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L'Œuf-tonnerre
L'Œuf-tonnerre
L'Œuf-tonnerre
Livre électronique213 pages3 heures

L'Œuf-tonnerre

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À propos de ce livre électronique

Yasmine exerce un métier aussi lucratif que peu reluisant : elle fait commerce d'objets anciens qu'elle a excavés illégalement aux quatre coins du monde. Des églises abandonnés d'Europe de l'Est aux pyramides perdues dans la jungle colombienne, ses opérations de collecte sont organisées avec rigueur et précision. Contrairement à un certain personnage des films de Steven Spielberg, elle n'a rien d'un casse-cou et coule des jours heureux entre sa villa de luxe, ses robes Dior et ses parties de jeux en réseau. Seulement voilà : un jour, dans les ruines d'un monastère de Transylvanie, elle ouvre la mauvaise crypte et se met à dos une bande de vampires. Une dragonne la tire de ce mauvais pas, mais en échange, lui demande de retrouver un objet volé il y a 2200 ans...

LangueFrançais
ÉditeurAlex Evans
Date de sortie20 déc. 2015
ISBN9791093534022
L'Œuf-tonnerre
Auteur

Alex Evans

Alex Evans passe son temps à jongler avec un métier prenant, une famille remuante et l'écriture.Les années vécues dans des pays aussi divers que la Russie, le Togo, l'Italie ou la Grande-Bretagne, lui ont donné des sources d'inspiration un peu inhabituelles.Après la découverte de la Science-Fiction et de la Fantasy à l'adolescence, les mondes imaginaires ne l'ont plus quitté. Parmi ses auteurs favoris, on trouve Robert E. Howard, Fritz Leiber, Leigh Brackett et Joe Abercrombie.

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    Aperçu du livre

    L'Œuf-tonnerre - Alex Evans

    Chapitre 1

    J’enlevai avec précaution les multiples couches de papier de soie dont j’avais enveloppé l’objet. Il apparut alors dans toute sa splendeur : un œuf de jade sombre aux flancs veinés, le sommet incrusté de pierres précieuses. Il avait la taille d’un œuf d’autruche et reposait sur un piédestal en forme de lotus. Il était déjà une antiquité lorsque Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine, décida de l'emmener avec lui dans son tombeau, près de deux cents ans avant la naissance du Christ. J’avais passé la soirée de la veille à nettoyer la poussière séculaire qui recouvrait cette superbe pièce.

    — Le voilà, Monsieur Wang. Bien entendu, j’y ai joint les photos, les vidéos et le plan de la zone d’excavation. J’ai même pris le temps de faire établir un certificat par un expert indépendant, dis-je en anglais.

    L’homme sembla presque sur le point d’éclater en sanglots. La vue d’une telle beauté a cet effet sur certains mordus d’art antique. Mais il se reprit tout de suite et pianota rapidement sur le clavier de son ordinateur.

    — Madame Lung va être ravie, Mademoiselle. Et bien sûr, votre argent vient d’être viré.

    Je tirai mon smartphone de mon sac et me permis de vérifier. On n’était jamais trop prudent… Les chiffres que je vis s’afficher sur l'écran me rassurèrent totalement. Nous échangeâmes quelques politesses avant que je ne prenne congé.

    — Encore toutes mes amitiés à Madame Lung !

    Je passai la porte du bureau vitré pour me retrouver dans le couloir. Je dédaignai l’ascenseur, comme d’habitude, et me retrouvai bientôt dans la rue, trois étages plus bas, au milieu du vacarme habituel de millions de voitures roulant au pas dans Shanghai à l’heure de pointe. Les trottoirs, bien que larges, étaient bondés. J’avais pourtant l’habitude de travailler au fond de souterrains étroits, mais dans cette mégapole, au milieu de la foule compacte de mes semblables, je manquais d’espace. Je levai machinalement les yeux vers le ciel pour y trouver un peu d’air. Ce qu’on en voyait était encadré par une double rangée de bâtiments. Même s’ils n’étaient pas des gratte-ciel, chacun n’en faisait pas moins de quinze étages. Les rayons roses du soleil couchant se reflétaient sur leurs fenêtres. Heureusement, j’allais bientôt quitter cette ville. Je me faufilai tant bien que mal jusqu’au métro. L’endroit, avec ses immenses plateformes, son design sobre, ses surfaces polies et son plafond haut, était sans comparaison avec son homologue parisien, mais le nombre de passagers également. Aussi je me retrouvai écrasée comme une sardine, exactement comme dans tous les métros du monde à cette heure.

    Malgré cela, je me sentais légère. Huit cent mille dollars, mon plus gros contrat. Le problème, c’est qu’avec ces types qui me surveillaient toujours, je ne pouvais pas vraiment faire de dépense spectaculaire. Ils n’avaient pas encore trouvé ma trace parmi le milliard et quelques de Chinois, mais mon visa allait expirer dans deux jours et j’aillais devoir quitter l’ex-Empire du Milieu. Cependant, l’Asie semblait me réussir. Alors j’allais y rester encore un peu et me permettre une petite folie discrète. Peut-être une virée shopping à Singapour, pour une nouvelle garde-robe ? Ou trois semaines de vacances sur une plage balinaise ? Après deux mois seule, à creuser, étayer et ramper dans la boue et la poussière cela me ferait le plus grand bien. Plus tard, à tête reposée, je pourrais réfléchir sérieusement à mon problème. Quelqu’un m’écrasa les orteils de son talon aiguille, me tirant de ma rêverie. Je jetai un coup d’œil à l’affichage. Après tout ce temps, je commençais à reconnaître certains caractères chinois. Encore deux stations. Je profitai des quelques centimètres d’espace qui venaient de se libérer autour de moi pour glisser ma main dans mon sac, éteindre mon téléphone et sortir sa batterie à tâtons. On ne risquait plus de suivre son signal, une fois que je serais dans la rue. Pour ma dernière nuit à Shanghai, j’allais aussi changer d’hôtel. On n’était jamais trop prudent. J’avais libéré ma chambre le matin même et laissé mes bagages dans la réserve. J’avais l’habitude de voyager léger, de toute façon.

    La nuit était tombée lorsque j’émergeai du métro. Les trottoirs restaient inondés de lumières, aussi bien des lampadaires que des innombrables vitrines de magasins. Je sortis de ma poche mon nouveau smartphone et le réglai tout en marchant. Je me réservai ensuite un vol pour Bali. Tant pis pour la virée shopping, j’étais vraiment trop crevée. Je ne serais pas au top pour ma partie de NightQuest ce soir, mais je n’allais la rater pour rien au monde. C’était ma seule vie sociale depuis des mois. Sans ce jeu, je serais sans doute devenue dingue. Je n’avais osé contacter aucune de mes connaissances, de peur de leur attirer des ennuis. Mes partenaires de jeu, oiseaux de nuit anonymes aux quatre coins du monde, étaient devenus mes seuls amis.

    Je passai la porte de l’hôtel, un de ces établissements milieu de gamme d’une chaîne qui accueillaient les nombreux étrangers de passage et je tournai immédiatement à gauche, vers les toilettes. Il y avait peu de femmes à l’intérieur, aussi je n’eus pas à faire la queue. Une fois dans la cabine, je me débarrassai de ma perruque, mes lunettes rondes, ma chemise, ma jupe et mes escarpins, pour enfiler un jeans, un T-shirt et des baskets. Ensuite, je sortis et me plantai devant le grand miroir en pied au fond de la pièce, près du vasistas. J’avais perdu un peu de poids, mais pas aux bons endroits. Deux mois de régime nouilles instantanées, travaux de terrassement et escalade avaient joliment sculpté mes épaules et mes biceps, me donnant presque l’air athlétique, mais n’avait rien fait à mes fesses, toujours aussi rebondies, ni à ma culotte de cheval. C’était trop injuste. J’entrepris de peigner et attacher ma tignasse noire. J’avais bien besoin d’une coupe, me retailler la frange… Peut-être une petite teinture ? Non. Bien que je regrettais parfois de ne pas être une grande blonde sculpturale, mon physique s’était avéré un grand avantage aux quatre coins de la planète. Certes, je n’avais aucune chance d’être prise pour une chinoise, mais ma peau halée, mes yeux et mes cheveux noirs m’avaient déjà permis de me faire passer pour une Égyptienne en Égypte, une Mexicaine au Mexique, une Espagnole en Espagne… C’est important de ne pas se faire remarquer dans mon métier.

    Je m’approchai de la porte de sortie et dus m’effacer pour laisser passer une Américaine aux dimensions respectables. Derrière elle, mon regard tomba sur la silhouette d’un blond de taille moyenne qui se dirigeait vers la réception. Je me figeai sur place. Une bouffée de terreur me monta à la tête. Une autre femme passa devant moi et mon cerveau s’emballa. Je reculai, le cœur battant la chamade, comme un lapin pris au piège. Vasile ! Cela signifiait que ses compères n’étaient pas loin. Comment ? Comment avaient-ils fait pour retrouver ma trace ? Je jetai un regard éperdu autour de moi. Sortir par la porte principale pendant que Vasile lui tournait le dos ? Ses copains risquaient d’être dehors et m’accueillir à bras ouverts. Remettre ma jupe, ma perruque et mes lunettes ? Ils étaient capables de me reconnaître sous n’importe quel déguisement. À ce moment, l’Américaine se dirigea vers le sèche-mains, sous le vasistas. Le vasistas ! J’évaluai sa taille. Il devait être juste assez large pour me laisser passer en diagonale et en forçant. La femme sortit, me laissant seule dans les toilettes. C’était le moment ou jamais. J’enclenchai le sèche-mains, pour couvrir le bruit, saisis le cadre et défis le crochet qui le retenait. Je balançai mon sac à travers l’ouverture et m’y glissai péniblement, alignant mes épaules avec la diagonale. Mes fesses passèrent tout juste. Mon régime nouilles et exercice avait servi à quelque chose, finalement ! J’atterris la tête la première sur des poubelles, fermées heureusement. J’étais dans une arrière-cour où l’on stockait les détritus et les vélos du personnel. Elle était entourée de murs de près de deux mètres de haut. J’empoignai l’une des poubelles et la portai au pied du mur le plus éloigné, en priant que le vigile en charge des caméras de surveillance soit en train de regarder ailleurs. Je grimpai dessus et me risquai à un rapide coup d’œil par-dessus le mur. La rue n’était pas vraiment déserte, mais au moins, je ne voyais aucune silhouette suspecte. Je passai de l’autre côté en m’efforçant de ne pas croiser les regards surpris des passants et me hâtai vers le métro, le cœur battant à tout rompre. Une fois passés les portillons, je pris une direction au hasard et entrai dans la rame, examinant les autres voyageurs à la dérobée. Tous avaient l’air de Chinois pressés de rentrer chez eux après une dure journée de labeur. Satisfaite de mon examen, je m’écroulai sur une banquette libre et pris quelques profondes inspirations.

    Bloquant ma peur panique, je me forçai à réfléchir logiquement. Il me fallait quitter Shanghai au plus vite. Il était huit heures du soir. Tant pis pour le vol que j’avais réservé pour Bali le lendemain. J’allais me rendre à l’aéroport et prendre le premier avion libre en partance pour un pays compatible avec mon passeport. Et pas vers l’Europe de l’Est, bien sûr.

    Je faisais ce boulot depuis quatre ans. Les trois premières, j’avais vécu la lune de miel. Tout ce dont j’avais à me soucier était les douanes, quelques concurrents et de rares flics. Peu de pays se préoccupent réellement de la sécurité de leur patrimoine. Encore moins ont inventorié ce qui dort dans leur sous-sol, en attente d’être excavé. En cas de difficulté, il suffit souvent de graisser quelques pattes. J’organisais toujours tout au cordeau et je n’avais jamais de problèmes. Contrairement à ce que voudrait vous faire croire un certain personnage de jeux vidéo, pilleur de tombes et trafiquant d’antiquités, sont des jobs bien moins risqués et bien plus lucratifs que voleur. C’est ainsi que je m’étais acheté la maison de mes rêves près d’Antibes, cantinais dans les meilleurs restos et m’habillais chez les grands couturiers.

    Seulement, sept mois auparavant, je m’étais foutue ces gars à dos. Depuis, je vivais la peur au ventre, changeant d’adresse comme de pantalon, d’ordinateur comme de chemise et de portable comme de petite culotte. De plus, je savais qu’ils allaient finir par me trouver. Ils avaient le bras long. Et du temps. Ils avaient tout le temps qu’ils voulaient. Ce n’était qu’une question de temps…

    Une heure plus tard, je débarquai à Shanghai Pudong Airport. La première chose qui me frappa, fut l’expression morne des voyageurs que je croisai en sortant du métro. Je compris bientôt pourquoi. Juste derrière les portes vitrées du bâtiment principal, le tableau des vols affichait :

    Pour cause de conditions météorologiques exceptionnelles, aucun avion ne pourra décoller de Pudong Airport jusqu’à nouvel ordre. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée.

    Je me tournai vers un homme, un Américain sans doute, qui tirait sa valise en direction du métro, l’air accablé :

    — Excusez-moi, c’est quoi, « les conditions météorologiques exceptionnelles » ?

    — Un typhon, dit-il sombrement. Et la météo avait prédit un soleil radieux pour toute la semaine !

    Effectivement, il n’y avait pas l’ombre d’un nuage lorsque j’étais sortie du bureau de Monsieur Wang. Je réprimai la nouvelle bouffée de panique qui menaça de me submerger. Non, ils n’étaient tout de même pas capables de créer une tempête, je n’avais vu ça nulle part. C’était juste une coïncidence extraordinaire… et ma scoumoune habituelle. De toute manière, il devait y avoir d’autres moyens de quitter la ville. Le bateau ? Avec un typhon, ils allaient rester au port. La voiture ? Le vélo ? Le train ? Mais au fait, n’y avait-il pas un TGV qui reliait Shanghai à Beijing en près de six heures ? Il me suffisait de le prendre et m'embarquer dans un avion depuis de la capitale. Je sortis mon smartphone : effectivement, le dernier train partait de la gare principale deux heures et demie plus tard. Je me réservai une place. Quelque peu rassérénée, je repris le chemin du métro.

    Après une heure et demie de trajet, j’émergeai dans la rue sous une pluie battante et des rafales de vent. Le changement était spectaculaire par rapport à l’après-midi. Je me retrouvai immédiatement trempée, mais j’avais la dalle. Je n’avais rien mangé depuis un sandwich hâtif, à midi. La rue était déserte. Cependant, sur ma droite, j’avisais une supérette ouverte à l’entrée d’une galerie commerciale. Je me précipitai vers elle.

    Je fis mes courses au pas de charge : une bouteille de Coca, deux bouteilles d’eau, trois grands paquets de chips, un sandwich de mie au jambon, des biscuits. Dès que je sortis de la supérette, j’ouvris les chips et m’en fourrai une poignée dans la bouche. C’est pour cela que je fus incapable d’émettre autre chose qu’un borborygme, lorsque l’homme se matérialisa littéralement devant moi.

    — Bonsoir Mademoiselle Amrane, fit-il en français.

    Il n’avait pas l’air d’être l’un de mes poursuivants. Il était grand, blond, avec des yeux clairs, légèrement étirés. Il portait un costume sombre de très bonne facture, comme ces gorilles dans les films d’espionnage. Ses vêtements semblaient à peine mouillés. Aux poignets, je vis des boutons de manchette en jade délicatement sculptés en forme de fleur. Les gorilles avaient des goûts raffinés de nos jours.

    Je reculai pour percuter un individu presque identique derrière moi. Un troisième se tenait debout un peu en retrait. Je parvins à avaler mes chips sans m’étouffer.

    — Qu’est-ce que vous voulez ?

    Il sourit, montrant une façade de dents parfaitement blanches et régulières.

    — Madame Lung souhaiterait s’entretenir avec vous de votre dernière livraison.

    Sa voix était basse, musicale, avec un fond d’accent russe. Les milliardaires chinois employaient des gorilles slaves, à présent ? Encore un effet de la Mondialisation.

    De toute façon, je n’aimais pas ça. D’abord, ils savaient qui j’étais. Lorsque j’avais démarré mon business, j’avais payé très cher un copain hacker pour effacer toute trace de mon existence sur internet, en particulier mes photos. Les seules qui existaient désormais étaient celles de mon passeport et autres documents. Je n’avais pas osé m’en faire faire des faux, car cela m’aurait emmené à un degré d’illégalité bien trop élevé pour un simple trafic d’antiquités. Mes honoraires étaient virés sur un compte anonyme dans un paradis fiscal. Je communiquais avec mes clients sous un faux nom et je ne les rencontrais jamais en personne. Non que j’eus l’habitude de les tromper sur la marchandise, je faisais toujours établir un certificat d’authenticité par un expert indépendant, mais certains essayaient de renégocier mes tarifs après coup. Pour Madame Lung, j’avais exceptionnellement délivré l’objet moi-même, car en Chine, je ne possédais pas de livreur attitré. Cette erreur risquait de me coûter cher. Je fis un effort pour rester aimable.

    — Voyons, j’ai déposé la pièce seulement cet après-midi. Si Madame Lung a des doutes sur son authenticité, elle peut faire appel à un expert de son choix à mes frais et…

    Les deux autres individus m’encadraient déjà.

    Sans plus de discussion, ils m’entraînèrent vers l’immense parking derrière la gare. Cela m’alarma : allaient-ils simplement me loger une balle dans la tête sans autre cérémonie ? Mais non. Derrière les rangées de voitures, un large espace avait été laissé vide. Au centre, sombre et silencieux, nous attendait un hélicoptère.

    Le premier gorille remarqua mon expression stupéfaite.

    — Madame Lung n’aime pas perdre de temps avec les embouteillages, dit-il comme si cette explication suffisait.

    — Hé, mais il y a un typhon !

    — Pas de problème. Nous avons un très bon pilote.

    — Non, mais vous êtes dingues ! hurlai-je entre deux rafales de vent.

    Totalement sourds à mes arguments, ses acolytes me poussèrent sur le siège arrière et me sanglèrent avec la ceinture de sécurité, tandis que mon interlocuteur s’installait à côté du pilote, dont je ne distinguai même pas le visage. Ils étaient complètement cinglés. Je n’allais pas mourir saignée à blanc par les gars qui me poursuivaient depuis des mois. J’allais mourir dans un crash d’hélicoptère. À ma grande surprise, l’appareil s’éleva dans les airs sans aucune secousse, décrivit un arc de cercle et piqua vers l’Est, survolant la myriade de lumières en contrebas. Mon estomac effectua un looping très désagréable.

    Après quelques minutes d’un vol étonnamment paisible, je réalisai que je n’allais peut-être pas trépasser immédiatement, mais avoir affaire à Madame

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