Mellya et les dragons d’Azraqa: Roman fantastique
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À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEURE
Née en 1992 à Paris, Amira Benbetka Rekal refuse de se laisser enfermer dans un style particulier et met en valeur de manière éclectique sa passion pour l’écriture par la publication de quatre ouvrages très différents les uns des autres. Se plongeant dans l’univers du fantastique, elle signe avec Mellya et les dragons d’Azraqa son cinquième ouvrage.
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Avis sur Mellya et les dragons d’Azraqa
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Aperçu du livre
Mellya et les dragons d’Azraqa - Amira Benbetka Rekal
*****
La sonnerie de la libération venait de retentir au collège de la Baie Rouge. Les grandes vacances étaient enfin là, et tous les élèves manifestaient leur bonheur en jetant leurs cartables, cahiers et autres fournitures scolaires en l’air. Quand certains passeraient leur été sur une plage paradisiaque avec leurs parents ou partiraient au bout du monde faire un safari, d’autres resteraient en ville. Pour Mellya, jeune élève de quatrième au collège de la Baie Rouge, le programme serait quelque peu différent. Ses parents prévoyaient de passer l’été dans leur charmante petite maison de campagne, loin de l’agitation et de la pollution de la ville. Cela convenait parfaitement à Mellya. Du haut de ses quatorze ans, elle était différente des autres élèves de son âge. Peu lui importaient les traces de bronzage à montrer à la rentrée, le teint hâlé excessivement prononcé ou même les photos à mettre sur son profil Instagram. C’est simple, elle n’en avait pas. Tous les autres élèves de son collège s’étaient déjà créé un profil. On y voyait un peu de tout : photos d’anniversaires (auxquels elle n’était bien évidemment jamais invitée), derniers achats de vêtements de marque, photos en gros plan des plats mangés au restaurant… Seulement, ce n’était pas le genre de Mellya. Elle n’avait jamais été attirée par les réseaux sociaux. Elle trouvait son bonheur dans l’écriture de son journal intime, qu’elle noircissait sans faute chaque soir, et dans la pratique du violon, instrument dont elle était une véritable virtuose. Elle ne comptait plus le nombre de représentations et de concerts auxquels elle avait participé. Le directeur de son conservatoire lui avait d’ailleurs conseillé de faire du violon son métier, chose que Mellya et ses parents considéraient de plus en plus. Bien entendu, ses camarades, derrière leur jalousie flagrante, ne manquaient pas de se moquer de Mellya chaque fois qu’elle parlait de violon et de partitions. Il était donc normal qu’elle ne soit aucunement intéressée par le fait d’afficher sa vie sur les réseaux sociaux. Premièrement, personne ne s’intéressait à ce qu’elle aimait et deuxièmement, être témoin de la supposée vie de rêve que vivaient les gens de son école était le cadet de ses soucis. Cet été, elle voulait juste profiter de sa famille : ses parents et son chien Pops. Cette escapade de deux mois dans leur maison de campagne, elle l’avait attendue toute l’année. Un peu de vacances loin de ses camarades de classe lui fera du bien. Il est vrai qu’ils ne s’étaient jamais montrés amicaux avec elle. Et ce, depuis sa plus tendre enfance, lorsque pour son premier jour d’école en maternelle, on s’était amusé à lui tirer ses longs cheveux noirs et bouclés, sans raison. Sans compter cette fois où, en primaire, on lui avait déchiré tous ses cahiers et ses livres pendant la récréation. Non, Mellya ne se sentait pas du tout nostalgique du collège en cette chaude et ensoleillée journée de vendredi. Elle ne salua personne, sauta dans le bus qui la ramenait chez elle, et regarda le collège s’éloigner peu à peu, le cœur léger et apaisé. Pendant deux mois, elle serait débarrassée de cette angoisse qui la torturait de l’intérieur. Alors que le bus roulait, elle regardait par la fenêtre les filles de sa classe se faire des étreintes chaleureuses et se promettre de se téléphoner pendant les vacances. Mellya, elle, n’avait jamais connu cela. Néanmoins, elle s’y était faite. Après tout, elle n’avait besoin de personne, se disait-elle pour se consoler. Elle allait passer le plus agréable et le plus tranquille été de sa vie, et cette perspective l’enchantait grandement.
Le bus s’arrêta quelques stations plus loin. Elle habitait dans une charmante ruelle résidentielle où les maisons étaient toutes plus belles les unes que les autres. Parfaitement alignées, elles étaient toutes de couleur pastel. L’atmosphère qui régnait était si calme et faisait penser aux jolies habitations du quartier de Notting Hill à Londres. Ces couleurs faisaient du bien à Mellya. Chaque soir, l’idée de rentrer chez elle en passant par ce quartier si coloré et chaleureux rassurait la jeune fille. Rentrer chez elle après une journée de harcèlement à l’école était comme un sas de décompression. Elle poussa la petite clôture de sa maison à la façade violette et pénétra dans son beau jardin fleuri. Sa mère vouait une grande passion au jardinage et avait réussi à réaliser un véritable travail d’artiste. Elle s’arrêta un instant pour sentir le doux parfum que les roses et les dahlias dégageaient. Elles avaient une odeur étonnamment différente de celle que Mellya avait l’habitude de sentir chaque après-midi en rentrant du collège. Cette fois-ci, elles avaient la délicate senteur de la liberté et de la tranquillité d’esprit. Pops, son petit chien Jack Russel, accourut vers elle dans l’espoir d’obtenir des caresses, chose qu’elle ne lui refusait jamais. Satisfaite et heureuse, elle monta les marches qui la conduisaient à sa maison, son chien sur les talons, et poussa la porte d’entrée. Ses parents étaient déjà là, rentrés du travail plus tôt que d’habitude pour apporter la dernière touche aux préparatifs de départ. L’effervescence battait son plein. Les bagages s’amoncelaient dans le hall d’entrée. Elle entendait sa mère dans la cuisine qui demandait à son père s’il avait bien pensé à programmer l’alarme de la maison. Et son père répondait pour la millième fois qu’il l’avait fait. Mellya sourit. La bonne entente qui régnait chez eux à chaque veille des grandes vacances était spéciale.
Mellya, c’est toi, ma chérie ? Tu es rentrée ? cria sa mère depuis la cuisine.
Oui, maman. J’arrive tout de suite, lança la jeune fille.
Elle entra dans la cuisine et embrassa ses parents, occupés dans la bonne humeur à préparer un pique-nique pour le trajet du lendemain.
Alors, demanda son père, ce n’était pas trop dur de dire au revoir à tous tes amis ? Ne t’en fais pas, deux mois, ça passe vite ! Tu pourras les retrouver très bientôt. J’espère qu’ils ne vont pas trop te manquer.
Les parents de Mellya ne se doutaient pas que leur fille n’avait jamais vraiment eu de véritable ami à l’école. Pour ne pas les chagriner, elle inventait toujours des histoires en leur racontant qu’un jour, elle avait déjeuné avec une telle et un autre qu’elle avait pris le bus avec une autre. Elle leur avait même fait croire que tout le monde dans sa classe l’aimait beaucoup, qu’elle était leur chouchoute. Ses parents travaillaient dur pour pouvoir lui offrir la vie la plus parfaite possible. Ils s’étaient toujours sacrifiés pour elle. Elle ne voulait pas leur faire de la peine et les tracasser en leur révélant qu’en vérité, elle était la cible régulière des garçons et filles de sa classe. Elle repensa soudain à ce jour traumatisant où plusieurs de ses camarades l’avaient enfermée dans l’armoire à livres de la classe après les cours. La pauvre Mellya avait dû taper de toutes ses forces sur la porte pour que l’homme de ménage la libère enfin, après plus d’une demi-heure passée dans le noir absolu. Ce jour-là, elle n’en avait parlé ni à ses parents ni aux professeurs. Ce jour-là, elle avait préféré garder le silence et souffrir seule dans son coin.
Oh si, papa ! C’était vraiment dur de dire au revoir aux copines. On s’est d’ailleurs toutes offert un bracelet de l’amitié pour ne pas s’oublier pendant ces deux longs mois, mais je ne sais plus où j’ai mis le mien, mentit-elle rouge comme une tomate, en faisant mine de chercher dans ses poches le bracelet imaginaire.
Oh, un bracelet de l’amitié ! Comme c’est charmant ! lança sa mère pleine de nostalgie tout en préparant les sandwichs. Ça me rappelle ma jeunesse. Mon amie et moi on s’était fabriqué des colliers de l’amitié. À notre retour des vacances, chacune avait ramassé le plus beau coquillage de la plage qu’elle accrocha au collier de l’autre.
Son mari prit son air taquin et lui dit :
Une chance que je n’aie pas été ton ami pendant notre jeunesse ! Autrement, je me serais coltiné ton collier bizarre toute l’année au vu de tous ! dit-il en plaisantant.
Mellya voyait ses parents se chamailler avec amour et son chien remuer joyeusement la queue autour d’eux. C’était pour elle la définition du bonheur.
Ma chérie, tu ferais mieux de boucler ta valise. Tu sais bien que nous partons demain matin à la première heure. Tu connais ton père, il a horreur des bouchons.
J’y vais, maman. Allez, viens Pops, on va faire notre sac.
Et elle grimpa