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Team Escrime - En garde!
Team Escrime - En garde!
Team Escrime - En garde!
Livre électronique190 pages3 heures

Team Escrime - En garde!

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À propos de ce livre électronique

Sandrine re oit un ultimatum de son père: elle doit s’inscrire à un sport, elle qui est loin d’être une sportive! Mais lorsqu’elle apprend que sa è re décédée a déjà fait de l’escrime, elle se lance à la découverte de ce sport de combat et constate rapidement qu’elle poss de un atout très avantageux. Réussira-t-elle à devenir une escrimeuse de talent comme sa mère et à attirer l’attention du beau James, le champion du club?
LangueFrançais
Date de sortie16 août 2021
ISBN9782897657642
Team Escrime - En garde!

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    Aperçu du livre

    Team Escrime - En garde! - Camille Noël

    CHAPITRE 1

    MATH ET MANGA

    MARDI 9 SEPTEMBRE – 7 H 30

    J’ouvre difficilement les yeux. Comme tous les matins de la semaine, c’est l’alarme de mon réveille-matin qui me tire du sommeil. J’éteins ce bruit de clochettes qui me fait penser à un après-midi d’été féerique au milieu de la forêt. Tout mon corps et mon esprit souhaiteraient rester encore cinq minutes sous les couvertures, mais ça ne rendrait le réveil que plus pénible encore.

    La lumière du jour est filtrée par les rideaux tirés. Je ne les ouvre pas lorsque je me lève. Je ne fais pas mon lit non plus. Je sais que papa est découragé de l’état de ma chambre, mais je n’ai ni la motivation ni la volonté de faire le ménage. En fait, je ne trouve pas la motivation ni la volonté de faire grand-chose. C’est comme ça. Le seul fait d’aller à l’école me demande un effort monumental.

    Avant de m’habiller, je procède à ce rituel essentiel que j’accomplis par automatisme maintenant : je serre dans mes bras Clémentine, une coccinelle en peluche que ma mère m’a donnée quand j’avais cinq ans. Je la replace ensuite doucement sur ma commode, près d’une photo de maman.

    Je fixe un instant le visage de ma mère, Delphine. Elle est décédée il y a onze mois et trois semaines d’un cancer du pancréas. Depuis qu’elle nous a quittés, je sens en moi comme un grand vide que je n’arrive pas à combler.

    — Comment ça va ce matin, Sandrine ? me demande mon père, Bernard, quand j’arrive à la cuisine.

    Je m’assois devant une toast et un verre de jus d’orange. Papa, quand il n’est pas déjà parti travailler, me prépare toujours à déjeuner. Je sais qu’il veut que je sois heureuse ; il s’en fait beaucoup pour moi. C’est pourquoi je m’efforce de paraître de bonne humeur.

    — Je vais bien.

    Comme cette réponse semble un peu courte, j’ajoute :

    — Je suis contente : j’ai un cours d’art aujourd’hui.

    — C’est super, ma grande. Alors, tout se passe bien à l’école ?

    — Oui, tout va bien.

    Il y a un peu plus de deux semaines que j’ai commencé les cours à l’école secondaire de la Grande Rivière. Mes amies de l’école primaire étaient toutes anxieuses à l’idée d’entrer en première secondaire, mais pas moi. Pourtant, j’aurais dû l’être puisque mes amies et moi avons été séparées. Je suis la seule de mon groupe à aller à l’école publique. Mais, depuis que maman est morte, rien ne me paraît très important.

    Dans l’autobus, je sors de mon sac un nouveau manga que j’ai emprunté à la bibliothèque. Je raffole des bandes dessinées japonaises, surtout celles qui parlent de quêtes fantastiques et de pouvoirs magiques. S’il y a aussi un peu de romance, c’est encore mieux !

    Par exemple, le manga que je lis en ce moment raconte les aventures d’une fille ordinaire qui, pour échapper à son destin – son mariage avec le seigneur d’un village voisin –, scelle un pacte avec un démon. Grâce à ce pacte, elle obtient une épée magique qui lui permet de prendre sa destinée en main. Le démon finit par tomber amoureux d’elle et l’aide lorsqu’elle est en danger.

    En me plongeant entièrement dans ma lecture (qui s’effectue de droite à gauche puisque c’est ainsi qu’ils lisent au Japon), j’en viens à oublier complètement le bruit des autres élèves qui parlent, rient, crient et se chamaillent autour de moi, aussi bien dans l’autobus que dans les couloirs de l’école. Sauf qu’il faut bien que je relève la tête de mon manga pour pouvoir déverrouiller mon cadenas et récupérer mes manuels scolaires.

    Je longe ensuite les murs en tentant de me faire invisible jusqu’au local de mon groupe titulaire. Je ne veux pas être remarquée, j’aime qu’on me laisse tranquille.

    — Hé, la prise électrique ! me lance un gars dont je ne connais pas le nom. Tu es encore en train de lire ? Personne n’aime ça, lire. Tu es vraiment plate.

    Je l’ignore. Ce n’est pas la première fois qu’on fait des jeux de mots sur mon nom de famille, « Laprise », mais celui-là est particulièrement nul. Je me moque bien d’être la seule assise en silence à son bureau. Tous les autres se sont déjà fait des amis. Ils se rassemblent en petits groupes depuis plusieurs matins pour discuter, se montrer leur téléphone et éclater de rire devant une vidéo. Je regrette les premiers jours de classe où personne ne se connaissait, où chacun restait dans son coin rivé à son cellulaire.

    Enfin, la cloche sonne. Personne ne sort de la classe, car nous commençons la journée par un cours de mathématiques. Il se trouve que notre professeure titulaire est aussi notre professeure de mathématiques.

    — Nous allons commencer ! annonce madame O’Sullivan, assez fort pour couvrir les voix des élèves qui, lentement, regagnent leur place. J’espère que vous n’êtes pas trop endormis ce matin. Comme je l’ai dit au dernier cours, aujourd’hui on continue l’étude des nombres naturels. Qui peut me répéter ce qu’est un nombre naturel ?

    Madame O’Sullivan est gentille, douce et souriante, sauf que je n’aime pas lorsqu’elle pose des questions. Souvent, comme personne ne répond, elle choisit quelqu’un au hasard. Quand c’est le cas, je m’aplatis contre mon bureau, espérant disparaître derrière le grand frisé devant moi. Après un moment de tension, je lâche un soupir de soulagement silencieux puisque le nom d’un autre élève franchit les lèvres de l’enseignante.

    Sans beaucoup d’enthousiasme, je m’efforce de bien écouter madame O’Sullivan, car je ne veux pas décevoir papa. L’année dernière, mes résultats scolaires n’étaient pas très bons. Les intervenants disaient que c’était normal, avec la mort de maman. Mais je voyais bien que ça causait du souci à mon père. Je ne veux pas retourner voir le psy.

    Après de longues minutes de théorie sur les nombres naturels, une matière que je n’aime pas particulièrement, le cours se termine enfin.

    — Sandrine ? C’est bien ça ?

    Je me fige sur place à la sortie de la classe. J’ai été repérée par madame O’Sullivan, qui me fait signe de la rejoindre. Que peut-elle bien avoir à me dire ? À l’école secondaire, avec plusieurs enseignants, je ne pensais pas attirer l’attention. Par contre, étant ma professeure titulaire, elle a eu l’occasion de m’observer plus que les autres.

    L’année dernière, mon enseignante de sixième année, au courant de ma situation, me surveillait sans arrêt. Elle s’inquiétait pour moi, je comprends, mais de là à faire tout le temps des comptes rendus à mon père… Elle ne le faisait pas pour m’énerver, mais son attitude devenait très agaçante à la longue. Ne me dites pas que ça recommence !

    Je m’avance à contrecœur vers madame O’Sullivan, qui me regarde avec un sourire plein de gentillesse, mais aussi de pitié, ce qui m’embête aussitôt. Je ne veux pas qu’on ait pitié de moi.

    — J’ai remarqué que tu te tenais un peu à l’écart, commence-t-elle d’une voix très douce, en murmurant presque. Vis-tu de l’intimidation de la part des autres élèves ?

    — Non, j’aime mieux être seule, c’est tout.

    — Je comprends, Sandrine. On n’est pas tous à l’aise dans un groupe. Sauf que l’année scolaire peut être longue sans amis. L’école est un endroit pour apprendre, mais aussi pour socialiser. Il doit bien y avoir un ou une élève avec qui tu as quelques affinités dans ton groupe ?

    Je hausse les épaules. En vérité, je n’en sais rien. Je n’ai pas pris la peine d’observer les autres élèves. Je passe toutes mes journées avec eux, mais ils ne m’intéressent pas, c’est comme ça.

    C’est une erreur de laisser paraître mes émotions, ou plutôt mon manque d’émotions, car madame O’Sullivan n’est pas rassurée. Ça se voit clairement sur son visage.

    — Je suis sûre qu’il y a au moins une personne avec qui tu pourrais bien t’entendre dans ton groupe. Me promets-tu d’essayer de t’ouvrir un peu plus aux autres ?

    Je hoche la tête et lui souris. J’espère que les choses en resteront là avec elle…

    CHAPITRE 2

    UNE IDÉE PIRE QUE TOUT

    Chaque jour qui passe ressemble au précédent ; chaque soir, je redoute que mon père vienne s’asseoir près de moi, l’air solennel et un peu triste, pour m’annoncer que madame O’Sullivan lui a parlé. C’est le samedi matin que mes craintes se concrétisent.

    Au milieu de mes vêtements pêle-mêle, de mes croquis qui traînent partout et de mes bandes dessinées échouées sur le sol, je me laisse dériver sur le radeau qu’est mon lit. Je serre Clémentine dans mes bras et j’écoute des dessins animés japonais sur le portable. C’est ainsi que j’ai passé bon nombre de journées durant l’été.

    Je navigue d’épisode en épisode, parfois pendant des heures. Ils m’hypnotisent, me poussant à rester allongée sans bouger. Je les écoute gratuitement sur des sites de streaming, en japonais avec des sous-titres. Ça ne me dérange pas, je m’y suis habituée et surtout, j’aimerais bien aller au Japon un jour…

    — Je peux entrer ?

    Mon père frappe toujours à ma porte et attend ma permission pour entrer, ce dont je lui suis très reconnaissante.

    — Oui.

    Feuilles volantes à la main, papa nage dans mon océan de désordre pour atteindre le bout de mon radeau, où il accoste délicatement comme s’il avait peur que nous chavirions. Par respect, j’enlève mes écouteurs, même si j’avais mis mon épisode sur pause.

    — Sandrine, écoute, ma petite souris…

    Cette conversation commence mal. Cette enfilade de mots, je l’ai entendue plusieurs fois auparavant et ce n’est jamais bon signe.

    — Une de tes enseignantes m’a écrit un courriel. Elle pense que tu subis de l’intimidation.

    Dites-moi que c’est une blague ! Je lui ai dit non, à madame O’Sullivan ! C’était clair, il me semble.

    — Non, je t’assure que je ne me fais pas intimider.

    J’espère que ma voix déterminée et ferme réussit à convaincre mon père. Or, il continue :

    — Elle dit que tu es toujours toute seule, que tu ne montres pas d’intérêt pour tes camarades et que tu as tout le temps l’air déprimée. Écoute, ma grande, ça m’inquiète un peu. Tes amies du primaire sont allées dans une autre école. C’est normal que tu te sentes seule et que ce soit difficile de te faire des amis, mais tu dois essayer.

    Je n’ai pas envie d’essayer. Je dis oui pour lui faire plaisir, bien que papa ait appris à déceler quand je suis sincère et quand je ne le suis pas. Il me montre finalement les feuilles qu’il tient à la main.

    — J’ai imprimé toutes les activités sportives offertes à ton école. Je pense que ça te ferait du bien de faire un sport d’équipe. Tu ferais de l’exercice et tu rencontrerais des jeunes de ton âge. De plus, le sport, c’est bon pour le moral. L’autre fois, quand je suis allé te chercher à l’école, on a vu des jeunes qui jouaient sur le terrain de soccer. Tu t’en souviens ? Ils avaient l’air de bien s’amuser et de tous bien s’entendre. Le soccer, ça serait bien, non ?

    Je secoue la tête. Les sports ne m’ont jamais intéressée. Cette idée me semble pire que tout.

    — Bon, dans ce cas, il y a d’autres choix. Volleyball ? Danse ? Hockey ? Il y a même du ultimate frisbee, ça fait différent ! insiste papa en mimant avec un entrain exagéré le mouvement d’un lancer de frisbee.

    — Je vais y penser.

    Mon père soupire ; je vois bien que mon manque d’enthousiasme ne lui remonte pas le moral.

    — Je veux que tu sois heureuse, Sandrine, que tu trouves quelque chose qui te passionne, qui te redonne le sourire. Peut-être que tu pourrais retourner chez le psychologue, ça pourrait t’aider en début d’année. C’est un gros changement pour toi…

    — Non, je vais choisir un sport. Laisse-moi le temps d’y penser.

    Papa sourit et tend la main pour me caresser la joue. Si c’est le seul moyen pour éviter le psy, alors je n’ai pas le choix : sport, ce sera. Je dois seulement choisir celui qui me semble le moins pénible.

    CHAPITRE 3

    LA MYSTÉRIEUSE BOÎTE

    DIMANCHE 14 SEPTEMBRE – 10 H 26

    Je me décide enfin à parcourir la section des activités parascolaires sur le site de l’école. Si je prends trop de temps, papa risque de m’envoyer chez le psy. Mais rien, absolument rien ne me tente. Je suis un peu désespérée, je l’avoue. Je ne sais pas comment je vais passer à travers cette année.

    Tout ce dont j’ai envie, c’est lire des mangas, écouter des dessins animés et, parfois, dessiner quelques croquis. Avant, j’en faisais tout le temps et je les montrais à maman. L’envie m’a plus ou moins quittée en même temps qu’elle.

    Des larmes me montent aux yeux, roulent sur mes joues. C’est étrange, car je n’ai pas pleuré depuis un bon bout de temps et là, soudainement, on dirait que je ne peux plus m’arrêter. J’attrape la boîte de mouchoirs, heureuse que mon père travaille durant l’avant-midi. Je ne

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