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L’hybride
L’hybride
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Livre électronique418 pages5 heures

L’hybride

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À propos de ce livre électronique

Kylie, torturée par Charles, est sauvée grâce à l’intervention d’Ethan et Andrew. Après avoir été repoussés par ces derniers, Charles et ses complices révèlent leur vraie nature… Découvrez l’aventure de "L’hybride", une invitation au voyage, un appel à plonger dans un monde où l’humain et le sauvage sont étroitement liés, où la beauté de la différence et l’étrange se côtoient pour créer une histoire inoubliable.

À PROPOS DE L'AUTRICE

Chaque illustration, chaque récit, offre un monde inexploré à dévoiler, une expérience inédite à embrasser. Nathalie Favennec souhaite que chaque lecteur trouve dans ces pages quelque chose qui lui parle, le stimule, ou tout simplement le divertisse. C'est, après tout, la véritable magie de la littérature.
LangueFrançais
Date de sortie3 janv. 2024
ISBN9791042211585
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    Aperçu du livre

    L’hybride - Nathalie Favennec

    Chapitre 1

    Kylie Richards, jeune femme de vingt ans, habite le pittoresque village de Lewensworth en Bavière, niché au cœur de l’État de Washington. Avec ses ruelles charmantes et sa population chaleureuse de moins de deux mille âmes, Lewensworth évoque les pages d’un conte de fées. Les balades en traîneau tiré par des huskies y ajoutent une touche magique. C’est dans ce havre de paix que je partage mes jours avec ma grand-mère, dont la santé décline. L’idée de m’éloigner d’elle pour une ville lointaine et inconnue me serre le cœur. Pour le moment, je savoure chaque instant précieux à ses côtés.

    Après un petit déjeuner copieux, je dois récupérer une lettre de recommandation qui me permettra de m’inscrire à l’université d’Ottawa pour poursuivre mes études en cardiologie.

    — Bonjour. Comment puis-je vous aider aujourd’hui ?

    — Bonjour M. Dubois. C’est Richards Kylie. Je suis venu récupérer ma lettre de recommandation pour mon inscription à l’université d’Ottawa en cardiologie.

    — Ah, Kylie ! Je me souviens très bien de vous. Vous avez toujours été exceptionnel dans vos études. La lettre est prête, j’ai pris le temps d’évoquer vos nombreuses réalisations et votre profonde passion pour la cardiologie.

    — Je vous suis vraiment reconnaissant. Cette lettre est cruciale pour mon dossier d’admission. La cardiologie est un domaine qui me passionne réellement et j’espère contribuer positivement à ce secteur à l’avenir.

    — Votre passion et votre détermination sont évidentes, Kylie. L’Université d’Ottawa est une institution de renom, et je suis convaincu que vous brillerez là-bas.

    — C’est ce que je compte faire, M. Dubois. Votre soutien et vos précieux conseils ont été une source d’inspiration tout au long de mes études ici.

    — C’est notre rôle, Kylie. Nous sommes là pour guider les étudiants aussi dévoués que vous. Tenez, voici votre lettre. Souvenez-vous toujours que le chemin sera parfois semé d’embûches, mais persévérez, et vous en sortirez grandiose.

    M. Dubois tend une enveloppe scellée à Kylie.

    — Merci infiniment, M. Dubois. Je mettrai tout en œuvre pour faire honneur à notre établissement à Ottawa.

    — Je n’ai aucun doute à ce sujet. Je vous souhaite tout le meilleur, et n’hésitez surtout pas à passer nous voir. Nous aimerions beaucoup avoir de vos nouvelles.

    — C’est promis. Merci encore pour tout, et à très bientôt.

    Kylie quitte le bureau, lettre en main, le cœur rempli d’espoir et de gratitude.

    Désormais, je compte savourer pleinement chaque instant passé avec mes amis et ma grand-mère pendant ces précieuses semaines avant mon départ en avion.

    La semaine s’est écoulée à une allure vertigineuse, et voilà déjà l’heure de boucler mes bagages.

    Demain, l’aéroport m’attend. Mon amie, dans sa grande générosité, a insisté pour m’y déposer aux aurores. La perspective du voyage en avion m’angoisse ; une traversée de plus de dix heures qui fait palpiter mon cœur.

    Pour me déranger lors de ce périple, rien de tel qu’un excellent livre.

    — Mais lequel choisir parmi mes préférés ? La décision me semble insurmontable.

    Après un moment d’hésitation, mon choix se précise.

    — Pourquoi est-ce si compliqué de se décider ? Si seulement je pouvais tous les emmener avec moi…

    Après avoir feuilleté plusieurs titres, je trouve finalement le livre idéal. Je le glisse doucement dans mon sac à main en soupirant.

    « Quelle journée ! », me dis-je à moi-même.

    La fatigue m’envahit de toutes parts ; la journée a été riche en émotions et en défis. Il est grand temps de se reposer.

    Le doux chant du réveil égrène ses premières notes, je suis tirée d’un rêve. La nuit règne toujours dehors, le monde est encore silencieux. Je m’étire longuement, sentant chaque muscle s’éveiller.

    — Est-ce vraiment déjà l’heure ? », murmuré-je en frottant mes yeux.

    J’emprunte le chemin familial jusqu’à la salle de bain. L’eau de la douche, fraîche puis chaude, revitalise mes sens, chassant les derniers vestiges du sommeil. Revigorée, je choisis une tenue pour la journée et me vêtis rapidement.

    Là, je prends le temps de savourer chaque bouchée de mon petit déjeuner, préparant mon esprit et mon corps pour la journée à venir.

    Avant de sortir, une visite s’impose. La chambre de ma grand-mère est un exemplaire de souvenirs et de chaleur douce. Je m’y introduis doucement, m’approchant de son lit pour la prendre tendrement dans mes bras.

    — Au revoir, Mamie, murmurai-je, sachant combien ces moments simples et précieux comptent pour nous deux.

    — Tu vas me manquer, ma chérie.

    — Chaque instant sans toi sera un vide pour moi, mamie.

    Elle me sourit tendrement.

    — Et n’oublie pas ton livre ! Elle désigne mon sac d’un signe de tête amusé.

    Je ris en l’embrassant.

    — Ne t’inquiète pas, je l’ai !

    Après avoir embrassé ma grand-mère, un SMS s’affiche sur mon téléphone.

    — Je suis devant chez toi. Ne traîne pas, sinon tu vas rater ton vol.

    — J’arrive, Lili.

    Saisissant mon sac à la hâte, je jette un dernier regard à ma maison et me précipite vers la voiture où Lili m’attend.

    Une fois installée, je boucle ma ceinture et inspire profondément.

    — C’est un grand pas, tu sais, déclare Lili en mettant le contact.

    Lili pose une main réconfortante sur la mienne.

    — Les départs sont durs, mais pensent à toutes les aventures qui t’attendent.

    — Merci d’être là, Lili. Cela signifie beaucoup pour moi, dis-je en essuyant discrètement une alarme.

    — C’est normal. Et n’oublie pas, je viendrai te rendre visite, promet-elle avec un sourire.

    Nous partageons un silence complice pendant le reste du trajet jusqu’à l’aéroport.

    Lorsque nous arrivons, je sors rapidement de la voiture. Lili, les yeux brillants d’émotion, serre Kylie dans ses bras :

    — Tu sais, partir est un défi, mais je n’ai aucun doute que tu brilleras, Kylie.

    Kylie, un sourire tremblant sur les lèvres, répond :

    — C’est une aventure immense qui m’attend. Mais me rappeler que j’ai des soutiens comme toi me donne le courage nécessaire.

    Lili tapote affectueusement le dos de Kylie :

    — On veut des nouvelles, d’accord ? Pas juste quelques textos, mais de vraies histoires. Et si jamais ça devient trop dur, n’oublie pas que je suis là.

    Kylie rit doucement :

    — Quand je serai de retour, on aura des milliers d’anecdotes à partager. Peut-être même plus que ce qu’on pourrait écouter en une soirée.

    Lili sourit :

    — J’ai hâte d’entendre tout ça. Et surtout, de voir les photos ! N’oublie jamais que cette expérience te façonne, mais ne te définit pas.

    Kylie hoche la tête, émue :

    — T’es ma boussole, Lili. Merci pour cette force que tu m’as donnée.

    Lili, les larmes aux yeux :

    — Et toi, tu es mon aventurière préférée. Va là-bas, apprends, grandis, mais surtout, reviens-nous en un seul morceau.

    Kylie, les yeux humides :

    — Je t’aime tellement, Lili. À très bientôt.

    Lili, la voix tremblante, répond :

    — Moi aussi, je t’aime. Prends soin de toi.

    Elles se serrent dans une étreinte chargée d’émotions, puis Kylie se dirige vers l’embarquement, le cœur rempli d’espoir et de détermination pour cette nouvelle étape de sa vie.

    Je me dirige ensuite vers le comptoir pour enregistrer mes bagages et récupérer mon billet. Après m’être offert un café réconfortant, je m’installe, attendant patiemment mon embarquement.

    L’aventure ne fait que commencer.

    En vol, je suis bercé par le doux bourdonnement des moteurs de l’avion. La vue depuis mon hublot est spectaculaire, et les quelques heures passent comme dans un rêve, entre somnolence et admiration du paysage qui défile sous mes yeux. Les nuages cotonneux défilent lentement, tandis que je repense à ce qui m’attend à Ottawa, excitant et terrifiant tout à la fois.

    Les nuages cotonneux défilent lentement au-dessus de ma tête, créant un paysage serein et presque onirique. Mes pensées s’égarent, jonglant entre l’excitation et la terreur quant à ce qui m’attend à Ottawa.

    Soudainement, une voix suave et rassurante interrompt mes réflexions, résonnant dans l’habitacle de l’avion.

    « Mesdames et messieurs, c’est votre commandant de bord qui vous parle. Nous entamons actuellement notre descente en direction de l’aéroport d’Ottawa. Au sol, la température avoisine les 20 degrés Celsius, et un magnifique soleil dore le paysage que vous pourrez admirer d’ici quelques instants. Nous anticipons un atterrissage tout en douceur. Je tiens personnellement à vous exprimer ma gratitude pour avoir choisi de voler avec nous aujourd’hui. Que votre escale à Ottawa soit des plus mémorables, ou que votre voyage continue vers des destinations tout aussi charmantes. Bon séjour à tous. »

    Je dirige mon regard vers le hublot, captivé par les scintillements des lumières de la ville qui deviennent plus progressivement claires à mesure que l’avion descend. Une vague d’appréhension m’envahit, faisant contracter mon estomac. Sans m’en rendre compte, mes doigts se serrent fermement autour de l’accoudoir, comme pour trouver une ancre face à la prise de conscience soudaine de la réalité qui m’attend.

    Une fois mes bagages récupérés, la fraîcheur d’Ottawa m’accueille alors que je sors de l’aéroport. Je lève la main, hélant un taxi qui s’approche rapidement.

    M’installant confortablement dans le siège arrière, je boucle ma ceinture, mes pensées à nouveau voguant vers l’inconnu qui m’attend en ville.

    Après avoir soigneusement rangé les bagages dans le coffre, le chauffeur prend place derrière son volant et me sollicite pour l’adresse avant de mettre le véhicule en marche. Je plonge la main dans mon sac, en extirpe un papier sur lequel est notée l’adresse du campus, et la lui transmets.

    Dans le véhicule, une vague de panique commence à m’envahir, mes angoisses devenant également plus oppressantes. Je reconnais que c’est irrationnel, et peut-être est-ce la peur du rendez-vous qui m’attend aujourd’hui qui agit ainsi. Ma jambe s’agite d’elle-même, trahissant ma nervosité intérieure.

    Vingt minutes après, le taxi s’arrête enfin à l’adresse indiquée. Je descends pendant que le chauffeur extrait mes bagages du coffre pour les poser soigneusement sur le trottoir. Une fois le règlement effectué, il s’éloigne, me laissant seule avec mes affaires. Je fouille dans mon sac à la recherche du papier mentionnant le numéro de ma chambre. Cependant, avant de me rendre à mon entretien, je décide de me changer.

    Je quitte le bâtiment, vérifiant au préalable le nom de la personne avec qui j’ai rendez-vous. Ensuite, je me dirige vers l’établissement pour mon entretien avec Monsieur Daniel.

    Je me tiens devant le bâtiment, impressionne la structure qui abrite le siège social de ma nouvelle école universitaire. Le cœur légèrement emballé, je pénètre à l’intérieur, mes pas résonnant dans le vaste espace.

    Le hall, avec son opulence discrètement affichée, témoigne du prestige et de la richesse de l’institution. Je m’assieds délicatement sur l’un des sièges luxueusement rembourrés, perdant mon regard dans les détails délicats de la décoration environnante, tout en laissant mon esprit vagabonder sur le chemin que j’ai emprunté pour arriver ici.

    Les secondes se transforment en minutes, chaque tic-tac de l’horloge murale amplifiant l’anticipation qui se noue dans mon estomac. L’air est imprégné d’une douce odeur de cire de bois poli et de livres anciens, un parfum rassurant et en même temps solennel qui, d’une certaine manière, symbolise mon aspiration à devenir professionnel en chirurgie cardiaque.

    Une voix, tout à la fois douce et cristalline, m’arrache à ma rêverie.

    — Mademoiselle Richards ?

    Me levant, je lui tends la main en signe de salutation.

    — Bonjour monsieur. Exact, je suis bien mademoiselle Richards !

    — Ravie de faire votre connaissance. Je suis monsieur Daniel, le directeur adjoint. C’est moi qui vais m’occuper de finaliser votre dossier d’inscription.

    — Avec plaisir, monsieur Daniel.

    — Je vous en prie, suivez-moi. Mon bureau se trouve à l’étage, nous allons prendre l’ascenseur.

    — Ah…

    Il s’interrompt, percevant une hésitation dans ma voix.

    — Y a-t-il un problème, Mademoiselle ?

    — Non, non, tout va bien, je vous suis.

    — Très bien. Par ici, je vous prie.

    De sa main, il dessine une courbe élégante indiquant le chemin à suivre. En dépit de l’anxiété qui me serre le ventre à l’idée de prendre l’ascenseur, je m’aventure derrière lui à traverser le couloir. Arrivé devant les portes métalliques, il appuie sur le bouton, dévoilant une flèche ascendante lumineuse.

    Les portes s’ouvrent avec une élégante lenteur, et avec une courtoisie silencieuse, il me cède le passage. L’espace de l’ascenseur est singulièrement exigu. J’entre, me tournant pour scruter les commandes, fixant le bouton encore illuminé.

    Au moment où il s’apprête à franchir le seuil, un élève, le souffle court, l’interpelle.

    — Monsieur Daniel, il y a une altercation dans la salle de cours de français !

    Quelle opportunité ! Un début de crise d’angoisse est tout sauf souhaitable pour marquer ma première journée ici.

    Le directeur adjoint, le pied encore dans l’espace de l’ascenseur, se tourne vers l’élève, son visage se parant d’une expression de sérieux professionnel. Les portes se referment doucement, et l’ascenseur entame sa course ascendante.

    En hâte, j’appuie sur le bouton du rez-de-chaussée. Mon cœur s’emballe lorsqu’un reflet furtif révèle une paire de pieds positionnée juste derrière moi.

    — Vous m’avez fait peur ! s’écrie Kylie, sa voix résonnant dans le puits métallique de l’ascenseur, son cœur jouant une sérénade frénétique dans sa poitrine.

    L’inconnu, sa silhouette vaguement esquissée dans l’obscurité, parle avec une douceur surprenante, tentant de dissiper la tension.

    — Je suis désolé, ce n’était vraiment pas mon intention, souffle-t-il, une nuance de regret dans la voix.

    Ignorant sa présence autant qu’elle le peut, Kylie fixe les boutons devant elle, leur lueur pâle et floue dans la semi-obscurité. Les parois froides métalliques se referment sur elle, une claustrophobie rampante égratignant les bords de sa conscience. Son impératif de quitter cet espace confiné se heurte à une angoisse moite qui lui trempe les paumes.

    — Qu’est-ce qui se passe maintenant ? La question s’échappe de ses lèvres, fragiles.

    L’homme marmonne, puis, d’une main tremblante, porte son téléphone à son oreille, impose vainement d’émettre un appel.

    Un masque de frustration se dessine sur son visage, et Kylie peut sentir son propre cœur battre à l’unisson avec le sien dans une symphonie nerveuse. En fermant les yeux, elle tente de s’éloigner de cette réalité oppressante, mais le murmure de l’ascenseur contre ses parois n’augmente que sa panique.

    — Ne vous inquiétez pas, l’ascenseur va remonter, murmure-t-il, tentant de calmer les deux cœurs agités dans ce petit espace.

    Elle cherche une échappatoire dans l’obscurité enveloppante, mais il n’y a nulle part où fuir.

    — Pas de réseau ici, murmure-t-il presque pour lui-même, fixant l’écran inutile de son portable.

    — Comment ça, pas de réseau ? L’incompréhension fait vibrer la voix de Kylie alors qu’elle tape sur le bouton d’urgence avec une frénésie croissante.

    — Ça ne sert à rien, Mademoiselle. Le bouton ne fonctionne pas. J’ai déjà été coincé ici, répond l’inconnu avec un calme qui contraste avec l’urgence de la situation.

    — Comment peut-on négliger une simple alarme ou un système pour alerter quelqu’un en cas de panne ? L’incompréhension et la frustration donnent une teinte amère à la voix de Kylie.

    L’inconnu soupire, une frustration sombre tissant un voile sur son visage.

    — J’ai déjà signalé ce problème avec l’ascenseur au directeur, moi-même. Au moins, aujourd’hui, je suis en bonne compagnie, répond-il, une pointe de réconfort perçant dans sa voix.

    — Hum…

    Je tente de reculer, mais mon talon chavire subitement. Mes doigts se crispent autour de la rambarde pour éviter une chute imminente, ma respiration devenant accélérée et saccadée. Discrètement, je porte une main à ma bouche, impliquant vainement d’étouffer le son involontaire qui s’échappe.

    — Mademoiselle, est-ce que tout va bien ? s’enquit l’inconnu, teinté d’inquiétude.

    — Euh… Ne vous inquiétez pas… Je vais bien… murmure Kylie, la voix faible.

    Notamment opprimée, Kylie commence à manquer d’air, et les palpitations la font transpirer plus qu’à l’accoutumée.

    — Vous mentez très mal, Mademoiselle. Votre voix vous trahit, note l’homme, son ton à la fois doux et accusateur.

    — Excusez-moi… répond Kylie, sa voix tremblante trahissant sa timidité.

    — Votre respiration est irrégulière, vous n’allez pas bien, je peux le sentir, insiste-t-il.

    — Je vous prie de m’excuser, Monsieur, je vais me ressaisir, réplique-t-elle, tentant de masquer sa détresse.

    — Pas besoin de vous excuser, Mademoiselle.

    Les mots tentent de s’échapper de la bouche de Kylie, mais ils se perdent, presque inaudibles, dans l’atmosphère tendue de l’ascenseur.

    La panique, tel un voleur dans la nuit, la submerge. Elle serre la barre de l’ascenseur plus fermement et tire nerveusement sur le col de sa robe.

    — Je peux vous aider, Mademoiselle. Je sais comment atténuer votre panique, propose-t-il avec douceur.

    — Qu… Quoi ? parvint-elle enfin à articuler, sa voix n’étant plus qu’un souffle.

    — Je vais vous aider à calmer votre panique et retrouver une respiration normale. Acceptez-vous que j’essaie ? continue-t-il, sa voix douce se voulant rassurante.

    Mes poumons battent la chamade, réclamant désespérément l’air qui leur est dénié, tandis que ma bouche, tremblante et entrouverte, se bat pour leur apporter. Mon corps, tremblant sauvagement et de manière incontrôlable, crie son désir irrépressible de fuite.

    La panique, tel un voleur dans la nuit, submerge Kylie de manière imprévisible et intense. Sa main se crispe sur la barre de l’ascenseur, ses doigts tirant nerveusement sur le col de sa robe.

    — Mademoiselle ! cria-t-il.

    Quand elle ouvre les yeux, elle est dans les bras de l’homme, sa chaleur corporelle réconfortante contre son dos et sa respiration chaude effleurant sa nuque.

    Avec un frisson d’effroi, elle s’écrie :

    — Lâchez-moi !

    Il obéit sans hésitation. Un silence lourd s’installe dans l’ascenseur.

    — Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle, je vous ai simplement retenu après que vous avez perdu connaissance, explique-t-il calmement.

    Avec hésitation, Kylie murmure :

    — Je… Je suis désolée. Ce n’est pas votre faute, excusez mon insolence.

    — Ce n’est rien, répond-il d’une voix douce. À votre place, j’aurais réagi de la même manière. Vous vous sentez mieux maintenant ?

    — Oui, un peu, je crois. Je vous remercie sincèrement de votre inquiétude.

    — Vous n’avez pas besoin de me remercier de vous avoir aidée, ce fut un plaisir. Ça fait combien de temps que vous êtes dans cet état ?

    La conversation est interrompue par un autre tremblement de l’ascenseur. Kylie titube, mais la main de l’homme se pose fermement sur son dos, stabilisant sa démarche.

    — Je vous tiens, ne vous inquiétez pas, assure-t-il.

    — Oh… Merci.

    La grave voix de l’inconnu, teintée d’inquiétude malgré le calme apparent, réconforte Kylie d’une manière inattendue. Sa main rassurante sur son épaule apporte un apaisement bienvenu au cœur de l’angoisse qui persiste en elle.

    Cette fille va me rendre dingue. Il faut que je sorte d’ici, pourquoi elle me fait autant d’effet ?

    Chapitre 2

    Qu’a-t-elle que les autres n’ont pas ? Je suis sous son charme, c’est impossible, son odeur, sa voix douce…

    Ethan, ressaisis-toi, pas de sentiments.

    Pourquoi est-ce que je ressens autant de choses pour une simple inconnue ?

    Je secoue la tête, tentant désespérément de retrouver un semblant de maîtrise. Allons, Kylie, reprends-toi. Ce n’est pas le moment de flancher.

    La voix douce de l’inconnue me fait sursauter, me tirant hors de mes tourments intérieurs.

    — Je pense que vous devriez vous asseoir ; nous serons ici plus longtemps que nous ne l’imaginions.

    — Hmm… oui, vous devez avoir une raison.

    Doucement, nous descendons tous deux sur le sol froid de l’ascenseur, côte à côte, nos épaules s’effleurant à peine l’une l’autre.

    — Est-ce que je pourrais vous toucher ? J’aimerais enrouler mes bras autour de vous, si cela ne vous dérange pas. Vous tremblez encore, et peut-être que cela vous aidera à vous apaiser, ne serait-ce qu’un peu.

    Et moi, de t’avoir dans mes bras aussi… Qu’est-ce que je raconte là ?

    — Oui, vous pouvez, si cela peut m’aider à garder mon calme. Super, elle a accepté. Bordel, qu’est-ce qui m’arrive ?

    — Vous pouvez vous déplacer un peu, je vais m’asseoir derrière vous, au cas où vous paniqueriez ; je pourrai contrôler votre respiration.

    J’acquiesce. Une fois installé, je peux sentir sa respiration chaude sur ma nue, ce qui me fait frissonner.

    — Cela ne vous dérange pas si on discute un peu pour tuer le temps ? dit-elle.

    — Pourquoi pas ? lance l’homme avec un sourcil arqué.

    — D’abord, comment vous appelez-vous ? répond Kylie, en croisant les bras avec un air malicieux.

    — Ah, les dames d’abord, insiste-t-il avec un sourire en coin. Alors ?

    — Kylie, concède-t-elle.

    — Ravissant prénom. Enchanté, Kylie.

    — Merci. Et vous êtes ?

    — Pour aujourd’hui, l’homme mystère.

    — Très drôle, « l’homme mystère », remarque Kylie, le rire pétillant dans les yeux.

    Son rire… il a quelque chose de magique. Respire, Ethan, respire, pense l’homme, le cœur tambourinant.

    — Vous travaillez ici ? enchaîne Kylie, son regard pétillant de curiosité.

    — Non, juste un rendez-vous familial. Rien de plus, rien de moins, explique-t-il avec une nonchalance étudiée.

    — J’espère que tout va bien dans votre famille, dit-elle, la voix teintée d’une inquiétude sincère.

    — Tout va bien, ne vous en faites pas, la rassure-t-il d’un signe de tête affirmatif.

    — Et vous, Kylie, c’est votre lieu de travail ? s’enquiert-il, pointant du menton le bâtiment derrière elle.

    — Non, je suis encore plongée dans mes études.

    Pourquoi est-ce si facile de parler avec elle ? Quelle est cette connexion invisible ? s’interroge intérieurement Ethan, son regard s’attardant sur elle.

    — Vous visez quelle carrière ? demande-t-il, vraiment intéressé.

    — La cardiologie. C’est une vocation pour moi, explique-t-elle avec une lueur déterminée dans les yeux.

    — Un peu nerveuse à cause de votre entretien, alors ? devine-t-il, un sourire empathique se dessinant.

    — Euh… Oui, un peu. Et disons que votre aura un peu intimidante n’aide pas vraiment, admet-elle, les joues se colorent légèrement.

    Oh, Kylie, pourquoi as-tu dit cela ? gronde une petite voix dans sa tête.

    — Mes excuses, en général, je suis plutôt du genre réservé, admet-elle, un sourire désolé éclairant son visage.

    — Ne vous excusez pas. C’était… rafraîchissant, en fait. On continue la discussion ? propose-t-il.

    — Pourquoi la cardiologie ? demande-t-il s’adossant nonchalamment contre le mur.

    — Mon grand-père est décédé suite à un arrêt cardiaque. Je veux pouvoir offrir de l’espoir à ceux qui, comme lui, ont besoin d’aide et de soutien, révèle-t-elle, les yeux brillants d’une passion fervente.

    — C’est une mission vraiment noble, Kylie. Et je suis sincèrement désolé pour votre grand-père, dit-il, sa voix teintée d’une compassion sincère.

    — Merci beaucoup, cela fait longtemps qu’il n’est plus parmi nous.

    Kylie et l’homme mystère partageaient une pause silencieuse, s’imprégnant réciproquement du calme partagé.

    — Et vous, quel est votre métier ? demanda-t-elle.

    — Je suis médecin, répond l’homme mystère.

    — Oh… je comprends maintenant. C’est probablement une bonne chose qu’on ne puisse se voir, car je rougis sûrement de honte en ce moment…

    — Non, je ne pense pas, répondit-il avec douceur. J’aime discuter avec vous, Kylie. J’apprécie vraiment votre compagnie.

    L’ascenseur se remet soudainement en mouvement, la faisant sursauter. Son étreinte se resserra instinctivement autour de sa taille, et la chaleur de son corps lui procure un sentiment de bien-être.

    Elle sentit les battements de son cœur et sa respiration qui s’accélérait.

    — Euh… Vous vous sentez mal, monsieur ? s’enquit-elle, inquiète.

    Il aime son odeur fruitée, inhalant son parfum enivrant et remarquant la douceur de sa peau. Grâce à sa vision nocturne, il pouvait discerner son visage, blanc comme la neige, d’une beauté renversante.

    L’homme mystère hésite avant de répondre.

    — Monsieur, vous m’entendez ? Vous allez bien ?

    — Ne vous inquiétez pas, au contraire, je me sens très bien.

    Si seulement elle savait que c’est elle qui le faisait se sentir ainsi. Sa nervosité se manifestait encore, intensifiant son sentiment de panique. L’homme mystère desserra légèrement son étreinte, son menton reposant sur son épaule, et il murmura à son oreille.

    — Ça va bien se passer, ne vous inquiétez pas, Kylie !

    Il aimait la tenir dans ses bras.

    Les lumières clignotèrent de nouveau, mais cette fois, elles se stabilisèrent. L’ascenseur représente son ascension.

    — Enfin, nous allons pouvoir sortir d’ici. Merci, monsieur, pour votre aide, dit-elle avec soulagement.

    — Cela m’a fait plaisir, Kylie.

    Elle se redressa lentement, mais sa tête se mit à tourner. L’inconnu la rattrapa par la taille.

    L’inconnu serre doucement Kylie dans ses bras.

    — Je vous tiens ! murmure-t-il, sa voix résonnant étrangement calme dans l’espace confiné de l’ascenseur.

    — Je préférerais éviter de voir votre visage, rétorque Kylie, imposer de masquer la peur perçante dans sa voix.

    — Aucun problème, j’espère un jour vous revoir, Kylie, répond-il, sa voix caressant doucement les derniers mots avant de disparaître dans l’obscurité.

    — Moi aussi, murmure-t-elle, bien que son cœur batte rapidement dans sa poitrine.

    Un doux signal retentit à l’arrivée de l’ascenseur à l’étage souhaité. Kylie sort précipitamment. M. Daniel, le directeur adjoint, l’attend, son visage affichant une légère expression de tristesse.

    — Je suis désolé pour la panne de l’ascenseur, Mademoiselle Richards. Dès que vous serez prête, nous pourrons finaliser votre dossier, dit-il en ajustant légèrement ses lunettes.

    Kylie hoche la tête, les mots restant bloqués dans sa gorge encore serrée par la peur.

    Dans le couloir désert, l’écho lointain de pas résonne. Kylie se retourne, mais il n’y a personne.

    — Il faut y aller, Mademoiselle. Êtes-vous prête ? demande M. Daniel, attirant à nouveau son attention.

    — Je vous suis, répond-elle, rassemblant courageusement les fragments de son calme ébranlé.

    L’intérieur du bureau de la secrétaire est doucement éclairé, offrant un refuge temporaire à Kylie des ombres rampantes du couloir. Mais un hurlement lointain traverse les murs, glacial et terrifiant. Kylie Frissonne.

    — Mademoiselle, suivez-moi jusqu’à mon bureau, s’il vous plaît, l’invite M. Daniel, semblant ignorer l’interruption sonore.

    Dans le bureau de M. Daniel, l’atmosphère est étrangement étouffante, Kylie s’efforce de focaliser sur les questions du directeur, ses pensées régulièrement détournées par des murmures à peine audibles derrière la porte fermée.

    Lorsqu’elle émerge finalement du bureau, le couloir est étonnamment silencieux. Kylie expire, chassant un soupir de soulagement de ses poumons.

    — Ouf… enfin une chose de fait, pense-t-elle, les mots se perdant dans le couloir vide.

    Mais quand elle avance, elle remarque deux silhouettes au bout du couloir. La voix de l’homme dans l’ascenseur résonne faiblement dans sa mémoire, et le murmure inaudible de sa voix la fait frissonner d’une peur nouvelle et indéfinissable.

    Ethan fixait Andrew, ses yeux émettant une lueur de fermeté teintée d’exaspération.

    — Andrew, tais-toi ! Les murs ici ont plus d’oreilles qu’on ne pourrait l’imaginer. Personne, je répète, personne, ne doit connaître notre secret. Je ne peux plus supporter de devoir te sauver à chaque bagarre, comprends-tu ?

    Andrew hocha la tête, sa voix tremblait d’une irritation sous-jacente.

    — Ethan, je comprends… On en discutera plus tard, OK ?

    Ethan, élevant un doigt pour ordonner le silence, plissa les yeux, regardant autour avec suspicion.

    — Silence ! Elle est là, je le sens, murmure Ethan, ses paroles teintées d’une inquiétude aiguë.

    — La fille de l’ascenseur ? demande Andrew, son intrigue se mélangeant à une pointe d’anxiété.

    — Exactement.

    Andrew, la voix teintée de conspiration et d’angoisse, se penche vers Ethan.

    — Cette fille, là-bas !

    — Pour l’amour du ciel, ne te retourne pas ! approvisionne Ethan.

    — Aucun besoin, Ethan. Son odeur me parvient d’ici, répond Andrew, calmement.

    — Mademoiselle Richards ? interrompt le directeur adjoint, avec une convivialité professionnelle.

    Sa voix rebondit sur les murs du couloir, coupant court à votre observation discrète. Il s’approche, une feuille à la main.

    — Mademoiselle, il semblerait que dans la précipitation, j’ai omis de vous remettre votre emploi du temps plus tôt, admet le directeur adjoint, un sourire désolé éclairant son visage.

    — Merci, monsieur, répond Kylie.

    Elle prit la feuille avec délicatesse tandis qu’il se retirait en direction de son bureau. Quand elle rapporta son regard sur le couloir, les deux hommes s’étaient volatilisés dans l’ombre.

    — Bien, cette fois, je prends les escaliers. J’ai eu assez d’émotions pour aujourd’hui, murmura-t-elle à elle-même.

    Le trajet vers les étages inférieurs lui prend dix minutes. Enfin, elle sort du bâtiment, inspirant profondément, l’air frais de la nuit calmant ses nerfs, puis se dirige d’un pas déterminé vers les dortoirs.

    D’une démarche lourde, j’entre dans ma chambre et m’effondre sur le matelas, vaincue par la fatigue. La journée a été longue, trop longue. Mes paupières s’alourdissent et je laisse mon esprit vagabonder quelques instants.

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