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Le psychologue de Nazareth
Le psychologue de Nazareth
Le psychologue de Nazareth
Livre électronique244 pages3 heures

Le psychologue de Nazareth

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À propos de ce livre électronique

-“ C’est un livre de chevet, à lire et relire jusqu’à la satiété ; moi je ne pourrais plus vivre sans lui, il m’a changé la vie, me l’a rendue beaucoup plus simple ”, Luz Larrabide.
-“ Je ne pouvais pas lire ton livre à un meilleur moment, pas une mais plusieurs fois et le relire me donne des forces pour continuer ”, Ma Luisa.
-“ Grâce à “Le Psychologue de Nazareth”, je vois les couleurs de la vie ”, María Victora.
-“ C’est un livre qui inspire et une histoire émouvante et pleine de nuances, qui ne laisse personne indifférent ”, Marcela Montesí
-“ C’est un livre doté d’une âme qu’on apprécie et que l’on vit ”, Carmen Pardo.
-“ Le Psychologue de Nazareth est, tout simplement, fantastique, un des meilleurs livres que j’ai lus ”, Rocio Torres.
-“ Un livre plein de sagesse mais surtout d’amour, qui en définitive, est l’essence de la vie ”, Blanca Domingo.
-“ Le Psychologue de Nazareth est un livre qui t’ouvre les yeux sur un style de vie légendaire ”, Elizabeth Pérez.
-“ Je suis fasciné ”, Juan Antonio P.Serrano
-“ Je suis sans voix, j’ajouterai seulement que je vais le relire ”, Judith Sobertio.
-“ Je l’ai offert à deux personnes et elles sont toutes deux fascinées ”, María González.
-“ C’est un livre extraordinaire ”, Amalia Franco.
-“ J’avais besoin de lire quelque chose comme ça pour être un peu plus conscient, si cela est possible, de la réalité de ma vie ”, Carol De Hoyo.
-“ Attention aux effets secondaires ! Il peut faire de toi une meilleure personne et t’aider à être heureux ”, Javiér Sánchez.
-“ Je peux dire que sa lecture est tellement agréable et rafraîchissante que personne ne devrait s’en priver ”, Victoria Sosa.
-“ L’histoire est impressionnante du début à la fin! ”, Ana Belén Valverde.
-“ Ce roman est la vie au coeur de l’humanité ”, Ma José Mora.
-“ Cela fait plus d’un an que j’ai lu ce livre et je suis tombée amoureuse de Jésus ”, María Julia Aymerich.
-“ "Le Psychologue de Nazareth" m’a tellement impressionné, que je le lis à nouveau ”, Cristina Rodríguez.
-“ Un livre merveilleux, merci à l’auteur pour cette aide précieuse ”, Olga Blasco.

Toutes les nuits, quand tu te couches et que tu fermes les yeux, laisse-toi envelopper par le silence et interroge-toi : Suis-je heureux ? Si le trouble et l’inquiétude envahissent ta réponse, c’est parce que tu dois changer quelque chose dans ta vie.
Oserais-tu briser les chaînes et les liens qui ne te permettent pas d’être vraiment libre ?
Aimerais-tu te débarrasser des masques et devenir une personne authentique ?
Serais-tu capable de tout abandonner pour découvrir le plus grand trésor de l’humanité : la paix intérieure ?
Ce sont les questions principales que nous pose Antonio Gargallo et qu’il développe sous forme de roman tout au long de son dernier ouvrage qui narre l’histoire d’une journaliste, Cristina, qui a perdu le goût de vivre. La tristesse et la solitude s’installent de telle sorte en elle, qu’elle en arrive même à souhaiter mourir pour ne plus être spectatrice de sa propre vie, jusqu’à ce que le destin ne vienne la surprendre par l’intermédiaire d’une personne très spéciale : Naim, un psychologue originaire de Nazareth, avec qui elle suivra une thérapie peu conventionnelle qui lui permettra de connaître l’essence de la vérité et de la vie, au travers de la contemplation et de la psychologie de l’homme le plus heureux connu sur la Terre.

LangueFrançais
Date de sortie28 juin 2019
Le psychologue de Nazareth
Auteur

Antonio Gargallo Gil

Teruel (1976). Licenciado en Traducción e Interpretación de Idiomas, así como diplomado en Magisterio de Educación Física, Inglés y Francés. Autor de Las huellas ocultas de Dios, Ya no hay vuelta atrás, El psicólogo de Nazaret, El lunes a las diez, Moviola de tres vidas truncadas, La Ciudad Milagrosa, Viaje al centro de tu ser. Además de las siguientes obras infantiles: El poder de Joel, Pelopincho y la puerta mágica, Daniel, un príncipe especial, Un detective chachi piruli, Pelopincho y el partido de las estrellas, Santiago y el mago misterioso. Persona polifacética: le apasiona el Camino de Santiago, el deporte, la escritura, los idiomas, la educación, viajar y la psicología, intereses que le ayudan en su particular camino de adquirir el mayor desarrollo personal posible.

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    Aperçu du livre

    Le psychologue de Nazareth - Antonio Gargallo Gil

    Droits d’auteur © Antonio Gargallo Gil 2018

    Touts droits réservés

    www.antoniogargallo.com

    email: agargallogil@gmail.com

    Traduit par: Valérie Guilloteau Fernández

    LE PSYCHOLOGUE DE NAZARETH

    Antonio Gargallo Gil

    1

    La brise marine massait vigoureusement le visage de Cristina, provoquant un tourbillon de cheveux blonds autour de ses yeux verts qui reflétaient un sentiment de tristesse ancré au plus profond de son âme. Seule l’étreinte de ses bras tombants autour de ses jambes frêles, apportait un peu de réconfort à son corps entièrement éteint et meurtri, rigoureusement maigre en raison des jeûnes involontaires qu’il subissait constamment. Mais quand le manque d’appétit arrive à ce point, il n’y a que le besoin de faire taire un estomac réticent qui peut servir d’alarme revigorante.

    C’était la vie de Cristina, une magnifique journaliste qui, à seulement trente ans, était tombée dans l’apathie, le découragement et le désespoir. Un de ces moments où l’individu, sans savoir pourquoi ni comment, commence à se rendre compte que sa vie n’a aucun sens et que, encore plus désespérant, le seul horizon appréciable est celui de la mer, qui s’éloigne sereinement mais sûrement vers les sentiers magiques que lui trace le soleil.

    Le bruit du téléphone portable vibrant dans son sac à main lui permit de s’apercevoir qu’elle s’était endormie sur le sable de la plage de Benicassim pendant plus de deux heures, mais c’était le seul endroit où son esprit la laissait en paix et filtrait une partie des milliers de messages négatifs qui martelaient la voûte de son cerveau.

    — Allo ? — répondit-elle encore assoupie.

    — Mais où es-tu ? Ça fait plus d’une demi-heure que je t’attends... Si tu ne voulais pas que l’on se voie, il fallait me le dire.

    Cristina posa sa main sur son front, se mordit la lèvre et ferma les yeux en signe de contrariété. Elle avait rendez-vous avec sa meilleure amie, Marta, pour aller faire les magasins et profiter du samedi après-midi ; cependant son esprit était tellement abattu et centré sur elle-même qu’elle commençait à en oublier les autres.

    — Mon Dieu, il est déjà cinq heures et demie ! — s’exclama-t-elle en regardant sa montre —. Je te demande pardon... mais où avais-je la tête, j’avais oublié qu’on devait se voir. J’arrive et pour me faire pardonner, je t’invite pour un chocolat chaud avec des beignets. Tu es d’accord ?

    — Tu as oublié aussi que c’est mon anniversaire aujourd’hui, n’est-ce pas ?

    Cristina fronça les sourcils et sa main revint se poser à l’endroit d’où jaillissent les idées, mais cette fois-ci ce fut avec le poing qu’elle se frappait le front à plusieurs reprises pour dissiper sa confusion.

    — Marta, comment pourrais-je oublier le premier jour du printemps ? — mentit-elle, afin de ne pas gâcher la seule amitié qu’il lui restait —. J’ai un cadeau pour toi qui va te plaire. Je suis là dans un quart d’heure.

    Le quart d’heure se prolongea, Cristina dut faire une halte dans la première boutique qu’elle trouva sur son chemin et choisit un sweat-shirt noir décolleté qu’elle ne put même pas envelopper dans du papier cadeau. Heureusement, la pochette que lui tendit la vendeuse avec le sweat était assez jolie pour que ce détail passe inaperçu. Par contre, ce que Marta remarqua fut que Cristina était habillée en tenue de sport, son amie étant pourtant une des personnes les plus coquettes qu’elle connaisse.

    — Excuse-moi pour le retard — sourit Cristina en offrant immédiatement son cadeau à son amie pour ne pas lui laisser le temps de la gronder et de l’anéantir complètement, tout en lui faisant deux grosses bises —: Joyeux anniversaire !

    Marta connaissait son amie depuis l’âge de quinze ans et, d’un seul coup d’oeil, elle savait que quelque chose n’allait pas dans la vie d’une des meilleures personnes qu’elle connaissait, bien qu’elle se soit rendu compte qu’elle devenait de plus en plus aigrie.

    À cause de son agenda compliqué, cela faisait plus d’un mois qu’elle n’avait pas vu son amie, un laps de temps assez long pour noter le changement physique, elle était beaucoup plus maigre et ses pommettes trop creusées, on avait l’impression qu’elle était en train de quitter ce monde.

    — Merci, il est superbe ! — s’exclama-t-elle, ne faisant que confirmer ses craintes d’une crise profonde dans laquelle avait sombré Cristina. Elle n’aimait pas le noir ! En un deuxième coup d’oeil, elle put vérifier que la couleur du regard de Cristina était bel et bien le noir ; c’était comme un cri dans la nuit, silencieux mais âpre.

    Elles entrèrent toutes deux dans leur cafétéria préférée, la seule dans le village où il n’était pas permis de fumer et où ils préparaient des choses délicieuses afin de soumettre nos palais à la dépendance et ainsi fidéliser la clientèle.

    Les deux jeunes femmes, de même stature mais l’une blonde et l’autre brune, ne passèrent pas inaperçues aux yeux du serveur et des clients hommes qui les suivirent du regard jusqu’à ce qu’elles s’installent sur un côté ; toutefois Marta remportait la vedette, une femme très attirante qui ne laissait personne indifférent, et des traits tellement symétriques qu’elle frôlait la perfection, pourtant c’était ses grands yeux marron qui ressortaient, reconnaissables par leur grandeur.

    — Qu’est-ce que je vous sers mesdemoiselles ? — demanda le serveur une fois ses clientes installées.

    — Une douzaine de beignets avec deux tasses de chocolat chaud — commanda Cristina, fidèle ainsi à sa promesse.

    Le garçon prépara alors tranquillement la commande et la servit lentement, pouvant ainsi contempler ses deux clientes préférées qui de plus étaient les deux plus belles femmes de son établissement.

    Toutes deux commencèrent en même temps à tremper leurs beignets dans le chocolat, provoquant un silence qui dissimula l’atmosphère apparemment détendue du moment ; cependant pas assez déguisée pour que Marta ne puisse percevoir une certaine tension, fruit de l’énergie négative que transmettait son amie, ce qui la poussa à intervenir directement et sans détour.

    — Je te trouve bizarre. Tu te sens bien ?

    La question soulagea Cristina qui n’en pouvait plus de faire semblant. Elle avait besoin de parler de tout ce qui lui arrivait et Marta était la seule personne avec qui elle pouvait ouvrir son coeur. Sa mère, qui vivait seule à Alicante, n’était pas prête à entendre les sentiments de sa fille ; son père, au contraire, était à l’écart de toute nouveauté, vu qu’elle n’avait jamais eu l’opportunité de le connaître, car aux dires de sa mère, il les avait abandonnées l’année de sa naissance.

    Cristina leva les yeux et soupira avant de parler.

    — Que penserais-tu si je te disais que je souhaite de tout mon coeur mourir et le plus tôt possible ?

    Marta laissa tomber le beignet qu’elle était sur le point de glisser dans sa bouche. Soudainement, il n’y avait plus d’air et une espèce de détresse traversa tout son corps. Elle avait oublié de respirer après le choc de ces mots qui s’incrustèrent comme une flèche dans son cœur. Comment était-ce possible qu’une personne qui a tout ce qu’elle veut, puisse désirer la mort ? La réponse était claire et indéniable : Cristina avait sombré dans une profonde dépression et le résultat de cet état était sa silhouette anorexique. Dans l’hôpital où elle travaillait en tant qu’infirmière, elle était fatiguée de voir comment la vie pouvait se comporter comme des montagnes russes où les montées et descentes de l’état d’esprit sont un fait et où nombreux sont ceux qui abandonnent pour s’installer dans un état dépressif, sans être capables d’avancer et de relever la tête. Cette maladie mentale causait des ravages au sein de la société occidentale du XXIème siècle, affectant de la même façon tous types de personnes, des enfants aux personnes âgées.

    — Je penserais que tu as besoin d’aide de toute urgence — répondit Marta alors qu’elle tendait le bras pour prendre la main aussi tremblante qu’un flan de son amie.

    — Personne ne sera capable de me redonner goût à la vie — affirma-t-elle —. Et puis à quoi ça sert de voir les jours passer sans même réaliser que la vie tourne autour de toi ? C’est comme être pris dans un étau et sentir la pression qui t’opprime et t’écrase sans pouvoir y échapper, où tout ce qui t’entoure n’est que souffrance et angoisse. Je t’assure que même si j’essayais de mettre des mots à l’agonie que je ressens, tu serais incapable de le comprendre.

    — Je comprends tes sentiments parce que je connais de nombreuses personnes qui ressentent la même chose que toi. Je suis consciente que tu passes par une situation très compliquée, mais c’est justement maintenant, dans ces moments aussi sombres que tu dois faire un effort pour relever la tête et regarder vers la lumière.

    — Je n’en peux plus — Cristina se couvrit le visage de ses mains et se mit à pleurer.

    — Allez, calme-toi, tu vas voir, tout va rentrer dans l’ordre.

    Marta se leva et prit son amie dans ses bras le plus tendrement possible, lui démontrant ainsi qu’elle avait à ses côtés une vraie amie sur laquelle elle pouvait compter pour quoi que ce soit ; surtout parce qu’elle était consciente que dans un moment de faiblesse extrême, l’être humain pouvait adopter des solutions radicales et choisir l’issue la plus troublante : le suicide.

    — C’est que... rien ne va — expliquait-elle bouleversée —. Jusqu’à quand vais-je devoir endurer ce calvaire ?

    Marta comprit que le traumatisme suite à la rupture avec Iván, une semaine avant le mariage, faisait toujours des ravages au plus profond d’elle-même, un an et demi après pourtant ; mais il était évident que le temps n’avait rien apaisé, peut-être à cause de ce qu’il s’était passé : Iván la trompa lors de l’enterrement de vie de garçon, sans aucune pudeur et aux yeux de tous ; son objectif étant que cette infidélité arrive aux oreilles de celle qui allait devenir sa femme, et ainsi servir de prétexte à une rupture incontestable. Il n’y eut donc plus un mot entre eux, pas même un appel téléphonique ni un au revoir, seulement une lettre qu’elle retira de la boîte aux lettres trois jours après l’incident, mais qu’elle n’osa pas ouvrir, ni même la jeter, de peur de lire quelque chose qui l’achèverait complètement, elle décida de l’abandonner dans un tiroir de sa table de nuit avec l’idée de la lire un jour et guérir ainsi une blessure toujours ouverte et poignante. De plus, si le choc de perdre l’homme avec qui elle allait partager le reste de sa vie fut brutal, plus violent fut celui qu’elle reçut quand elle apprit que la femme qui lui avait volé sa vie était enceinte et qu’elle se marierait quelques mois plus tard, alors qu’elle, elle restait seule en proie à être dévorée par la solitude qu’elle détestait tant et dont elle ne pouvait pas fuir parce qu’elle semblait avoir des tentacules qui entouraient toute son existence.

    — J’imagine que ça doit être dur pour toi, mais il est temps d’oublier — renchérit Marta qui savait de quoi elle parlait —. Tu verras comme tu vas vite rencontrer quelqu’un qui fera de toi la femme la plus heureuse au monde.

    Cristina sortit un kleenex de sa poche et se moucha, libérant ainsi un peu la tension de son corps que sa langue se chargerait d’exprimer sous forme de mots.

    — Je ne veux rien savoir des hommes — lança-t-elle —. Au moins toi tu as un père qui t’aime et un mari qui te respecte. Moi, par contre, j’ai été curieusement rejetée par mon père et abandonnée par l’homme que j’ai le plus aimé... pour une vulgaire aguicheuse ! — ajouta-t-elle en colère —. Je hais les hommes et voudrais qu’il n’en existe aucun. Ah, et attends la dernière ! Pour couronner le tout, mon chef, un homme ! — précisa-t-elle —, me fait la vie impossible.

    — Il t’a encore fait un sale coup ? — demanda Marta de retour à sa place.

    — Oui — acquiesça-t-elle un peu plus calme, ayant l’opportunité de se laisser aller et d’exprimer ce qu’elle ressentait —. Il n’a rien d’autre à faire que de passer de table en table tel un Dieu que tout le monde doit vénérer. Et que passe-t-il ? Si tu ne lui déroules pas le tapis rouge et es toute mielleuse devant lui, alors il prend des mesures contre ceux qui ne le vénèrent pas. Tu sais bien que je ne suis pas de ces personnes hypocrites et fausses qui cherchent le favoritisme en échange de...

    — Ce gars est le chef crétin typique qui pense être supérieur aux autres simplement parce qu’il a un poste de responsable, quand il est pourtant clair que c’est un pauvre misérable qui ne prend plaisir que lorsqu’on lui lèche les bottes, car il est pourri par-dedans. Surtout, laisse tomber et ne fais pas attention à lui.

    — Tu ne peux pas comprendre, car tu n’as pas à supporter les humiliations que nous endurons celles qui ne bavent pas devant son horrible silhouette dès qu’elles le croisent.

    — Et pourquoi tu ne changes pas de journal ?

    — Tu sais bien que j’y suis depuis cinq ans et si je pars, comment vais-je payer l’hypothèque de mon appartement ? Le marché de l’emploi est tellement saturé qu’il n’y a du travail pour personne. Si seulement j’avais préparé les concours pour la fonction publique à la fin de mon diplôme ! — déplora Cristina, consciente que la politique était le nouveau membre du tribunal de n’importe quel examen, où tes propres mérites ne sont rien face à un nom réputé.

    C’est alors qu’un rayon de soleil transperça les vitres de la fenêtre la plus proche de leur table et y déposa un scintillement particulier, laissant une leur d’espoir visible sur les lèvres de Marta.

    — Mais comment n’y ai-je pas pensé avant ! — s’écria-t-elle les yeux brillants d’émotion.

    — Que se passe-t-il ?

    Marta ouvrit rapidement son sac et en sortit une carte de visite verte pistache.

    — Je ne sais pas si ça peut t’être utile ou non, mais hier j’ai rencontré un gars assez particulier à l’hôpital. J’étais prête à terminer mon service quand un homme d’âge moyen, svelte, des cheveux assez drôles, s’approcha de moi et me remit cette carte — Cristina y jeta un oeil, curieuse —. C’est un psychologue apparemment, qui vient de Nazareth pour s’installer en Europe. Comme il maîtrise parfaitement l’espagnol, il a décidé de venir en Espagne et le destin, selon lui, l’a mené jusqu’à la Méditerranée.

    — Bien sûr, et tu veux que j’aille rendre visite à un inconnu au chômage qui n’a pas un sou en poche.

    Marta, abasourdie par la réponse de son amie, n’hésita pas à la contredire sévèrement.

    — Cristina, tu juges les gens trop vite. Cet homme m’a offert sa carte de visite pour que je puisse la donner à mon tour à une personne qui aurait besoin d’aide psychologique et pour ton information — souligna-t-elle sérieusement mais calmement —, il m’a dit textuellement : « Cette carte est très spéciale, c’est la seule que j’ai faite et la personne qui se présentera en sa possession à mon cabinet, recevra la thérapie gratuitement ».

    — Pardonne-moi, je suis un peu énervée — Cristina voulut s’excuser voyant qu’elle avait contrarié sa meilleure amie.

    — C’est vrai qu’au départ ça m’a paru, comme toi, un peu bizarre, qu’un psychologue vienne spécialement à l’hôpital dans l’unique but d’offrir une thérapie. Pourtant, ce n’est pas ce qui m’a le plus surprise — Marta se tut soudainement, comme si elle entrait en transe au souvenir de la rencontre passée.

    — Qu’est-ce qui t’a surpris ? — demanda Cristina, curieuse de voir son amie devenir muette.

    Elle reprit sa description, un rictus aux lèvres, comme si ce silence n’avait jamais existé.

    — Son regard. — Un nouveau long silence laissa Marta absente, bien que cette fois elle réagit plus rapidement —. De ses yeux jaillissait une paix indescriptible : je n’avais jamais observé un regard aussi pur et bienveillant ! Je ne sais pas, il m’a transmis de bonnes vibrations et... qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Moi je pense que les choses n’arrivent pas par hasard. De plus, le simple fait qu’il prétende utiliser la plus modeste technique de publicité de la planète et cependant la plus efficace : le bouche-à-oreille, c’est parce qu’il travaille vraiment bien — même si son interlocutrice était restée silencieuse, il était facile de constater un comportement différent de celui qu’elle avait montré depuis le début : elle était enfin dans une attitude d’écoute sans ce repli sur soi-même qui la caractérisait —. Cristina, je te le dis du fond du coeur, tu as besoin d’aide et tu ne perds rien à y aller. Essaie, et si tu n’aimes pas, tu n’y retournes pas.

    Face à ce bon conseil qu’elle lui donnait, Cristina ne put s’empêcher de regarder son amie et d’approuver du regard.

    « Elle a peut-être raison, j’ai besoin d’aide... J’irai et si je ne suis pas convaincue, alors je n’y retourne pas et voilà », pensa Cristina alors qu’elle passait le bout des doigts autour d’une carte aussi austère que ne l’était l’arrivée d’un immigrant démuni, qui s’abandonne à la Providence et à l’aide compatissante d’un être humain qui, par pitié, lui offrirait une assiette pour manger ou, dans le meilleur des cas, un travail avec lequel il pourrait subvenir à ses besoins et se garantir un futur digne.

    — D’accord — répondit-elle avec une imperceptible illusion ; juste assez pour qu’une lueur d’espoir atteigne son coeur, tellement triste et réprimé par un esprit où la raison a cédé sa place à la désillusion, l’amertume, la tristesse et l’anxiété qui ont facilement gagné la bataille face à la joie, la paix et l’harmonie, qui gisaient là, moribondes et impotentes face au pouvoir accablant de la déraison.

    L’infirmière se limita à sourire afin que Cristina ne ressente pas de pression après cette prise de décision et en profita pour changer de sujet de conversation et passer à des thèmes plus lumineux et moins transcendantaux, ce qu’apprécia Cristina qui put ainsi laisser de côté pour un moment son chagrin et profiter de la compagnie d’une amie qu’elle aimait comme une soeur.

    Elles restèrent ensemble jusqu’aux premiers signes du coucher du soleil, qui entraîna un mélancolique au revoir de la part de Cristina qui, bien malgré elle, devait regagner sa demeure et affronter sa colocataire : la solitude redoutée et contrariante.

    Sur le chemin du retour, de nombreuses questions sans réponse l’assaillaient : Pourquoi la vie se montrait-elle si dure avec elle ? N’avait-elle pas mérité une trêve ? Pourquoi le destin n’était-il pas capable de se fondre avec elle dans une danse du bonheur ? Etait-elle donc privée de quelconque plaisir et devait-elle danser avec la tristesse tout le reste de sa vie ? Quelle injustice !, pensait-elle alors que ses pas sans cadence la conduisaient jusqu’à ce qu’elle considérait plus un cimetière qu’un foyer.

    Le son de la serrure en ouvrant la porte lui rappela, paradoxalement, celui des verrous qu’ils ferment lorsque les prisonniers doivent regagner leurs cellules pour aller dormir. Dès le seuil de la porte, elle se trouvait face à un nuage chargé de mélancolie qui de façon machiavélique, l’attendait pour se poser sur sa tête, tel un essaim de pensées destructrices qui arrêtaient plus ou moins d’agir dès qu’elle allumait la télévision et s’enfonçait sur le canapé, tout en avalant un sandwich de la première chose qui apparaissait dans le frigo désert.

    Entre chaque bouchée, son esprit saisissait inexorablement les nouvelles dépressives que toutes les chaînes offraient aux téléspectateurs : morts, corruption, catastrophes naturelles, vols, accidents mortels et un nombre infini de nouvelles capables d’affecter l’humeur de n’importe qui : exactement ce qu’elle devait écrire elle-même tous les jours pour son journal, même si, pourtant, elle était consciente d’être face à un instrument que la classe politique manipulait à sa guise, dans le but de créer des cerveaux clonés et emplis de contradictions afin de maintenir à bonne distance la société avec un message

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