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Parfois, d'autres chemins…
Parfois, d'autres chemins…
Parfois, d'autres chemins…
Livre électronique64 pages52 minutes

Parfois, d'autres chemins…

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À propos de ce livre électronique

3 nouvelles étranges, 3 circonstances où les chemins ne sont pas tous tracés.
Sentier. Pour Jean-Paul, les chemins balisés en montagne peuvent dissimuler des traces qui mènent ailleurs…
Berges. Pour Agathe, la rivière porte les réminescences d’un chemin d’enfance qu’il faut peut-être reprendre…
Terrasse. Ruben retrouve à une terrasse de café un étrange ami qui imagine quelques tranches de vies…
LangueFrançais
Date de sortie23 juin 2022
ISBN9782312122724
Parfois, d'autres chemins…

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    Parfois, d'autres chemins… - Alain Bouthier

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    Parfois,

    d’autres chemins…

    Alain Bouthier

    Parfois,

    d’autres chemins…

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2022

    ISBN : 978-2-312-12272-4

    Sentier

    Jean-Paul était adossé à un panneau qui indiquait : « Les Muandes 22 km ». Le bitume de la route, noir et luisant, semblait s’évaporer deux cents mètres plus loin, sous les rayons du soleil. Cette fin de matinée annonçait une journée particulièrement chaude. À quelques mètres de là, une « Austin » bleu pâle était arrêtée.

    Un sifflement de marmotte. Alerte. Les mélèzes, de l’autre côté du torrent tremblèrent. Le souffle passa. Profitant de cet air en mouvement, un rapace, difficilement identifiable à cette distance, émergea des arbres.

    Jean-Paul ne voyait rien. Il attendait. Une tache d’huile luisait sous la voiture. Il était onze heures ce vendredi matin, et il avait rendez-vous au seul café des Muandes à onze heures trente !

    « Tu verras, lui avait dit Gérard, le patron est un grand moustachu, très sympa ! De toute façon, tu ne peux pas te tromper, c’est le seul commerce du village… et le dernier village de la vallée… » Jean-Paul avait alors parfaitement décelé l’intonation ironique de Gérard : « … tu ne peux pas te tromper… »

    Chantal avait bien prévenu Jean-Paul, il aurait dû vérifier le niveau d’huile avant de partir, la voiture « perdait » un peu ! Et voilà, la chaleur aidant… ! Il n’y avait plus qu’à espérer le passage d’un véhicule quelconque. Quant à être ponctuel au Muandes… !

    Ce fut vers midi qu’un camion, qui devait déposer des moutons transhumants un peu après le village des Muandes, le prit à son bord. Le chauffeur aurait manifestement apprécié un peu de conversation, mais Jean-Paul ignora les tentatives de l’homme qui ne parvinrent pas à le sortir de ses pensées même si quelques monosyllabes lui échappèrent.

    Depuis plusieurs mois, Jean-Paul ne se sentait plus très à l’aise avec Gérard.

    Ce malheureux imprévu avait plongé Jean-Paul dans un désarroi, somme toute disproportionné.

    Il revoyait défiler le film de cette année…

    Celui-ci s’était trouvé de nouveaux amis. Il était pris d’une frénésie de mouvements : Les weekend end de pêche succédaient aux soirées cinéma, bowling. Jean-Paul ne comptait plus les invitations où il se retrouvait avec une majorité de personnes qui lui semblaient à cent lieues de sa vie. Ils n’étaient plus que quelques-uns à partager des souvenirs communs. Pourtant, Jean-Paul aurait confusément aimé partager un peu l’intimité de cet esprit festif permanent. Mais il n’était qu’un simple spectateur de leurs rencontres auxquelles il lui arrivait de plus en plus fréquemment d’arriver en retard. Les soirées commençaient sans lui et sa présence ou son absence n’influait en rien sur l’humeur ambiante.

    L’attrait de Jean-Paul pour la haute montagne était toutefois resté dans la mémoire de Gérard. Et avec Corentin, un ami de fraiche date particulièrement friand d’aventures originales, ils avaient, au grand étonnement de Jean-Paul, programmé une course réputée facile : l’« arête des bœufs rouges ». Bien que néophyte, Gérard avait tout préparé, ils comptaient toutefois sur Jean-Paul pour les accompagner.

    Aujourd’hui, tout recommençait, Jean-Paul percevait l’odeur de la solitude. Eux, ils étaient déjà tout à leur montée au refuge, ensemble, même s’ils l’attendaient peut-être encore… Ces incidents auront gommé le bonheur d’arriver en pleine montagne, d’établir le contact progressivement, avec cette route, le paysage, le ciel…

    « Je vais vous déposer ici, le café, c’est le bâtiment blanc, derrière les maisons, là. C’est le seul qui ait crépi ses murs…

    – Ah, pardon, excusez-moi, je rêvais… Jean-Paul se sentit blessé par le regard du camionneur, qu’il découvrait. »

    Il avait dû le dévisager pendant le trajet et il n’avait même pas été capable de tenir une conversation.

    « Merci beaucoup, et excusez-moi du dérangement. »

    En prononçant ses mots, il se rendit compte que c’était une formule toute faite. Il en fut un peu confus.

    Jean-Paul s’enfuit plus qu’il ne descendit du camion et se dirigea dans la direction indiquée.

    A cette heure, il n’y avait personne. De toute façon, le village n’était composé que de cinq ou six bâtiments…

    Il écarta le rideau de perles, protection dérisoire contre les mouches mais incontournable. Il retrouvait au moins, dans ce détail, quelque chose de familier. L’intérieur du café lui parut très sombre, mais il constata immédiatement qu’il était vide.

    Le léger tintement qu’avait produit son arrivée avait toutefois alerté le

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