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Ghosts - Tome 1 : La sélection: Roman
Ghosts - Tome 1 : La sélection: Roman
Ghosts - Tome 1 : La sélection: Roman
Livre électronique317 pages4 heures

Ghosts - Tome 1 : La sélection: Roman

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À propos de ce livre électronique

Et s’il existait une entité supérieure à nous ? Une entité supérieure à l’Homme, un être qui réfléchit et agit mieux qu’un simple humain ne le ferait. Dans cet univers dans lequel vous allez plonger, ces entités existent bel et bien. Il s’agit du peuple de L’Agence. Suivez ici les aventures du jeune Ayden dont le rêve absolu est d’intégrer cette société. Pour cela, il devra passer par une rude épreuve appelée la sélection. Au cours de celle-ci, rien ne se passera comme prévu, car c’est à ce moment que sa vie basculera. Que se passera-t-il ? Ayden arrivera-t-il à ses fins ? Trouvez des réponses et bien plus au fil des pages.


À PROPOS DE L'AUTEUR


La lecture représente pour David Allou-Tognan le meilleur passe-temps. Selon lui, quand on lit, l’esprit se détache du corps et voyage au point de prendre part à l’histoire. C’est dans l’optique de partager ce sentiment qu’il a écrit ce livre. Il a voulu ainsi créer son propre univers où les lecteurs pourront voyager à leur tour.
LangueFrançais
Date de sortie15 déc. 2021
ISBN9791037742155
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    Aperçu du livre

    Ghosts - Tome 1 - David Allou-Tognan

    Partie I

    La sélection

    Chapitre 1

    L’îlot

    « L’Homme croit tout connaître. L’Homme croit être l’entité la plus puissante sur Terre. Il chasse et il tue, parfois même parmi les siens. Chaque jour, il enlaidit ce monde qu’il abrite encore plus. Pourtant, l’Homme ne s’arrête pas, parce que ce monde lui appartient. Toutes terres, végétations et tous les autres êtres vivants qui comblent ce monde lui appartiennent.

    Cependant, ce que l’Homme ne sait pas, c’est qu’il n’est pas tout-puissant, il existe une entité supérieure à lui. Quelque chose qu’il n’arrivera jamais à surpasser ni comprendre. Une entité qui restera à jamais infiniment plus puissante que lui, quels que soient ses efforts pour l’égaler, il n’y arrivera jamais.

    Et c’est ce que vous êtes amenés à devenir : des surhommes. »

    Je m’appelle Ayden. J’habitais l’îlot, un endroit qui n’apparaissait sur aucune carte, un endroit parfaitement introuvable coupé du reste du monde. C’était là que j’ai grandi avec plusieurs enfants comme moi. Les enfants comme moi… ceux que ce monde avait choisi de rejeter. Nous n’avons nulle place ailleurs, l’îlot était le seul endroit où nous pouvions vivre en paix.

    M. Raimer nous faisait encore un de ses cours sur l’Homme.

    Les surhommes dont M. Raimer parlait étaient les agents ou plus particulièrement le peuple de L’Agence. Une population qui vivait sous terre ou dans les airs, leur technologie les rendait totalement invisibles et imprévisibles. Cette organisation avait pour but de protéger les habitants de la surface. Pourquoi ? On ne nous l’a jamais vraiment révélé. Ils avaient plus d’une :

    — Centaine de siècles d’avance sur le peuple du dessus, avança M. Raimer.

    « Le peuple du dessus », c’était comme ça qu’eux, les agents, ils appelaient les Hommes qui vivaient à la surface. L’îlot était bien sûr une création de L’Agence. Leur but était d’engranger le plus d’agents en recueillant les enfants les plus rejetés de ce monde, les fantômes comme j’aime le dire.

    En une vie, très peu de gens arrivent à marquer leur histoire. On dit de ceux qui y arrivent que ce sont des personnes spéciales. Ils ont forcément tous un passé spectaculaire, des prédispositions et surtout une bonne étoile. Et puis, il y a ceux qui en une vie n’accomplissent rien, ils ne marquent personnes et n’excellent en rien de particulier. Pourtant, ces personnes dites « normales » ont de quoi se rattacher : une famille. Moi je ne me trouvais dans aucune de ces deux catégories, je n’étais qu’un fantôme. Un être qui peut voir le jour mais qui en une existence ne se fera remarquer par personne, un être qui meurt sans identité, sans famille, sans ambition, sans aucun rêve.

    C’est ce que nous étions, on m’a raconté que j’ai été recueilli par un agent anonyme. Je devais être bien trop jeune pour m’en souvenir. L’agent qui m’avait laissé aux portes de l’îlot avait déposé dans mon berceau un petit anneau en bois que je portais désormais tout le temps.

    Je n’étais pas quelqu’un de très sociable mais j’avais bien un ami : il s’appelait Franck Jayme Butler. Il y avait déjà un garçon qui s’appelait Franck et comme Jay préférait son deuxième prénom il avait décidé lui-même d’en faire son premier prénom. Tout ce que je savais c’était qu’apparemment il était le fils d’un couple d’agents. Les deux étaient morts au combat, Jay n’avait alors qu’un an. Ils étaient une centaine d’enfants dans le même cas que lui. Tous ont été reconduits dans un îlot.

    Jay avait les cheveux blonds, coupés courts, les yeux d’une couleur rare : bleu avec une teinte de rouge, la plupart du temps il portait un jogging bleu de Chelsea et une casquette du même club : c’était un grand fan.

    Sur l’îlot, il y avait une télévision, c’était le seul lien qui nous maintenait avec le reste du monde. J’y regardais surtout les chaînes d’informations pour en savoir plus sur le monde extérieur mais mon temps sur la télé était très limité, étant donné que tout le monde voulait regarder quelque chose de différent. Les agents ont alors établi un programme et le samedi c’était au tour des fans de foot. Jay ne ratait ce rendez-vous pour rien au monde. Je me souviens encore du jour où il a failli devenir fou parce qu’on lui avait interdit de voir un match de son équipe favorite.

    Nous avions tout de même le droit de choisir notre style vestimentaire, je ne savais pas si c’était grâce à leur technologie ou due au fait qu’ils étaient extrêmement riches mais nous avions tout ce que nous voulions tant que nous respections leurs règles.

    Oui, ils étaient riches mais selon moi, ils dépensaient leur argent de façon idiote. Par exemple, les douches étaient délabrées, certaines ne marchaient même pas et il n’y avait pratiquement jamais d’eau chaude. Pourtant, ils n’ont jamais rien fait pour améliorer leur état, leur générosité était assez contradictoire, ils pouvaient nous donner tout ou rien.

    L’île était particulièrement petite. Ils y avaient quatre bâtiments entourés d’une vaste forêt. Le bâtiment des filles et celui des garçons, la cafétéria et enfin la bibliothèque. Nous faisions rarement cour dans une salle, la plupart du temps c’était de la pratique. Histoire des armes, maniement, utilisation des gadgets voilà à peu près à quoi ressemblaient nos cours. Il n’y avait aucun enfant de plus de 15 ans et les plus petits avaient entre 2 et 4 ans. Pour ce qui était des nouveau-nés, il était rare d’en avoir mais ça arrivait. Je vous rassure on ne nous a pas appris à tenir une arme à 2 ans. Nous étions tous répartis par classe d’âge.

    Ces cours étaient soit gérés par les agents qui tenaient l’îlot ou par d’autres agents qui venaient de temps en temps sur l’île pour faire office d’intervenants.

    Cette semaine-là, l’intervenant en question était le commandant Fruglass. Il faisait partie des agents qui venaient souvent ici. C’était un homme assez costaud, de grande taille et avec de larges épaules. Son visage était marqué par de fortes rides bien qu’il ne fût âgé de seulement 44 ans. Il avait de petits yeux et une bouche qu’on voyait à peine à cause de son immense barbe noire. J’ai remarqué que ses cours avaient pour but de faire de nous de bons petits citoyens, il voulait nous faire adhérer à la physionomie de L’Agence dès le plus jeune âge.

    Mais aujourd’hui, c’était différent. Nous étions tous assis en tailleur dans un coin du jardin, écoutant attentivement les paroles du commandant Fruglass.

    — Qui peut me dire à quoi sert la puce ? demanda-t-il.

    Personne n’osa lui répondre, comme d’habitude. J’ai jeté un rapide coup d’œil à la sphère métallique greffée au creux de ma main droite, puis j’ai levé ma main pour demander la parole. Il s’est empressé de m’interroger avant que je ne change d’avis :

    — À pouvoir accéder à tout site de L’Agence, dis-je sereinement.

    Mes principales connaissances de L’Agence je les tirais du seul livre de la bibliothèque qui en parlait. L’intitulé était : Qu’est-ce que L’Agence ? Ce n’était pas grand-chose, mais au moins ça me permettait de lever le pied lorsque les autres étudiaient quelque chose que je connaissais déjà.

    Le commandant hocha la tête avant de me répondre :

    — En grande partie oui. Cette puce, dites-vous que c’est votre carte d’identité, sans ça vous ne pourrez rentrer sur aucun site de L’Agence. Aujourd’hui, je vais vous montrer d’autres de ses fonctionnalités.

    Il a relevé sa manche et a appuyé au creux de sa main droite. On a commencé à entendre le mécanisme de la puce se déclencher, la petite sphère s’est illuminée et un long faisceau lumineux bleuet est apparu. Mes camarades se sont extasiés, nos regards étaient désormais tous braqués sur la main du commandant. On l’a vu parcourir plusieurs programmes, et soudain, le faisceau s’est agrandi il planait maintenant au-dessus de nous. On s’est tous levé pour voir ce que c’était :

    — Une carte ! s’exclamèrent-ils tous.

    C’était une carte de l’îlot en détail, en regardant plus précisément, on pouvait même voir les enfants s’amuser dans le jardin, et on se voyait nous-mêmes en train de regarder la carte. Pour tout vous dire, je connaissais déjà cette fonctionnalité de la puce, alors je me suis contenté de faire semblant d’être étonné.

    — Cette carte représente l’îlot et tout ce qui s’y trouve, reprit le commandant, elle peut aussi vous donner des informations sur les bâtiments et la position de chaque personne à tout moment.

    Je pense que le cours a basculé au moment où l’un des garçons a demandé si l’on pouvait faire apparaître autre chose.

    Lorsque le cours semblait toucher à sa fin, le commandant nous a dit :

    — Cette année, c’est votre année, préparez-vous parce que la sélection approche à grands pas.

    La sélection, c’était l’aboutissement de notre formation sur l’îlot, le rêve d’une nouvelle vie. J’ai lu l’excitement sur le visage de mes camarades, j’éprouvais la même sensation qu’eux, nous attendions tous ce jour avec impatience. La sélection avait pour but de déterminer quelle serait notre place dans la société de L’Agence. En tant qu’agent combattant, stratège, marchand, ouvrier, bref il y avait plein de possibilités qui s’offraient à nous.

    Je ne rêvais pas spécialement intégrer une catégorie en particulier, tout ce dont j’avais envie c’était de faire finalement partie de cette société, en devenir un membre à part entière.

    Le cours terminé, nous nous sommes empressés de nous diriger vers la cafétéria. En me relevant, Léa Thompson me bouscula avant de me dire :

    — Bouge-toi la tanche.

    Généralement, je n’accordais pas la moindre importance à ce genre de remarque mais lorsqu’il s’agissait de cette fille, ça m’irritait au plus haut point.

    Elle était en quelque sorte ma pire ennemie. Ça sonne un peu enfantin, mais à l’époque, pour moi c’était quelque chose de sérieux.

    Elle avait les cheveux bruns, tirés en arrière, les yeux vert foncé et quatre grains de beauté sur chacune de ses joues. Elle était toujours bonne à faire des coups bas avec ses copines qui la suivaient partout.

    Au cours du désamorçage de la bombe, notre professeur avait mis à notre disposition des bombes à désamorcer. Ce n’était qu’un entraînement mais ces bombes étaient quand même chargées d’un minimum d’explosifs. Léa était malheureusement ma voisine de classe. Cela faisait déjà dix minutes que j’avais terminé et l’ennui finit par me gagner ; je me suis levé pour aller prendre une feuille pour dessiner, afin de passer le temps.

    Je n’aurais jamais dû me lever. Quand je suis revenu, Léa s’était comme par hasard levée, s’éloignant le plus loin possible de notre table.

    Le professeur n’avait même pas eu le temps de lui demander ce qu’elle faisait. Tout m’avait explosé à la tête. J’ai eu besoin de quatorze points de suture, j’en garde une cicatrice au coin de l’œil gauche.

    Alors, quand Léa m’a bousculé ce jour-là, j’ai mordu mes lèvres jusqu’à les faire saigner pour m’empêcher de répondre bêtement à sa provocation. Jay qui avait vu la scène m’aida à me relever avant de me dire :

    — Quel poison cette fille, tu aurais dû te défendre.

    — Laisse tomber Jay, et puis ce n’est pas vraiment Léa qui me préoccupe en ce moment. T’as entendu ce qu’a dit Fruglass ?

    — Ouais t’as raison, la sélection avant tout. Tu t’en rends compte ? On y sera enfin !

    — Ouais c’est vrai, lui répondis-je songeur.

    On a suivi le reste de la classe qui se dirigeait vers la cafétéria. Il y avait à peu près 50 enfants sur l’îlot pour 12 adultes, alors, à la cafétéria c’était un peu le bazar. Pour sûr, les plus petits ne mangeaient pas avec nous, il y avait un mur qui séparait la cafétéria en deux. Malgré tout, il était toujours possible d’entendre les cris provoqués par des batailles de nourritures. Je n’osais même pas imaginer le désarroi des agents en charge de l’autre côté.

    Les agents qui se trouvaient de notre côté nous obligeaient à nous asseoir par classe. Il y avait deux classes de dernières années et donc deux tables de huit placées face à face. Je ne savais pas si le but des agents était de nous mettre en compétition avec eux, si c’était le cas, ils avaient bien réussi leur coup. À l’heure du repas, des regards noirs fusaient sans aucune raison, Jay et moi nous étions un peu au milieu de tout ça parce que nous étions devenus amis avec l’un des garçons de l’autre classe.

    Il s’appelait Newton Edward, il avait les cheveux châtains de longue taille qui lui arrivaient jusqu’au cou et des yeux de la même couleur. Il était plus grand que tout le monde, Newton était hyperactif, alors on le voyait souvent faire du sport pour se défouler. Il restait très peu souvent en place. Il nous a même confié que dormir le rendait nerveux parce qu’il ne devait plus bouger. Newton avait un an de plus que nous, il était arrivé tardivement sur l’îlot alors les agents ont préféré le mettre avec nous plutôt qu’avec les dernières années de l’époque. On peut dire qu’il s’est rapidement intégré au groupe.

    Quoi qu’il en soit, notre amitié n’était pas très bien vue par nos camarades de classe. Personnellement, je trouvais cette rivalité inutile mais les autres ne le voyaient pas du même œil.

    Avec Jay, nous avons déposé nos plateaux en fond de table, Newton en a fait de même pour pouvoir nous parler. Il a basculé sa chaise, se penchant vers nous avant de dire :

    — Alors les gars, ça tient toujours pour ce soir ?

    — Je ne pense pas qu’on pourra y aller cette nuit, lui répondis-je, la directrice m’a convoqué dans son bureau.

    — Tu penses qu’elle sait ? me demanda Jay.

    — Je ne sais pas, repris-je, mais si elle me confisque la clé je devrais la récupérer la nuit, alors ça dépendra de ce qu’elle me dira.

    Avec Newton et Jay, nous avions découvert une salle secrète située dans le bâtiment des filles. Je l’avais remarquée en scrutant les bâtiments plus profondément sur ma carte. L’accès au bâtiment des filles nous était interdit alors on devait s’y rendre la nuit. Nous ne pouvions pas passer par la porte d’entrée car il fallait apposer sa puce sur un scanner et l’ordinateur nous aurait de suite reconnus.

    Heureusement, il y avait une porte à l’intérieur de la bibliothèque qui menait droit au bâtiment de filles. Grâce à la carte, on ne s’était jamais fait prendre, nous savions toujours qui était où et quand.

    La salle était remplie de gadgets inutilisés ou d’expériences ratées. C’étaient les seuls moments de la semaine ou l’on pouvait clairement parler avec Newton.

    Je ne saurais pas vous dire si la nourriture de la cantine était bonne ou pas. Je n’avais jamais rien mangé d’autre que la nourriture des agents alors je ne pouvais pas vraiment savoir. Quoi qu’il en soit, j’ai englouti mon repas pour ne pas arriver en retard à ma convocation. La directrice était encore plus effrayante lorsqu’elle s’énervait.

    La directrice était la cheffe de l’îlot. On la voyait très rarement, elle était presque toujours cloîtrée dans son bureau qui était un petit bâtiment qui faisait face aux quatre autres et à la forêt. Je n’ai jamais entendu son prénom, d’ailleurs personne ne l’appelait par son prénom, aussi, je n’ai jamais eu l’occasion de voir son visage. Il était tout le temps caché par un horrible masque rouge. Il était aussi recommandé de ne jamais lui en parler. Elle avait les cheveux bruns et il me semble que ces yeux étaient verts. Lorsqu’elle rentrait quelque part, elle dégageait une certaine prestance. C’était l’autorité ultime de l’îlot.

    « J’espère qu’elle ne va pas nous interdire l’accès à la salle », me dis-je.

    J’ai traversé le jardin à toute allure, je n’étais pas vraiment en retard mais je préférais arriver un peu en avance. Ça allait être la première fois que je me rendais dans le bureau de la directrice. Je me suis présenté devant le petit bâtiment rectangulaire, la caméra située au-dessus de la porte principale m’a fixé et la voix de la directrice retentit :

    — Ayden, tu es en avance, entre mon enfant.

    La porte coulissante s’est ouverte en émettant un petit grincement et j’ai entamé le couloir qui menait au bureau. J’étais bien le seul à qui la directrice s’adressait comme ça, à cause de son attitude, tout le monde pensait que j’étais son chouchou.

    Sur les parois du couloir, il y avait des tableaux de différentes personnes. Il y était marqué leurs noms et prénoms et une date qui je suppose était leur date de mort. J’en ai déduit qu’il s’agissait des anciens directeurs de l’îlot.

    J’ai toqué rapidement à la porte avant de rentrer. La directrice était debout contemplant la forêt à travers sa large fenêtre. Elle ne s’est même pas retournée, elle m’a dit :

    — Comment vas-tu Ayden ?

    — Très bien madame, répondis-je.

    La directrice soupira, elle se retourna enfin et alla s’asseoir sur sa chaise. J’ai balayé la salle du regard, il y avait le bureau où la directrice travaillait et dans la deuxième partie de la salle se trouvait un salon équipé d’une cheminée électrique. En levant la tête, j’ai remarqué le tableau qui représentait la directrice. J’ai noté que le petit encadré où l’on mettait la date de mort était lui vide.

    — Ordinateur, éteins la cheminée, dit-elle d’un ton las.

    La cheminée s’est éteinte automatiquement, la directrice guetta la moindre réaction sur mon visage avant de reprendre en disant :

    — Tu sais le faire toi aussi non ?

    — Moi ? répondis-je bêtement, certainement pas madame. Le commandant Fruglass vient juste de nous apprendre quelques commandes de la puce.

    — Tu n’as pas besoin de jouer les ignorants devant moi, rallume la cheminée, m’ordonna-t-elle.

    J’ai d’abord hésité, mais lorsque j’ai vu la mine sérieuse sur son visage je me suis exécuté :

    — Ordinateur, allume la cheminée.

    Les flammes sont revenues, la directrice m’a finalement souri, j’ai essayé de sourire aussi mais mon sourire ressemblait plus à une grimace qu’autre chose.

    — Eh bien, si tu arrives à utiliser l’Ordinateur c’est que tu as trouvé la salle.

    — Je peux tout vous expliquer, en fait…

    — Je ne t’ai pas fait venir pour ça, ne t’inquiète pas.

    — Ah d’accord, mais je n’étais pas rassuré pour autant, mais pourquoi alors ?

    — J’aimerais que tu me prêtes la bague que tu portes.

    Je l’ai longtemps regardé, je savais que sa requête était un ordre maquillé. Mais pourquoi avait-elle besoin d’une vulgaire bague en bois ?

    Je me suis vite rappelé que l’essentiel était qu’elle ne me prive pas de la salle alors j’ai cédé à sa requête. Je ne la retirai jamais donc la bague a été plutôt dure à enlever. Lorsque j’ai finalement réussi, j’ai pu voir une marque rouge tout autour de mon index. Je la lui ai tendu mais j’ai inconsciemment ramené mon bras vers moi. La directrice, surprise, me dit :

    — Qu’est-ce que tu fais ?

    — Pour que vous soyez intéressée par une vulgaire bague en bois, c’est qu’elle doit être spéciale. Qu’est-ce que vous allez faire avec ?

    — Ça ne te regarde pas gamin, s’impatienta la directrice, allez donne-la-moi, je te promets de te la rendre.

    Je la lui ai donné à contrecœur puis je lui ai demandé si elle avait autre chose à me dire. Elle m’a répondu que non alors je me suis empressé de sortir.

    Lorsque que je suis sorti du bâtiment le ciel c’était assombri les enfants avaient tous rejoint leurs bâtiments respectifs. Rares étaient ceux qui comme moi allaient à la bibliothèque à cette heure-là. Rares étaient ceux qui allaient à la bibliothèque tout court. J’ai de nouveau parcouru le jardin et son herbe mouillée par la pluie avant de me retrouver devant la bibliothèque. La porte était ouverte, comme toujours, et à l’intérieur il y avait Miss Prichet pour m’accueillir.

    C’était la bibliothécaire, elle était plutôt jeune, bien que je n’aie jamais osé lui demander son âge. Ses journées avaient l’air bien dur vu qu’elle n’avait pratiquement pas de visiteurs. Mais à chaque fois que je rentrais, son visage s’égayait, ces rencontres avec Miss Prichet étaient devenues un rendez-vous à ne pas louper dans mon maigre emploi du temps.

    Miss Prichet portait de grandes lunettes rondes qui cachaient ses yeux marron. Elle avait la peau mate et son visage était souvent masqué par ses longues tresses noires qu’elle devait rabattre sur son épaule pour mieux voir. Sur l’îlot, on parlait principalement français, mais il nous arrivait aussi de parler en anglais. Je crois que j’ai appris plus vite que tout le monde à force d’écouter Miss Prichet parler avec son accent britannique.

    — Ah, Ayden, tu es en retard ! me dit-elle dit d’un ton sévère.

    — Désolé Miss Prichet, j’avais un entretien avec la directrice.

    — Ce n’est pas grave, approche et regarde ce que je t’ai déniché, continua-t-elle en m’incitant à venir d’un geste du bras.

    Elle tenait dans ses mains une sorte de parchemin, l’objet avait l’air très ancien mais aussi très précieux. Miss Prichet le tenait avec délicatesse, comme une relique inestimable.

    En l’examinant de plus près, je n’arrivais toujours pas à estimer son ancienneté. Ce papier ne ressemblait à aucun autre, j’ai cherché dans ma tête à quelle période de l’histoire il avait bien pu appartenir. Le premier papier de l’histoire ? Non, j’avais lu récemment quel le premier type de papier avait été

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