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UN VOYAGE AU COEUR DE SOI
UN VOYAGE AU COEUR DE SOI
UN VOYAGE AU COEUR DE SOI
Livre électronique164 pages2 heures

UN VOYAGE AU COEUR DE SOI

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À propos de ce livre électronique

Danser sur la ligne du temps pour transformer son Être au fil des coïncidences. Guidée d’un territoire à un autre, passant par le sud-ouest de la France et par la Lorraine, jusqu’au Québec en passant par l’Ouest canadien. Traversant les époques de 1914 à nos jours, les guerres, les grands départs, les naissances, les morts et les maladies. Ramener les disparus du siècle dernier. C’est l’expérience que l’autrice s’est offerte au fil des années.
Osant même explorer les vies antérieures ressenties au tréfonds de son Être. Mettant en lumière les douleurs physiques et les symptômes d’un corps, pour comprendre son histoire et celle de ses enfants. Défiant ainsi toutes les règles établies et toute logique.
Virginie Daries est autrice et thérapeute coach holistique, pratique la kinésiologie holistique et l’hypnose spirituelle. Pour accompagner, dit-on, il faut avoir fait le chemin. Parcourant ainsi son chemin vers la connaissance de soi, elle se connecte à ses ancêtres et à cette partie habitée par plus grand.
LangueFrançais
Date de sortie9 déc. 2022
ISBN9782897757144
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    Aperçu du livre

    UN VOYAGE AU COEUR DE SOI - Virginie Daries

    Immigrante malgré moi

    Je rêve de m’asseoir là, en face de mes montagnes, les Pyrénées. Je rêve sur cette fin d’été d’aller ramasser des figues à volonté, des prunes rouges sur le prunier de mon enfance qui n’attend que mes enfants. Je rêve avec l’automne approchant d’enfiler mes bottes de caoutchouc, marcher dans la forêt, sous les sous-bois à la recherche de châtaigniers. Prendre les bogues entre mes pieds et laisser les châtaignes sortir de leur carapace piquante, et finalement revenir avec quelques cèpes pour faire l’omelette du soir.

    J’ai envie de voir les affiches colorées placardées sur le devant des églises, des mairies, et sur les arrêts d’autobus annonçant les fêtes des villages voisins, les villages de mon passé à présent. Je rêve d’entendre le silence de ma campagne, parfois écourté par un tracteur ou les aboiements des chiens des fermes avoisinantes.

    J’ai envie de prendre ma voiture, de rouler jusqu’en Espagne, de gravir les montagnes d’un pas décidé, le souffle coupé par la beauté du paysage. J’ai envie d’entendre l’accent de chez moi.

    Je voudrais goûter mon pays, en mangeant un greuil qu’un de nos bergers aurait préparé. Ce goût de chez nous, du grand air, mélangé à un bon café que maman aurait fait couler.

    J’ai juste envie d’être avec ma famille, avec les miens, dans mon pays alors que je n’ai pas su en profiter. Ne sachant pas comment faire, ayant ce drôle de sentiment de ne pas y avoir ma place.

    Je n’ai rien apprécié de ça avant. Je n’y arrivais pas, je ne savais pas comment. Aujourd’hui, mon grand rêve est tranquillement devenu ma plus grande douleur. Pourtant, je sais qu’ici, sur mes terres d’accueil, la nature m’offre le plus beau des spectacles. Les couleurs automnales m’éblouissent de leur beauté, les arbres m’enchantent de leur mystère en laissant très vite place à la pureté de la neige. Ce pays des quatre saisons sur lequel je me suis trouvée, va m’offrir aux heures sombres de l’hiver prolongé, un retour à moi. Dans le silence enneigé où seul résonnera le chant de quelques oiseaux courageux et le craquement des branches. Je me retrouverai alors face à moi-même, et ce décor reflètera cette paix intérieure. J’honorerai alors ma vie, mes choix, malgré la distance et mon absence depuis si longtemps déjà. Pouvons-nous être de partout à la fois ? J’ai cette drôle d’idée d’être de partout, me sentir partout chez moi, sans frontière, habiter ma Terre, habiter ma planète. Mais mon pays… Mon pays… c’est lequel ?

    Comment m’en sortir ? Comment bien revenir à mes racines ? Simplement grâce à un tout autre voyage. Sans aéroport, sans adieu, sans grand oiseau de fer, non rien de cela. Seulement moi, ma lignée familiale et mon âme pour un grand voyage intérieur… Voyage vers la guérison de mon essence, de tout mon être. Toutes sortes de moyens et de techniques pour arriver à destination. À l’orée de ce périple, je ne soupçonnais pas l’existence de la plupart.

    Je voudrais que mes enfants soient libres de mes souffrances, libres de leur lignée. Je voudrais les voir vivre pleinement tels qu’ils sont, libres de moi, libres de leur père. Je voudrais les voir manifester leur plein potentiel en se servant des forces héritées, car cela leur appartient. Marcher sur ce chemin de la guérison de l’âme est en soi un cadeau grandiose, le meilleur que l’on puisse leur offrir. Traverser les larmes et les souffrances pour finir avec tant de gratitude sur ce qui est. Emprunter un tel chemin, c’est faire preuve de pardon et de résilience. C’est accepter que l’autre ait fait ce qu’il a pu, modelé par ses propres blessures. Que l’autre n’est pas colère ni indifférence, mais un être blessé. Ce chemin, c’est le chemin de l’amour inconditionnel. C’est voir avec les yeux de l’âme et aimer avec le cœur de notre divinité.

    Immigrante par répétition

    Sans le décider vraiment, j’ai créé l’alliance. Alliance entre le Québec et la France, entre le continent américain et le continent européen. Peut-être que cette alliance existait déjà quelque part en moi. Souvenir d’un autre espace-temps probablement et maintenu vivant grâce au Lys.

    J’ai grandi à Lys, village de France, niché dans les Pyrénées-Atlantiques. Rêvant soir après soir de prendre la direction de la province du Canada qui vit sous le drapeau du lys bleu et blanc. Le jour du grand départ, je tenais à la main cette valise neuve, tatouée elle aussi du même insigne que moi : Lys, sa marque de commerce. Ce symbole semblait déjà gravé dans mon âme, je n’avais plus qu’à le suivre. Une alliance nouvelle, qui fera exploser le passé. Alliance de deux pays, de deux familles, de deux cœurs.

    Un jour, mes chers enfants, vous vous demanderez pourquoi j’ai immigré, vous me le demanderez, je crois, et je l’espère en fait. Moi qui ai pris ce chemin du rêve, magique souvent et souffrant parfois. Quel est ce truc qui m’a poussée si fort loin de chez moi pour qu’aujourd’hui je pleure ma terre natale ?

    Comme je me demande pourquoi mes grands-oncles, et grands-tantes du côté maternel l’ont fait à leur époque. Embarqués dans ce grand bateau « La Savoie », dont le frère jumeau et pourtant l’aîné des deux était « La Lorraine », reliait ainsi le Havre et New York. Très grand paquebot transatlantique, il a été mobilisé et armé pendant la guerre, puis redevenu paquebot à classe unique. Transportant des grands rêveurs, des grands voyageurs, ou des fuyards pendant plus de six jours de voyage. Il achalandait officiellement et majoritairement des immigrés en devenir, qui ont dû laisser les fantômes de leurs racines en lambeaux sur ces épaves d’aujourd’hui.

    La grande traversée fut en janvier 1920 pour mon arrière-grand-tante Valérie par la grâce de ce géant des mers de 170 mètres, afin de retrouver son fiancé, lui-même Français, à San Francisco, dans cette capitale du futur. Alors que quelques années plus tôt, en 1913, c’était son frère Jacques Hyppolyte retrouvant ainsi son cousin déjà installé en Californie, qui participait alors à la grande migration transatlantique de l’époque. Quittant tout pour le grand rêve américain, pour l’amour. Où est-ce un tout autre rêve qui les a conduits si loin de leur terre natale, si loin de leur famille ? Pourquoi la Californie ? Empreinte de l’image espagnole, des terres agricoles disponibles, la ruée vers l’or à ces dates-là était terminée. Mais était-ce cet espoir fou de faire fortune ? Ou seulement un rêve de grandeur basé sur des histoires rapportées ?

    Je les imagine sans mal, comme si c’était mon histoire, avec leur valise brune, faisant leurs adieux dans la cour familiale, quittant leur ferme, leur montagne, leurs parents, leurs frères et sœurs… Puis, traversant cette France qui n’était probablement plus pour eux. Ce pays qui n’offrait plus d’espoir à une génération cherchant une quelconque réussite. Voir défiler les paysages de leur pays une dernière fois, voir ces coins de France qu’ils n’auraient même pas imaginés, sur lesquels ils n’auraient probablement pas mis les pieds en restant dans leur Béarn natal. Ces 900 premiers kilomètres leur permettaient encore un éventuel retour à une décision prise trop hâtivement. Arrivés là, sur le port du Havre à des centaines de kilomètres de chez eux, il ne leur restait plus qu’à attendre patiemment de monter sur ce géant des mers. Puis, une fois à bord, entre excitation et appréhension, regardant leur terre française s’éloigner de leurs yeux, de leur cœur. Six jours à regarder cette étendue infinie d’eau. Que s’est-il passé dans leur tête ? Inquiétudes, excitation, regrets ? Peu importe, ils se sont établis sur ce continent de l’autre côté de l’océan. Je les imagine arriver là-bas, à New York, plus précisément à Ellis Island. À cette époque c’est là que les immigrants étaient reçus. Appelée aussi l’île des pleurs ou l’île des cœurs brisés à cause des gens qui étaient renvoyés chez eux pour différentes raisons.

    Arrivés sur ce territoire, sans la maîtrise de la langue, pour des petits villageois du fin fond de la campagne française, proche voisin de l’Espagne, j’imagine cette arrivée qui chamboule du tout au tout !

    Une vie à refaire, à faire, à transmettre. Je salue leur courage, leur audace, car au-delà de cette épopée, ils ne reverront jamais leur père ni leurs frères et sœurs. Jamais. Ce voyage-là, à cette époque-là, était sans retour pour la plupart de ces grands voyageurs, sans même de vacances au pays. J’imagine aussi facilement le cœur de leur cher papa, mon arrière-arrière-grand-père laissant ses petits le quitter sans promesse de se revoir un jour. Leur laissant cette chance, cette opportunité de vivre peut-être mieux qu’eux, vivre différemment, peut-être. Je ne sais pas ce qui les aura poussés à quitter, à croire que ce pourrait être mieux à des milliers de kilomètres, mais je sens que le temps est venu de le savoir pour moi, à travers eux. Je le crois. Une force intérieure me pousse à m’intéresser à eux, à les connaître d’une façon totalement nouvelle.

    Pour la promesse d’un avenir meilleur sûrement, l’élan les aura poussés de l’autre côté de l’Atlantique à une époque où l’on faisait rêver les campagnes par ce grand rêve américain. À mon époque à moi, je ne sais pas qui m’a vendu ce rêve. Était-ce les émissions de télévision, les magazines ? Ou simplement mon âme qui, déjà, était habitée par ce rêve, multipliant la résonance de ma lignée ? Toujours est-il que, ce rêve, il était mien, mais pas que…

    Un jour mes chers enfants, vous vous demanderez pourquoi tant de larmes versées, et aujourd’hui, j’aimerais vous répondre autre chose que ce que je réponds depuis des années. Le fameux « parce que déjà enfant je disais à qui voulait l’entendre que j’irai au Canada », que cet accent me transportait dans une énergie douce et pleine d’espoir. La facilité de la langue ? Je ne crois pas que cela soit la réponse. La vraie. Si elle pouvait vous convenir, je sens bien qu’elle ne me convient plus. Ce départ, il est plus que tout cela. D’où provient un désir si fort de quitter sa mère patrie, sa nation, ses racines, sa famille ? Pendant que d’autres subissent cette séparation par les guerres interminables, tout comme mes ancêtres l’ont subie.

    Est-il logique et censé pour un être humain de quitter sa meute au risque de se retrouver seul, sans personne pour le protéger ni pour le veiller ? La fuite est la réponse facile, et sûrement qu’il y a du vrai, mais pas seulement. Le loup ne fuit pas sa meute au péril de sa vie, et sa vie c’est sa meute, son clan. Depuis toujours l’humain vit avec les siens. Les guerres, les catastrophes le font quitter, mais un tel désir alors est-ce si naturel ? Comment quitter l’endroit où nous nous sommes construits, confortable pourtant ? Serai-je un de ces loups solitaires, restant en retrait, surveillant d’un œil les siens ?

    Des années plus tard, après avoir quitté mes terres, après avoir réalisé ce grand rêve, ce sentiment similaire à mon enfance s’est manifesté sur ces terres d’accueil me transperçant jour après jour. Ce même désir de traverser cet océan si vaste, tout en étant parfaitement bien installée, acclimatée, et si parfaitement en manque de chez moi. Je pleure cette même patrie, qui me repoussait jadis, patrie si lointaine. Et si je pouvais vous offrir une réponse à ce départ vers ce lointain nordique si mystérieux à mon cœur depuis ma tendre enfance. M’offrir une réponse à moi-même, guérir mes souffrances, trouver une terre ou rester le cœur et l’âme en joie.

    Vous raconter, mes chers enfants, ce choix que je ne comprends pas encore tout à fait… mais presque. Alors que j’écris ces lignes jour après jour, balbutiement d’une renaissance annoncée, les indices pleuvent encore sur mon parcours d’enquête. Comme pour atteindre une vraie guérison de l’âme, une vraie compréhension, ou comme s’il n’y avait pas de fin… l’histoire sans fin d’une vie éternelle…

    Des milliers de personnes prennent cette décision, celle de tout quitter un jour, comme ça. Est-elle la leur, vraiment ?

    J’entends encore mes parents se demander d’où je viens avec mes idées, mes envies de vivre loin, mes

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