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Charlotte aime
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Livre électronique41 pages38 minutes

Charlotte aime

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À propos de ce livre électronique

Dans un travelling syncopé, Charlotte aime à la croisée du mélo et du film noir

LangueFrançais
ÉditeurJoao Duarte
Date de sortie18 avr. 2011
ISBN9781458000811
Charlotte aime
Auteur

Joao Duarte

Auteur franco-portugaisparis.joaoduarte@gmail.com

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    Charlotte aime - Joao Duarte

    CHARLOTTE AIME

    by

    João Duarte

    SMASHWORDS EDITION

    * * * * *

    PUBLISHED BY:

    João Duarte on Smashwords

    Charlotte aime

    Copyright © 2011 by João Duarte

    Smashwords Edition License Notes

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    * * * * *

    CHARLOTTE AIME

    "Dans l’espace les choses se touchent,

    dans le temps elles se séparent."

    E.M. Forster

    CHARLOTTE

    Personne n’était venu aujourd’hui, pas un seul client ne s’était présenté à l’agence. Charlotte se demandait quelle pouvait en être la raison. C’est vrai qu’il n’avait pas fait beau, et que le beau temps, tout autant que le mauvais, pouvait donner envie de partir, de s’évader, alors que l’entre deux (ces nuages hauts percés par quelques rayons de soleil et cette température juste fraîche) était un temps neutre qui, - Charlotte l’avait déjà de nombreuses fois remarqué -, n’excitait pas le désir du client. La nature était en repos et, en repos, mettait les envies et les rêves.

    Charlotte, elle-même, se sentait paisible. Elle marchait d’un pas lent vers chez elle, en regardant les gens qui passaient, comme elle plongés dans un bonheur muet. À la terrasse d’un café, les gens discutaient au milieu des sourires et le serveur apportait les commandes d’un pas léger. Le patron comptait sans complexe la recette du midi et un berger allemand, assis devant le comptoir, observait en fin connaisseur l’humanité du dehors. Derrière une vitrine, une femme se frottait les poignets l’un à l’autre pour tester l’odeur d’un parfum sur sa peau. Elle levait le bras d’un geste élégant vers son visage, visage qu’elle penchait tout en laissant la douce effluve monter en elle, tout en laissant les arômes de son être mélangés à ceux du créateur lui faire percevoir cette autre en elle : la séduisante. Charlotte s’arrêta. Les flacons avaient des couleurs et des formes toutes différentes, toutes comme l’expression d’une personnalité spécifique. Ils trônaient sur de petits promontoires face à une mer de soie orange pâle, brisée, ça et là, par des vagues disposées avec soin ; petits monarques de leurs petits royaumes attendant leurs reines, celles avec qui ils se marieraient en parfaite harmonie, celles avec qui ils formeraient ces couples complémentaires et conquérants. Charlotte regarda, une dernière fois, la femme dans le magasin et reprit sa marche. Des enfants, assis sur un banc, partageaient quelques bonbons acidulés. Leurs jambes, qui ne touchaient pas le sol, battaient l’air de plaisir et leurs yeux riaient sous les coups répétés de l’acidité. Une vieille dame s’arrêtait quelques instants et s’adossait à un arbre. Vieux corps en harmonie avec la vie intérieure, cachée de l’arbre. Derrière les rides, les yeux d’un bleu-gris pur disaient leur histoire. Les bruits de la

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