à la campagne, refusant tout contact avec l'extérieur puisque je n'avais plus aucune estime de moi et ne me faisais plus du tout confiance. Il m’avait trahie mais surtout trompée dans mes attentes.

    La confiance est une base indispensable au bien-être, au bonheur dans une relation saine envers soi et envers les autres.

    Le médecin allait m’aider à la retrouver.

    C'est alors que l'idée de l'écriture a jailli en moi.

    Pourquoi ne pas consigner et partager avec ma famille, mes amis, avec vous, mes lecteurs, une tranche de vie et celle-ci en particulier, puisque c'est celle qui m'a métamorphosée ?

    Ce livre sera pour moi une thérapie, mais aussi une sorte de défi puisque je me croyais incapable de tout, encore moins d'écrire tout un livre. Un sacré challenge !

    C'est devenu une aventure formidable, une renaissance, même si certains passages ont été douloureux à coucher sur le papier, et d'une certaine manière à revivre.

    Ce récit vient du cœur, c’est une cure bien plus efficace que les drogues qui endorment le corps et l'esprit et dont je me suis débarrassée, car elles m'abrutissaient.

    J'ai envie de donner un brin d'espoir à ceux qui souffrent, à ceux qui se sentent détruits, comme je l'ai été. Je souhaite sensibiliser les lecteurs qui connaîtront une période douloureuse, qui seront envahis par une profonde détresse, au fait qu'il existe toujours une porte de sortie quelles que soient les difficultés. Il faudra alors aller chercher au plus profond de soi les ressources et l’énergie nécessaires pour se battre et affronter les épreuves traumatisantes. Nos forces et nos qualités seront nos alliés. La solitude n'est jamais une bonne compagne, même si elle a été une opportunité de me régénérer dans le calme et de laisser émerger ma créativité.

    À ce jour, grâce à ce travail d'écriture, au soutien de mes enfants, de mes parents et à ma force de caractère retrouvée, j’ai eu le courage de partager mes états d'âme. Cela m’a permis d’apprendre à mieux me connaître, à me respecter, à me considérer et à me pardonner. Comme la naissance d’un espoir, une nouvelle envie de vivre.

    « Car c’est par l’écriture qu’on pénètre le mieux les gens. La parole éblouit et trompe parce qu’elle est mimée par le visage, parce qu’on la voit sortir des lèvres et que les lèvres plaisent et que les yeux séduisent.

    Mais les mots noirs sur le papier blanc c’est l’âme toute nue. »

    Guy de Maupassant

    Mes enfants comprendront peut-être mieux ce qui m'a conduite dans le précipice. Il était temps pour moi de vivre une belle histoire d'amour. Cette vie que j’avais reconstruite m'avait demandée tellement de travail et de force. Cette vie dans laquelle, je me sentais en sécurité, heureuse et épanouie.

    « Le cœur a ses raisons que la raison ignore. »

    Blaise Pascal

    Le rôle des parents n’est pas d’élever des enfants parfaits, mais de leur apprendre à devenir des êtres humains indépendants, éclairés, respectueux et assez confiants pour atteindre leur but et réaliser leurs rêves.

    « Ma fille est une jeune femme hyperactive, sportive dans l'âme, battante, généreuse. Très émotive, elle partage les malheurs de ses proches et de ses amis. Pour moi, c'est un personnage atypique dans notre société actuelle, où, me semble-t-il, règnent indifférence, égoïsme et violence. »

    Josseline

    Josseline, ma mère, a toujours été présente dans nos vies s'intéressant à ses trois enfants, gérant nos activités scolaires, extrascolaires, sportives. Elle se révèlera également une excellente grand-mère.

    Elle m'emmenait en compétition chaque week-end, parfois avec mon père, mais bien souvent sans lui. Lorsque j’avais quinze ans, elle rencontra un des responsables techniques nationaux de ma discipline, l’escrime, et lui demanda de me faire intégrer cette grande école qu'est l’Insep, l’Institut national du sport et de la performance. L’entretien avec le directeur s’avouera un échec. Il ne prendra même pas le temps de venir me voir évoluer sur la piste alors que je me trouvais dans le même gymnase que lui ce jour-là ! Des années plus tard, il m’écrira que ma mère aurait pu lui envoyer une lettre des plus précises et émouvantes qui l’aurait sûrement touché, il se serait alors vraiment intéressé à mon cas…

    Cela étant, sa manière d’éconduire maman ne me découragera pas, tout au contraire.

    Maman a toujours occupé une place importante dans ma vie, nous nous appelons depuis toujours, chaque jour, pendant de longs moments. Je lui en ai voulu d’avoir un autre homme dans sa vie, alors qu’il est devenu mon beau-père. Ma mère, grâce à son nouveau compagnon, a retrouvé le bonheur et une ambiance familiale stable qui a eu des effets bénéfiques sur nous tous, mon frère, ma sœur et mes propres enfants. Je ne l'ai pas accepté immédiatement, il m’a fallu une dizaine d'années pour lui ouvrir les portes de mon cœur.

    Maman est une femme qui a souffert dans son enfance, ayant subi des violences, cependant elle est courageuse, pleine d'énergie, hyperactive, très exigeante à la fois avec elle-même et envers les autres. J'ai longtemps pensé que je n'étais pas la fille qu’elle aurait voulue. Elle m’a pourtant toujours soutenue et grâce à elle, j'ai pu partir en sport études, vivre ma passion même si quitter le nid familial à l'âge de seize ans fut très douloureux.

    J'étais déjà très famille et être si loin de tous allait être un énorme sacrifice. Néanmoins, j’étais très décidée et maman croyait en moi, en mes capacités sportives m’encourageant sans relâche. Je voulais devenir une championne.

    Notre mère est la personne qui peut remplacer n'importe qui, mais ne peut être remplacée par personne et cela, nous l’apprenons tardivement. Lorsque l’on est enfant, on ne se rend pas bien compte à quel point elle est précieuse. Son amour, un véritable trésor. C’est un bonheur de chaque jour qui remplit notre âme. Tout ce qu’elle nous donne, nous semble normal, et pourtant…

    Chaque heure passée près d’elle est un souvenir que je range dans un tiroir, tout près de mon cœur.

    Alors, je vais profiter de ce livre pour lui livrer ces réflexions importantes et souvent non révélées :

    « Merci d’avoir tout fait pour me garder dans le droit chemin et de m’avoir toujours dit que tu voulais seulement ce qu’il y avait de mieux pour moi. Et même si je ne le montre pas, je serais perdue sans toi.

    Tes conseils permanents ont été riches d’enseignement pendant toutes ces années. Sans toi, je n’aurais jamais pu différencier le bien du mal. Que ce soit pour me faire remarquer que la tenue que je portais n’était pas appropriée pour une adolescente de quinze ans, ou pour faire en sorte que je m’épanouisse dans la vie en m’aidant à trouver ma voie quand je serais adulte. Tu as toujours été là pour me guider dans la bonne direction.

    Ton amour de tous les instants m’a forgée. Tu n’as jamais failli à me consoler quand j’étais triste ou à m’envoyer un message de réconfort, juste comme cela car tu en avais envie, encore plus souvent ces derniers mois de descente aux enfers, tu as été là à m’écouter, me conseiller, me soutenir, malgré mon âge !

    Quand je passais de mauvaises journées, que d’une minute à l’autre mon humeur changeait et que je devenais désagréable, tu ne t’énervais pas trop et mieux encore, faisais en sorte de me donner toute ta force.

    Je sais que tu me dis et m’as toujours dit la vérité. Que je veuille l’entendre ou non, qu’elle soit dure ou douce, tu as toujours su faire les meilleurs choix pour moi et pour mon avenir. Ainsi, après toutes ces années de dévouement, je sais que je peux venir vers toi à la recherche de conseils à n’importe quel moment. Et surtout, je sais que tu me feras toujours passer avant toi.

    Merci d’avoir été, depuis mes premières minutes sur terre jusqu’ à aujourd’hui, ma plus grande admiratrice. Depuis que je sais marcher et aussi loin que je me souvienne, tu as toujours été là pour moi. À chaque remise de prix, à chaque compétition, spectacle, chaque anniversaire, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, j’ai pu compter sur toi pour être présente et honnête, et cela représente le meilleur sentiment du monde.

    Tu es ma confidente. Dès qu’une question me traverse l’esprit, que cela concerne l’école, le travail, la santé, la cuisine, récemment mon immense chagrin d’amour, tu as la réponse. Il existe un adage qui dit qu’une maman a toujours raison, et, avec le temps, je le comprends de mieux en mieux. Je ne sais pas comment tu fais, mais sache que ton intelligence, ton expérience et ton savoir m’émerveillent un peu plus chaque jour.

    Enfin, merci d’être mon amie. Sans toi, je ne serais pas qui je suis aujourd’hui. Je suis chanceuse. Pour rien au monde, je ne changerais de maman. Malgré les quelques disputes que nous avons pu avoir, elles ne sont rien à côté des moments délicieux et des souvenirs extraordinaires que nous avons partagés.

    À travers ces quelques lignes, je voulais m’assurer que tu saches, une bonne fois pour toutes ce que tu représentes pour moi.

    Tu es ma maman et je t’aime. »

    J’espère à mon tour être un bon parent pour mes enfants.

    Papa, militaire à cette époque, n'était pas souvent à la maison, toutefois je lui dois mon caractère de femme déterminée, de battante.

    Il m'a répété maintes et maintes fois que lorsque nous prenons le départ d'une course ou d'une compétition, quelles que soient la douleur et la difficulté, nous ne devons jamais abandonner. La persévérance est la clé du succès.

    Cette devise m'accompagnera tout au long de la vie. À terre, il faut se relever, réessayer encore et toujours, sans jamais céder au découragement, ne jamais renoncer, jamais. Nous avons partagé de nombreux footing, des balades en ski de fond, des semis marathons. Il était un sportif accompli qui m'a inculqué le goût de l'effort.

    Je n’ai pas souvenir qu’il m'ait donné beaucoup d'amour, qu’il m’ait tenu les mains ou prise dans ses bras quand j’étais effrayée, qu’il m’ait épaulée quand j’avais besoin de réconfort et d’assurance, qu’il m’ait défendue... Je ne me sentais pas vraiment en sécurité à ses côtés, il était très égoïste. J’ai toujours pensé qu’un homme, de surcroît parent, devait représenter la fiabilité, la protection, la sagesse, la sérénité. Est-ce une idée reçue ?

    Par conséquent, la recherche constante de ces valeurs jalonnera mes relations amoureuses en étant attirée par des hommes plus âgés que moi. Ainsi mon premier grand amour avait vingt-cinq ans de plus que moi. J'avais alors dix-huit ans !

    J’aurais aimé que mon père reconnaisse mes qualités de jeune fille, puis de femme courageuse, forte mais aussi aimante. Nous ne nous sommes jamais vraiment parlé. Je n’ai jamais su s’il m’aimait ou s’il était fier de moi !

    C’est important de montrer à ses enfants, ses rares amis qu'on est conscient de ce qu'ils sont, de ce qu'ils nous apportent, important de les qualifier et de fait avec notre propre comportement, de les remercier don pour don, affection pour cette affection, qui en somme est de l'amour puisque c'est aussi, à un tel niveau, amour de l'autre.

    Après le divorce de mes parents, il a coupé les ponts avec nous pendant plus de dix ans et ne nous donnera aucune nouvelle. Puis, en 2005, je l’ai aperçu un soir dans un bar, alors que je sirotais un thé avec un ami. Je l'ai à peine reconnu tant il avait vieilli. J'ai traversé la rue, la boule au ventre ne sachant quoi lui dire après un si long silence !

    Mon père était, lui aussi, à court de mots et m'a juste parlé d'une émission d'aventure diffusée à la télévision, en m'expliquant qu’elle était faite pour moi, que je devais absolument m'inscrire et qu’il allait m'aider à rédiger mon dossier de candidature dès le lendemain.

    Le défi était lancé. Lorsqu’il m’a parlé de Koh Lanta, je ne connaissais pas l'émission, je ne regardais jamais la télévision par manque de temps.

    Nous nous sommes ensuite rapprochés, avons eu quelques bons échanges et avons partagé d’agréables moments. Il a rencontré ses deux petits enfants d’ailleurs les seuls qu'il n’ait jamais connus ! Il en avait dix, en comptant ceux de mes frère et sœur.

    Il était important pour moi que mes enfants connaissent leur grand-père même s’ils en avaient un du côté de leur papa et un autre de substitution, Jacques, le deuxième mari de maman qui était devenu le grand-père en titre des enfants tant il compte dans leur vie. Nous sommes allés tous les trois à leur mariage. Il prend du temps pour eux, discutent avec eux, les écoutent, les câlinent. C'est dans cet esprit que je me suis mise à l'aimer tout doucement pour me rendre compte il y a quelques mois qu’il occupait une grande place dans mon cœur. Il a subi une lourde intervention chirurgicale, nous sommes allées le voir avec Lou, ma fille, et la magie a opéré entre nous. Il est devenu un véritable repère en très peu de temps, une sorte de guide, un exemple à suivre tant il est toujours optimiste et souriant.

    Il est bien plus présent que mon papa ne l'a jamais été. Dommage que je ne m'en rende compte que maintenant, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire.

    Un père n’est pas celui qui donne la vie, cela serait trop facile, un père est celui qui donne l’amour !

    Jacques nous donne autant d'amour que possible. Il est présent à nos côtés, pour tisser des liens privilégiés et partager des moments de complicité, il nous rassure, nous protège et nous réconforte, essaie de donner des armes à Lou et à John Louis pour affronter le monde extérieur. Il est un grand-père exceptionnel à transmettre de belles valeurs qui lui tiennent tant à cœur.

    Mes enfants l'aiment énormément, lui et maman leur apportent l’équilibre que je n'ai pas su leur donner, l'image d'un couple heureux et bienveillant, toujours là l’un pour l’autre. Ils sont des confidents mais aussi des amis précieux. Par leur simple présence dans la vie de leurs petits-enfants, ils contribuent à créer des souvenirs impérissables pour toute la famille que les enfants chériront toute leur vie.

    Revenons à mon père avec lequel les relations ont été houleuses depuis les retrouvailles de 2005.

    Nous nous sommes perdus à nouveau de vue après nous être rencontrés chez sa compagne, mes deux enfants et moi. Nous avons diné tous ensemble pour fêter l’anniversaire de John Louis, mon fils. J’avais besoin d'aide ce soir-là, je demandais alors un service à papa qui m’a envoyée littéralement promener, alors que quelques mois plus tôt, je le sortais de prison en payant une importante caution. Toutes mes économies allaient s’évaporer.

    En plein milieu du repas, je décidais de quitter la table en emmenant mes enfants avec moi.

    Il n’était pas question de rester plus longtemps avec cet égoïste qui ne pouvait même pas, pour une fois, tendre la main à sa fille. Je lui lançai à la figure qu’il n’aurait plus de fille et qu’il nous avait vus pour la dernière fois.

    Quelques années plus tard, alors que je jardinais, je reçois un appel téléphonique m’annonçant que mon père venait d’être victime d’un accident vasculaire cérébral. C'est alors que j'enfile mon costume de Mère Térésa pour me rendre à son chevet. Petite, je vouais une véritable admiration à cette femme indienne d'origine yougoslave, un modèle de bonté, d'altruisme, d’amour inconditionnel et de dévouement. Je me reconnaissais en elle. Comme elle, j'aspirais à devenir une religieuse active et non contemplative, à prier toute la journée cloitrée. Je souhaitais apporter mon aide aux plus démunis, aux défavorisés, aux malades et aux enfants abandonnés. Cette femme était une icône. Maman m'en a dissuadée. Quel dommage.

    Je me devais donc de renouer avec mon père qui allait désormais vivre cloué sur un lit d’hôpital et ce durant quatre années. Il était devenu totalement dépendant, lui qui disait toujours n’avoir besoin de personne ! Ma vie de maman seule, affublée d’un père handicapé à charge, allait devenir un enfer.

    Je ne pouvais pas l'abandonner dans cet état, d’autant plus que j’apprenais qu’il avait été négligent et n’avait plus aucune couverture sociale ni même d'assurance.

    Un sans-papier !

    J'ai donc remué ciel et terre pour qu’il retrouve un certain statut au sein des services de santé et sociaux afin que nous, ses enfants, ne perdions pas nos biens qui pouvaient être saisis. De tels soins coûtent une véritable fortune mais pas question de me séparer de ma maison, mon abri robuste, notre petit paradis ou de saisir les maisons de mon frère et de ma sœur.

    J’allais donc me battre pour nous trois et trouver une solution.

    J’ai fait installer un lit médicalisé chez moi afin de pouvoir le recevoir de temps en temps afin qu’il voie autre chose que le plafond de sa chambre d’hôpital puis d’EHPAD (pour ceux qui ne le savent pas c’est un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Je lui rendais visite plusieurs fois par semaine et en profitais pour aller saluer ou discuter avec quelques résidents. Il m’était très difficile de voir autant de gens « avachis » sur des tables à attendre que le temps passe, ou couchés, cloués dans leur lit sans recevoir une visite.

    Quelle tristesse ! Je détestais cet endroit. Je le quittais le cœur déchiré. Des petites mamies me disaient que j’étais leur médicament tant elles étaient heureuses d’avoir un peu de compagnie et de manger une tartelette que je leur offrais volontiers.

    Si toutefois vous, lecteurs, avez un parent ou une personne âgée hospitalisée ou isolée chez elle, n’hésitez pas à en prendre soin, à lui rendre visite, à vous assurer qu’il reçoive les soins appropriés, l’amour et la patience qu’il mérite. Si cela vous semble parfois stressant,

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1