OMG! T.5: As-tu vu ça ?

Par Catherine Bourgault

— Alors, c'est officiel, tu sors avec Jacob ?

Découragée, je hausse les épaules.

— Je ne sais pas.

J'ai du mal à croire que Jacob s'intéresse à moi au point de vouloir que je sois sa blonde.

— Parlez-vous, ça urge ! me conseille Sam. Envoie-lui un texto, n'importe quoi...

— Ce n'est pas si simple.

— Tu veux que je lui en glisse un mot ?

J'écarquille les yeux.

— Surtout pas !

Quelle honte : la petite soeur qui demande au grand frère de faire ses messages ! On n'est plus à la maternelle.

— T'as raison, ce serait idiot, admet Sam en souriant.

— Idiot, oui, et complètement immature.

Mon frère remet ses écouteurs.

— Dans ce cas, débrouille-toi, mais n'attends pas trop. Les filles qui veulent sortir avec Jacob font la file devant chez lui.

Grrr ! Merci pour la pression !

• Langue: Français
• Éditeur: Les Éditeurs réunis
• Date de sortie: 14 avr. 2017
• ISBN: 9782895859468

Aperçu du livre

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De la même auteure

100 % ado – no 1. Chroniques d’une fille amoureuse, août 2016

100 % ado – no 2. Chroniques d’une fille jalouse, août 2016

100 % ado – no 3. Chroniques d’une fille branchée, août 2016

100 % ado – no 4. Chroniques d’une fille stressée, novembre 2016

100 % ado – no 5. Chroniques d’une fille dans le Sud, février 2017

OMG ! – tome 1. « Écris-moi si tu peux ! », août 2015

OMG ! – tome 2. « Écris-moi encore s.v.p. ! », novembre 2015

OMG ! – tome 3. « Réponds-moi vite ! », mai 2016

OMG ! – tome 4. « Envoie-lui ça ! », novembre 2016

Le Club des Girls – tome 1. Un bal vraiment pas rêvé !, avril 2014

Le Club des Girls – tome 2. Ennemies jurées !, octobre 2014

Le Club des Girls – tome 3. Un week-end en ville, janvier 2015

Le Club des Girls – tome 4. Un été sur la coche !, juin 2015

13334.jpg Catherine Bourgault – Auteure

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À Fabrice xxx.

Prologue

À plat ventre sur mon lit, je plisse les yeux pour déchiffrer l’écriture de Juliette. Oui, j’ai commencé à lire son journal intime. Quelques phrases au hasard pour débuter ; ensuite, je me suis attaquée au reste du carnet, car c’était trop intrigant…

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Dans le journal, Juliette mentionne plein de trucs qu’elle voulait faire avant de mourir. Ça me touche. Au moment de dresser cette fameuse liste, elle ne se doutait pas qu’elle manquerait de temps. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens concernée. Pas seulement parce que j’aime Jacob, son frère, mais également parce que tout me ramène à cette fille. J’ai hérité des articles de décoration de sa chambre. Je dors dans ses couvertures ! Il y a sans doute une raison qui explique pourquoi j’ai trouvé son journal. Peut-être qu’Emma m’a raconté trop d’histoires d’esprits qui errent sur la terre, mais, moi, je considère cette découverte comme un message. Je crois que je dois réaliser, à la place de Juliette, les souhaits figurant sur cette liste.

Je suivrai des cours de cuisine. J’ai déjà quelques idées de voyages. Et je mènerai une enquête pour retracer Adrien afin de lui dire qu’une fille l’aimait.

J’ai très hâte de découvrir le reste de cette fameuse liste !

— Iris, Jacob est là ! me crie madame Leclerc.

Je cache en vitesse le journal de Juliette sous mon oreiller et je replace mes cheveux. J’espère que Jacob a apporté sa guitare ; il m’a promis d’interpréter ses chansons devant moi !

Oui, un jour, je lui parlerai du journal. Mais seulement après avoir réalisé tous les rêves de Juliette.

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Concert privé

Je suis trop contente : Jacob est là ! Heureusement, madame Leclerc m’a avertie de son arrivée. Sinon il aurait pu me surprendre en train de lire le journal de sa sœur. Une catastrophe a été évitée de peu !

Énervée, je regarde mon reflet dans le miroir encore une fois. Oh my God ! Mes cheveux sont pleins d’électricité statique comme si je sortais de la sécheuse. On dirait que je viens tout juste d’enlever ma tuque. D’une main, j’écrase ma tignasse pour l’aplatir, ce qui a l’effet inverse : mes cheveux se dressent encore plus et dans tous les sens. Je passe un bandeau autour de ma tête. Voilà, c’est mieux. Juste un peu mieux. Quand je me tourne, Jacob est planté dans le cadre de la porte. Je réprime un soupir. Qu’est-ce qu’il est beau avec cette chemise rouge qui tombe sur son jeans bleu !

Ses doigts agrippent un étui à guitare. Yé ! Il a tenu parole : j’entendrai enfin en direct les chansons qu’il a composées. Je les connais par cœur tellement j’ai regardé ses vidéos sur YouTube. Jacob ne chante jamais devant les gens – c’est un grand privilège qu’il m’accorde aujourd’hui. Je sais à quel point c’est difficile pour lui d’interpréter les chansons qui lui rappellent sa sœur décédée. Je ressens un mélange d’émotions : je suis contente, soulagée, excitée, touchée. Jacob n’a pas encore commencé à jouer que je suis déjà très émue.

Nous échangeons un sourire, suivi d’un « Salut ! » timide. En bas, Étienne, son père, discute avec ma mère. J’ignore quoi faire. Dois-je m’avancer vers Jacob ? L’embrasser ? Je ne sais même pas si nous sommes en couple ! C’est bien compliqué, tout ça.

Jacob entre dans ma chambre et dépose sa guitare sur mon lit. Oh ! Il vient vers moi, saisit doucement mon menton et dépose un baiser sur mes lèvres. Il semble nerveux. Ou fébrile.

— Tu n’es pas obligé de le faire, si c’est trop dur, que je le rassure. On peut remettre ça.

Oui, j’ai très hâte de l’entendre chanter de vive voix, et non sur des vidéos où le son est médiocre, mais pas à n’importe quel prix.

Sans baisser le regard, il saisit sa guitare. Je comprends qu’il va s’exécuter. Je bats des cils pour retenir mes larmes. En acceptant de s’ouvrir à moi et de chanter, il m’envoie le plus beau des messages : il tient à moi et je suis importante pour lui.

Je m’assois par terre au pied du lit, les coudes enfoncés dans la couette, prête à écouter mon concert privé. J’ai l’impression de prendre part à un film romantique ! Le héros chantera juste pour moi. Jacob s’installe sur le lit, sa guitare sur les genoux. Je m’apprête à vivre le moment le plus émouvant de ma vie, j’en suis sûre.

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2

Pourquoi les frères existent-ils ?

Oui, c’est le moment le plus émouvant de ma vie. Cela paraît irréel : Jacob chante juste pour moi et, en plus, il déploie la même intensité que s’il se produisait au Centre Bell devant vingt mille personnes. C’est magique…

Soudain, mon crétin de frère passe la tête dans le cadre de la porte.

— Hé ! Salut !

Sam entre dans ma chambre et tend la main à Jacob, qui lâche sa guitare au beau milieu d’une chanson. Les deux copains sont contents de se revoir.

Jacob taquine mon frère :

— C’est vraiment laid, tes cheveux, le gros !

En effet, la coupe de cheveux de Sam est spéciale. Il a rasé un côté de sa tête et, de l’autre, a laissé la pleine longueur. Cela ne me plaît pas, mais lui semble trouver ça très hot. Emma déteste le nouveau look de Sam. Mon frère accapare Jacob comme si je n’étais pas là. Et quand il parle de musique, impossible de l’arrêter. Je fulmine.

Debout derrière Jacob, je croise les bras en tapant du pied, dans l’espoir que Sam comprenne que sa présence nous dérange. Pourquoi les grands frères existent-ils ? Parfois, je voudrais que Sam disparaisse pour toujours. Je serais tellement bien si j’étais enfant unique ! Personne envahirait mon espace à des moments inopportuns. J’aurais la télécommande de la télévision pour moi toute seule. Je ne serais pas obligée de me dépêcher de manger un morceau de gâteau avant que mon frère engloutisse toute la pâtisserie en deux bouchées. La grosse paix !

Sam finit par saisir le message. Il se rend compte que je ne suis pas contente juste avant que je perde patience et lui morde les oreilles.

— Bon, je vous laisse, tous les deux ! s’empresse-t-il de dire.

Bravo ! Je suis heureuse de constater qu’il lui reste encore un peu de génie dans le cerveau ! Trouvant l’expression de Sam un peu étrange, Jacob se tourne vers moi. Je lui adresse un sourire angélique. Dès qu’il regarde mon frère à nouveau, je reprends mon air bête. Sam s’éclipse après une poignée de main ultra-compliquée avec Jacob.

Enfin, nous sommes seuls. J’espérais qu’on reprendrait les choses où elles en étaient avant l’irruption de mon frère, mais l’ambiance est gâchée. Samuel Lépine, tu vas me le payer !

— Je dois y aller, lance Jacob avant de serrer sa guitare dans l’étui.

— Oh ! Déjà ?

Ouille ! Mon ton était désespéré comme si on venait de m’annoncer que je devais préparer un exposé oral sur la guerre de Sécession pour la semaine prochaine. J’ai vraiment un exposé oral sur la guerre de Sécession la semaine prochaine, et je veux mourir. Je m’assois sur mon lit, tentant de cacher ma déception à Jacob. Franchement, de quoi ai-je l’air ! Mais bientôt j’irai passer quelques jours à la campagne et Jacob me manquera.

— Mon père veut qu’on rebâtisse notre relation, dit-il. Il m’emmène voir les Canadiens.

— Je comprends.

Je souris devant son manque d’enthousiasme évident. Tous les adolescents de la ville seraient fous de joie d’aller au Centre Bell. Cependant, pour mon ami, cette sortie n’a rien d’exceptionnel ; Étienne l’a emmené là-bas des dizaines de fois déjà. Mais ce n’est pas facile entre le père et le fils depuis le retour de Jacob de Paris…

— Dis-moi, Jacob…

Veux-tu sortir avec moi, même si je cache le journal intime de ta sœur sous mon oreiller ?

Il attend patiemment que je termine ma phrase.

— Est-ce que tu connais un Adrien ?

Sur sa liste de souhaits à réaliser avant de mourir, Juliette a noté qu’elle voulait avouer son amour à Adrien. Je dois retrouver celui-ci. Mais cela est difficile, car j’ignore son nom de famille. Des Adrien sur Facebook, il y en a des milliers. Peut-être que Juliette a déjà parlé de lui à Jacob ?

Mon compagnon réfléchit quelques secondes, les sourcils froncés.

— Oui. Il y en avait un dans mon ancienne équipe de hockey.

Mon cœur bondit. Est-ce que ça pourrait être si simple ? Je n’aurais qu’à traîner à l’aréna pour l’intercepter ! Entre deux pages du journal intime, il y a une lettre dans une enveloppe qui lui est adressée. Il faut absolument que je la lui remette afin qu’il sache qu’une fille super était amoureuse de lui. Mais j’y pense… Je veux bien faire la messagère entre une morte et son prétendant, encore faut-il que je contacte la bonne personne. Je trouverai peut-être des indices dans le journal de Juliette…

Je me lève. Jacob passe un bras autour de mes épaules et m’attire vers lui. J’inspire profondément pour sentir son odeur.

— Merci d’avoir accepté de chanter tes chansons, que je formule. C’était beau !

Je ne suis pas près d’oublier ce moment, même si c’était bref. Jacob me serre un peu plus fort ; je comprends qu’il est heureux de l’avoir partagé avec moi. Dans les magazines, on appelle ça « développer une complicité ».

— Bonne semaine ! me souffle-t-il. Écris-moi si tu peux.

— Il y a Internet là-bas, tu sais ! que je réplique en lui faisant un clin d’œil.

— Alors envoie-moi un texto quand tu auras le temps.

— Et toi, n’oublie pas que les auditions pour l’émission Bête de scène se tiendront à la fin de la semaine.

Jacob soupire et attrape sa guitare.

— Iris, ce n’est vraiment pas mon truc.

— Fais-le pour moi !

Découragé, il lève les yeux au ciel. Je rigole avant de l’embrasser.

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3

Jacob veut récupérer le journal intime

Jacob a menti à son père. Il lui a fait croire qu’il devait