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Nashville
Nashville
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Livre électronique140 pages2 heures

Nashville

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À propos de ce livre électronique

Sexe, drogues et rock and roll.
La vie de Jackie Thomas pourrait se résumer à cette phrase mythique.
Après avoir quitté la maison à l'âge de 16 ans, elle a erré dans le pays, gagnant sa vie avec divers groupes en tant que chanteuse et guitariste. Aujourd'hui, à 28 ans, elle s'est hissée au sommet en tant que chanteuse principale de Black Magic, un groupe de heavy métal qui compte une légion de fans fidèles.
Mary Crawford est une figure montante de la musique country. Surnommée par la presse la "Princesse de Nashville", elle fait son chemin dans un groupe avec ses deux sœurs aînées sous la direction stricte de son père, qui conditionne chaque aspect de sa carrière musicale et de sa vie.
Lorsque les deux femmes doivent se rendre à Las Vegas pour être engagées par une chaîne de télévision afin de juger un concours de talents, des étincelles jaillissent entre elles. Le caractère fort et irresponsable de l'une se heurte au bon jugement de l'autre, mais elles découvrent bientôt qu'elles ont plus en commun qu'elles ne le pensaient au départ.
Après tout, Las Vegas est une ville pleine de magie.
Mais est-ce que ce qui se passe à Vegas reste toujours à Vegas ?

LangueFrançais
Date de sortie23 juin 2022
ISBN9798201105860
Nashville

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    Aperçu du livre

    Nashville - Clara Ann Simons

    Chapitre 1

    JACKIE

    « — Ça ne marche pas – brame Enrico en tapotant les papiers contre la table de mixage.

    Je laisse échapper un soupir de résignation, consciente qu’il a raison, même si ça me coûte de l’admettre. Il a été notre meilleur producteur pendant ces cinq dernières années et il nous a amenés au sommet, mais en plus d’être mon producteur, il est aussi devenu un de mes meilleurs amis. C’est une de ces personnes en qui on peut se confier, ce qui est rare dans le monde de la musique. Dans l’industrie discographique, jusqu’à ta propre ombre peut te poignarder dans le dos au premier moment d’inattention.

    Enrico a toujours été ainsi, pour le meilleur et pour le pire. C’est le premier à nous pousser quand les choses vont bien, mais aussi à nous dire quand ça ne va pas. Et dernièrement, il me le dit beaucoup.

    — Les gars, on va faire une pause — crie-t-il en tapant dans ses mains.

    Je peux observer le visage déçu des autres membres du groupe. Ça fait sept ans que nous parcourrons le monde ensemble et ils sont devenus comme des frères. Merde, j’étais presque une enfant quand j’ai commencé à jouer avec eux. Parfois, je trouve un peu étrange d’être la seule femme dans un groupe de heavy métal, mais ils m’ont toujours traité comme une des leurs, m’ont toujours valorisée.

    — Trop mou ? Demandai—je à notre producteur quand nous sommes seuls, même si je connais parfaitement la réponse.

    — Trop. Et c’est la quatrième d’affilée, se plaint Enrico, me regardant par-dessus ses lunettes.

    — On a aussi besoin de balades — me justifiai-je en haussant les épaules.

    — Jackie, j’ai toujours été le premier à défendre tes balades, elles sont excellentes et apportent de l’équilibre au reste du répertoire. Les fans les adorent, tu es capable de transmettre des émotions comme personne.

    — Mais... ?

    — Mais on est un foutu groupe de heavy métal, on ne peut pas seulement se baser sur des ballades et dernièrement, c’est la seule chose que tu composes.  Je ne dis pas que ce sont des mauvaises chansons. Seulement, tu commences à dévier de l’identité du groupe et je ne sais pas comment régler ça, et je ne crois pas que toi non plus tu le saches. — reconnais Enrico, faisant non de la tête.

    Le voir détourner le regard en disant ces mots me détruit intérieurement. Nous sommes en octobre, et même s’il reste encore du temps pour la saison des concerts, nous commençons à avoir besoin de nous renouveler. Les fans connaissent nos chansons à chaque concert, mais ils s’attendent à un nouveau disque chaque été, et cette année nous sommes très en retard.

    Enrico reste silencieux quelques instants, ouvrant une canette de bière de manière presque cérémoniale. La lumière du soleil qui coule par l’unique fenêtre du studio d’enregistrement commencent à teinter de rouge l’intérieur, marquant la fin de la journée. Dehors, à travers une énorme vitre, je peux observer deux ingénieurs son, casques sur la tête, s’affairant pour trouver les notes parfaites pour nos chansons.

    Comme chaque après—midi en finissant la session, le sol est collant à cause de la sueur et de la bière. Je ne peux pas m’empêcher de sourire quand je me rappelle les crises d’Enrico quand nous avions commencé à enregistrer avec lui, nous reprochant de laisser chaque jour le studio sale aussi sale qu’une porcherie. Observer désormais la déception dans son regard est encore plus douloureux.

    — Qu’est—ce que tu veux faire ? — demandai-je avec crainte.

    — Si seulement je le savais, Jackie. Je n’ai pas de solutions. Je crois que tu devrais faire une pause. Passe quelques jours dans ta maison aux Bahamas et récupère des forces. On a encore un peu de temps devant nous, et ce n’est pas comme si on partait de zéro, on a déjà quelques très bonnes chansons pour le prochain album. En dernier recours, on pourra toujours acheter celles qui nous manquent. — reconnaît-il en baissant la voix.

    Avec un soupir, je lance un coup de pied à un des murs avant d’accompagner notre producteur en dehors du studio. Demain sera un autre jour, peut—être plus productif, mais la possibilité de devoir acheter nos chansons à un compositeur externe est à chaque fois plus proche. Merde, je sais que ça détruira les garçons du groupe. Nous n’en avions jamais eu besoin jusqu’à présent.

    — Jackie, ça va ? — demande Enrico en m’attrapant par le coude avant de quitter le studio.

    — Parfaitement, pourquoi ? Tu sais que je suis sobre depuis deux mois.

    — Je ne fais pas référence aux drogues, mais depuis que l’autre dingue s’est incrusté chez toi, j’ai l’impression que tu as changé. Je ne remets pas en doute tes fêtes ou autres, mais pendant un moment, tous nos bénéfices partaient en gardes du corps et en avocats. Même ainsi, tu es différente. — expose notre producteur en se caressant la barbe avec parcimonie.

    — J’essaie de l’oublier, mais ce n’est pas facile. — admis-je en haussant les épaules.

    J’essaie d’oublier cette nuit et tourner la page, mais je n’y arrive pas. Je ne sais même pas comment l’autre dingue avait pu entrer chez moi. Je ne crois même pas qu’il le sache lui-même, mais si la police n’était pas arrivée vite, il aurait pu me tuer ou me violer. Fais chier, quelle merde ! J’ai renforcé la sécurité au maximum, aussi bien ici qu’à New York ou à la maison aux Bahamas, mais je me réveille toujours la nuit avec des cauchemars, enrobée de sueur froide et tremblante.

    — Tu es toujours avec Katya ? Elle vit chez toi maintenant, non ? — demande Enrico en appuyant ses grandes mains sur mes épaules.

    — On habite ensemble, même s’il n’y plus rien entre nous. Juste de l’amitié et quelques petites choses quand on en a besoin, rien de plus – reconnais-je en laissant échapper un sourire idiot en me rappelant de ce qui aurait pu se passer, mais qui n’arrivera jamais.

    Enrico sert mes épaules avec douceur et sourit, m’assurant que je peux compter sur lui si jamais j’ai besoin de parler, me recommandant de nouveau de me reposer, même pour quelques semaines, avant de travailler sur les prochaines chansons.

    Ce qui est sûr, c’est que, quand je prends mon manteau pour sortir dans la rue et que je pense au froid hivernal de New York, aller aux Bahamas me semble une bien bonne idée, à profiter du soleil et du sable blanc de ses plages. Essayer d’oublier les prochaines chansons, les concerts et le dingue qui est entré chez moi il y quelques mois.

    — Enrico, Jackie, attendez ! — crie Oscar, agité, quand nous allions sortir par la porte principale.

    Oscar est l’homme de confiance de notre producteur et il est chargé des relations publiques de notre groupe. Son répertoire est plus gros que les Pages Jaunes et il trouve toujours la personne adéquate pour chaque situation, que ce soit pour promouvoir un concert, trouver un ingénieur son ou un avocat. On le paye cher, mais je ne sais même pas comment il m’adresse encore la parole après tous les problèmes que je lui ai causé.

    — Une chaîne de télé vient d’appeler, il voudrait que Jackie fasse partie d’un jury d’un de ces concours de talents. — annonce notre chargé de relations publiques.

    — C’est mort. — me dépêchais-je de répondre en essayant de quitter l’immeuble avant qu’Oscar n’essaye de m’arrêter.

    — Ça pourrait être pas mal. C’est seulement une semaine à Las Vegas pour choisir les finalistes, deux semaines de pause puis le gala final, toujours à Las Vegas. Ça pourrait nous servir de promotion. Du moment que tu ne casses rien en direct ou que tu n’essaies pas de frapper quelqu’un. — explique notre chargé de relations.

    — Nous n’avons pas besoin de promotion. — répondis-je du tact au tact.

    — Attends, ça pourrait être pas mal. Ce serait quatre semaines de pause et ça te changerait les idées. Las Vegas est une de tes villes favorites et tu n’auras pas beaucoup de travail. — interrompt Enrico en haussant les sourcils.

    — Qui seraient les autres membres du jury ? — demandai-je avec curiosité.

    — Ils sont encore en train de décider, ils sont en retard. Ce seraient deux chanteurs et deux critiques. Ils ont presque conclu le contrat avec Mary Crawford, celle qui fait de la country avec ces deux sœurs.

    — Ce n’est pas celle qui m’a traitée de pute dans une interview ? Et tu veux que je ne casse rien pendant le direct ? — grognai-je en laissant échapper un soupir de dégoût.

    — Elle n’a pas dit ça, merde, Jackie. Tu connais les journalistes, va savoir ce qu’elle a vraiment dit. — explique Enrico, essayant de me calmer.

    — En effet, cette prétentieuse doit penser qu’elle brûlera en enfer si elle utilise le mot pute. Qu’est—ce qu’elle avait dit ? Que je vivais dans la promiscuité ? Merde, j’ai quasiment dû chercher le mot dans le dictionnaire. — me plaignis-je en me rappelant ma honte quand ma chargée de presse m’avait rapporté l’évènement.

    — Le journaliste l’avait directement interrogé sur l’incident que tu avais eu dans ce concert à Londres et elle a seulement dit qu’elle n’était pas d’accord avec ta promiscuité. Tu reconnais que clore le concert en disant que tu avais besoin de deux volontaires pour faire un trio dans ta loge n’était pas spécialement normal. — me récrimine notre producteur, le visage sérieux.

    — Merde, j’étais bourrée. Je ne sais même pas comment je me rappelais des chansons. Plus tard, j’ai fait des excuses publiques et les filles qui m’ont accompagnée étaient majeures, ou du moins c’est ce qu’elles m’ont dit. — alléguai-je en esquivant Enrico et en sortant par la porte avant qu’il ne me bloque.

    — Dis-moi au moins que tu y penseras – crie Oscar pendant que je démarre ma voiture, ce à quoi je réponds avec un geste obscène du doigt.

    ***

    — Ça pourrait te faire du bien d’aller faire ce concours à Las Vegas — expose Katya en coiffant mes cheveux de ses doigts.

    — Sérieux ?

    — Pourquoi pas ? Quelques semaines tous frais payés à Las Vegas avec deux semaines au milieu pour aller dans ta maison des Bahamas. Tu

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