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Là-Batz: Le roman d'une île
Là-Batz: Le roman d'une île
Là-Batz: Le roman d'une île
Livre électronique210 pages3 heures

Là-Batz: Le roman d'une île

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À propos de ce livre électronique

Un nouveau départ en Bretagne
Quand l’auteur arrive sur l’île de Batz, elle tombe géographiquement amoureuse et décide de s’y installer avec son mari et ses enfants. Malgré les difficultés d’acclimatation, les rigueurs du climat et la prudence initiale des îliens, elle plonge tête baissée dans cette nouvelle vie. En chemin, elle découvre des figures touchantes aux destins singuliers. Ainsi naît l’idée de ce livre, créer des ponts entre ces destins îliens et la grande histoire du monde.
De rencontres en portraits, d’amitiés en leçons de choses, elle doit bientôt remettre en question ses certitudes de jeune parisienne et se laisser apprivoiser par cet univers indomptable. Alors qu’elle pensait s’être mise en retrait, elle se retrouve au centre du monde.

Portrait d’une île singulière et d’une femme impétueuse, Là-Batz est comme une ode marine passé le dernier finistère.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

- "On saluera l’engagement des éditions Intervalles pour le soutien de ce roman d’une île, un premier roman d’une jeune auteure au talent certain." (Finistère penn-ar-bed)
- "Un récit attachant et sincère qu’il faut lire." (Thierry Dussart, Le Télégramme de Brest)
- "Avec humanité, Guénaëlle Baily-Daujon relève les délices et les pièges de la vie en terre étrangère, une expérience qui peut nous faire grandir ou trébucher." (Le Mag du Glofe)

A PROPOS DE L'AUTEUR

Guénaëlle Baily-Daujon est née en région parisienne. Depuis son arrivée en Bretagne, elle a été correspondante pour Le Télégramme de Brest et collabore à Tébéo (Télé Bretagne Ouest).

EXTRAIT

Je ne me rappelle plus qui a eu l’idée, qui en a parlé le premier. Je me souviens de ces dîners, la fin de ces dîners parisiens, quand après quelques bouteilles, quelques discussions sur la politique, l’environnement, la pollution, les embouteillages, tout ce qu’il faudrait faire pour bien vivre ici, les questions sur comment élever les enfants; je me souviens que pendant ces dîners, souvent, tous, mes amis, mes voisins, mon compagnon, on se disait qu’il fallait partir. Aller respirer un autre air, qu’il n’était pas possible de rester là, agglutinés à cette Île-de-France, à Paris, cette ville que l’on ne voyait plus.
De cela, je m’en souviens : dès que l’on évoquait l’idée de partir, je m’enflammais.
LangueFrançais
ÉditeurIntervalles
Date de sortie10 nov. 2015
ISBN9782369561033
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    Aperçu du livre

    Là-Batz - Guénaëlle Baily-Daujon

    À mes fils Lucas et Balthazar, à mon mari Edwin, à mon père Daniel

    J’écris parce que nous avons vécu ensemble, parce que j’ai été un

    parmi eux, ombre au milieu de leurs ombres, corps près de leur corps ;

    j’écris parce qu’ils ont laissé en moi leur marque indélébile

    et que la trace en est l’écriture.

    L’écriture est le souvenir de leur mort et l’affirmation de ma vie.

    Georges Perec

    Prends garde, ô voyageur, la route aussi marche.

    Rainer Maria Rilke

    Je ne me rappelle plus qui a eu l’idée, qui en a parlé le premier. Je me souviens de ces dîners, la fin de ces dîners parisiens, quand après quelques bouteilles, quelques discussions sur la politique, l’environnement, la pollution, les embouteillages, tout ce qu’il faudrait faire pour bien vivre ici, les questions sur comment élever les enfants ; je me souviens que pendant ces dîners, souvent, tous, mes amis, mes voisins, mon compagnon, on se disait qu’il fallait partir. Aller respirer un autre air, qu’il n’était pas possible de rester là, agglutinés à cette Île-de-France, à Paris, cette ville que l’on ne voyait plus.

    De cela, je m’en souviens : dès que l’on évoquait l’idée de partir, je m’enflammais.

    Paris, je n’y ai jamais rien compris. L’enfilade de ses arrondissements, le meilleur trajet, les raccourcis, les astuces de la ville, les axes à ne pas prendre, les bons horaires, les parkings gratuits, les rues à sens interdit, les correspondances du métro…

    Paris, je l’ai toujours trouvée belle, mais je n’ai jamais réussi à la saisir, à comprendre sa circulation, à trouver le sens, à y trouver mon sens.

    Le quotidien à Paris, c’est le café le matin au troquet du coin, les rues pleines de gens qui ne se regardent plus, les filles splendides qui marchent trop vite, la pluie le long des vitrines, la panique le soir sur le périphérique, la déprime de certains matins, des cieux gris unis, qui des jours entiers se fixent, se figent dans la morosité.

    Je me souviens de la poussette de mon fils à hauteur des pots d’échappement, de ses bronchites asthmatiques. Je me souviens des bribes de discussion entendues, des portables à travers lesquels n’importe qui entend la vie de n’importe quel autre, n’importe où, n’importe comment. Je me souviens de mes amis, de cette intimité au quotidien. Je me souviens quand je racontais tout.

    Je m’en souviens car cela fait cinq ans, désormais.

    Cinq ans que je respire un autre air à pleins poumons, cinq ans que je vis au bord de la mer, me réveille avec elle, avec la musique de la marée qui monte et qui descend. Adieu square entre les barres, je ne rencontre plus de bobos parisiens, je ne passe plus une minute dans un embouteillage, je ne râle qu’après les tracteurs trop lents sur les départementales. Cinq ans que je suis proche de ceux qui m’étaient tellement étrangers ; pêcheurs, marins, agriculteurs. Maintenant je regarde le ciel, la mer, surtout la mer. Je suis devenue étrangère, super iodée.

    Novembre 2009. 12 h 12.

    Je ne sais pas si c’est la meilleure table, le bon crayon, l’heure juste. Je ne sais pas si je suis prête. Ce que je sais, c’est que je n’en peux plus de ne pas commencer, alors je commence. J’aligne, j’enfile les dates, les années, je les repasse, les compte encore.

    Cinq, un chiffre clair et rond, il suffit d’écarter les doigts de la main pour le visionner.

    C’est encore l’automne. Cinq années, cinq automnes et le sixième hiver se prépare. Tapi, discret, encore une fois, il s’apprête à éclore. Je vais faire corps avec lui. Je suis disposée à m’y laisser aller, à venir en lui, tranquillement, à son rythme, court, souvent nocturne. Comme il me le demande.

    Je laisserai l’île filer le temps à sa manière. Je ne résisterai plus. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, du temps qui passe, des heures, des saisons qui s’écoulent, reliant les points d’une ligne invisible que l’on appelle sa vie.

    J’ai chaud et froid dans la nuque en écrivant cela. Je suis là depuis cinq ans, « à l’année », comme on dit sur cette île. Entendez, mon bijou, mon trésor, ma maison, ma vie.

    Je m’amuse à remonter le cours du temps. Un jour en 2002.

    Je ne sais plus la saison ni l’heure, je vis à Paris. Je suis jeune encore et pourtant tout me fait peur, j’ai perdu le sens de ce que je dois accomplir, je suis affolée, déboussolée. Mon visage n’est plus que fatigue. Je suis tout à l’extérieur de moi, en dehors, et je ne me connais pas.

    Puis rideau.

    Noir sur la ville, noir sur Paris, noir sur ma vie.

    Je suis morte, et j’attends que quelqu’un me réveille. Celui que j’avais quitté revient vers moi, me caresse la tête et m’ouvre à nouveau les yeux. Avec lui, une envie de vie inconnue. On part donner naissance à un autre enfant, ailleurs. En Espagne, au soleil, on quitte la ville. On prend un départ insolite, un virage et toujours avec cet homme, des envies de bout du monde. Je m’abandonne à mon ventre qui grossit. En Galice, j’entends une voix, elle me dit, Va voir ailleurs, tente, ose, n’aie pas peur, et sur cette voix s’est superposée l’image d’un matin sur une plage.

    Je me souviens, j’avais ouvert la tente, je dormais là avec d’autres, j’ai vu la mer éblouissante, une pépite scintillante. Je me souvenais du sable chaud, fin, blanc, de cette transparence, cet éclat, la splendeur du moment. Je ne sais plus quel âge j’avais, mais j’étais déjà amoureuse, alors j’imagine que j’étais adolescente. Ce moment s’est gravé sous ma peau. Pourquoi est-il resté si net, comme ça, sans lien avec les autres, comme un moment-clé, une image qui signifiait beaucoup, une impression forte et durable malgré les années ? Je me suis souvenue de ce premier moment sur l’île. L’île souvenir, l’île de la tente, mes premiers instants à l’île de Batz.

    2003. Grâce au nouvel enfant qui grandit en moi, je trouve toutes les ressources nécessaires. Je viens de loin, j’ai traversé de nombreux déserts, de dangereux rivages, atteint de drôles de versants.

    J’entame une autre existence, pleine d’un souffle inédit, exigeant et volontaire. Je reprends possession d’un corps qui m’a échappé, d’un corps disparu, ressaisi et de nouveau fécond. Mon fils va arriver et je suis au rendez-vous.

    Paris manque d’air, de ciel. Et mon bébé, l’idée de mon bébé a besoin d’oxygène. La ville trimbale les réminiscences d’une histoire familiale mal vécue, et la vie de mon nouveau-né exige de nouvelles données.

    Août 2004. Nous sommes maintenant quatre sur le bateau, chacun accoudé à l’un des bastingages. De Roscoff, on prend le large, l’île est là, superbe, en face. Nous y sommes déjà venus plus tôt et en trois jours avons acheté une maison pas trop chère, près de la mer ; symbole d’enfance, d’audace, un pacte à elle seule scellant notre amour réincarné. Cette maison du bout de l’île, toute seule, nous attendait et nous, nous étions revenus à Paris, coincés dans des projets qui pouvaient se réaliser ailleurs.

    On n’a pas réfléchi longtemps. On voulait tout sauf Paris, on n’en pouvait plus, on voulait partir, on est parti.

    Sur le bateau, le ciel était si fort qu’il faisait mal aux yeux. Je me souviens, j’avais mis une longue jupe à froufrous orange, mon pull blanc préféré « In love », et un chapeau de paille que mon mari m’avait offert chez un chapelier à Bruxelles, un Stetson superbe, avec à l’intérieur un cow-boy qui donne à boire à son cheval. J’avais mon petit enfant à mes pieds, mon autre fils près de son père, je me souviens de les avoir regardés, mon mari si grand, si fort, et de m’être demandé comment j’avais pu le quitter. Nous qui avions été si fragiles, nous nous sentions insubmersibles.

    L’île s’est rapprochée, en vingt minutes de traversée dans un chenal ardent, empli de roches, de courants, de pièges, que l’on apprendrait plus tard à éviter. Je me suis retournée pour jeter un dernier regard vers le continent, mon chapeau s’est envolé. Le bateau a continué, bien sûr. Je me souviens avoir pensé : il faut l’arrêter, réagir, faire quelque chose, demi-tour ! J’ai vite compris que c’était impossible, que ce chapeau disparu et flottant au loin, c’était ma vie d’avant, celle que j’étais jusqu’à présent, incarnée dans ces quelques tiges de paille, s’éloignant un peu plus à chaque avancée du bateau. Il fallait assumer ce choix et ses conséquences, malgré le pincement au cœur, malgré les regrets pour ce chapeau si beau, emblème de celle que je voulais être. Une pionnière. Je me suis retrouvée les cheveux plaqués par la force du vent, écrasée par sa puissance, dépassée au premier mille.

    Rien ne commençait comme je l’imaginais.

    Dans la maison du bout de l’île, on a posé les valises, ouvert les fenêtres, laissé la lumière entrer. Une lumière irréelle, entière, une lumière comme je n’en avais jamais vu. Quand j’écartais les volets des enfants, il fallait se coucher un peu pour voir la mer, et la contempler, c’était comme une claque dans la figure, un cadeau du ciel, un enchantement. Je disais aux enfants « Venez voir ! », et ils sautaient du lit, les yeux encore pleins de sommeil, ils découvraient la beauté d’un monde enfoui, accessible aux seuls marins. Avec eux, je regardais le soleil entier apparaître puis disparaître à fleur d’eau. Pour nous, rien que pour nous.

    La première fois que j’ai franchi le seuil de cette maison qui allait devenir la mienne, c’est une bouffée d’enfance qui a afflué en moi. Le couloir en bois, la planche rabotée devant la porte de la cuisine, usée comme les roches par l’érosion du vent, ce bois abrasé par les talons, les chaussures d’autres que moi, me donnait une place. Je pensais prendre la relève, pouvoir y inscrire mon histoire, y creuser mon sillon. J’avais trouvé un lieu, un endroit où poser mes chaussures fatiguées. Je me souviens d’avoir pris les bras de mon mari, les avoir ouverts, m’y être plongée le visage et avoir versé des larmes de joie.

    Ce matin-là, j’ai bu ma dose de bonheur et de liberté, d’extase et d’abandon. Une liberté si nouvelle, égoïste, pour se remplir de nouveau, se nourrir soi-même, s’échapper. Des impressions esthétiques fortes, des émotions, des cataclysmes juste dans la couleur du ciel, la forme des nuages, l’odeur de la mer mélangée à la senteur du goémon ; le ciel plus large que la mer.

    Notre maison ressemblait à un dessin pour enfants. Toute seule posée face au large, le dernier avant l’Angleterre. Une maison si belle dans sa simplicité, austère presque, et un intérieur aux antipodes, chaud, fait de petites pièces traversées d’un couloir tout en bois, de planches clouées les unes aux autres, simples planches de bois, à travers lesquelles passaient tous les sons, faisant de cette maison un bateau toujours à quai.

    Elle était grande, trois étages, aux proportions parfaites, une maison îlienne traditionnelle. Cette maison était peut-être l’une des dernières à ne pas avoir été cassée pour une grande pièce ouverte, l’une des dernières dont on ait gardé le sol en béton, les parquets si fins que chaque pas – même ceux du chat – résonne. Une maison où l’on sait où chacun se trouve.

    C’est dans ces maisons-là que les îliens ont vécu. Cette maison qu’un enfant architecte aurait pu dessiner, deux fenêtres qui entourent la porte, deux autres au-dessus et un grenier bas de plafond. Une maison où aucun espace n’est laissé pour compte, le placard sous l’escalier, une remise dans le jardin, un petit jardin au sud. Des agapanthes bleues, des blanches, un arbre planté un peu seul.

    Elle n’attendait que nous.

    Elle avait été habitée, l’été, par des religieux, des hommes et des femmes sages et vertueux, l’un apprenant le russe, l’autre pêcheur – ce qui était fort pour un curé –, des femmes à la cuisine, toutes directrices d’école, tous bricoleurs, forts en électricité. Ils avaient eux-mêmes installé le réseau électrique, ce qui faillit un jour nous coûter la vie. La salle de bains était encore au fond du jardin, et c’est à coups de charrette que l’on a réalisé les travaux.

    J’ai claqué la porte et enfourché la moto. Le moteur ronronnait entre mes jambes, j’ai tourné à gauche, longé la mare aux canards, pris la route du nord. Le vent léchait mes tempes, mes yeux respiraient par les orbites, mon cœur se soulevait à chaque virage. Tout était plus beau que dans mes pensées. La route a traversé des fermes, des odeurs de patates abandonnées, des algues éparpillées, des champs de choux et de fleurs, des hectares de cultures.

    J’ai longé la plage du nord, de Porz-Melloc, immense et blanche, suis sortie de la route pour prendre d’autres chemins, tenter le toutterrain. J’ai accéléré au bord de la dune, et ressenti cette impression puissante d’une route sur le fil, une route fragile où tout peut basculer d’un instant à l’autre. J’ai fait crisser les ressorts de mon deux-roues.

    À la déchetterie, j’ai continué par la route de terre, suis arrivée au-dessus du jardin exotique, y ai admiré les mouvements de la cime des arbres, la chapelle Sainte-Anne. Le spectacle bleu comme la mer s’étendait devant moi. J’ai roulé jusqu’à une autre plage blanche et déserte, lancé la moto au sol, attrapé des herbes, les ai glissées dans ma bouche, me suis allongée. Le soleil tapait à l’horizontale, des ombres s’échappaient. J’ai joué avec les grains, respiré comme un nouveau-né. Je n’avais encore croisé personne, et cette absence me renvoyait à ceux que j’aime. Je suivais les contours de cette géographie îlienne, les champs verts et la mer, du sable toujours au bout des chemins.

    J’ai attaqué vers l’ouest et la pointe du phare, repris la route du bourg, traversé les groupes de maisons silencieuses, longé la devanture de la boulangerie, la poste, suis passée devant l’école.

    Le vent s’est levé, seul obstacle à ma solitude. Au sortir de Kerabandou, comme sur un circuit, je me suis entraînée à frôler le sol du genou, le silence me donnait une envie folle de bruits, de dérapages.

    Je veux connaître chaque pierre tombée des murs, la moindre feuille posée au sol, les flaques d’eau que la nuit n’a pas séchées, les passages secrets, les routes évidentes. C’est mon énième tour de l’île, je la parcours d’est en ouest, du nord au sud, comprends sa géographie, ses limites, son immensité. Je bute contre les plages, m’en fous, car ma tête nage. À l’ouest, la maison du corsaire repose toute seule en haut de la dune. Elle demande à être photographiée, mais je n’ai que mes mots pour la décrire.

    La route s’arrête soudainement après le phare, un chemin s’en échappe, je le gravis, mesure l’espace derrière la butte. J’ai repris la route du nord, sauvage, poussé ma moto jusqu’à cent kilomètres heure, jusqu’aux chevaux du Bar-hir ; les mouettes et le vent sur la mer m’accompagnent, ainsi que les herbes chargées d’odeurs de terre, plus vivante que jamais.

    J’ai ralenti à la vue de l’embarcadère appelé Cale aux Moutons, comme s’il avait pu y avoir là, un jour, des moutons alignés. J’ai posé un regard sur l’autre jetée, le Môle. Deux bras enlacent les bateaux à quai, d’autres sont accrochés aux bouées. Le port forme un bassin d’eau calme. Le Môle souligne la ligne d’horizon, protège du grand large. J’ai aperçu une petite animation, due aux arrivées et

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