Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

L’amitié en 2 exemplaires: Tome 1
L’amitié en 2 exemplaires: Tome 1
L’amitié en 2 exemplaires: Tome 1
Livre électronique353 pages5 heures

L’amitié en 2 exemplaires: Tome 1

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

L'amitié entre un homme et son chien, anéantie par la mort de ce dernier.

Qui n'a jamais été confronté à l'effondrement de sa situation professionnelle ou sentimentale, ou à son idéal sans éprouver une profonde souffrance morale et parfois physique.
Un jour je me suis trouvé face à un éboulis composé de ces trois éléments qui vidèrent ma substance essentielle, si nécessaire à l'équilibre de mon existence matérielle et de ma psychologie.
La providence émue par mon désarroi avait alors organisé une merveilleuse rencontre avec ce jeune chien de 3 mois abandonné qui devint mon étoile de chance, mon guide et mon compagnon de galère.
Je lui dois tout ! Il est donc normal qu'en hommage à cet ami canin devenu mon Maître à penser et ma raison d'exister, je lui consacre cet ouvrage biographique afin de clamer mon incommensurable amitié envers lui.
Il est mort un jour en me laissant orphelin pour courir le dernier parcours de notre chemin, celui que nous avait tracé le destin.

Laissez-vous toucher par le récit de l'amitié entre un homme et son chien. Un ouvrage biographique tout en sensibilité et en émotion.


EXTRAIT

Dès leur premier contact avec le sol, mes jambes eurent alors de grandes difficultés pour se maintenir sur la terre ferme. Cette longue navigation m'ayant habitué aux mouvements de la mer m'avait appris à m'adapter aux ondulations des flots et à leur mauvaise humeur aussi.
Je découvris en France une végétation différente du monde végétal de ma tendre enfance et une population de race blanche, car à Saïgon les Français ne se mêlaient pas aux autochtones. Le cocon nacré de ma tendre insouciance avait été ainsi anéanti par une autre réalité et la naissance d'une existence différente.
Mes rêves d'enfant perdirent leur influence et se cachèrent au fond de mon âme afin de me permettre de m’adapter à un monde composé de quatre saisons. Les senteurs, les saveurs, les couleurs mais aussi le regard et le rire des gens furent désormais bien différents. Perdant peu à peu un point de repère habituel, je finis par accepter cet état de choses et fis même des efforts pour que cette belle France adopte et éduque cet indien sans plume venu d’ailleurs.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Simon Danga - Auteur-compositeur-arrangeur-Interprète-photographe-écrivain
Professeur de Danses de Salon.
Sociétaire de la SACEM, de l'ADAMI et ADAGP
Membre du SNAC.
Membre adhérent des Organismes
de Défense et de Protection Animale
SNDA-LFDA-IFAW- OABA
PROANIMA-30 Millions d'Amis
ASSISTANCE aux ANIMAUX
LangueFrançais
Date de sortie21 déc. 2018
ISBN9782378776893
L’amitié en 2 exemplaires: Tome 1

Auteurs associés

Lié à L’amitié en 2 exemplaires

Livres électroniques liés

Biographies littéraires pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur L’amitié en 2 exemplaires

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    L’amitié en 2 exemplaires - Simon Danga

    Tome I

    Roman

    https://lh4.googleusercontent.com/ycRfQ7XCWLAnHKAUKxt--ZgA2Tk9nR5ITn66GuqoFd_3JKqp5G702Iw2GnZDhayPX8VaxIzTUfw7T8N2cM0E-uuVpP-H6n77mQdOvpH8GM70YSMgax3FqA4SEYHI6UDg_tU85i1ASbalg068-g

    © Lys Bleu Éditions — Simon Danca

    ISBN : 978-2-37877-689-3

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Préface de l’auteur

    Raconter sa vie n’est pas toujours drôle quand elle est pleine de trous !

    Mais celle de mon parcours en compagnie d’un chien abandonné à l’âge de 3 mois, Devenu mon merveilleux compagnon de galère, s’avère tout à fait nécessaire.

    Grâce à une guitare cassée et abandonnée au pied d’un arbre,

    Trouvée par lui au Champ-de-Mars, je devins galérien artiste-rameur.

    D’un homme banal et sans talent, il en fit un heureux fou

    Au cœur d’un beau chien roux.

    Si tout a commencé par Tilou et avec lui,

    Je continue encore pour lui

    Afin de clamer mon Amitié envers lui.

    Il est mon Maître à penser,

    Ma raison d’exister

    Et ma vérité.

    Je vis dans le cocon secret de notre univers nacré

    Où malgré son absence je cours après sa présence.

    Son image virtuelle nichée au fond de mon âme

    N’est jamais un mirage mais une oriflamme.

    Si entre un indien de l’Inde et d’Amérique

    Il y a juste une histoire de plume,

    Je suis alors un indien sans plume

    De la tribu des Clebwouafs.

    Cette biographie sur la vie de deux êtres

    L’un toujours à poils et l’autre à peau,

    Est le reflet fidèle d’une histoire d’amitié

    Devenue un bouclier contre l’adversité.

    Malgré les épreuves et les détours,

    J’ai suivi mon long parcours

    Sans jamais baisser les bras

    Ni me prendre pour Indra.

    La Fidélité inversée

    C’est le chant d’un cœur renversé,

    Mais jamais angoissé.

    Car le temps n’est qu’un pas cadencé

    Qui emmène le blessé

    Vers un destin déjà bien tracé.

    Mon Destin avait déjà une idée bien définie derrière la tête, quand en 1956 il m'arracha à une vie insouciante à Saïgon au Sud Vietnam, afin de m'emmener sur un grand bateau vers la terre de France.

    À la suite de la fin de la guerre d'Indochine en 1954 mes parents quittèrent l'île de Poulo-Condore en 1955. Je revins avec eux à Saïgon pour préparer notre rapatriement vers la France, ce que j'ignorais absolument jusqu'en janvier 1956. Le 6 mai de cette même année je m'embarquais avec eux à bord du Tasmania ; cela fut pour moi un grand déchirement secret. J'aimais mon pays natal et ne connaissais de celui vers lequel je partais que des choses apprises dans les livres d'école.

    À partir de ce jour les cocotiers, les flamboyants, les manguiers, les jacquiers et les divers arbres à fruits exotiques disparurent de mes yeux. Ce fut aussi le cas des fleurs aux senteurs incomparables telles que celles du lantana, du jasmin et différentes autres plantes. Je devins malgré moi un moussaillon en herbe qui découvrait l'immensité des mers et océans que le paquebot traversait en maintenant une vitesse constante. Cela provoqua en moi une fascination irrésistible à l’égard de cette masse liquide dont le voyage dura 26 jours. Nous ne vîmes la terre qu'en passant par Singapour, Colombo, Djibouti, Port-Saïd, Alger et le port de Marseille le 1er juin 1956, terme de notre long voyage.

    Dès leur premier contact avec le sol, mes jambes eurent alors de grandes difficultés pour se maintenir sur la terre ferme. Cette longue navigation m'ayant habitué aux mouvements de la mer m'avait appris à m'adapter aux ondulations des flots et à leur mauvaise humeur aussi.

    Je découvris en France une végétation différente du monde végétal de ma tendre enfance et une population de race blanche, car à Saïgon les Français ne se mêlaient pas aux autochtones. Le cocon nacré de ma tendre insouciance avait été ainsi anéanti par une autre réalité et la naissance d'une existence différente.

    Mes rêves d'enfant perdirent leur influence et se cachèrent au fond de mon âme afin de me permettre de m’adapter à un monde composé de quatre saisons. Les senteurs, les saveurs, les couleurs mais aussi le regard et le rire des gens furent désormais bien différents. Perdant peu à peu un point de repère habituel, je finis par accepter cet état de choses et fis même des efforts pour que cette belle France adopte et éduque cet indien sans plume venu d’ailleurs.

    J'étais semblable à un petit animal arraché à son habitat naturel et relâché dans un joli parc bien structuré. Le changement de décor de chaque saison amplifiait l'instabilité de mon esprit et perturbait mon épanouissement normal. Dès lors, le petit gamin insouciant et heureux de vivre finit par creuser une petite tanière dans son cœur tourmenté pour favoriser une adolescence en plein épanouissement. Il avait enfoui toutes ses racines ataviques pour s'adapter à bon escient à la vie française. Les montagnes de Poulo-Condore, le soleil, la pluie et l'absence de la sonorité chantante de la langue vietnamienne avaient été relégués derrière le long sillage du Tasmania. L'adolescent devint alors un homme avant l'heure et fut confronté à de rudes épreuves, jusqu'à ce qu'un jour une rencontre extravagante propulsa l'élan de ses pas vers une voie prédestinée. Ce fut dès lors un grand bouleversement dans son existence dont l'effervescence ne cessa jamais. Ce gamin qui avait su conserver son âme d'enfant, le transforma 26 années après cet individu sans talent, banal et même dépourvu de culture. Il devint alors au fil du temps un être différent et adapté à une nouvelle vie que lui façonnait peu à peu le destin.

    L’incontournable défaillance de mes connaissances générales ne pouvait me permettre de continuer des études. Le départ du Vietnam des professeurs français en 1955 les avaient aussi perturbées en créant des conséquences négatives sur mon avenir. Privé d'école pendant 2 années à Saïgon, l'indigène sauvage que je suis encore aujourd’hui pour mon grand bonheur ne put en 1956 rattraper un temps à jamais perdu. Je dus donc me résigner à effectuer des travaux manuels faute d’aptitudes nécessaires pour apprendre un métier.

    Mon c. e. p, qui en réalité était un cadeau des professeurs très embarrassés par mes notes bien en dessous de la moyenne, me permit d’échapper à la fureur de mon père. Dans le cas contraire, j’aurai reçu une correction magistrale, semblable à celle que j’avais déjà eue un jour lorsqu’il était complètement soûl. Il espérait me voir embrasser une carrière professionnelle et suppléer ainsi le manque crucial d'argent dans la famille. Depuis son arrivée en France il avait renoncé à travailler, à l'instar de la plupart des Indiens et Vietnamiens, lesquels espéraient aussi uniquement le soutien de leurs enfants.

    Son espoir s’était avéré stérile lorsque les uns après les autres, mes frères abandonnèrent leurs parents sans le moindre scrupule. Ils montèrent à Paris pour mener une existence égoïste en ne songeant qu’à leur bien-être, sans jamais leur donner le moindre signe de vie.

    Quant à moi, les travaux saisonniers dans les champs ne me passionnaient guère. Le peu d'argent que j'apportais tant bien que mal à la maison ne put subvenir au besoin de mes parents et à moi-même. À mon tour je pris le parti de les quitter en montant à Paris avec mon c. e. p en poche.

    Avec une incroyable naïveté, j'espérais trouver un travail bien rémunéré ; je croyais que ce diplôme serait un élément de référence me permettant d’aider mes parents. Pour les travaux manuels, il s’était avéré inutile ; je fis alors le choix d’un stage professionnel adapté à mes modestes connaissances.

    Devenu carreleur au bout de six mois, je revins à Paris afin de tenter de mettre en application tout ce que j’avais appris. Ce métier me posa vite des problèmes de santé car le ciment me dévorait progressivement les doigts en m'incitant à renoncer à cette profession. Je fis alors le choix d'un autre métier : celui de peintre tapissier ; mais, ce dernier me confronta à son tour à une effroyable allergie. Dès lors, à l’instar de la plupart des gens désœuvrés de cette époque, je me fis engager à mon tour par Citroën en 1961.

    Je travaillais dans l’usine de Balard, ensuite à Javel et Grenelle. En 1965, je fus contraint d’effectuer mon service militaire à Rambouillet ; libéré de mes obligations, je revins chez Citroën et quittais cette usine un an après. Je fuyais à jamais l’infernal tapage provoqué par le fonctionnement de toutes les machines. Je cessais pour toujours d'être un robot humain au service des engins électromécaniques. Cherchant dès lors une autre voie professionnelle, j'entrepris une tentative au sein d'une société spécialisée dans l'emballage de matériels radiographiques à Issy-les-Moulineaux. Cette expérience sans heureuse conséquence pour mon avenir m’incita à continuer de chercher un métier me convenant davantage auprès des autres sociétés.

    Lassé de n'avoir aucune qualification professionnelle, j'entrepris un autre stage dans l'électricité et devins monteur câbleur à la société des téléphones Ericsson. Ce métier effectué sous la houlette d'un chef d'équipe m'apporta de grandes satisfactions malgré la rudesse et la rigueur des travaux. Plus tard, je réalisais seul le montage de quelques petits centraux téléphoniques au profit de différentes petites entreprises.

    Je devins aussi indépendant en assurant l'entretien du central téléphonique au sein de la société Jacques Borel, installée au 25ème étage de la Tour Maine Montparnasse. Mais, par la suite je fus affecté au service de maintenance de la CNCA, située au boulevard Pasteur. Malheureusement, le rachat de la société Ericsson par Thomson posa quelques problèmes aux salariés détachés comme moi au sein de grandes sociétés. En effet, l'arrivée de nouvelles technologies sur le marché industriel réformait peu à peu tous les anciens matériels. Quand un nouveau responsable prit en main le service téléphonique de la CNCA, je fus vite confronté à l’animosité de cet individu magouilleur. Celui-ci résiliant le contrat avec la société Ericsson, en avait établi un autre avec un nouvel installateur en me contraignant ainsi à quitter ce lieu à jamais.

    Mais, avant que ne survienne cet événement néfaste à ma carrière professionnelle, j’avais entre temps fait la connaissance d’une jeune étudiante que je surnommais Coquinette. Devenue par la suite ma compagne, elle modifia peu à peu mon existence matérialiste dépourvue d'ambition et d’idéal. Son Amour fut une éblouissante clarté de lumière dans la vie d'un homme banal comme moi. Tel un soleil créant une brèche dans la masse compacte des nuages, elle tira mon cœur endormi de son sommeil malgré une déchirure sentimentale survenue six années auparavant.

    Je fis sa rencontre à l’une des séances de cours de danses de salon que je dispensais au centre du Marais. À cette époque je remplaçais en juillet et août 1977 un professeur malade ; bien que sa présence fût plus ou moins régulière à cause des examens, le destin me l'avait placée sur mon chemin. Nous ne nous voyions qu’aux cours de danse ; lorsque je quittais ce lieu au mois de septembre, nos rencontres devinrent régulières. Elles favorisèrent la naissance d’une passion réciproque qui fit de cette jeune femme la compagne de ma vie.                                                                                                                               

    À partir de ce moment, une fenêtre s’ouvrit dans mon cœur et me fit découvrir de nouveau l’art d’aimer et d’être aimé. Cet Amour me fit oublier une vie triste à pleurer, même si je n’avais plus de larmes à verser. Je n’avais connu que la solitude avant elle malgré la présence de nombreux adhérents à mes cours. Ne croyant plus à l’Amour, je me contentais jusqu'alors de butiner de cœur en cœur pour ne puiser que le nectar d'un bonheur chimérique. J’avais alors rangé ma sensibilité dans le tiroir des émotions égratignées et ne cherchais plus d'âme sœur. Pourtant je prenais dans mes bras des filles pour les initier à la danse lors des cours particuliers. Cependant, la tendresse réciproque entre Coquinette et moi semblait déjà vouée à l’échec car le destin capricieux me refusait une existence simple et heureuse.

    Pour briser la pérennité d’un sentiment que je partageais avec Coquinette, il avait provoqué le réveil d’une maladie héréditaire qui dormait dans mon organisme depuis l'enfance. Ce mal sortit de son retranchement à cause de la présence d’une femme du passé avec laquelle j’avais rompu six mois auparavant.

    L’asthme auquel je n’avais jamais été réellement confronté depuis mon arrivée en France fut ainsi tiré de son endormissement par cette ancienne amie. Elle était venue me demander de l’aider pour surmonter son état dépressif en exigeant que je parte avec elle en vacances, durant une semaine en septembre à Concarneau. Afin de me convaincre, elle menaça de mettre fin à ses jours dans le cas d’un refus de ma part. Je fus bien entendu ébranlé et même tourmenté ; je fus confronté à un véritable cas de conscience en sachant qu'elle était tout à fait capable d’un tel acte. L’ayant toujours connu mal dans sa peau et souvent dépressive, je fus évidemment désemparé et n’osais en parler à Coquinette dont je venais de faire connaissance. Je craignais de perdre celle-ci par l’ambiguïté d’une condition qui lui aurait fait croire que je menais une double vie sentimentale.

    J'étais donc incapable de savoir si l’intention de cette femme était réelle ou mensongère et si la tentative consistait à renouer avec moi afin de m’emprisonner dans une relation vouée d’avance à l’échec. Mais, en écoutant la voix de ma conscience, je pris la résolution de l’accompagner. Je partis donc avec elle pour une semaine à Concarneau, lieu que je ne connaissais pas ; le lendemain, je fus confronté à une étrange allergie. Celle-ci se manifesta par une inflammation oculaire suivie d'une gêne respiratoire qui s’aggravait au fil des heures.

    Le deuxième jour fut le début d'un calvaire à travers un état de suffocation sévère. Le médecin consulté me prescrit un traitement à base d’opium ; à cette époque il n’existait pas de médicament plus efficace que ce dernier contre d'effroyables crises d’asthme. S’appelant Dypsnée Hynal, il me rappelait la souffrance d'un de mes frères qui, à Saïgon, usait et en abusait lors de ses crises d’asthme. Celui-ci avait maintes fois été admis à l’hôpital Gral pour recevoir des soins quand son état nécessitait des soins urgents.

    Ma mère avait reçu l’extrême onction à Poulo Condore et s’en était sortie grâce à un médicament préparé par un guérisseur vietnamien. Je pensais aussi à mon jeune frère, qui à 20 ans en 1966, s’était jeté du 2ème étage de la Tour Eiffel. Ma sœur, lassée de souffrir et de supporter de terribles complications, avait mis un terme à son existence à 34 ans en 1978. J’ignorais tout de sa maladie comme celle de mon jeune frère, car en nous séparant de la famille, nous avions rompu toute relation entre les uns et les autres. Ma mère connut aussi une terrible souffrance à travers ce mal qui avait épargné mes trois autres frères. Moi qui depuis toujours, prenais mes rares petits problèmes de santé pour une bronchite, je compris finalement le danger auquel j’étais confronté par le réveil du monstre en moi dormant.

    Malgré un traitement à base de papavérine, le médecin qui me vit une nouvelle fois plié en deux et sifflant comme le violon d'un musicien jouant faux, m’avait conseillé de quitter ce lieu de bord mer. Il avait élucidé la raison de mon allergie dont l’excès d’iode en était le responsable. Pendant que j'endurais le calvaire sous le regard étonné de mon ancienne amie, celle-ci avait entre temps perdu son état dépressif et rayonnait de santé. Elle paraissait ne pas comprendre le changement subitement survenu de mon état de santé.                                                                                                                               

    Bien que n'ayant jamais été dépendant d'un produit bronchodilatateur, je fus contraint dès le troisième jour, de plier bagage pour remonter à Paris. Mon ancienne amie acceptant par cas de force majeure et à contrecœur de se séparer de moi descendit à la gare de Rennes pour aller rejoindre sa famille. Responsable involontaire de mon terrible malheur, elle finit sa semaine de vacances auprès d’elle dans cette ville d’où elle était native. Pendant que le train m’emportait vers la Capitale je regrettais amèrement d’avoir cédé au chantage de cette femme.

    En traversant la Normandie, il ne me fut plus nécessaire de recourir au Dypsnée Hynal ; ce médicament capable de réveiller un mort avant de l’occire peu à peu ne m'était plus nécessaire. Les effets secondaires avaient disparu lorsque le train m’éloignait au fur et à mesure de cet air marin trop iodé pour moi.

    Arrivé à Paris, je trouvais sur le quai Coquinette qui découvrit avec surprise mon étrange état. Je l’avais quittée dans une forme éblouissante telle qu’elle m’avait vu à mes cours de danse. Malgré sa tendresse et sa compréhension, je n'étais qu'une loque humaine crachant, toussant et suffoquant.

    Je n’avais rien de commun avec cet homme drôle, dynamique et débordant de vitalité qui communiquait sa joie de vivre. Secrètement affolée, elle accepta ma maladie, même si à cause de ma mauvaise santé je me comportais comme un animal blessé. J’étais mal dans ma peau et devenais souvent hargneux ; dès lors, il me fallut sans tarder voir un médecin compétent. J’étais malheureux, rongé de honte par cette maladie car je me culpabilisais pour une condition que je ne voulais pas lui imposer.

    Cependant, elle m’aimait et me le prouva en me faisant rencontrer une allergologue. Depuis ce jour mon asthme se rendormit grâce à un traitement adéquat ; il se réveillait de temps en temps sans trop me gêner mais en me rappelant que cette hérédité n’était pas guérissable. Pour ne pas redevenir une loque comme à Concarneau, j’entrepris alors de pratiquer un sport en entraînant Coquinette dans une salle de gymnastique. Ma compagne pensant qu’un traitement homéopathique était tout indiqué dans mon cas, me fit alors rencontrer un homéopathe. Le traitement s’avéra d’une grande efficacité pendant le dernier trimestre de l’année 1980, le premier et le second trimestre de l’année 1981. Subitement ma santé déclina au troisième trimestre avant de s’aggraver avec des conséquences encore plus graves que celles de Concarneau.

    Ce terrible revirement était dû au virbunum et à l’arsenic, contenu dans le traitement que mon organisme refusait d’éliminer. En s’accumulant au fil des mois, l’un et l’autre l’avaient empoisonné en devenant des éléments nocifs et dangereux suite à 3 trimestres de traitement régulier. La déficience de mes bronches entravées favorisa une inflammation grave ; d’importantes sécrétions se mirent à obstruer mes poumons en gênant l’oxygénation de mon cerveau. Cet état de choses entraîna alors ma santé dans une condition devenant de plus en plus périlleuse.

    Au mois de juillet 1981, je sombrais dans un coma irréversible dû à une lente asphyxie ; j’aurai perdu la vie si Coquinette n’avait pas appelé un médecin. Celui-ci me fit l'injection d'un médicament salvateur et me prescrivit un antibiotique qui aurait secoué un cheval en bonne santé. Je n’avais jamais pris d’antibiotique. Ce fut une guerre sans merci entre les microbes et leurs complices, les gros crobes infectant mon organisme. Passant de l’angoisse à l’hallucination, je fus aussi confronté à des vomissements et même à une perte de connaissance.

    Par la suite, bien qu’affaibli, mon corps retrouva sa vigueur et me permit de reprendre mes occupations professionnelles ainsi que mes cours de danses de salon. Néanmoins, je fus confronté à de nombreux effets secondaires qui se manifestèrent tous en même temps. Tous les médicaments avalés sans interruption pour anesthésier l’asthme et tuer les dangereuses bestioles eurent des conséquences sur mon état psychique. Ils modifièrent mon comportement et me rendirent même irascible et insupportable à l’égard de ma compagne.

    Si mon sentiment avait échappé à l’action corrosive des médicaments, les relations physiques entre ma compagne et moi furent réduites à néant. La disparition progressive de ma libido et la répercussion sur mon état psychique des éléments négatifs avaient fait de moi une loque humaine en tout point de vue. Plus rien ne m’intéressait, même si je m’efforçais d’aimer Coquinette comme avant cette maladie. J’étais devenu dépendant des médicaments et mon corps réagissait d’une façon identique à celui d'un drogué sous l’emprise d’un narcotique. Je me droguais avec le concours des médecins et découvrais l’existence des produits destinés à soulager l’espèce humaine des maux physiques. Ma sensibilité naturelle avait aussi été impitoyablement rongée et réduite à une terrible condition que je n’avais jusqu'alors jamais connue.

    Si je fus sauvé par Coquinette d’une mort certaine, l’homme gentil et sentimental que je fus avant que ne survienne cette maladie n’était plus le même. Malgré moi je fis ainsi supporter à ma compagne une existence beaucoup moins rose. Mais, prenant conscience de cet état de choses je m’efforçais de me corriger par des attentions affectives. Néanmoins, toutes mes tentatives furent vouées à l’échec car le retour des crises d’asthme diurnes comme nocturnes portaient préjudice à toute bonne réflexion et compréhension de ma part. Devenues presque permanentes, celles-ci disloquaient ma joie de vivre et rongeaient en secret notre vie de couple. Semblant condamné à une cassure irrémédiable selon un temps défini sur les pages du cahier de ma destinée, notre bel Amour se ternissait par ma faute.

    Je compris que je perdrais celle que le Destin avait placée sur mon chemin le 19 juillet 1977 au moment où je ne croyais plus à l'Amour ni à la joie d'être aimé et d'aimer. Vivant dès lors dans une appréhension secrète, je questionnais sans cesse le miroir de l’avenir concernant notre vie de couple.

    En septembre 1982, je pris le train pour Carnon avec Coquinette en sachant que je perdrais mon emploi à la CNCA, dès mon retour de vacances. L'individu cupide devenu responsable du central téléphonique avait déjà résilié le contrat d’entretien avec la Société Ericsson. J'avais 6 semaines de vacances à prendre, et selon certaines rumeurs entendues avant mon départ, je savais que mon affectation dans un chantier de banlieue serait inévitable à mon retour. Sans le savoir, je passais ainsi mes dernières vraies vacances dans une autre ville du bord de mer située au sud de la France.

    À Carnon je fus préservé des crises d'asthme à l'inverse des problèmes d'allergie de Concarneau. La mer Méditerranée fut bienveillante à mon égard car durant mon séjour je n’eus aucun problème de santé ; je pris même des bains de mer en entraînant Coquinette avec moi.

    En ce mois de septembre, il faisait beau et chaud ; j’offris mon corps aux caresses de la mer en nageant dans ses flots apaisants. Ce contact me fit remonter le temps et redécouvrir l'émotion de ma tendre enfance dans l'île Poulo-Condore où la mer n'était séparée de la demeure de mes parents que par une route.

    Mon âme en détresse fut remarquée par la Providence qui vint à ma rescousse d’une façon extravagante ; elle me réconforta ainsi de mon prochain et second effondrement sentimental. Si par le premier je devins professeur de danses de salon, le second allait par la suite me façonner une voie artistique.

    En effet, elle avait fomenté une rencontre extraordinaire avec un jeune chien abandonné à l’âge de 3 mois dans cette ville du bord de mer en septembre 1982. De couleur fauve, d’origine labrador et malinois, celui-ci avait su séduire Coquinette et moi.

    Mais, lorsque ma compagne remonta à Paris pour reprendre ses études, je restais encore une quinzaine de jours dans la station balnéaire. Je pris soin de ce petit animal en attendant la fin de mes dernières vacances et mon retour définitif vers la Capitale. Je revins à Paris le samedi 16 octobre en compagnie de mon jeune protégé, auquel j'avais donné le nom de Tilou, après l'avoir fait vacciner contre les maladies canines au Grau du Roi. Ce fut un jeune couple qui nous avait emmenés en voiture jusqu’à cette ville. Je ne savais pas trop comment j'allais pouvoir m'occuper de lui, car je songeais à chercher un autre emploi dès la perte du mien. Un travail en banlieue m’aurait éloigné de la Capitale et dévoré une grande partie de mon temps à cause de la distance et du temps des déplacements.

    Ces questions devinrent futiles lorsque je pris la décision de confier Tilou aux parents de ma compagne qui, habitant Chelles, possédaient un pavillon. Ce dernier disposait d’un grand espace couvert d'arbres et de verdure faisant ainsi le bonheur de mon petit être plein de poils. Je lui rendais visite régulièrement toutes les fins de semaine tout en lui apportant une provision de viande pour la semaine suivante. Je restais jusqu'au dimanche soir pour son grand bonheur et le mien et repartais le lundi matin à Paris. J'emportais dans ma mémoire le regard triste de ce petit chien qui grandissait.

    Mon poste de travail ayant été confié à un autre selon la volonté de Roger la Magouille, je fis le choix de quitter la CNCA sans éclat malgré la proposition d’embauche du Directeur Général de cette banque. Je bénéficiais en effet du soutien de nombreux employés et chefs de service qui appréciaient mon travail. Je fus donc contraint de quitter Ericsson racheté par Thomson, plutôt que de travailler dans cette banque. J’aurai effectué la tâche de bureaucrate entre papiers et stylos, tandis qu’en tant que technicien en téléphonie je disposais d’une compétence professionnelle et d’une indépendance absolue pour effectuer mon travail.

    Pourtant, j’avais tenté une reconversion dans une autre profession, mais mon espoir de trouver un travail s’était avéré difficile. En 1983, le nombre de chômeurs s’élevant déjà à 6 000 000 d’individus, trouver un boulot adéquat lors de cette époque relevait déjà d'un grand exploit. Il ne me restait plus que la marginalité pour oublier la perte de mon emploi et mes problèmes financiers. Je ne pouvais plus payer mon loyer et vivais dans le studio que Coquinette et moi occupions, en encourant le risque de me faire expulser à tous moments. Elle était étudiante et nous vivions jusqu’alors avec mon seul salaire pour subvenir tant bien que mal aux diverses charges. L’aide discrète de ses parents et le soutien financier provenant de mes cours de danses de salon me permettaient de rester encore au-dessus des flots.

    Lors de ma rencontre avec ce jeune chien SDF plein de poils, je ne savais pas qu'il serait dévolu à devenir mon guide et mon unique soutien dans mon existence naufragée. Je le compris plus tard en allant le retrouver à Chelles toutes les fins de semaine durant une année. La résolution que j’avais prise en quittant Thomson le 18 octobre 1982 pour me consacrer à Tilou était en train de se concrétiser. Toutefois, avant que ne survienne ma rupture avec Coquinette conformément à sa décision, l’amitié entre mon compagnon canin et moi s’enracinait davantage chaque fin de semaine. En allant le retrouver, je le voyais grandir et devenir à deux ans un grand chien beau, intelligent, joueur et guettant ma venue tous les samedis depuis la grille d’entrée. Je l’emmenais vers une carrière abandonnée en longeant le canal de Chelles. J’emportais alors une bouteille d’eau potable pour le désaltérer et la cachais sous les hautes herbes afin de la protéger du soleil. Nous nous promenions librement dans cet immense espace, profond par endroit, où fut effectuée l’extraction des matières premières, destinées à la construction d'immeubles.

    Cela me permit aussi de réaliser de nombreuses prises de vues sur ce compagnon plein de poils, avant de revenir ensemble vers 17 heures à la demeure des parents de Coquinette. Je préparais alors son repas du soir et mangeais ensuite à mon tour.

    Afin d'appeler Tilou quand s’éloignait trop loin de moi, j’avais créé un petit air musical qu’il reconnaissait. Il accourait aussitôt, dès que je le sifflais et nous continuions alors de nous promener ensemble à travers de belles balades dans la nature et ce lieu un peu sauvage. Ces sorties plaisaient à mon ami chien auquel je commençais à m’attacher, d’autant plus que le petit appel musical trottinant dans ma tête se transformait en une étrange musique. Elle lui plut davantage en devenant peu à peu une petite chansonnette comportant plus d'onomatopées que de textes.

    La rude séparation avec Coquinette et ses parents eut lieu avant Noël 1984. Six mois plus tard, en été 1985, Tilou et moi nous recevions dans le studio de la rue de Sèvres la visite du commissaire de police, accompagné d'un huissier et d'un serrurier. La procédure d’expulsion ayant ainsi commencé, l’accueil amical et la

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1