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L'Ours ravagé
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Livre électronique136 pages1 heure

L'Ours ravagé

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À propos de ce livre électronique

Et si... et si je veux les deux ? » chuchota-t-elle si bas que Kieran faillit ne pas l'entendre, la voix noyée sous les battements obstinés de la musique. Elle baissa un peu la tête, comme si elle avait honte de ses appétits. 
En une fraction de seconde, en un regard, Kiera et Kellan échangèrent des centaines de pensées contradictoires. Kieran acquiesça, devinant les intentions de son frère.
Sera ne serait pas la première femme qu'ils se partageraient ainsi... 
Le premier la tira sur ses genoux et l'autre se pencha vers elle pour l'embrasser sauvagement, glissant ses doigts dans ses cheveux. Sera se raidit contre Kieran un court instant, avant de lâcher prise et de gémir. Il lui agrippa les cheveux, lui embrassa le lobe et sourit quand elle crispa la main autour de son genou, lui griffant la peau à travers son jean.
Oui, la jolie petite Sera était déjà presque parfaite. On aurait dit qu’elle était faite pour cela, comme si elle leur était destinée à tous les deux. 
Si seulement c'était possible...


LangueFrançais
Date de sortie31 mars 2020
L'Ours ravagé

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    Aperçu du livre

    L'Ours ravagé - Kayla Gabriel

    possible...

    Prologue

    Le Royaume des Fées

    Il y a fort, fort longtemps


    Kellan se tenait devant l'imposant trône naturel de sa tante Maeve, haletant, il lui coûtait de ne pas se jeter sur elle, de ne pas attaquer d'emblée cette nouvelle Reine. Elle restait assise là, son élégante chevelure d'un blond clair nouée au-dessus de son crâne, sa robe d'un rouge sang galbant sa belle poitrine, deux ronds de maquillage lui colorant les joues. Elle étudia Kellan un long moment, passant sa langue sur sa lèvre inférieure de la couleur des baies rouges. Elle était si délicate qu'on aurait presque pu lui pardonner tous ses méfaits. Ou oublier la dague argentée qu'elle tenait d'une main, testant une lame aussi affûtée que son sourire rusé du bout de l'index.

    Ses yeux verts et pâles brillaient d'excitation, ce qui attisait encore plus la colère de Kellan. Il désirait sa mort – un exploit impossible, deux Princes adolescents n’étaient pas en mesure de vaincre la puissante Reine des Fées, mais il ne pouvait penser à rien d’autre.

    Ses poings se serraient si fort que ses doigts s'engourdissaient presque à la vision de ce trône couvert de lierre et d'herbes verdoyantes. A la lueur d'un clair de lune, il fouilla du regard la clairière qui leur servait de salle du trône et fixa les belles et brillantes Fées réunies pour assister à cette séance, des trésors de charme de toutes les formes, de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Il faisait tout pour ne pas avoir à plonger son regard dans les yeux émeraude de Maeve, car il n'aurait pas su lui cacher très longtemps les intentions meurtrières qu'y lirait même la moins perspicace de ses connaissances.

    Il le savait parce que son frère jumeau, Kieran, se trouvait à quelques pas de lui seulement et affichait cette même expression sans essayer le moins du monde de la dissimuler. Déjà, les autres Fées approchaient, devinant l'imminence d'un conflit. Kieran, l'éternel ténébreux, l'éternel mal-aimé... nul autre que lui n'avait pu déclencher la colère de Maeve, tout le monde le savait.

    Élancées et éthérées, les Fées de la Cour Seelie rivalisaient de beauté, mais leur apparence n'était que poudre aux yeux, un charme servant à impressionner et à flatter leurs victimes. Avec leurs courbes élégantes, leurs yeux sombres et leur peau pâle, leur aspect était tout aussi trompeur que celui des effrayantes Fées sombres de la Cour Unseelie. Les deux camps pouvaient être cléments ou malveillants à tour de rôle.

    Mais pour l'heure, les Fées de la Cour d’Été flairaient l'odeur du sang. Elles se placèrent en demi-cercle derrière Kellan et Kieran, les deux derniers Princes de la Cour Seelie. Il y avait eu autrefois d'innombrables Princes et Princesses... avant que Maeve, perfide et avide de pouvoir, ne les tue tous. Les Princesses mourraient empoisonnées par un mystérieux corset offert gracieusement. Les Princes étaient retrouvés morts, poignardés en pleins ébats avec une séduisante inconnue. Les enfants partis dans la forêt pour un agréable pique-nique n'en rentraient jamais...

    Un à un, Maeve les avait tous charmés et trahis – y compris sa sœur et son beau-frère, les parents de Kellan, avaient succombé à ses manigances et en avaient payé le prix. Personne ne résistait à la Reine, personne sauf Kellan et Kieran.

    Voilà comment ils en étaient arrivés là, prêts à risquer leur vie pour en découdre. Pour venger la mort de leurs parents, de leurs frères et sœurs, de leurs cousins. Chaque douleur causée par Maeve lui en coûterait dix. Aujourd'hui ou dans un millier d'années, cela n'avait aucune importance. Elle ne perdait rien pour attendre.

    Finalement, Maeve prit une profonde inspiration :

    « Vous savez, à votre naissance, nous nous demandions tous lequel de vous deux représenterait la Lumière et lequel les Ténèbres », dit-elle comme à elle-même. Bien sûr, elle s'efforçait de parler assez fort pour que sa Cour ne rate rien de ses mots mélodieux. « Il a fallu attendre des années avant que vous ne lanciez vos premiers sorts. »

    Kellan haussa un sourcil, brûlant d'envie de tirer son épée de son fourreau et de lui planter dans le corps – pour en finir une bonne fois pour toutes, sans plus tarder. Maeve sourit comme si elle devinait ces pensées, comme si elle s'en moquait.

    « Ta magie blanche est admirable, Prince de la Lumière. Tu donnes vie à tout ce que tu touches, tu fais tout épanouir et grandir, tu purifies... dit-elle à Kellan avant de se tourner vers Kieran. Et puis, il y a le Prince des Ténèbres. Si je n'avais pas été témoin de ta naissance, j'aurais du mal à croire que vous êtes issus de la même chair et du même sang. Ta magie est aussi noire que la nuit et elle glace tout ce qu'elle touche. Je me rappelle la première fois que tu as aperçu un bel oiseau dans le ciel, tu as levé la main pour le pointer du doigt à ton frère. L'animal est tombé comme une pierre, mort à tes pieds. »

    Elle ricana devant la colère qu'elle déclenchait chez Kieran, elle lui brûlait les joues.

    « J'ai essayé de convaincre ma sœur de te noyer ce jour-là, tu le savais ? Je lui ai dit de te tuer ou de t'emmener dans l'autre monde et de t'échanger contre un bel enfant humain. Tu es un dur à cuire, tu aurais peut-être survécu en tant que chanjon, dit-elle en le scrutant attentivement. Il est trop tard maintenant, j'imagine. Qu'allons-nous donc bien pouvoir faire de toi, Prince des Ombres ? »

    Kellan tendit une main vers son frère pour essayer d'intercepter la réponse qu'il imaginait déjà, mais il était trop tard, le fameux tempérament enflammé de Kieran avait pris le dessus, menaçant de les consumer tous les deux.

    « Qu'est-ce que tu vas faire de nous ? » grogna Kieran en brandissant son épée. Le bruit de la lame raclant son fourreau résonna dans l'air, un geste sans appel qui donnait des frissons à Kellan. « Je crois que vous vous posez les mauvaises questions, ma Reine. Peut-être devriez-vous plutôt vous demander ce que nous allons faire de vous. Vous avez assassiné nos parents dans leur sommeil, leur avez tranché la gorge dans leur lit. Il va falloir en payer le prix, chère Tante. »

    Le sourire amusé de Maeve se changea en rictus meurtrier.

    « Et tu penses être celui qui m'en soutirera le paiement, cher neveu ? C'est horriblement excitant.

    — Vous n'allez tout de même pas tuer vos derniers héritiers, ma Reine », interrompit Kellan.

    Elle haussa les sourcils, surprise.

    « Non, je n'en ferai rien, protesta-t-elle avant de marquer une brève pause. Je vous laisserai la vie parfaitement sauve, Kellan. Une fois que j'aurai convolé avec le Prince de la Lumière, mes héritiers seront nombreux. La lignée des Seelies Royaux se multipliera très vite. »

    Elle prononça cette dernière phrase en lui adressant un clin d'œil aguicheur et taquin qui lui noua l'estomac.

    « Jamais. Je ne vous appartiendrai jamais. Et je ne vous laisserai jamais m'arracher mon frère », dit-il en cherchant des yeux Kieran qui le fusillait déjà du regard comme s'il était responsable de toute cette situation.

    « Tu oses me défier ? siffla Maeve en se levant, dague à la main. Qu'est-ce que deux vauriens peuvent faire contre la Cour d'Été ? »

    Elle leva les mains pour que ses partisans se manifestent et ils se rapprochèrent tous dans un murmure. Beaucoup d'entre eux enviaient la famille royale et s'imaginaient plus dignes qu'eux de devenir le confident ou même l'époux de la Reine. Qu'ils se la gardent, pensa Kellan. Étaient-ils à ce point incapables de comprendre la véritable nature de la Reine, de voir qu'ils se retrouveraient tous bientôt dans la même situation que les jumeaux ?

    « Dernière chance », railla la Reine en agitant sa dague devant Kellan. « Si tu lui transperces la chair, si tu ôtes la vie au Prince des Ténèbres, si tu lui arraches son pouvoir et le mêles au tien, tu pourras obtenir tout ce que tu as toujours désiré. Plus personne ne te confondra jamais avec lui. Tu t'élèveras au rang de Prince Consort, régneras à mes côtés sur les royaumes féeriques. Tes enfants auront plus de pouvoir que tu ne peux l'imaginer... »

    Kellan hésita un court instant, essayant d'imaginer un monde sans son frère. Un monde où il ne partagerait pas ses pouvoirs, ni le respect ni jamais l'amour d'une femme. Où son escroc de frère ne lui volerait plus la moindre conquête, où il ne se sentirait plus coupable d'être plus aimé et plus admiré que Kieran, moins redouté aussi. Cette hésitation fit hurler Kieran, qui se jeta vers la Reine en balançant son épée.

    La Reine leva la main, le repoussant avec un invisible mur de magie, avec facilité et désinvolture, comme si elle balayait un insecte agaçant. Kieran s'effondra et lâcha son épée qui s'écrasa contre le sol. Il resta étendu là et ne bougea plus.

    « Kieran », murmura Kellan tout bas en fixant tour à tour la Reine et son frère.

    « Fais-le ! » ordonna la Reine, s'imaginant que Kellan allait attaquer son jumeau. Elle lui souriait avec tant d'avidité qu'il pouvait voir toutes ses dents, acérées et luisantes.

    Il s'approcha de Kieran, tira de sa poche une dague similaire à celle de la Reine.

    « Oui, siffla-t-elle. Seul le Prince de la Lumière peut éliminer les Ténèbres et troubler l'équilibre du royaume

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