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Le ROYAUME DE LÉNACIE - TOME 9: Le vent dans les voiles
Le ROYAUME DE LÉNACIE - TOME 9: Le vent dans les voiles
Le ROYAUME DE LÉNACIE - TOME 9: Le vent dans les voiles
Livre électronique260 pages2 heures

Le ROYAUME DE LÉNACIE - TOME 9: Le vent dans les voiles

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À propos de ce livre électronique

C’est bien vrai : les jours de la cité de Lénacie sont comptés ! Des sous-marins humains sont en route, avec l’intention de percer le mystère de l’existence des sirènes.

Un véritable branle-bas de combat s’organise pour le grand déménagement à Norika, où Delphine peine à s’épanouir dans son rôle de reine. Elle craint tant de décevoir ses sujets, et surtout le roi Jeff, son coéquipier…

Marguerite a tout juste le temps de revoir sa fille Océane qu’elle la quitte déjà pour rejoindre Mobile à Lacatarina. Son adaptation sera plus ardue qu’elle ne l’anticipait. Quelqu’un cherche à nuire au mariage royal… mais qui ?

Quant à la jeune chantevoix, elle ne peut plus rejoindre Mia, sous peine d’être capturée par des mercenaires. En plus d’avoir d’inquiétantes visions, elle sent ses pouvoirs lui échapper. Pourra-t-elle aider ceux qu’elle aime, même à distance ?

Plongez pour une toute dernière fois dans l’univers fantastique de Lénacie, avec cette ultime aventure de Marguerite et ses filles…
LangueFrançais
ÉditeurDe Mortagne
Date de sortie8 févr. 2023
ISBN9782897924379
Le ROYAUME DE LÉNACIE - TOME 9: Le vent dans les voiles
Auteur

Priska Poirier

Originaire de Granby, en Montérégie, Priska Poirier vit depuis plusieurs années à Candiac. Elle était enseignante au primaire lorsque l’idée du Royaume de Lénacie a germé dans son esprit. Cette série de cinq tomes vendue à plus de 70 000 exemplaires lui aura donné l’envie de vivre de sa plume et de devenir auteure à temps plein. Aujourd’hui, grâce au programme La culture à l’école, Priska sillonne le Québec et le Canada pour donner le goût de la lecture aux jeunes. En 2014, elle lance une deuxième série, Seconde Terre, et plonge tête première dans un univers de science-fiction, cette fois. En 2017, elle se lance dans une troisième série, Les Éternels, dans un univers d'anges et de magie.

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    Aperçu du livre

    Le ROYAUME DE LÉNACIE - TOME 9 - Priska Poirier

    chapitre 1 : marguerite

    Heureuses retrouvailles

    Deux semaines étaient passées depuis que Delphine et Jeff étaient partis pour régner sur Norika¹ et que Pascal avait suggéré de faire exploser Lénacie en raison de l’arrivée imminente de sous-marins humains. Quatorze jours durant lesquels les souverains lénaciens Occare et Dave avaient travaillé à planifier la suite des choses en étroite collaboration avec les couples de jumeaux ayant pris part aux anciennes épreuves d’Alek : Marguerite, Hosh, Céleste, Quillo, Pascale et Pascal.

    Les défis s’accumulaient sans cesse : manque de gardes pour assurer la protection des voyageurs, pénurie de chariots pour transporter les possessions de tous, infrastructures encore en construction dans la nouvelle cité de Norika, complexité des calculs à faire pour que l’explosion garantisse la disparition de toute trace de l’existence des sirènes…

    Aujourd’hui, pour la première fois, Pascal ayant dû repartir sur son voilier la veille, Yanna et Tyrone participaient à une de ces réunions. Occare désirait leur montrer qu’elle s’était trompée sur le compte de Marguerite et de Hosh et qu’elle s’était laissé influencer par maître Malobe, un sirène qui avait des motivations malveillantes.

    Du coin de l’œil, Marguerite observait Yanna. Son attitude fermée et parfois scandalisée ne présageait rien de bien positif pour l’instant.

    — De combien de jours disposons-nous avant que le premier sous-marin parvienne jusqu’à Lénacie ? demanda Céleste.

    — Selon les chantevoix, répondit Marguerite, d’un maximum de deux mois.

    — Oh ! s’exclama Tyrone. Alors, nous avons du temps ? À vous entendre depuis tantôt, je commençais à penser que nous étions vraiment mal pris.

    — Mais nous le sommes, le détrompa son père. Huit semaines, ce n’est rien ! Je tourne ça dans ma tête depuis des jours, mon fils, et j’ignore si c’est sirènement possible.

    — Peut-être devrions-nous réfléchir autrement, dans ce cas, proposa Yanna, et travailler plutôt à empêcher les sous-marins de nous atteindre… s’ils approchent bel et bien. Après tout, ces gens ne sont que des humains ! Ils ne seraient pas dans leur élément ici, incapables de respirer ni de supporter la pression à cette profondeur.

    Scandalisés par ce que laissaient présumer ces paroles, les adultes se regardèrent sans répondre. C’est Occare qui intervint enfin.

    — J’imagine que tu veux dire « les ralentir », supposa-t-elle. Leurs machines sont puissantes et sophistiquées. Ce serait difficile de le faire tout en restant hors de vue de leur sonar.

    — Bien sûr, mais, en brisant la carcasse de métal qui les amène, on parviendrait à les arrêter, insista l’adolescente.

    — Ça reviendrait à les tuer, précisa Hosh.

    — C’est triste, convint Yanna. Cependant, si ce que vous annoncez est vrai, c’est tout notre peuple qui est en danger. On peut quand même se demander ce que représente la perte de quelques humains à côté de celle de milliers de sirènes.

    Le silence se fit lourd, et la fille d’Occare ajouta :

    — Comprenez-moi bien… Je ne dis pas que des sirènes valent plus que des humains ; juste que, si on considère simplement le nombre d’individus et qu’un choix est à faire, c’est vite calculé.

    — Justement, répondit le roi, aucun choix n’est à faire. Noyer des humains est sans doute le meilleur moyen de confirmer les rumeurs de l’existence d’une cité sous-marine et d’avoir des chercheurs de trésor à nos trousses pour des années.

    — Sans tomber dans les extrêmes, avança Céleste, on pourrait toutefois créer un comité qui envisagerait de multiples façons pacifistes de ralentir les humains.

    Même si on proposa à Yanna d’en faire partie, elle refusa.

    Saut d'espace temps.

    Ce soir-là, Marguerite aida son beau-père Brooke à emballer les derniers manuscrits en peau de baleine de la bibliothèque du manoir. Le lendemain, les deux employés qu’Una et lui engageaient partiraient avec le reste de leurs affaires pour Norika. Brooke allait ensuite se consacrer au déménagement de ses boutiques et de ses usines de médicaments et de produits naturels.

    De retour dans sa chambre, Marguerite aspira une grande goulée d’eau pour se calmer. Depuis son séjour forcé à l’hôpital, elle se sentait plus vulnérable au stress. La menace qui planait sur Lénacie la rendait anxieuse. Damien ne pouvait plus la soutenir, Mobile était loin et son inquiétude pour la sécurité de ses filles empirait le tout.

    « Si seulement Océane revenait ! » pensa-t-elle en estimant qu’elle ne l’avait pas vue depuis neuf mois.

    Danse, son petit dauphin, entra dans la pièce et lui donna quelques coups de rostre pour obtenir des caresses. Marguerite lui en prodigua avec plaisir avant de remarquer qu’un rouleau d’algues aux couleurs de Lacatarina trônait sur sa commode. Étant donné que les missives de Mobile lui parvenaient toujours par requinoi, elle se demanda qui pouvait lui avoir écrit.

    Bonjour, J’espère que vous vous portez bien et que vous songez sérieusement à nous rejoindre bientôt. Ici, plusieurs en doutent. Aussi, ceux qui y croient avec le plus de ferveur se retrouvent inévitablement dans l’eau chaude. Un changement de carrière n’est pas souhaitable pour tous. Je vous envoie mes plus belles pensées, Maï

    Visiblement, ce message en cachait un autre. Marguerite le relut trois fois en tentant de saisir ce que la femme de Diou, qui était aussi responsable des serviteurs attitrés du roi, essayait de lui communiquer à mots couverts. À l’évidence, elle ne parlait pas d’elle-même. Faisait-elle allusion à Mobile ? Son fiancé aurait-il des problèmes avec son peuple parce que, depuis un an, elle restait à Lénacie alors qu’elle avait accepté de l’épouser ?

    Le roi lui avait promis qu’il l’attendrait, le temps qu’elle s’occupe de ses filles et règle ses affaires – autant sur terre qu’à Lénacie – avant d’emménager dans les mers du Sud. En homme de parole, il ne lui mettait jamais de pression ni n’insistait pour qu’elle le rejoigne au plus vite.

    « Et bien sûr, il ne me le dira pas si les gens qui l’entourent voient ça d’un mauvais œil ! »

    Puis, un doute s’immisça en elle. Se pouvait-il qu’il le lui eût dit et qu’elle n’ait pas déchiffré le message ? Elle tira à elle un tiroir et ouvrit les lettres que son amoureux lui avait envoyées dans les dernières semaines. Plusieurs phrases lui sautèrent aux yeux pour la première fois.

    Mes conseillers ont de plus en plus hâte de t’accueillir !

    Le peuple de Lacatarina t’attend avec impatience !

    Tu me manques. Ma vie sera beaucoup plus facile lorsque tu seras ici.

    Mobile n’avait pas écrit « ma vie sera beaucoup plus belle » ou « plus douce », mais bien « plus facile ». Que se passait-il à Lacatarina ? Marguerite, centrée sur ses propres problèmes, aurait-elle échoué à deviner que la souveraineté de son futur époux était compromise ?

    Saut d'espace temps.

    Deux jours plus tard, la future reine de Lacatarina était toujours aux prises avec ce questionnement. Elle ne pouvait pas partir alors que la cité de Lénacie était en danger ni sans avoir vu sa fille Océane revenir de son voyage à Sumi.

    De leur côté, Dave et Occare avaient décidé de ne pas cacher à la population que Ced avait divulgué l’existence des sirènes aux humains. Au moyen de très nombreuses communications distribuées dans l’ensemble de la cité, les souverains s’efforçaient de rassurer au maximum les Lénaciens tout en leur enjoignant de se préparer à un déménagement d’urgence. Ils donnaient d’ailleurs l’exemple, ayant demandé à leurs serviteurs d’empaqueter tout ce que contenait le château. De la même façon, les souverains avaient ordonné la fabrication du plus grand nombre de chars possible. Ils avaient aussi requis l’aide des sirènes ayant comme alliés naturels des mammifères ou des poissons aptes à les conduire.

    Alors que la plupart des Lénaciens prenaient au sérieux ces consignes et tentaient de s’organiser, quelques voix dissidentes s’élevaient depuis peu. En effet, un petit groupe d’individus mettait en doute ces informations.

    De leur point de vue, il était impossible qu’un sirmain, même malhonnête, ait pu révéler leur existence aux humains. Ces personnes affirmaient qu’Occare et Dave avaient sans doute été mal renseignés et qu’il appartenait au peuple de découvrir ce que cachait réellement tout ce branle-bas de combat.

    Pendant une semaine, Marguerite n’entendit parler de ce petit groupe qu’au cours des réunions du conseil qui encadrait le déménagement. Puis, alors qu’elle passait faire des courses au marché, une femme l’apostropha :

    — Nous obliger à quitter notre belle cité en créant un climat de peur, et tout détruire ensuite ! C’est ça, votre plan pour faire de votre fille la seule reine de l’océan Léna ? Vous devriez avoir honte et lui laisser le temps de vieillir un peu.

    Marguerite fut si surprise par cette accusation qu’elle ne répliqua rien. Secouée, elle se rendit plutôt chez son frère, où sa belle-sœur Pascale la reçut.

    — Hosh travaille plus que jamais, lui annonça celle-ci. Non seulement il veille au déménagement du centre aquarinaire en entier, mais, en plus, Dave lui demande de former le plus de montures possible pour traîner les chars. Résultat, je suis seule pour empaqueter nos affaires, prendre soin des enfants et voir à notre propre déménagement. J’ai réussi à réserver une place dans le onzième convoi, qui devrait partir dans quatre semaines.

    — J’imagine que tu t’occupes aussi de l’orphelinat.

    — Oui, et j’essaie d’aider Occare au maximum. Elle est responsable du déplacement des organismes de charité.

    — Ça ne m’étonne pas de toi.

    L’ex-souveraine fit une pause et confia la scène du marché à sa belle-sœur.

    — Je vais te le dire, moi, ce qui a changé, affirma celle-ci. Yanna !

    — Quoi, Yanna ?

    — Il semblerait qu’elle ait intégré ce groupe d’incrédules et que, depuis, il rassemble de plus en plus d’adeptes.

    — Mais enfin… pourquoi ? Elle sait que les sous-marins humains s’en viennent. Elle sait que notre seule option pour rester cachés est de déménager et elle sait que le temps est compté.

    — Si tu veux mon avis, répliqua Pascale, elle espère surtout discréditer ta famille et ainsi avoir une deuxième chance de régner.

    C’était tellement ridicule que Marguerite refusa de croire cette hypothèse. Toutefois, son amie semblait si sûre d’elle qu’elle songea tout de même qu’elle devait aborder la question avec Occare.

    Saut d'espace temps.

    Le lendemain, un demi-chant avant la réunion du conseil au château, Marguerite demanda à voir la reine. Elle aimait beaucoup son amie et savait depuis longtemps que derrière sa façade sérieuse, un peu guindée, se cachait une âme dévouée, travaillante et sensible. Lorsqu’elle fut auprès d’elle, elle remarqua immédiatement les yeux rougis d’Occare.

    — Tu as pleuré…, dit-elle doucement. Que se passe-t-il ?

    Son amie secoua la main devant elle comme si ça n’avait pas d’importance. L’ex-souveraine décida de se lancer en faisant le lien avec ce qui la préoccupait.

    — C’est Yanna ?

    Le menton d’Occare trembla, et celle-ci finit par lui confier qu’elle s’était chicanée avec sa fille.

    — Elle refuse d’aller à Norika, révéla-t-elle. Elle affirme que tu me manipules et que tu as inventé de toutes pièces cette histoire de sous-marins pour vider la cité et y établir des Lacatariniens à la place.

    « Quoi ? »

    — Tu te rappelles que ce n’est pas moi qui ai parlé de sous-marins, n’est-ce pas ? la questionna prudemment Marguerite.

    — Je sais… ne t’inquiète pas. Je me suis laissé embrouiller l’esprit par maître Malobe une fois. J’ai les yeux bien ouverts maintenant. J’ai peur qu’il n’en soit pas de même pour ma fille et que son désir de devenir reine soit plus profond que je ne l’avais perçu. C’est probablement ma faute, en plus. Ça me paraît si ridicule !

    — On ne peut pas décider à la place de nos enfants. Ils doivent faire leurs propres erreurs.

    — Mais je l’aime tellement ! s’effondra Occare. Je voudrais que ce soit facile pour elle et qu’elle ait une belle vie. Pas qu’elle s’enfonce dans des histoires abracadabrantes qui ne la mèneront nulle part et affecteront sa réputation.

    Marguerite fut touchée par la détresse de son amie. Elle garda toutefois le silence, car elle-même détestait recevoir une foule de conseils théoriques de gens qui ne s’y connaissaient pas. Elle se contenta de lui affirmer qu’elle comprenait et qu’elle était là si elle avait besoin de parler.

    Saut d'espace temps.

    Un chant plus tard, dans la bibliothèque du palais, Marguerite s’était jointe à Dave, Occare, Céleste et son mari, Zhul, pour tenter d’imaginer le meilleur moyen de faire disparaître la montagne de ruines que causeraient les explosions.

    « Maman ? » entendit-elle clairement dans sa tête.

    — Océane ? s’exclama-t-elle à haute voix.

    « Je suis de retour. J’attendrai cette nuit pour te rejoindre chez naquissama pour ne pas attirer l’attention. »

    Le cœur de l’ex-souveraine se gonfla de bonheur. Enfin !

    — Quoi, Océane ? la questionna Céleste.

    Personne ne savait que son adolescente était une chantevoix et qu’elle pouvait communiquer par la pensée. Avait-elle changé ? Peut-être que ses cheveux étaient devenus rouges au cours des derniers mois. Peut-être était-ce pour cette raison qu’elle voulait être discrète.

    — Elle revient à Lénacie, annonça Marguerite. J’avais oublié de vous le dire.

    Tous se réjouirent. Dès que la réunion fut levée, Marguerite se rua chez elle. Le manoir était maintenant presque vide. Elle cuisina un bon repas et fit aérer l’eau de la chambre réservée à Océane. Heureusement, elle avait insisté pour garder son assur et une commode. Puis, l’attente débuta.

    Ce n’est que vers le premier chant du soir qu’elle sentit la vibration de sa fille. Elle se précipita pour la prendre dans ses bras. Ce faisant, elle nota qu’elle avait grandi d’au moins dix centimètres, que ses formes étaient un peu plus généreuses et que ses cheveux étaient toujours aussi bruns. Elle remarqua également que le monde adulte avait envahi son expression et son regard.

    Elle l’étreignit longuement avant de l’entraîner dans la serre d’Una, où l’eau était plus tempérée.

    — Mais où sont toutes les anémones de naquissama ? s’informa Océane.

    — En route pour Norika ; j’espère qu’elles y arriveront saines et sauves. Ta sœur et ta grand-mère y sont déjà aussi.

    Marguerite mit sa fille au courant des développements des derniers mois : son séjour à Youbba, où elle avait participé aux épreuves qui avaient fait d’elle la fiancée officielle du roi de Lacatarina, son passage à l’hôpital orchestré par Ced et maître Malobe, le couronnement de Delphine et Jeff au détriment du duo Yanna/Tyrone, sans oublier l’arrivée imminente de sous-marins.

    De son côté, Océane lui raconta comment elle s’était rendue sur une île de l’océan Léna pour reprendre le cristal de Langula et les écailles de Mia, avant de découvrir l’existence de plusieurs dragons des mers emprisonnés à Sumi. Elle lui décrivit son voyage jusqu’à cette cité arctique, de même que le travail qu’elle effectuait chez Aana pendant que Noam œuvrait auprès de jeunes enfants. Pour finir, elle lui narra le sauvetage des dragons, qui avait entraîné la mort du chantevoix Meez.

    Lorsque la mère et la fille se couchèrent enfin, le premier chant de la nuit avait été chanté depuis un petit moment déjà. Leurs récits respectifs avaient fait naître plusieurs questions, qui n’avaient pas encore été posées, tout en mettant en lumière les nombreuses options que la vie leur présentait. Au cours des prochains jours, le manoir d’Una et de Brooke risquait d’être le témoin silencieux de bien des hésitations et des décisions déterminantes.

    chapitre 2 : océane

    Confidences

    Au matin, Océane s’éveilla chez sa naquissama. La vibration de sa mère émanait de la cuisine. L’adolescente avait le goût de s’élancer à sa rencontre ; en même temps, elle craignait un peu de subir un interrogatoire. Pourtant, la veille, tout s’était bien passé. Marguerite n’avait pas paru juger ses actions ni ses décisions. En serait-il de même aujourd’hui, alors que la joie et le soulagement de leurs retrouvailles s’étaient estompés ?

    « C’est sûr qu’elle va reprendre son rôle de maman et vouloir m’indiquer la bonne voie à suivre – selon elle. »

    Ses pensées s’éparpillèrent alors vers la cité arctique de Sumi. Une phrase prononcée par le prince Arvik la tiraillait sans cesse : Peut-être que, si tous les peuples défendaient les dragons en même temps, ils seraient protégés ! Révéler l’existence de ces créatures légendaires plutôt que de continuer à la dissimuler semblait de plus en plus pertinent à Océane. Elle avait bien vu ce que la cupidité d’un petit nombre avait eu comme effet sur leur population. Ils avaient presque tous disparu des océans ! Et pourquoi ? Pour une théorie, qui n’avait jamais été prouvée, voulant qu’ils prolongent la vie des sirènes.

    Tant qu’elle pensait que Mia était l’ultime spécimen de sa race, la fille de Marguerite l’avait cachée, mais, maintenant qu’elle savait qu’il y en avait au moins six autres, elle devait envisager de nouvelles options pour les protéger tous. Peut-être qu’après tout, sa mère, qui connaissait l’existence de Mia et qui avait même côtoyé Neptus, son père, pourrait être de bon conseil.

    Dès qu’elle sortit de sa chambre, Danse lui fonça dessus comme si elle était la plus incroyable des amies. Océane le caressa et lui prodigua tout plein de bisous pour le calmer.

    — J’ai l’impression d’être Delphine, dit-elle à sa mère qui arrivait.

    — Danse est très affectueux. Je pense aussi qu’il a reconnu en toi une âme sœur. C’est sans doute à cause de Mia. Au fait, tu ne m’as pas parlé beaucoup d’elle, hier. Comment va-t-elle ?

    — Elle allait super bien lorsque nous sommes partis de Sumi, mais je t’avoue que je m’inquiète un peu depuis quelques jours. Elle est plus amorphe, et ses écailles ont changé de couleur.

    — Les dragons des mers vivent si longtemps… Personne n’a répertorié

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