Des larmes pour Paula

Par Clara Ann Simons

 Je souhaite seulement passer le plus inaperçue possible lors de ma dernière année de lycée, mon seul but est de me rendre invisible pour éviter les conflits. J'ai déjà assez de problèmes à la maison pour que le petit groupe transforme, une année de plus ma vie en un enfer.

Alors, lorsque la conseillère d'orientation m'a demandé de m'occuper d'Iria, une nouvelle fille qui vient de Galice, j'ai eu un pressentiment que cela n'allait pas bien se terminer ; la dernière chose dont j'ai besoin dans ma vie est d'attirer l'attention sur moi. La fille bizarre et la nouvelle, la parfaite combinaison pour un désastre.

Malheureusement, une semaine s'est déjà écoulée et la nouvelle fille ne veut toujours pas me laisser tranquille. Elle me rend très nerveuse avec son sourire et son assurance, ou quand elle me fixe avec ses grands yeux noirs.

Le problème, c'est qu'après un certain temps, je ne suis plus aussi sûr de vouloir me séparer d'elle. Parfois, mon cœur se met à battre la chamade lorsqu'elle me touche la main, même si je suis sûre que le petit groupe de Christophe et la vie en général ne me rendront pas la tâche facile. De plus,  Iria a peut-être un secret qu'elle cherche à cacher.

Découvrez l'histoire de Paula dans ce roman de dépassement, d'amitié, d'amour et de larmes.

• Langue: Français
• Éditeur: Clara Ann Simons
• Date de sortie: 27 avr. 2022
• ISBN: 9798201338268

Aperçu du livre

Des larmes pour Paula

Clara Ann Simons

Copyright © 2021 par Clara Ann Simons.

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Enregistré le 03/03/2021 sous le numéro 2103037070485

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Tous les personnages, les situations entre eux et les événements du livre sont totalement fictifs.  Toute ressemblance avec des personnes, vivantes ou décédées, ou des événements, sont une pure coïncidence.

AVIS DE CONTENU: Le livre contient des situations de harcèlement scolaire, d'alcoolisme et de violence domestique qui ne sont pas recommandées à tous les lecteurs.

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Sommaire

CHAPITRE 1

CHAPITRE 2

CHAPITRE 3

CHAPITRE 4

CHAPITRE 5

CHAPITRE 6

CHAPITRE 7

CHAPITRE 8

CHAPITRE 9

CHAPITRE 10

CHAPITRE 11

CHAPITRE 12

CHAPITRE 13

CHAPITRE 14

CHAPITRE 15

CHAPITRE 16

CHAPITRE 17

CHAPITRE 18

CHAPITRE 19

CHAPITRE 20

ÉPILOGUE

Chapitre 1

PAULA

J'ajuste mes lunettes, elles sont un peu trop grandes et glissent sans cesse sur mon nez, ce qui n'est pas pratiquer pour une fille qui marche tout le temps la tête basse.  

Quand j'arrive au casier, je prends une grande inspiration et, en expirant lentement, j'essaie de me souvenir de la bonne combinaison. Je souris en entendant enfin le clic qui me permet d’accéder à mes affaires. Lorsqu'une main se tend entre mes épaules et me pousse avec force en avant, faisant que l'obscurité engloutisse ma tête et une partie de mon torse.

Mes jambes tremblent alors que je lutte sans parvenir à sortir ma tête du casier, tout en écoutant les moqueries de nombreux camarades qui se sont regroupés pour applaudir la dernière plaisanterie. Ca fait une semaine que les cours ont commencé, et le groupe a repris ses habitudes, ce qui me fait réaliser que ce cours sera encore un enfer. Aucune différence par rapport à l'année précédente.

Avec un soupir de résignation, je me dirige vers la première heure de cours où je m'installe sur l'un des sièges de la dernière rangée, en essayant de passer le plus inaperçue possible jusqu'à ce que le professeur commence l'appel..

Lorsque j'entends mon nom, je lève timidement la main sans cesser de regarder la table ni faire de bruit jusqu'à ce que l'enseignant le répété une nouvelle fois, ce qui provoque des rires dans la classe, et je n'ai d'autre choix que de prendre mon courage à deux mains pour fermer les yeux et crier ici. Je déteste attirer l'attention sur moi.

Une fois que le professeur a poursuivi avec le reste de la liste, je soupire de soulagement et mes yeux se concentrent de nouveau sur le livre que j'ai ouvert sur la table, laissant le temps faire son œuvre et la classe se dérouler lentement.

Au moins, pendant les périodes de cours, personne ne peut m'embêter, à l'exception d'une boule de papier jetée sur moi de temps en temps. Les pauses et les moments de repos sont les pires, ainsi que l'entrée et la sortie de l'école ; en classe, je suis plus protégée. Et c'est une bonne chose que nous n'ayons pas d'éducation physique cette année, parce que les vestiaires étaient un territoire sauvage.

Mme Martínez entre à l'improviste, interrompant la leçon. Sur le point de prendre sa retraite, la conseillère d'orientation de l'école a bon cœur et de bonnes intentions, bien qu'elle ne sache rien de ce qui se passe à l'école. Ou elle ne veut pas savoir, dans les deux cas, il n'y a rien de positif à signaler à la conseillère.

Peut-être que la faute en revient en partie aux étudiants eux-mêmes, à des personnes comme moi qui ne disent jamais rien pour ne pas avoir plus de problèmes que ceux que nous avons déjà. Bien que ce ne soit qu'une partie, l'autre partie est de ne pas vouloir savoir, ou d'être stupide.

—Puis-je prendre Paula un moment, s'il vous plaît ? demande la conseillère d'une voix stridente.

La professeure cligne des yeux et jette un coup d'œil à la liste, comme si elle essayait d'identifier de quel élève il s'agit. Il faudra probablement plusieurs jours avant qu'elle apprenne mon nom, je serai l'une des dernières, et pourtant, c'est un nom assez commun.

Je passe entre les tables, les yeux fixés sur le sol, ignorant les chuchotements ou les regards posés sur moi, jusqu'à ce que j'atteigne Mme Martinez et quitte la classe avec elle pour aller dans son bureau.

Je ne me demande même pas pourquoi on me fait quitter la classe ; avec un peu de chance, quelle que soit la raison, elle se prolongera au-delà de la première pause, me donnant un endroit sûr où rester jusqu'à la prochaine leçon.

Dès que j'entre dans le bureau de la conseillère, la première chose qui attire mon attention est une jeune fille brune, les cheveux en queue de cheval et les sourcils très marqués, l'un d'eux étant coupé sur un côté.

—Je vous présente Iria, explique Mme Martínez, c'est une nouvelle élève qui arrive de Montpellier. J'ai pensé que comme vous avez la plupart de vos cours ensemble, vous pourriez l'accompagner pendant quelques jours pour lui montrer où sont les salles de classe afin qu'elle ne se perde pas.

La nouvelle fille fixe ses grands yeux noirs sur moi et sourit en se levant pour me saluer.

—Iria, voici Paula, elle te guidera les premiers jours jusqu'à ce que tu connaisses bien l'école, dit la conseillère.

Je lui tends la main pour la saluer, mais je ne peux m'empêcher de reculer et de rougir lorsqu'elle pose sa main sur ma taille et se penche pour me donner deux baisers.

—-Parfait, c'est tout ce que je voulais te dire, Paula. Traite bien Iria pour qu'elle ait une bonne impression de notre école, tu sais que les premières impressions sont très importantes, me rappelle Mme Martinez en souriant et en fermant la porte.

Super, je me dis dès que je quitte le bureau. Adieu mes espoirs d'être enfermée là-dedans jusqu'à la fin de la première pause et maintenant je suis en compagnie de cette pauvre nouvelle fille. La dernière chose dont elle a besoin est que le reste des étudiants la trouvent en ma compagnie.

Le lycée que je fréquente est devenu très perturbé ces dernières années. Ma ville, avec plusieurs grands chantiers navals, avait été un centre économique important. Cependant, du jour au lendemain, la construction navale a commencé à être transférée vers d'autres pays, principalement la Chine et la Corée, où le prix était beaucoup plus compétitif et où les chantiers navals de notre région fermaient ou restaient avec une charge de travail minimale.

Le résultat a été une augmentation considérable du chômage dans toute la région et, avec lui, des problèmes sociaux. Les familles de nombreux élèves de l'école survivent grâce à une forme d'aide sociale et la violence n'est pas rare.

—Merci de me donner un coup de main ces premiers jours, dit la nouvelle fille, me tirant de mes pensées.

—De rien, ai-je répondu poliment, bien qu'un peu sèchement.

—On t'appelle Paula ou Pau ? Je peux t'appeler Pau ? Je pense que ça te va mieux, répond la nouvelle fille qui semble avoir un sourire permanent sur le visage.

—Tu peux m'appeler Paula comme tout le monde, réponds-je, consciente que tous les regards sont désormais tournés vers nous.

Ma principale occupation pendant les heures de cours est de rester aussi invisible que possible pour éviter que quelqu'un ne m'embête, débarquer dans la salle avec une nouvelle fille est le contraire de ce que je dois faire.

Pour mon bien et le sien, l'idéal serait que chacune de nous prenne un chemin différent. Je continuerai à essayer d'être invisible et de me cacher et, avec un peu de chance, la nouvelle fille trouvera un groupe d'amis pour l'aider à survivre à sa dernière année de lycée.

—Je crois que je vais t'appeler Pau, ça te va beaucoup mieux, plaisante-t-elle avec son large sourire et je commence à être un peu désespérée.

—Fais ce que tu veux, réponds-je sèchement en me dirigeant vers la dernière rangée, pendant la deuxième période de cours.

Lorsque j'entre dans la salle de classe, je maudis ma malchance en réalisant que le seul siège libre est celui juste à côté de moi. Ce n'est pas inhabituel, car normalement personne ne veut s'asseoir à côté de moi. Mais la dernière chose dont j'ai besoin est que la nouvelle attire tous les regards en s'asseyant à côté de moi.

Dès que la cloche sonne la fin du cours, j'essaie de gagner du temps en mettant mon cahier dans mon sac à dos pour laisser la plupart des élèves quitter la classe et me diriger vers la sortie. Mais pas avant d'avoir croisé un de mes camarades de classe qui semble avoir bougé juste au moment où je passe.

—Regarde où tu vas, cafard ! -il crie sous les rires de plusieurs garçons.

Je ne me souviens même pas du nom du gars, nous n'avons qu'une seule classe en commun, mais je sais que c'est un des amis de Christophe, qui semble avoir fait une fixette sur moi, pour rendre ma vie misérable. Ma seule consolation est que ce sera ma dernière année de lycée et, avec un peu de chance, je ne reverrai jamais aucun d'entre eux dans ma vie.