La quête de la sirène
Par Tera Lynn Childs
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Aperçu du livre
La quête de la sirène - Tera Lynn Childs
2011
1
C omment est-ce possible que tu ne saches pas utiliser le sceau royal ?
Je braque mon regard sur Dosinia de l’autre côté de la table de cuisine. Elle arbore comme d’habitude son allure lasse savamment étudiée, ses lèvres parfaitement enduites de brillant à lèvres saillant dans une moue désapprobatrice. S’il n’y avait pas des piles de papier de varech et des pots d’encre de calmar à l’épreuve de l’eau entre nous deux, je serais tentée de bondir sur la table pour l’étrangler.
Par ailleurs, avec Brody pratiquement agglutiné sur ma cousine (il est aussi près d’elle que les chaises en bois de tante Rachel le permettent), je ne pourrais faire autrement que l’éclabousser de l’épais liquide, lui aussi. Et je suis certaine que Prithi, cette petite traîtresse velue, est enroulée autour des chevilles de Doe. Elle n’est, comme Brody, qu’une spectatrice innocente de cette querelle familiale.
Au lieu de me déchaîner contre Doe, je bougonne :
— Je sais l’utiliser. Je manque tout simplement d’entraînement.
Bien sûr, je ne sais pas exactement ce que je fais. Je n’ai jamais envoyé d’invitations à un conseil de rois et de reines. Je n’ai même jamais envoyé d’invitations quelconques, autres que pour des fêtes d’anniversaire, et elles étaient habituellement imagées de bulles et d’hippocampes, pas de sceaux royaux. Je n’ai encore jamais eu dans ma vie ce type de responsabilité.
Je devrai pourtant m’y habituer.
Depuis le jour de mon dix-huitième anniversaire, il y a de cela deux jours, je suis officiellement la princesse héritière de Thalassinie, ce qui signifie que toute ma correspondance, du moins ma correspondance sous l’eau, doit porter mon sceau royal. Il est comme celui de papa, mais au lieu de dire ROI BUCCIN DE THALASSINIE, il affiche PRINCESSE HÉRITIÈRE DE THALASSINIE.
Chaque fois que je tamponne une feuille de papier de varech avec le sceau, je souris avec fierté. Et dire que j’ai presque abandonné ce titre. Je jette un regard de côté vers Quince et je le vois en train de renifler le pot ouvert contenant l’encre de calmar bleu foncé. Je mords dans ma lèvre inférieure pour me retenir de rire lorsqu’il balance vivement la tête vers l’arrière sous l’effet de l’odeur répugnante.
Il doit sentir que je le regarde, car il tourne les yeux vers moi. Son expression renfrognée devient sensuelle en un battement de cœur lorsqu’il me trouve à le regarder. Il me fait un clin d’œil, et je sens mes joues qui s’échauffent. Si nous n’étions pas en compagnie de Brody et de ma famille en ce moment, il dirait probablement : « Tu aimes ce que tu as devant les yeux, princesse ? »
Oh oui, il aurait valu le sacrifice, sans aucun doute. Mais je suis heureuse d’avoir trouvé le moyen de garder mon titre, en plus de garder mon amoureux.
— Sur une invitation officielle comme celle-ci, m’instruit Dosinia, interrompant mon moment avec Quince, ton sceau devrait être placé au bas de la lettre, et non dans le haut.
— Toi…, commencé-je à rouspéter.
Mais une leçon que m’a donnée mon tuteur royal il y a des lunes refait surface dans ma mémoire. Avant de venir vivre sur terre avec tante Rachel, j’ai reçu des heures et des heures de formation sur le protocole royal. Comment entrer dans une salle à manger. Quoi porter à des funérailles nationales. Et, même s’il m’est extrêmement douloureux de me le remémorer, où placer le sceau royal sur une lettre officielle.
Ce qui ne signifie pas que j’aie envie d’admettre que Doe a raison. Je n’aime jamais admettre que Doe a raison.
Plutôt que de lui donner la satisfaction désirée, et la chance de pouvoir dire « je te l’avais dit », je laisse mes épaules s’affaisser, je saisis la pile de papiers mal tamponnés, et la laisse tomber sur le plancher derrière moi.
— Est-ce si important ? demande Shannen.
Shannen est ma meilleure amie humaine, un génie certifié, et elle est toujours prête à me donner un coup de pouce lorsque j’ai besoin de quelque chose — n’importe quoi —, mais elle n’est pas du tout à jour en matière d’étiquette océanienne. Elle ne sait pas qu’un sceau mal placé pourrait faire la différence entre une invitation posée sur le bureau d’un dirigeant et une invitation jetée dans la corbeille à papier la plus proche.
— Ouais, réponds-je dans un soupir résigné. On peut dire que ça l’est.
De l’autre côté de la table, Doe se redresse sur sa chaise. Je l’entends presque déjà jubiler. Je garde les yeux fixés sur la table, tirant vers moi une autre pile de papiers de varech pour recommencer le processus de tamponnage, tout en ignorant ma cousine. Si elle ne veut pas recevoir une bouteille d’encre de calmar en plein visage, elle gardera sa petite bulle de fierté pour elle-même.
— Tu vois, je t’avais dit que je pouvais aider, rappelle-t-elle. J’ai reçu autant d’heures de formation que toi sur le protocole. Et encore plus depuis que tu es partie.
Prithi acquiesce d’un miaulement.
Je laisse lentement ma main glisser vers l’encre de calmar bleu foncé nauséabonde.
Brody ne lâche pas la main de Doe lorsqu’il pousse sa chaise pour s’éloigner de quelques centimètres de la ligne de feu.
— Qui veut de la limonade ?
Tante Rachel recule sur sa chaise, s’apprêtant à se lever.
— Tout le monde ? Lily ?
Alors que tout le monde dit oui, je lève la tête vers la voix qui a appuyé sur chaque syllabe de mon nom pour trouver un regard tout aussi appuyé. Sous ses sourcils pointant vers le haut, ses yeux élargis se tournent furtivement vers le pot d’encre dans ma main avant de me regarder dans les yeux. Prise en flagrant délit.
Je détends mes doigts autour du pot.
— Oui, dis-je en baissant les yeux sur ma main maintenant vide. J’aimerais vraiment un bon verre de limonade.
— Excellent.
Je fixe mes doigts, qui sont couverts de taches d’encre de calmar comme lorsque j’étais un petit poisson commençant tout juste à apprendre à utiliser les spicules de concombres de mer pour écrire sur les rouleaux de feuilles de varech. En temps normal, j’utiliserais un stylo ordinaire, mais la correspondance officielle exige une calligraphie plus formelle.
Toutefois, si mes doigts couverts de bavures pouvaient servir de signe, peut-être devrait-on changer cette loi.
— Détends-toi, princesse, suggère Quince, tendant la main vers les miennes pour me retirer la pile de papiers de varech et le sceau royal. Shannen et moi pouvons nous occuper du tamponnage. Concentre-toi sur la rédaction.
Je lui offre un sourire reconnaissant.
— Ce serait génial, dis-je en remerciement.
Je pointe le doigt vers le centre du bas de la feuille de varech.
— Le sceau devrait être placé juste ici.
Shannen hoche la tête.
— Compris.
Elle prend l’éponge imbibée d’encre de calmar, presse le sceau dedans en le faisant émettre un gargouillis, puis écrase soigneusement le tampon à l’endroit précis que j’ai indiqué. Shannen est la personne la plus minutieuse que je connaisse. S’il y a quelqu’un qui puisse apposer des marques précises sur du papier de varech, c’est elle.
Tante Rachel revient à la table avec un plateau de verres remplis de limonade. Elle en dépose un devant chacun de nous, prenant soin de les placer loin des feuilles de varech.
Je lève mon verre pour prendre une gorgée, en attendant que le sceau royal fraîchement apposé sèche. Je ne veux surtout pas étaler l’encre sur le papier en composant l’invitation.
Lorsque Tellin et moi nous sommes parlés à mon anniversaire, avant et après le baiser qui nous a liés (de nom seulement, pour me permettre de garder mon titre tout en restant avec Quince), nous avons convenu que d’organiser un conseil de rois et de reines était le meilleur moyen d’aider son royaume à la dérive.
Le réchauffement des océans et le blanchissement corallien ont des effets catastrophiques sur Acropora. Les choses vont tellement mal que Tellin a failli me forcer à me lier à lui parce qu’il croyait qu’une alliance solide avec la Thalassinie les sauverait tous. Lorsqu’il m’a expliqué la situation, je ne pouvais m’en aller d’un simple battement de queue. Je me suis donc liée à lui, pour conserver mon titre de même que mon pouvoir d’organiser un conseil de rois et de reines, dans le cadre duquel je pourrais présenter une demande d’aide formelle.
Pendant trop longtemps, la fierté de son père l’a empêché de demander de l’aide. Nous devons maintenant agir, et rapidement.
Après le bal de mon anniversaire, Tellin est retourné dans son royaume pour partager la nouvelle avec sa copine et préparer sa demande d’aide. Il me retrouvera cette fin de semaine-ci à l’occasion de la rencontre royale. Si tout se déroule comme prévu, au moment où la rencontre se terminera, Acropora recevra des offres de fournitures et de soutien de chacun des dirigeants présents.
Le sceau étant maintenant sec sur la première feuille de varech, je fixe le rectangle de papier bleu pâle, puis la nervosité s’empare de moi. Je sais que c’est ce qui doit être fait, et que mes responsabilités en tant que princesse héritière ne feront qu’augmenter. Malgré tout, l’idée d’écrire aux Océaniens les plus puissants de l’Atlantique occidental pour les informer que leur présence est requise au conseil, et avec si peu de préavis, est plus qu’intimidant.
Je trempe le spicule dans l’encre de calmar, je le tiens au-dessus de la page, et j’éprouve la même hésitation que j’ai connue il y a deux jours, lorsque j’étais sur le point de signer la renonciation de mon titre. Cette hésitation m’a fait comprendre que je ne pouvais simplement pas tourner le dos à mon devoir. Je ne pouvais pas le faire à ce moment, pas plus que maintenant.
J’appuie la pointe du spicule contre le papier et je commence à écrire.
Je n’ai inscrit que quelques mots lorsque Dosinia me fait remarquer :
— Tu as fait une faute à « requise ».
— Quoi ? maugréé-je.
Elle ne peut pas avoir raison. Elle est à l’autre bout de la table, elle lit ce que j’écris à l’envers, et…
reqiuse
Purée d’espadon.
Miaou.
Même la chatte sait que j’ai tort. J’écrase le papier de varech en boule et le jette derrière moi dans la pile croissante d’erreurs.
Dans un soupir de frustration, ou peut-être un grognement, je n’en suis pas certaine, je laisse tomber ma tête sur la table. J’entends le toc du verre contre le bois, mais je m’en fiche. Pourquoi est-ce si difficile ? Pourquoi je persiste à bousiller quelque chose de si simple, mais de si important ?
Peut-être aurais-je dû signer la renonciation de mon titre, après tout. La Thalassinie serait mieux sans moi.
— Euh, Lily…
Mes muscles se tendent. Quince n’utilise mon vrai nom que dans les situations sérieuses, comme lorsqu’il me dit qu’il m’aime ou que je suis trop bonne pour Brody. Ou lorsque (je le devine maintenant), un pot d’encre de calmar se répand sur la table.
— Ce sont mes cheveux ? demandé-je sans relever la tête.
— Oui, tu en as partout…, gronde Brody, ajoutant quelque chose d’inaudible, quelque chose comme « du coude aux côtes ».
— Tu es belle en bleu, précise Quince.
— Ça fait très… sirène, commente Shannen.
— Je vais te chercher une serviette, chérie, offre tante Rachel.
Quelques secondes plus tard, je sens qu’on m’enveloppe les cheveux. Tenant la serviette d’une main, tante Rachel me redresse de l’autre. Tout le monde à la table, Doe, Brody, Shannen, Quince, me regarde comme si j’étais un petit poisson rescapé. Ce qui me rend encore plus mal à l’aise.
— Pourquoi ne vas-tu pas prendre un bain ? suggère tante Rachel. Tu te sentiras mieux.
Sans compter qu’un bain m’aidera à retirer l’encre de mes cheveux. Elle ne dit pas cette partie à voix haute, mais je lis dans ses pensées.
Je regarde fixement, impuissante, le gâchis sur la table.
— Mais je dois terminer les invitations, insisté-je. Elles doivent être envoyées ce soir, ou les rois et les reines n’auront pas le temps de planifier leur voyage pour la fin de semaine.
— Nous nous chargerons de tout le tamponnage, offre Shannen.
Quince confirme d’un signe de tête.
Je secoue la tête.
— Ce n’est qu’une partie du travail.
— J’aiderai, déclare Dosinia dans un long soupir d’exaspération, haussant les épaules pour se défaire de sa veste magenta. Je peux rédiger les invitations.
Elle tend la main vers une feuille de papier de varech tamponnée et un deuxième pot d’encre non ouvert — et non répandu — d’encre de calmar.
Prithi s’étire vers le haut pour se frotter le nez contre la veste.
Je suis tentée de jeter vers Doe un regard méfiant. Depuis quand se porte-t-elle volontaire, même avec réticence, sans que ce soit pour répondre à son désir habituel de critiquer le travail d’autrui ?
Mais tandis que je fixe le gâchis de la flaque d’encre de calmar sur la table blanche de tante Rachel, je me dis qu’il est probablement préférable de prendre une pause. Si Doe aide véritablement, c’est encore mieux. Dans le cas contraire, au moins j’aurai les idées plus claires (et la tête plus propre) lorsque je redescendrai à la cuisine.
— D’accord, dis-je en me levant, je ferai vite.
Tout le monde hoche la tête avant de se mettre au travail. Shannen tamponne le papier de varech et Quince le met en pile devant Doe. Tante Rachel passe la vadrouille pour nettoyer le plancher de l’éclaboussure bleue. Quant à Doe, elle fait glisser un spicule sur la page, dans ce qui ressemble à une calligraphie élégante et surtout, lisible.
Je me retourne vers l’entrée de la cuisinette et je vois Brody qui apporte une invitation terminée au comptoir, où elle peut sécher en sécurité.
— Merci, tout le monde, dis-je, sachant qu’avec le bain et leur soutien, tout finira bien.
Je l’espère.
2
L ’eau est bouillante lorsque je mets le pied dans la baignoire. Je m’y enfonce et allonge mes jambes devant moi, soupirant tandis que mon corps absorbe les effets calmants de l’eau. Ma tignasse est solidement attachée sur le dessus de ma tête, de sorte que l’encre de calmar ne contamine pas tout le contenu de la baignoire pour me teindre la peau en bleu.
Fermant les yeux pendant une seconde, je me concentre sur ma métamorphose, ma chair humaine se transformant en écailles de sirène comme par magie.
— Aah.
C’est exactement ce dont j’ai besoin. Une brève pause du monde extérieur pour permettre à mes pensées de se détendre.
Ce qui pourrait nécessiter un bain plus long que le temps le permet.
Depuis mon retour à Vue-sur-mer, hier matin, je ne cesse de songer aux problèmes d’Acropora. Selon les révélations de Tellin, les choses vont très mal. Le peuple est affamé, l’environnement se détériore et les gens quittent leur foyer en hordes dans l’espoir de trouver de meilleures chances de survie sur la terre ou dans les royaumes avoisinants. Papa a confirmé avoir remarqué une hausse de l’immigration en Thalassinie. Il ne savait simplement pas ce qui en était la cause.
À présent, nous le savons.
J’agite la tête de gauche à droite en m’enfonçant davantage dans l’eau.
Comment une telle catastrophe peut-elle se produire chez notre voisin sans que nous en ayons aucune idée ? C’est triste et légèrement effrayant.
C’est la raison pour laquelle je suis si impatiente d’organiser un conseil pour demander l’aide des autres dirigeants. Tout l’Atlantique occidental devrait savoir ce qui arrive à son royaume frère. Les Océaniens doivent savoir que le père de Tellin, le roi Tacaud a gardé la situation secrète si longtemps qu’elle n’a fait qu’empirer. Il a laissé sa fierté blesser son peuple, une chose qu’un dirigeant ne devrait jamais faire.
« Mais, je me dis, les choses iront mieux après la rencontre des dirigeants. »
Tellin et moi présenterons notre cause en tant qu’équipe unifiée, et les autres royaumes proposeront leur aide. C’est ainsi qu’agissent les Océaniens.
Les yeux fermés, je me détends contre la paroi de la baignoire. J’ai besoin d’un peu plus de temps dans l’eau. Je sortirai dans une minute. Puis, je terminerai de rédiger les invitations et je les ferai livrer par goéland messager aux palais royaux de l’Atlantique occidental. Ensuite, il suffira de trouver quoi dire au conseil et d’attendre que l’aide s’offre à nous.
Miaou !
Mon cœur fait un bond, et je m’assois toute droite dans la baignoire. L’eau déborde et atterrit sur les carreaux blancs du plancher.
Miaou, miaou, miaou !
— Prithi, grondé-je vers la porte, sous laquelle la chatte de tante Rachel gratte pour entrer dans la salle de bain. Va harceler Doe.
Elle laisse échapper un miaulement plaintif avant de se taire. Je me tortille dans la baignoire pour voir l’ombre de sa patte sous la porte.
— D’accord, je marmonne. C’est l’heure de retourner au travail, de toute façon.
Après avoir retrouvé rapidement ma forme humaine à deux jambes, je me penche vers l’avant et tire le bouchon de la baignoire. Au moment où l’eau parfumée à la lime tourbillonne dans le drain, je m’oblige à m’agenouiller et je tourne le robinet. Je détache mes cheveux, me penche de côté, et place ma tête sous l’eau.
Du coin de l’oeil, je vois un liquide bleu foncé couler sur le côté de la baignoire. Je presse la bouteille de shampoing à la noix de coco au-dessus de ma main et je répands le savon dans mes cheveux. Des bulles de savon bleues s’accumulent autour du drain. Je continue à savonner et à rincer jusqu’à ce que la mousse et l’eau ruisselant de mes cheveux ne contiennent plus aucune trace de bleu.
Je ferme le robinet et m’enveloppe rapidement la tête dans une serviette moelleuse.
En enjambant la baignoire, j’attrape une autre serviette pour me sécher. Je m’agenouille et éponge les carreaux avant de jeter la serviette trempée dans le panier à linge sale.
Debout devant le miroir, je retire la serviette enroulée autour de ma tête pour inspecter mon amas de tiges blondes habituel. À la place, je vois un amas de tiges blondes avec une gigantesque tache bleue sur le côté.
— Non ! m’étouffé-je.
Apparemment, l’encre de calmar est résistante à l’eau et au savon. Je saisis la serviette et frotte désespérément les cheveux colorés. Lorsque je retire le tissu éponge et que je n’y trouve aucune trace de bleu, je comprends que j’ai un sérieux problème. Ça ne part pas. Mes cheveux sont bel et bien teints en bleu.
Mais pas dans un look tendance. Si ce n’était que les pointes ou une seule longue mèche, je ne m’en plaindrais pas. Mais c’est une grosse éclaboussure. Presque toute la moitié inférieure du côté de ma tête. Juste… bleue.
Je ferme les yeux et prends une profonde respiration.
J’ai le choix