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Freud tueur en série : vrais meurtres et théorie erronée
Freud tueur en série : vrais meurtres et théorie erronée
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Livre électronique451 pages7 heures

Freud tueur en série : vrais meurtres et théorie erronée

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À propos de ce livre électronique

Présentation de l'éditeur 

Les théories du docteur Sigmund Freud, père de la psychanalyse et maître incontesté de l’interprétation des rêves, ont servi de base à la formation de générations de psychologues : difficile d'imaginer un monde sans son complexe d'Oedipe, son Inconscient, son cigare et son divan... Mais un tel monde serait-il pire ? 
Pas sûr. 

Dès les premiers jours de la psychanalyse, des doutes ont été émis quant au bien-fondé des méthodes et théories freudiennes. Cependant les critiques de Freud n'ont jamais vraiment compris qui ils critiquaient, tant ses proches, ses collègues et ses partisans ont choisi, filtré, et parfois même falsifié les documents auxquels le public avait accès. En dépit de ces occultations, des indices de plus en plus nombreux suggéraient l'existence de squelettes embarrassants dans les placards de la psychanalyse. 

Il a fallu attendre Eric Miller pour que la vérité si soigneusement refoulée émerge enfin. Avant Miller, personne n'avait identifié la pièce manquante du puzzle, la clé de voûte qui détermine et anime la pensée de Freud jusque dans ses moindres détails. 
Dans le livre révolutionnaire que vous allez lire, Miller montre que les squelettes au sens figuré qui garnissent les placards freudiens sont des squelettes au sens littéral : les ossements d'hommes et de femmes assassinés par le Dr Sigmund Freud. 
 

LangueFrançais
Date de sortie23 févr. 2016
ISBN9781524242657
Freud tueur en série : vrais meurtres et théorie erronée

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    Un livre dévoilant tous les mensonges de cet escroc de freud

Aperçu du livre

Freud tueur en série - Eric Miller

Remarque supplémentaire de l’auteur sur l’époque où Freud a assassiné John Freud

Dans de nombreux passages de cet ouvrage, j’évoque le premier voyage de Freud en Angleterre. Il convient de remarquer que Freud a lui-même déclaré qu’à l’époque, il était âgé de 17 ans. On trouve cette déclaration dans une remarque autobiographique, contenue dans la première édition de 1900 de son célèbre Livre sur les rêves [Die Traumdetung]. Freud a formulé cette remarque alors qu’il avait 44 ans. Le lecteur s’apercevra bientôt que le problème du moment où il s’est rendu pour la première fois en Angleterre est examiné dans ce livre selon divers points de vue. Le lecteur constatera que je cite l’une des premières lettres de Freud, prétendument écrite depuis l’Angleterre et datant de 1875. Au cours de l’été 1875, Freud était âgé de 19 ans.

Malgré cela j’ai supposé, comme le lecteur le verra, et je suppose encore, que c’est en 1873 que Freud a probablement commis son premier meurtre, ou l’un de ses premiers meurtres. (Freud avait alors 17 ans et non 19.)

Même si nous croyons sur parole ce que les traducteurs et les éditeurs de Freud nous disent concernant les dates de ses premières lettres, cela ne garantit en aucun cas leur contenu. Surtout sachant que nous avons d’innombrables preuves, citées dans cet ouvrage, que Freud avait une « obsession » pour ses « dates de mort » que sont les nombres 17 et 19.

Tant que l’on ne découvre aucune preuve indépendante de l’existence de John au moment où Freud aurait écrit cette lettre de 1875, nous ne disposons de rien d’autre que de l’affirmation d’un tueur en série sur les allées et venues d’une personne portée disparue. (Dans ce courrier, Freud prétendait que John était vivant et en bonne santé.) En plus de cela, il s’agit d’une personne disparue qu’il avait été le dernier à voir !

Les remarques de Freud au sujet de John, alors qu’il se trouvait en Angleterre, ne sont rien d’autre que les allégations d’un tueur en série concernant l’une de ses victimes ; et les tueurs en série mentent à propos de leurs crimes, ce n’est pas nouveau. Jusqu’à ce jour, personne n’a avancé ne serait-ce que l’ombre d’une preuve que John était toujours en vie après que Freud l'ait vu en Angleterre ou, dois-je ajouter, à Vienne, lorsque John rendit visite à Freud qui avait alors 14 ans (un point crucial que nous aborderons dans cet ouvrage).

L’auteur qui écrit ces lignes le sait pertinemment : aucune preuve n’a jamais été apportée de l’existence de John après le printemps 1871, année où il apparaît dans un recensement anglais officiel.

Nous ne disposons que de la lettre présumée de Freud de 1875, qui fait mention de John au présent, pour nous laisser penser qu’il était vivant à l’époque. Freud se trouvait alors à Manchester, en Angleterre, et rendait visite à de proches parents. Les faits de cette affaire, exposés par Freud lui-même, m’ont conduit à conclure que Freud a avoué délibérément le meurtre de John dans Die Traumdetung ; c'est là que se trouve sa confession signée et scellée. Chez les tueurs en série, ce désir de se vanter d'un crime pour lequel ils n'ont pas été démasqués est typique. C’est d’ailleurs souvent de cette manière qu’ils se font pincer.

En suivant les « pistes » de Freud, j’ai découvert que John était en vérité porté disparu !

Des dizaines d’années après l’avoir assassiné John, Freud a menti en affirmant la continuation de son existence. C'est ce que, pour la première fois, cet ouvrage démontre.

Naturellement, que Freud ait assassiné son demi-frère à l’âge de 14, 15, 17 ou 19 ans n’a pas vraiment d’importance, si ce n’est pour établir une chronologie précise de ses crimes. John, comme le remarquera bientôt le lecteur, n’est que le premier, ou l’un des premiers, parmi les nombreuses victimes de son tueur en série. C’est uniquement parce que l’on a fait de Freud une sorte de « Messie » dans de nombreux pays, dont la France, que son profil médico-légal de tueur en série n’a été reconnu que depuis peu.

La découverte des meurtres de Freud a également été contrecarrée par la bibliothèque du Congrès des États-Unis, et particulièrement par le département de la section des archives de Sigmund Freud, qui relève de la Division des manuscrits. Selon l’auteur de ce présent ouvrage, ces derniers, délibérément ou non, se sont associés avec les associations psychanalytiques freudiennes pour dissimuler les documents et les lettres personnelles de Freud.

Eric Miller, mai 2015

À mes enfants,

qui ont longtemps attendu

la publication de ce livre.

L’incapacité de l’homme à distinguer le bien du mal constitue le plus grand souci de sa vie.

Cicéron

Si vous voulez savoir ce que pense un homme, écoutez très attentivement ses paroles.

Proverbe chinois

Remerciements

Je voudrais remercier la Dre Helen Schur d’avoir recherché les documents de son défunt mari, le Dr Max Schur, et d’avoir ainsi transmis des preuves confirmant ma thèse ; Jeffrey Masson, ancien directeur des archives de Freud à la bibliothèque du Congrès, située à Washington D.C., dont les communications m’ont aidé à orienter la direction que prenaient mes investigations ; Ronald Clark et Alexander Grinstein, tous deux biographes de Freud, qui ont obligeamment correspondu avec moi concernant certains détails biographiques ; ainsi que Jan Kozubek, le consul de l’ambassade de Tchécoslovaquie, qui a permis l’expédition de nos recherches de terrain en tant que documents officiels.

Première partie

« J’ai appris aux autres la vertu de la confession et n’ai jamais été capable de mettre mon âme à nu. J’ai rédigé une courte biographie, mais dans un but de propagande plus qu'autre chose, et si, un jour, il m’est bien arrivé de faire une confession partielle, c’était dans L’Interprétation du rêve [Traumdeutung]. Personne ne connaît, ou n’a jamais deviné, le vrai secret de mon travail. »³

Sigmund Freud

Une visite à Freud, 1934

CHAPITRE I : Le miroir de la folie

« Je ne me sens pas concerné par les règles d’éthique […] Je ne me casse pas vraiment la tête à propos du bien et du mal, mais j’ai découvert très peu de bien chez les êtres humains en général. D’après mon expérience la plupart sont des ordures, peu importe s’ils adhèrent publiquement à telle doctrine morale, à telle autre, ou à aucune. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut dire à voix haute… »

Sigmund Freud

Correspondance avec le pasteur Pfister, 1918

Pendant presque sept décennies, le personnage du Dr Sigmund Freud a exercé une influence prépondérante sur la civilisation occidentale. Le Dr Freud est devenu un monument sombre et mystérieux, d’une importance presque religieuse, et ce non seulement aux yeux de son cercle restreint, mais également auprès d’une génération d’érudits, hommes et femmes, spécialisés dans les domaines scientifique, médical et artistique.

Suite à la vulgarisation des théories freudiennes, un grand sentiment d’insécurité s’est immiscé dans notre culture. Cette « science » de la psychanalyse nous a rendus inquiets et peureux ; nous redoutons que ses praticiens possèdent une sorte de connaissance supérieure qui permettrait de « révéler » les secrets intimes de l’homme.

Carl Gustav Jung exprime clairement cette vision lorsqu’il écrit, au début du vingtième siècle : « Qui connaît votre science a goûté à l’arbre du paradis et est devenu voyant »⁵. Freud, Carl Gustav Jung, ainsi que tous les premiers psychanalystes, se considéraient réellement « comme des dieux » qui avaient goûté à l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Armés de la connaissance de cette nouvelle « science », la psychanalyse, ils pensaient pouvoir « percer » les secrets cachés de l’humanité et dévoiler les péchés personnels et universels de l’homme. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, émergeant à peine des ombres de l’insécurité et du chaos, la civilisation occidentale apprit à craindre que l’Humanité soit aussi mauvaise que le pire que l'on peut en dire.

Sigmund Freud professait la doctrine selon laquelle nous sommes tous des meurtriers en puissance. Il s’agit là, sans équivoque, du sens implicite et explicite de son célèbre complexe d’Œdipe, et Freud ne s’est jamais lassé de répéter ce message bien précis. À travers un nombre incroyable d’écrits (l’édition standard de ses œuvres compte environ 24 volumes, ainsi que de nombreux articles et, littéralement, des milliers de lettres personnelles), il n’a cessé de ressasser cette idée. Quel que soit le sujet dont il parlait - qu’il s’agisse d’histoire, de religion, de sexe, d’ethnologie, d’anthropologie, de psychologie ou de la vie d’hommes tels que Shakespeare, Goethe, Dostoïevski, Léonard de Vinci, Moïse, Michel-Ange -, invariablement et inéluctablement Freud en arrivait à la conclusion que l’on se trouvait face au thème du meurtre !

Ce n’est pas seulement le thème du sexe qu'il a rendu populaire. Freud s’est efforcé d’endoctriner toute une génération en nous inculquant l’idée que toutes nos motivations personnelles, nos idéaux, nos croyances, nos amours et nos rêves sont les produits d’un héritage génétique irrémédiablement malsain contre lequel il n'y a aucun remède.

Les obsessions de Freud l’ont poussé à croire que ses théories, qu’il désignait parfois comme son « empire »⁶, pouvaient expliquer la nature ultime de l’humanité ; il croyait avoir découvert un secret morbide qui se cachait derrière tout comportement humain, et s'imaginait aussi être le premier mortel à avoir décrypté le véritable sens caché des rêves. À propos « des contrées inexplorées de l’esprit, dans lesquelles j’ai été le premier mortel à mettre les pieds »⁷, Freud s'imaginait que, depuis la nuit des temps, un homme et un seul avait acquis la connaissance du sens occulte des rêves. Et cet homme n'était autre que lui-même !

C'est un beau compliment à se faire. Mais est-il du ressort de l’homme de connaître la signification absolue de quoi que ce soit ? Où Freud apporte-t-il la preuve que l’humanité a bien réellement une « nature ultime » qui puisse être définie ?

Nous n'avons en réalité rien à apprendre de Freud sur la nature ultime de l’homme, mais nous avons par contre beaucoup à apprendre de Freud sur Freud lui-même. L’étude de ses lettres, de ses relations avec autrui, de ses déclarations, de ses rêves et de ce qu’il en dit, tout cela révèle que sa perception de la psyché de l’homme est gouvernée au premier chef par sa propre maladie mentale et sa propre dépravation morale – dont le meurtre est la clé de voûte.

Cette vérité dérangeante sera démontrée ici non seulement par une analyse rigoureuse du contenu des rêves rapportés par Freud, mais aussi par l’examen minutieux de la manière dont il les commente, ainsi que par des archives officielles mises en lumière pour la première fois. Il s’agit d’actes de naissance, de données de recensement, de documents de naturalisation et d’attestations légales confirmant les faits réels de la biographie de Freud qui, jusqu’à présent, avaient été supprimés ou dissimulés par des mensonges et des faux-fuyants.

Les données biographiques présentées par cette recherche, lorsqu’elles seront inscrites dans leur contexte chronologique adéquat, permettront une reconstitution des faits qui correspond exactement aux événements traumatisants révélés par les aveux de Freud.

Freud a délibérément déguisé ces confessions meurtrières. À cet égard, nous considérerons le milieu dont Freud est issu en tenant compte de points essentiels tels que sa filiation, l’environnement dans lequel il a grandi, les facteurs qui ont conditionné son développement intellectuel et émotionnel, les événements cruciaux qui ont eu lieu durant ses jeunes années ainsi que les diverses affirmations contradictoires qu’il énonce à propos de son identité et de son lieu d’origine.

Cet examen est essentiel si l’on veut franchir le mur protecteur que Freud a bâti autour de son enfance. En détruisant, à mainte reprise, des documents ainsi que sa correspondance et en inventant des informations contradictoires sur sa propre vie, Freud a tenté de dissimuler des détails biographiques intimes… le genre de détails qu’il exigeait sans vergogne de ses propres patients.

Conjointement au rétablissement de ces faits, les aveux personnels de Freud quant à ses actes criminels, ainsi que ses penchants que l’on devine grâce à ses publications et à sa correspondance privée, permettent de mettre sa maladie mentale en pleine lumière. Ses lettres personnelles n'ont évidemment jamais été destinées à la publication. En apprenant en 1936 que certaines de ces lettres existaient toujours, Freud fut horrifié à l’idée qu'elles puissent être rendues publiques.

Et pour cause : sans les révélations faites dans ses communications privées, le déséquilibre mental de Freud ne serait pas aussi facile à prouver. Dans ces lettres, Freud utilise sa maîtrise bien connue de l’allemand à des fins perverses. Ses déclarations frôlent les aveux purs et simples, quoiqu'elles aient été rigoureusement censurées. Une preuve irréfutable de cette censure est avancée dans un chapitre ultérieur, démontrant l'existence d’un complot visant à cacher aux yeux du public la vraie nature de Freud et ses crimes.

Il est étonnant, presque stupéfiant, que la manie homicide de Freud soit passée si longtemps inaperçue. La tendance pathologique de sa personnalité se dévoile pourtant dans tous ses principaux écrits. C’est tout particulièrement le cas dans ses travaux fondateurs tels que L’Interprétation du rêve, Trois essais sur la théorie de la sexualité, Psychopathologie de la vie quotidienne, Totem et tabou, ainsi que dans Moïse et le monothéisme. Paradoxalement, malgré ses prouesses littéraires, les aveux du Dr Freud gardent le caractère indélébile du texte imprimé. Le labyrinthe de concepts qu'il bâtit à des fins divergentes ne suffit pas à dissimuler le sens et l'unité des mots eux-mêmes, et c'est par eux que son état mental se révèle.

Je suis conscient que la présentation de cet ouvrage au public implique une certaine responsabilité. Ce livre va inévitablement susciter un profond malaise dans de nombreux milieux, en particulier dans les cercles professionnels. L’échec inexpliqué d’un grand nombre de thérapeutes à identifier la maladie mentale de Freud est troublant ; ce manque de perspicacité, qu'on constate à peu près partout, soulève des questions sur les compétences professionnelles de ceux qui devraient avoir acquis, par leur formation, le discernement qui apparemment leur fait défaut.

L’élucidation et la documentation des meurtres perpétrés par Freud, ainsi que les sources d’inspiration pathologiques qui l’ont incité à les commettre, risquent fort de constituer une embarrassante pierre d'achoppement pour la communauté mondiale des psychanalystes et de psychiatres.

Les livres consacrés à Freud et à ses écrits sont innombrables, et pourtant les auteurs de ces études osent à peine effleurer le sujet de sa maladie mentale, comme si des oeillères étaient solidement fixées avant même que les textes freudiens ne soient lus. Ou alors son état est camouflé par des circonlocutions, l’usage d’un vocabulaire technique, des phrases interverties, des commentaires tendancieux et des déclarations nébuleuses privées de leur vrai sens.

Peut-être que ce chercheur qui vous parle n'y aurait lui aussi vu que du feu sans son intime connaissance des travaux de Thomas Mann, et tout particulièrement de son essai « Freud et l’avenir »⁸. Ce texte, Mann le prononça lors d’une conférence, le jour des quatre-vingts ans de Freud, devant une assemblée mondiale de psychanalystes.

Dans ce remarquable essai, le romancier allemand lauréat du prix Nobel de 1929 se livre ouvertement à une polémique contre Freud. Il attire l’attention sur les effets positifs que la maladie mentale elle-même peut avoir, quand elle offre un meilleur aperçu sur psychisme de l’homme, et associe Freud à d’autres hommes importants (et perturbés) qui ont influencé la culture tels que Nietzche, Schopenhauer et Novalis. S'ils sont de premier plan, ce n’est certes pas parce que leur maladie mentale leur a permis de tirer des conclusions correctes, mais plutôt parce qu’ils ont osé exprimer des vérités trop souvent cachées dans les zones les plus sombres, troubles et dangereuses de la psyché de l’Homme.

Thomas Mann dit aussi que la théorie de Freud prend sa source dans le pessimisme allemand, dans le nihilisme, dans le mysticisme biologique et, c'est vrai, dans la folie pathologique.

En ce qui concerne la philosophie, Freud n’apporte absolument rien de neuf et Thomas Mann suggère à demi-mot que le modèle psychologique présenté par Freud comme étant le sien est en réalité trait pour trait celui de Schopenhauer. Si le concept du surhomme immoral de Nietzsche était combiné à la philosophie du désespoir de Schopenhauer, l'héritage psychologique de Freud serait précisément défini : il n'y a rien de plus.

À juste titre, Thomas Mann n'accorde pas d'importance à la contribution artistique, philosophique ou scientifique de Freud, mais plutôt, dit-il dans son essai, à sa contribution en tant que médecin.

D'une manière assez étrange, un médecin du même genre que le Dr Faust. « À la toute fin de sa vie, déclare Mann, les traits de cet homme vénérable [Freud] s'identifièrent et se confondirent avec ceux du Faust aux cheveux gris. »

Le romancier allemand connaissait bien la signification du pacte faustien conclu par Freud. Un pacte faustien n'est rien de moins qu'un pacte de mort avec des forces diaboliques. Thomas Mann ignorait que Freud connaissait ces différents auteurs et en particulier Nietzsche et Schopenhauer, car Freud a toujours nié les avoir lus. La perspicacité de Thomas Mann n'en est que plus méritoire.

Freud concevait l’inconscient, le Ça, comme un enfer au sens littéral, un lieu pavé d’intentions mauvaises. Il décrit le Ça comme une personnification du personnage démoniaque de Lucifer-Amor, en accord avec ses propres fascinations diaboliques et meurtrières. Selon Freud, tel est l’inconscient : « un enfer intellectuel en couches superposées où tout luit et palpite par à coups, et au centre le plus sombre se profile la silhouette de Lucifer-Amor. »

Cette déclaration, faite après la période d’auto-analyse personnelle de Freud, se rapporte en réalité à son propre inconscient.

Concernant cette auto-analyse « capitale », Ernest Jones, biographe officiel de Freud, dit : « Mais cette analyse a également dû s’accompagner d’un profond sentiment d’interdit […] c’est comme si, depuis le début, il avait imaginé que le chemin qu’il suivait mènerait, tôt ou tard, à de terribles secrets. Il craignait leur révélation, mais était cependant aussi déterminé à les dévoiler qu’Œdipe lui-même. »¹⁰

Cette analogie permet de comprendre qu’Ernest Jones, qui connaissait intimement Freud, l’identifiait directement à Œdipe. Rappelons le « terrible secret » d'Oedipe : il était lui-même le meurtrier qu’il cherchait à identifier !

Un point important à prendre en compte : Freud voulait désespérément croire que c’était son héritage génétique qui déterminait sa destinée. Un héritage sur lequel il n’avait pensait-il aucun pouvoir, et dont il était donc irresponsable. Il s’agit de l’une des visions théoriques fondatrices de Freud et il souhaitait la généraliser à l’humanité tout entière.

Les remarques suivantes seront illustrées par des citations supplémentaires au cours de cet ouvrage :

Freud était père, il accuse donc tous les pères de vouloir agresser sexuellement leur progéniture. Il affirme ainsi :

« J'eus ensuite la surprise de voir que dans l’ensemble des cas il fallait incriminer le père comme pervers, sans exclure le mien... »¹¹

Il avait été enfant, il accuse donc tous les enfants de vouloir tuer leurs parents, cf. le complexe d’Œdipe¹².

Il était fasciné par les perversions sexuelles. Dans Trois essais sur la théorie de la sexualité (chapitre « Les aberrations sexuelles »), il nous apprend que le désir de « manger des excréments et de copuler avec des cadavres » peut être éprouvé par des individus normaux, qui « ne sont pas pervers, si ce n'est dans ce seul domaine »¹³.

Freud était à la fois juif et antisémite, il déclare donc que les Juifs sont un peuple qui se berce d’illusions et dénonce ses collègues parce qu’ils sont juifs¹⁴.

Il veut tuer ses supérieurs, et nous informe que ça aussi, c'est un désir « naturel » et parfaitement normal étant donné le caractère pathologique, non pas de Freud lui-même, mais de l’humanité dans son ensemble¹⁵.

Il exprime le désir de torturer sexuellement d’autres personnes dans de nombreux rêves et confie tirer beaucoup de plaisir du malheur des autres :

« Je dois cependant constater que ma satisfaction semble plus intense que celle des autres [ceux qui comme lui tirent une grande joie du malheur de ceux qu’ils haïssent] ; cette satisfaction, la source de ma haine l'approuve... »¹⁶

Afin de donner au lecteur une première idée du degré de haine dont Freud pouvait faire preuve, les paroles du Dr Max Schur, son médecin et biographe, suffisent :

« Freud était superstitieux quant à ses désirs, il croyait que, parce qu’il souhaitait la mort de Fliess, de Fleischl, de son père, de son frère Julius, de sa sœur Anna et de toutes les autres personnes qu’il détestait, il mourrait lui aussi. »¹⁷

Le passage « et de toutes les autres personnes qu’il détestait » constitue l'élément clé de cette phrase. La liste d'individus contre lesquels Freud dirigeait sa haine meurtrière est en effet d'une longueur étonnante. Le lecteur se rappellera qu’il ne s’agit pas simplement d’une liste d’individus que Freud haïssait, mais de ceux qu’il détestait et dont il souhaitait la mort, parfois assortie de diverses mutilations.

Dans ce livre, j’utilise l'expression « manie homicide » en référence à la personnalité de Freud et à ses pulsions. Vu l’ampleur de sa maladie, cette expression s'impose. Je trouve un certain réconfort dans le fait que le Dr Schur, qui fut le médecin personnel de Freud pendant les dix dernières années de sa vie et qui devint lui-même plus tard un psychanalyste réputé, est arrivé à la même conclusion que moi.

Malgré sa profonde vénération pour Freud et sa loyauté à son égard, le Dr Schur a été forcé d’affirmer dans son ouvrage très apprécié La Mort dans la vie de Freud, que celui-ci souffrait d’un « complexe de Caïn », profondément ancré en lui, ce qui, après tout, est une allusion littéraire à un complexe fratricide !

Selon les propres mots du Dr Schur : « Que Freud n’ait pas fait le lien entre le thème de l’extrême rivalité et son crime de Caïn, est toutefois bien plus pertinent »¹⁸.

Le Dr Schur n’affirme pas clairement que le crime de Caïn commis par Freud est uniquement imaginaire. En réalité, sa remarque souligne le fait que ce crime constitue la dynamique psychologique sous-jacente la plus pertinente concernant la personnalité de Freud. Ce qu'implique nettement le Dr Schur, en faisant cette déclaration, est que Freud avait de bonnes raisons d’associer son « complexe de Caïn » à ses pulsions meurtrières à l’égard d’un rival d’enfance.

De nombreuses données cliniques et expériences démontrent que les personnes souffrant de manies meurtrières sont souvent fatalement poussées à confesser leur état mental ainsi que leurs sombres méfaits. Theodor Reik, éminent psychanalyste appartenant au cercle de Freud, a noté dans son livre Le besoin d’avouer que la compulsion de se confesser coexiste invariablement avec la compulsion de leur maladie chez ces criminels¹⁹.

Dans leur propre langage secret ou manifeste, les meurtriers tentent très souvent d'extérioriser leur nature profonde et de lui donner une réalité objective, et ce, à la fois par leurs actes et par leurs paroles.

Ils sont poussés à semer des indices évidents, à laisser des signes et des témoignages (un chemin, en quelque sorte, vers le royaume des ténèbres dans lequel ils demeurent), comme s'ils attendaient d’être vus dans l'implacable lumière de la vérité. Puisque Freud était bien réellement un meurtrier en proie à l’obsession, il ne pouvait s’empêcher de laisser de telles pistes, encourageant ainsi la découverte de sa maladie. C’est ce fil d’Ariane, tendu par Freud lui-même, qui mène au cœur du labyrinthe et qui nous permet enfin, pour la première fois, de voir clairement en lui le Minotaure du Meurtre.

CHAPITRE II : L’ambition, le désir et la mort

« S'il était réellement vrai que mon irrésistible désir d'être appelé par un autre titre était si fort que ça, ce désir révélait une ambition pathologique dans laquelle je ne me reconnaissais pas et qui m'était, pensais-je, étrangère. »²⁰

Sigmund Freud

L’Interprétation des rêves, 1900

Le désir de grimper sans entrave l'échelle sociale associé à des pulsions meurtrières est un thème récurrent de la vie de Freud. Malgré l’ambiguïté du « si » employé dans la citation ci-dessus, les lecteurs du Dr Freud ne doivent pas se laisser induire en erreur. La phrase de Freud met en lumière son désir de tuer un confrère de l’université dont la présence, autrement dit l'existence, faisait obstacle à son avancement à l'Université.

Son nom : le Dr Ernst Fleischl.

Freud, le « Maître » de l’analyse, prétend ne pas reconnaître chez lui l’existence de cette « ambition pathologique », mais c'est absurde. Il dit d'ailleurs exactement le contraire dans Psychopathologie de la vie quotidienne, où il avoue que son propre état est en effet pathologique et le relie à l'ambition.

Il s’agit cependant d’une ambition d’un genre bien particulier : une ambition meurtrière.

Il écrit :

« La rage, la colère et par conséquent l'envie de tuer constituent la source de superstition des névrosés obsessionnels : il s’agit là d’une composante sadique, rattachée à l’amour et donc dirigée vers la personne aimée […] ma propre superstition puise ses racines dans un sentiment d’ambition réprimé. »²¹

Par cette déclaration, Freud met directement en relation sa propre ambition avec ses penchants meurtriers ; ici comme ailleurs, il avoue souffrir d’une névrose obsessionnelle superstitieuse et ayant une composante sadique dirigée vers les êtres qui lui sont chers, ce qui finit par mener à une pulsion meurtrière²². Ce qui prouve le caractère durable de cette névrose, c'est qu'à l’âge de cinquante-neuf ans Freud choisit les mots « tison meurtrier »²³ pour décrire sa propre psyché.

Freud était parfaitement conscient de sa nature ambitieuse, et on peut en trouver encore une preuve dans le passage suivant, tiré de sa correspondance privée, écrit quatre mois seulement après la publication de L’Interprétation des rêves :

« En réalité, je ne suis pas du tout un homme de science, un observateur, un expérimentateur, ni un penseur. Par tempérament, je ne suis rien de moins qu'un conquistador – un aventurier, si vous préférez, avec toute la curiosité, la témérité et la ténacité caractéristiques de ce genre d'hommes. »²⁴

Un conquistador est prêt à massacrer sans pitié les autres pour atteindre ses buts ; c'est un tyran sanguinaire. Dans une lettre datant de 1883, Freud, alors âgé de vingt-sept ans, admet être un peu de ce genre :

« Je dois cependant admettre vis-à-vis de moi-même que j'ai des tendances tyranniques dans ma nature et que j’éprouve de terribles difficultés à me dominer. »²⁵

En 1884, Freud écrit à Martha, sa fiancée :

« Je suis un homme extrêmement têtu et téméraire, et je suis fait pour être confronté à des enjeux de taille. »²⁶

Souvent en proie à de sévères crises d’angoisse et à des phases intenses d’exaltation, il déclare :

« Tout se passe comme si j’avais hérité de toute la révolte et de toutes les passions de mes ancêtres lorsqu’ils défendaient leur temple, comme si j'étais capable, pour marquer l'Histoire, de sacrifier ma vie avec plaisir. »²⁷

²⁸

Ici encore, le thème du conquistador funeste est évoqué. En 1895, Freud écrit :

« Un homme comme moi ne peut vivre sans un cheval de bataille, une passion qui le consume, un tyran selon les dires de Schiller. J’ai trouvé mon tyran et pour le servir, je ne connais pas de limites. »²⁹

Dans ce contexte déterminé, cette remarque est symptomatique d’une ambition pathologique qui le pousse à faire son chemin à n’importe quel prix. Dans une autre lettre à sa promise, il confie avoir la « capacité » de haïr profondément, et même « de pouvoir haïr quelqu’un pour des raisons d’ordre intellectuel »³⁰. À quel degré d'intensité sa haine pouvait-elle s'élever ?

Fulminant de jalousie vis-à-vis d’un prétendant potentiel de Martha, Freud éclaire ce point :

« Quand le souvenir de ta lettre à Fritz et de la journée que nous passâmes sur le Kahlenberg me revient à l’esprit, je perds tout contrôle de moi-même et, si j'avais le pouvoir de détruire l’univers tout entier, nous compris, pour le laisser recommencer – au risque que l'univers ne crée ni moi-même, ni Martha – je le ferais sans hésiter. »³¹

Le penchant destructeur et meurtrier de Freud se manifestait même dans ses querelles les plus banales. Dans une autre lettre à Martha, il raconte à quel point il était en colère après une dispute sans importance avec un passager du train où il voyageait : « J’étais, dit-il, prêt à le tuer. »³²

C'est là bien plus qu’une pensée hostile et fugitive qui lui traversait l’esprit, bien plus que la bravade puérile d’un jeune homme de vingt-huit ans. Freud a adopté très tôt une philosophie du meurtre. À quinze ans, il faisait partie d’une association nationaliste allemande qui voyait l'assassinat politique comme un moyen légitime d'accomplir la réforme sociale³³. (Précisons que Freud était un citoyen autrichien et non allemand.)

À l’âge de seize ans, il faisait déjà référence à son tempérament d’« Hamlet »³⁴ et exprimait le besoin que l’on parle de lui. Le 28 septembre 1872, il écrit à son ami, Emil Fuss :

« Fais savoir à la haute volée de Freiberg (je lève mon chapeau) notre petite mascarade lorsque l’occasion se présentera. Lève le voile sur les secrets qui entourent les 8-16 russes, turques et tatars, et montre notre vrai visage à la crème de la société de Frieberg. Si cela t’amuse, invente quelque chose en plus, présente comme des faits des péripéties dont nous n’aurions jamais pu rêver, tant que tu leur donnes matière à parler de nous. »³⁵

Conséquence de son ambition, le désir de Freud d’être le sujet de toutes les conversations, et ce indépendamment de la vérité (ou plus précisément aux dépens de la vérité), est devenu le stratagème de toute sa vie. Un stratagème qu’il a perfectionné jusqu’à élaborer une méthode basée sur le mensonge et la propagande afin d’assurer la promotion de la « science » qu'il avait inventée.

En plus d’avoir parfaitement conscience de ses pulsions meurtrières et de son ambition, Freud avait identifié un facteur qui contribuait à ces obsessions. Il savait que quelque chose, dans son tempérament, lui donnait l’impression d’être un étranger. Ce sentiment d’étrangeté l’a hanté tout au long de sa vie. À vingt-huit ans, avant qu’il ne développe ses idées pour leur donner la forme de la psychanalyse, il écrit :

« Je pense que les gens voient en moi quelque chose qui les déconcerte, et cela, en dernière analyse, parce que dans ma jeunesse je n’ai pas été jeune et que maintenant, alors que l’âge mûr commence, je n’arrive pas à vieillir. »³⁶

Pourquoi Freud n’arrivait-il pas à vieillir ? Qu’est-ce qui l'empêchait de mûrir et lui donnait cette impression d'être différent des autres ? Est-ce un acte commis en secret qui le condamnait à se sentir comme un étranger ?

Apparemment, oui.

Dans une autre lettre, il écrit qu’il y a « Une pulsion qui défie toute analyse, et [qui] incite les autres à me sous-estimer. Cela pourrait être dû à une question d’expression, de tempérament ou d’une autre caractéristique mystérieuse, mais peu importe de quoi il peut s’agir, cela m’affecte profondément. »³⁷

Ce courrier, rédigé en 1884 (et précédemment cité) continue ainsi, « J’ai fait certaines choses que toute personne raisonnable considérerait comme très inconsidérées […] à l’égard du bon sens bourgeois commun, je suis perdu depuis fort longtemps. »

Que signifie « il y a fort longtemps » ? Freud ne spécifie pas quels agissements secrets ont fait de lui un homme « perdu », mais ceux-ci ont dû être tragiques pour entraîner de telles conséquences.

Dans une autre lettre, écrite au jeune âge de vingt-huit ans, il fait une autre allusion obscure à un événement terrible, indiquant que quelque chose de tragique lui est arrivé. Dans cette missive à l’attention de son mentor, Josef Breuer, Freud s' exprime en termes très forts, ce qui est rare, sur son passé énigmatique :

« Parmi mes connaissances se trouve un bon nombre de personnes que je respecte profondément (parmi lesquelles je compte non seulement Meynert, mais toi, aussi). Ces personnes, si elles avaient vécu les mêmes événements traumatisants que moi, leur épiderme aurait été lacéré et ouvert, alors que moi, je finirai peut-être par développer une couche épaisse de cicatrices. Avec toi je n'ai pas besoin de me protéger contre le soupçon – tu sais que je n'exagère pas. »³⁸

Bizarrement, ces « événements traumatisants » qui auraient lacéré et ouvert la peau d'à peu près n'importe qui n’ont pas intéressé les spécialistes de Freud. Malgré ses révélations impossibles à rater concernant ses ambitions pathologiques et son sentiment d’étrangeté, ainsi que leurs relations avec des événements traumatisants survenus plus tôt au cours de sa vie, les spécialistes ont évité toute investigation sérieuse, faisant preuve d'un remarquable manque de curiosité.

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