La Pitié de la Bête

Par Barbara Risoli

Dans un village sans nom de la Transylvanie de 1800 Zejna est une femme riche et seule, après la perte de sa famille entière. Seule héritière d'un grand palais, elle vit et paye des services ce qui l'expose à la médisance des habitants du village. Des crimes atroces ensanglantent le bourg et rapidement les gens comprennent qui est venu semer la douleur. C'est d'abord Zejna qui le comprend puisqu'elle accueille chez elle ceux qui transformeront sa vie obscure pour la traîner dans un gouffre incroyablement lumineux qui aveugle et offre une nouvelle et terrible existence. Deux vampires. L'un d'eux insolites. Le seul à lui réserver la pitié qu'Il ne lui a jamais accordé. 

• Langue: Français
• Éditeur: BadPress
• Date de sortie: 1 oct. 2015
• ISBN: 9781507122242

Aperçu du livre

Dédié à ma mère

- 1 -

––––––––

Zejna était une femme seule que le destin avait soumis à de dures épreuves la privant de toute attache, en peu de temps, sans justice, sans explications. Noble et altière elle s'était cependant défendue contres les coups de la vie. Chaque larme l'avait rendu plus forte, mais plus froide et distante aussi. Son visage fermé en était la triste confirmation. Zejna était belle et décidée, agile et habile, capable de se débrouiller seule, parce qu'elle ne voulait plus personne à ses côtés : ni amis, ni amants. Elle souriait mais intérieurement elle se refusait à être de nouveau abandonnée, et par abandon elle entendait une seule chose : la mort. Le reste n'était que détachement, distance, inepties, parce que seule la mort savait et pouvait creuser un gouffre au fond d'elle, celui dans lequel Zejna avait glissé depuis longtemps. C'est ainsi qu'autour d'elle il n'y avait que le vide et le palais grandiose du XVIIIème siècle avec quelques domestiques régulièrement remplacés pour ne pas que se créent d'attachement, pour ne jamais sentir de manque. Zejna payait, elle payait avec des pièces d'or les services qu'elle demandait : ranger la maison, préparer un repas, mettre le jardin en ordre, s'occuper des chevaux, déblayer la neige, ratisser les feuilles mortes s'il y avait des feuilles mortes. Zejna n'avait pas bonne réputation dans le monde où elle vivait, dans l'époque où elle était tombée; les dernières années du XVIIIème siècle dans un village perdu au fin fond de la Transylvanie. C'était une femme seule qui payait, qui n'avait ni patrons ni mari ; c'était par conséquent une femme de mauvaise vie. Tous les