ET SI LA GÉNÉRATION TECH PERDAIT LA TÊTE?
ous la ressentez, cette pression insidieuse, souvent devant les émissions de « débat » des chaînes info, et toujours sur les réseaux sociaux? Cette obligation de trancher, vite, brutalement, « noir/blanc », « vrai/faux », « bien/mal », « pour/contre »? Cette impression de vivre dans un monde binaire, sans gris ni nuances? Bienvenue dans la société de la polarisation absolue, bien plus violente encore que l’ère du clash. Et dans cet univers, les plus jeunes, dont l’esprit critique demande encore à être aiguisé, font figure de victimes idéales. en français), un récent documentaire Netflix signé James Orlowski, a parfaitement planté le décor. Dans un réquisitoire en règle contre les réseaux sociaux, d’anciens pontes des GAFA y alertent sur le revers de la médaille de leurs créations: polarisation des débats, propagation des fake news, dépression, troubles de l’attention, manipulation. Parmi ces repentis de la Silicon Valley, il y a Jaron Lanier, un ancien consultant chez Microsoft Research, longues dreadlocks, lunettes de geek. Son constat est implacable: « On a créé une génération entière qui a baigné dans ce système dès son plus jeune âge. Pour ce gourou de la Silicon Valley, pionnier de la réalité virtuelle, « si on ne fait rien pour changer la situation, on va très certainement détruire notre société par pure ignorance ». Les Anglo-Saxons ne sont pas les seuls à s’inquiéter. Chez nous aussi les charges alarmistes sur la nocivité des écrans pour les plus jeunes se multiplient: Michel Desmurget, directeur de recherche à l’Inserm et auteur de (Seuil, 2019), affirme que ces derniers engendrent « une décérébration à grande échelle »; dans le documentaire
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