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Le Prince De Noël
Le Prince De Noël
Le Prince De Noël
Livre électronique178 pages2 heures

Le Prince De Noël

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À propos de ce livre électronique

Marc sera-t-il celui qui prouvera à Raphaël qu’il n’a pas à rester le prince solitaire toute sa vie et que l’amour est toujours une option ?

Le prince Raphaël, benjamin de la famille royale de Montaunoit, est le gardien de l’histoire de son pays. Lors d’une vente aux enchères de chez Sotheby, il remporte un lot dont il ne veut même pas, juste pour enchérir sur Marc. Et parce qu’il le peut.

Sa rencontre avec le conservateur du musée va bouleverser son monde, et quand le désir se transforme en amour, il sait qu’il va devoir changer.

Traduit de l’anglais : Manhon Tutin
Relectures et corrections : Lily Karey

LangueFrançais
ÉditeurRJ Scott
Date de sortie10 nov. 2020
ISBN9781785642234
Le Prince De Noël
Auteur

RJ Scott

RJ Scott is the author of the best selling Male/Male romances The Christmas Throwaway, The Heart Of Texas and the Sanctuary Series of books.She writes romances between two strong men and always gives them the happy ever after they deserve.

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    Aperçu du livre

    Le Prince De Noël - RJ Scott

    Un

    Marc

    Je suis un poisson hors de l’eau. Un étranger.

    J’avais désespérément envie d’être de retour au British Muséum, au milieu de mes artefacts, de mon histoire et de toute la paix qu’ils m’apportaient. Pas me retrouver assis dans le chaos ambiant des salles de ventes aux enchères de Sotheby’s London, entouré de certaines des personnes les plus riches au monde, ne me sentant clairement pas à ma place.

    Normalement, les acquisitions comme celles-ci étaient discrètement traitées par téléphone, par un représentant financier qui avait un budget qu’il savait ne pas pouvoir dépasser. Aucun conservateur subalterne, comme moi, n’aurait dû être présent pour tenter d’acquérir cet artefact, mais le don financier anonyme était venu accompagné d’une stipulation : ce devait être Marc Chandler, du British Muséum, qui enchérirait lors de la vente du lot quatre-vingt-neuf, du Château Bertrand.

    Rien qu’avec cela, le protocole avait été rompu. Au plus grand dégoût de mon patron, qui avait insisté pour garder un œil sur moi et qui brûlait désormais d’animosité et de colère à mon égard. Il avait même amené son assistante avec lui, comme s’il avait besoin que les gens sachent que c’était lui qui était aux commandes, et pas moi.

    Nous n’étions tous les trois pas à notre place.

    Il y avait tellement d’argent en jeu : un million par-ci, un autre par-là. La royauté côtoyait les nouveaux riches, qui voulaient à tout prix obtenir cet objet unique et insaisissable qui attirait les convoitises. Un enchérisseur au téléphone qui représentait un collectionneur privé venait de lâcher 3,4 millions pour une miniature datant de la Renaissance. J’aurais adoré posséder cette miniature, les détails étaient élaborés avec finesse pour une si petite chose, mais je n’appartenais pas à la royauté. Et je n’étais pas riche non plus.

    — Il est là, murmura quelqu’un derrière moi.

    Je n’eus pas besoin de demander de qui il s’agissait. Les paparazzis qui attendaient à l’extérieur indiquaient clairement que cette vente attirerait une personne en particulier. Le même homme qui s’était plaint que la majorité du contenu du château appartenait à la famille royale de Montaunoit. Pas tout le contenu, bien entendu. Certains objets devaient être librement partagés avec le monde entier, mais il y avait certaines choses que les Montaunoit ne lâcheraient pas. J’avais suivi ses commentaires sur la question, les entrevues qu’il avait données, et je n’ai pas pu m’empêcher d’être impressionné par sa détermination à ramener certains objets avec lui aujourd’hui.

    Heureusement, ce n’était pas la boîte remplie d’Histoire qui m’intéressait qu’il comptait garder. Le prince convoitait un collier en saphir ayant appartenu à Marie-Antoinette, créé par un maître-artisan dans l’un des petits ateliers de la célèbre rue Catherine à Montaunoit.

    Voilà ce que la famille royale voulait récupérer. Et ils pouvaient l’avoir ; il n’y avait aucun secret à lâcher un million d’euros pour une babiole que tout le monde avait vu et que la plupart des universitaires avaient commenté à un moment de leur vie.

    Lors de cette vente, un total de cinq lots du château étaient mis en vente ; le prince n’enchérit pas sur les vins ; la plupart d’entre eux étant d’origine portugaise. Il se tint également à l’écart des deux tableaux, attribués à un obscur artiste français de la Renaissance, qui se vendirent pour deux millions chacun. Puis vint le tour du collier, pourtant le prince demeura en retrait. Ce qui ne m’étonna guère, je me doutais qu’il ne lèverait pas la main pour enchérir, cela aurait été mal vu aux yeux de la royauté. Sans doute l’un de ses enchérisseurs au bout du fil était-il en train de faire une offre, ou peut-être s’était-il présenté en ouverture de cession avec une mise à prix qui verrouillerait l’objet.

    Je jetai un coup d’œil vers l’homme que j’avais tant étudié. Le prince Raphaël-Alessandro Milland de Montaunoit, benjamin de la famille de Berneux.

    Gay.

    Et l’un des hommes les plus époustouflants que j’ai pu voir en chair et en os. Les photos des tabloïds ne lui rendaient pas justice. D’autant plus qu’elles résultaient toujours de clichés de paparazzis, où il apparaissait furieux ou avec le masque de façade qu’il arborait en continu.

    Raphaël était une lueur d'espoir pour tout jeune homme gay qui rêvait de tomber sur le prince charmant. Si seulement il n’avait pas l’air aussi inaccessible et arrogant, il aurait à mes yeux tout ce qu’il fallait pour plaire. Je le détaillai, il apparaissait comme quelqu’un de sûr de lui, connaissant sa position dans la société, et sachant qu’il avait de l’argent sur lequel se reposer. Il était avachi sur son siège, comme s’il ne se souciait pas le moins du monde de cette vente, comme si rien de tout ceci n’avait cure à ses yeux.

    Il avait un visage dur. Ses cheveux noirs retombaient en vagues parfaites jusqu’à son col, une partie était repoussée en arrière et retenue par un élastique. Son regard était fixé sur l’écran face à nous, et il ne montrait pas le moindre signe qu’il était intéressé par l’article. C’était un homme habitué à rester immobile et à montrer au monde une certaine image de lui, ce qui ne l’empêchait pourtant pas de tapoter de ses longs doigts sur sa chaise. Il semblait inquiet à propos de quelque chose ; peut-être allait-il enchérir sur le collier ? Qui savait ?

    Qu’est-ce que cela faisait d’être un prince ?

    La principauté de Montaunoit, bien que petite, était un pays incroyablement riche. C’était un endroit semblable à Monaco et ses paradis fiscaux. Raphaël-Alessandro devait avoir tout l’argent possible pour acheter ce que bon lui semblait. Même en songeant à tous les fêtes et évènements clinquants, aux portes qui s’ouvraient devant lui, à tout ce qu’il devait voir au quotidien, il n’y avait qu’une seule chose sur laquelle je parvenais à me concentrer. Qu’il devait toucher un petit bout d’Histoire chaque jour en se baladant dans son palais, sans même y prêter la moindre attention.

    Il arrêta de tapoter avec ses doigts pour placer une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Sa peau avait la chaleur de son héritage méditerranéen, en comparaison de ma peau blanche. Je pouvais m’imaginer au lit avec lui, ma peau pâle contre la sienne, tous les deux entrelacés après s’être rassasiés l’un de l’autre.

    Comment était-il au lit ? Serait-il égoïste, ou demandeur ? Se soucierait-il de son partenaire, ou peut-être n’attendait-il rien de moins que la perfection ? Serait-il actif ? Me maintiendrait-il et…

    Il se retourna pour me toiser.

    Merde !

    Il me regarda droit dans les yeux. Ses prunelles étaient insondables. Nous n’étions qu’à quelques mètres l’un de l’autre. Son regard s’arrima au mien, et je fus perdu. Qu’avais-je fait ? Je l'avais regardé, jaugé, avais contemplé son apparente richesse et essayé, à moindre mesure, de l’imaginer sans ce costume parfait, taillé sur mesure pour lui.

    Devais-je regarder ailleurs et prétendre que mon examen silencieux n’était que pure coïncidence ? Ou devais-je lui tenir tête et jouer un rôle comme je le faisais aujourd’hui ? J’inclinai mon menton dans sa direction.

    Je suis ici pour des affaires officielles. Je suis un expert dans mon domaine.

    Même si je n’étais qu’un débutant, j’avais l’intelligence suffisante pour être parvenu à gagner ma place dans cette enchère. Il m’adressa un signe de tête en retour, lentement, son sourcil gauche s’élevant. Puis quelque chose que l’homme à ses côtés lui dit le fit se détourner et cette intense connexion entre nous se rompit. Je me tournai dans l’autre sens, conscient que Richard venait de me dire quelque chose que j’avais totalement manqué.

    Je voulus observer discrètement le prince, cependant il n’était plus affalé sur son siège. Il se tenait bien droit et fronçait les sourcils ; les offres sur le collier s’élevaient déjà à quatre millions, et il sembla se détendre lorsqu’elles atteignirent sept points deux et que l’enchère prit fin. Je supposai qu’il venait de remporter le lot, puisqu’il ne prêta pas attention au suivant.

    Quatre-vingt-neuf apparut subitement sur l’écran. Il n’y avait pas la moindre boîte à voir, le lot était trop imposant pour être hissé, mais toutes les personnes intéressées avaient déjà pu examiner l’objet au préalable. Il y avait tant de choses dedans que je voulais lire, déchiffrer, tout un monde de possibilités…

    — Fais ça bien, m’avertit Richard avant de marmonner un truc au sujet de comment les choses auraient dû être faites.

    Un couple non loin de là se retourna vers nous pour découvrir l’origine de ces mots, je devins écarlate. Le paddle dans ma main était moite, j’étais tendu, mais le silence dans ma tête me permit de tout mettre de côté, fort heureusement.

    Je voulais simplement que Richard reste calme. Il n’avait pas le temps pour l’art moderne ou les statues égyptiennes, ou encore les pièces de l’âge de fer. Non, il s’intéressait uniquement aux artefacts qui cadreraient dans notre galerie, dont il était le conservateur en chef. Bien entendu, ce n’était pas une mauvaise chose, nous avions tous nos domaines d’expertise, mais il se montrait terriblement méchant concernant le reste.

    J’eus envie de le faire taire, mais ce que je voulais dire serait dangereux pour ma carrière, tout comme le frapper avec mon catalogue ou le poignarder avec la dague du XVIème siècle sur laquelle nous avions enchéri plus tôt avec succès. Bien entendu, cette dague se trouvait dans le coffre blindé qui seyait à une arme ayant été utilisée par des rois. Mais, côté pratique mis à part, poignarder mon patron ne serait pas une bonne idée.

    Il détestait le fait même de notre présence ici. Il détestait avoir perdu l’enchère sur les œuvres d’art au Musée d’Édimbourg, avait juré d’obtenir sa vengeance, dans un allemand parfait, contre le Neus Museum de Berlin, pour nous avoir battus sur une miniature de la princesse Marie Alexandra de Baden. Sans parler du fait que nous nous rapprochions du lot quatre-vingt-neuf… Il était plus que nerveux.

    Richard ne s’était pas non plus remis du fait que ce serait à moi d’enchérir. À vingt-six ans, j'avais obtenu ma maîtrise en Histoire européenne de l’université de Cambridge seulement trois ans auparavant. J’étais parfaitement qualifié sur le papier, mais peinais à égaler l’expertise de ses trente années passées en tant que conservateur. Du moins, c’était ce qu’il répétait à tout le monde. Très souvent.

    Dans le catalogue, le lot ne ressemblait pas à grand-chose. C’était une collection de bric-à-brac issue d’une vente de château ; des livres, des notes datées d’environ 1880, ainsi qu’une collection d’ornements antiques qui avaient décorés jadis l’arbre de Noël de trente pieds de haut qui s’était trouvé dans le grand hall d’entrée du château.

    Je ne désirais pas les décorations ; je les mettrais de côté, bien que je ne comptais le dire à personne. À toutes fins utiles, j’étais là en tant que membre de l’équipe Europe pour ma toute première vente aux enchères. Ou, du moins, la première à laquelle on m’avait demandé d’assister au nom du musée. Je voulais acquérir ces journaux et ces notes. Désespérément.

    J’avais fait mes recherches. Le château était en fait une petite bâtisse, avec des tourelles plus grandes que la forêt alentour, âgée de plus de mille ans. Il avait été mentionné par écrit pour la première fois en 1064 et reposait sur un promontoire rocheux sur l’une des rives de la rivière Tassigny, non loin de la frontière française avec le Montaunoit. Il était solide comme un roc et désormais la propriété d’un prince saoudien qui ne voyait pas la valeur des vieux livres et des reliques du passé. On prétendait qu’il possédait 25 Ferrari et Lamborghini et il ne vivait même pas en France. Il n’avait pas besoin d’une connexion avec le passé enfoui d’une idyllique campagne française. Tout ce qu’il voulait, c’était un énorme garage.

    J’étais certain qu’il ne savait même pas que le château qu’il avait acheté était un endroit plein d’émerveillement et d’Histoire. Dans les années 1960, le parquet avait été retiré pour laisser place à une découverte fascinante. Un menuisier, qui avait été amené à travailler sur le plancher, avait rédigé des messages sur la face intérieure du bois. Il y avait un compte rendu quotidien de son travail, du village rural où il vivait, de sa famille, des meurtres d’enfants et de l’influence de l’Église. C’était un feuilleton entier de la vie de l’époque. Ce magnifique aperçu de la réalité passée était quelque chose dont un roi saoudien ne se souciait probablement même pas. Pas plus qu’un prince, pensais-je en jetant un coup d’œil vers Son Altesse Royale le prince Raphaël.

    Ou peut-être étais-je trop dur dans mon analyse du roi ou du prince parce que j’étais fâché qu’un trésor comme ce château soit fermé au public pour être transformé en terrain de jeu. C’était sans doute ça.

    Le lot contenait plus d’aperçus de la vie quotidienne rurale, apparemment. Personne ne connaissait toute l’étendue de ce que les notes et les

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