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Trinité: Trois moments de vie
Trinité: Trois moments de vie
Trinité: Trois moments de vie
Livre électronique53 pages37 minutes

Trinité: Trois moments de vie

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À propos de ce livre électronique

Comment devenir père ou mère ?

Trinité, comme son nom l'indique, est un triptyque : le premier tableau figure un homme qui ne veut/peut pas devenir père ; le deuxième présente une femme qui s'envisage mère comme on prévoit une carrière; le troisième dessine les affres d'une maman bouleversée par sa responsabilité.
Comme une comédie contemporaine, Trinité évoque le désir de maternité non partagé et les chantages, mises à l’épreuve et autres lâchetés qui minent le couple, révélant fêlures et contradictions.

Trois portraits justes et acides sur les affres de la maternité et de la paternité.

EXTRAIT

- Quoi ? Mais tu es folle ! Tu n'es pas en train de me dire que tu veux un enfant d'Abel juste dans l'éventualité où il te quitte, pour avoir un souvenir de lui ?
Nola arbore un sourire d'amusement confus.
- Mais si. Pourquoi pas ?
- Mais Nola, enfin, tu es complètement inconsciente !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Claire Aronica est née à Dijon en 1977. Enseignante et chercheuse en littérature à Lyon, elle prépare actuellement une thèse de doctorat sur Corneille et le personnage du héros dans le théâtre du XVIIe siècle. Elle est par ailleurs l’auteur de deux romans, parus aux éditions de l’Armançon, ainsi que de plusieurs articles et nouvelles. Son troisième roman est actuellement en cours d’écriture.
LangueFrançais
ÉditeurEmoticourt
Date de sortie6 févr. 2018
ISBN9782823900521
Trinité: Trois moments de vie

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    Aperçu du livre

    Trinité - Claire Aronica

    Couverture

    Trinité

    Claire Aronica

    Scène 1

    À Paul et Louise.

    À tous ceux qui font leur joie des enfants.

    Il tire la porte, donne deux tours de clefs, éprouve d’un geste sûr que tout est bien verrouillé. Puis il glisse le trousseau dans sa poche et se tourne pour descendre l’escalier. Ce sont les habitudes de chaque matin.

    L’escalier de pierre est frais. Il est aveuglé en poussant la porte cochère. Le vif soleil de juin joue dans ses yeux. Il a pourtant chaussé ses lunettes de soleil. Les seules qu’il porte, mais qu’il ne quitte guère. Les branches appuient un peu fortement derrière ses oreilles. Il n’a pas de lunettes pour la vue. On l’en plaisante volontiers. Sans lunettes, sans cheveux blancs, n’est-il pas un cas à part ? Les femmes surtout disent cela. Il reçoit le compliment d’une moue jadis étudiée, à présent presque machinale. Abel apprécie la louange, mais tient tout autant à son apparente modestie. Il aime que l’on pense de lui qu’il est au-dessus de toute frivolité, ce que l’on ne croit guère. Il se réjouit, d’avoir, à quarante-trois ans, gardé ses cheveux noirs, ses bons yeux, son sourire espiègle. Mais qu’il ne soit pas non plus soupçonné de légèreté. Un savant dosage, pense-t-il en tournant le coin de la rue.

    Les femmes ne lui disent pas qu’il a la tête plate. Qu’à le contourner, ou à le voir s’éloigner, on perd brusquement la sensation de sa ténébreuse beauté parce que, de dos, son corps long ne paraît plus qu’un ruban mou sans fin.

    Au feu, Abel traverse et atteint le trottoir à l’ombre. Il ressent la fraîcheur des murs de pierre, qu’il longe. L’été approche, décidément. Cela lui rappelle qu’il doit depuis trois jours fixer un rendez-vous à Mme Delbart pour les projets de septembre. Mardi peut-être, parce que dans la matinée il lui sera facile de trouver une heure. Il lui enverra un mail dès qu’il arrivera à son bureau. Elle l’a déjà relancé une fois. Il se moque un peu de l’empressement de Mme Delbart. Mais pas de ce qu’elle peut penser, encore moins de ce qu’elle peut répandre.

    Au tournant droit de la rue, il se retrouve dans le soleil. Il change sa serviette de main.

    Mme Delbart… Elle doit bien être à l’âge où l’on regarde les hommes qui n’ont pas encore de cheveux blancs. D’ailleurs, elle lui en a fait la remarque et il a su faire mine de rien. Il a très légèrement souri et pris un air détaché. Un rien supérieur, peut-être.

    De cette supériorité-là, Nola est d’ailleurs convaincue. Elle le connaît bien, son Abel. Non qu’elle se prévale, ou même qu’elle se soucie, de le connaître mieux que quiconque. Elle désire qu’il soit là, avec ses bras et ses yeux pleins d’elle. Elle aime qu’il soit si réfléchi, si mûr. Il gagne bien sa vie, il fait bien l’amour. C’est suffisant. Et puis, il est grand. « Je ne me verrais pas avec un homme petit », répète-elle à l’envi. Abel voudrait croire

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