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Croisées de destins
Croisées de destins
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Livre électronique313 pages3 heures

Croisées de destins

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À propos de ce livre électronique

L’enquête sur l’assassinat d’un bijoutier est confiée à la commissaire principale Camille Ouessant, personnage incontrôlable, souvent redoutable, parfois fragile. Elle nous entraîne, dans une affaire complexe au cœur de la capitale des Gaules, au rythme de rebondissements en trompe l’œil ou à contrepied. Une savante orchestration du pire et du meilleur de la nature humaine, sur fond d’événements et de personnages troubles au service d’une énigme. Une parfaite alchimie, pour donner de la profondeur à l’ensemble et en rendre la lecture attrayante. Ce roman, politiquement incorrect, pose un regard noir sur des comportements déroutants, parfois édifiants. Les destins des personnages s’entrecroisent dans des drames, avec désinvolture et cynisme. A lire sans retenue.
LangueFrançais
Date de sortie11 févr. 2015
ISBN9782312030470
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    Croisées de destins - Georges Michal

    cover.jpg

    Croisées de destins

    Georges Michal

    Croisées de destins

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    Dans ce récit, certains lieux ont existé ou existent encore. En revanche, les personnages et les événements sont le pur produit d’une imagination volubile et indisciplinée.

    L’auteur de ces dérapages prie les lecteurs qui se sentiraient concernés de n’en point prendre ombrage et n’y voir que les facéties du sort.

    © Les Éditions du Net, 2015

    ISBN : 978-2-312-03047-0

    PARTIE I 

    Crime et chuchotements

    CHAPITRE 1

    Un bijoutier heureux

    Mercredi 27 novembre.

    Édouard Herriot, ancien maire de Lyon, accessoirement Président du Conseil au siècle dernier, est immortalisé dans la mémoire des Lyonnais par une rue qui porte son nom. Au cœur de « La Presqu’île », elle relie la place Bellecour et la place des Terreaux, La statue du roi Soleil et la Fontaine Bartholdi.

    C’est au début de cette rue, coté Terreaux, que se trouvait la première des trois bijouteries de Gérard Slimani.

    Le soleil rivalisait de chaleur et de lumière, une radieuse journée d’été en cette fin novembre. L’heure du déjeuner approchait, Slimani était d’humeur joviale. Sa campagne commerciale : « De l’or pour les sans-abri » lancée en début de mois, s’achevait. Elle touchait l’apogée de sa réussite et consacrait sans détour son succès personnel. Cette idée, celle d’un de ses gérants, était lumineuse et lui avait eu l’opportunité de s’en emparer pour la faire fructifier.

    « Faites un geste humanitaire tout en vous enrichissant. Nous achetons votre or à un prix équitable afin de participer à la lutte contre la misère dans notre ville ».

    Le commerce de l’or pour une grande cause humanitaire, introduire une valeur morale dans ce business, voilà de quoi séduire les braves gens.

    Cette idée visait à relancer une dynamique et une représentation du métier en berne. Toute immoralité balayée, elle avait séduit et recueilli l’adhésion du plus grand nombre des membres de la corporation. En ces périodes de diète, tous voyaient là une façon de faire évoluer leur image et leur marge, gagner en notoriété et en rentabilité en traitant des affaires lucratives. La majorité aujourd’hui s’en félicitait et le félicitait alors que la campagne battait ses derniers jours. Le 30 novembre, dans trois jours ce serait la fin, ce serait aussi son anniversaire, le soixantième, un choix de superstitieux.

    Habituellement plutôt frileux pour ce genre de risque, Slimani avait tout de suite compris son intérêt à monter en première ligne. Il n’avait pas lésiné. Tous les personnels de ses trois boutiques étaient mobilisés. Il s’était montré généreux auprès des associations de proximité, afin de les persuader de la pureté de ses intentions et obtenir leur soutien. Enfin, il avait usé de toute son influence auprès de certains notables pour les convaincre de leur participation.

    Pour preuve, l’opération avait fait un plein de subventions et autre cofinancement et bénéficiait d’une caution morale.

    Là, depuis bientôt trois semaines les crédules de tout bord affluaient et la campagne promettait un retour sur investissement conséquent.

    Dans la sphère du négoce régional de la bijouterie, voilà de quoi affaiblir plusieurs de ses principaux concurrents, opposants malveillants à cette idée. Voilà, qui augurait une montée en puissance de son influence sur la corporation et le prochain aboutissement de son projet d’extension dans le centre commercial de Lyon-Part-dieu. De quoi satisfaire son insatiable avidité.

    Slimani laissait ses pensées cyniques vagabonder sur les motivations de ses semblables, leur goût de lucre ou leur humanité de bazar. Son talent aussi pour flatter leur bonne conscience à bas prix, qu’importe… Son regard fut attiré par une silhouette à l’extérieur.

    Il distinguait mal dans la zone d’ombre de la rue… Une personne semblait s’affairer autour de son véhicule, un 4X4 noir garé sur le trottoir en face de sa boutique… Ce ne pouvait être l’un des gardiens du temple des stationnements de la ville, ces derniers étaient suffisamment arrosés pour fermer les yeux.

    Intrigué plus qu’inquiet, il concentra son regard sur l’importun. Sa silhouette était encapuchonnée dans une parka noire, il crut distinguer à la faveur d’un espace de luminosité une paire de chaussures de type NIKE, délacée, recouverte d’un bas de pantalon avachi. Slimani se filma la suite.

    Un jeune dégénéré de banlieue, comme il en existe des milles, rejetons de dénaturés d’une autre époque, de son époque, celle dont il garde des souvenirs peu glorieux.

    Ces excités qui se déplaçaient en meute et sous le moindre prétexte faisaient des descentes punitives à la sortie du Lycée ou à la Péniche, pour se confronter à d’autres bandes, pour casser et venger dans la castagne un futile affront.

    Attention, ceux « d’Olivier de Serre » descendent à la Péniche, il paraît que Dahan a traité la sœur Ben Arif au Lycée, ils viennent pour la marave.

    Dans la mouvance des MJC, la municipalité avait mis ce local à disposition des jeunes du quartier pour se réunir, malgré l’hostilité des riverains. C’était l’époque des boums improvisées, l’époque d’une Soul Music en émoi après la mort d’Otis. C’était aussi l’époque des Stones emblèmes d’un refus de l’ordre établi, installés dans un rôle de Bad Boys. Tous les mercredis et dimanches après-midi la Péniche était le théâtre de règlements de compte entre individus ou entre clans, épilogue d’un affront ou d’un honneur bafoué. Invariablement on retrouvait la bande des Buers, dites « les Strauss », du nom de leur pantalon. C’étaient des voisins concentrés au collège technique Jean ZAY ou à l’école professionnelle Jules Guesde, voies de garage pour parcours scolaires d’échec. La bande d’Olivier de Serre, dite les « Arbis » ils provenaient du quartier du même nom, ghetto à forte concentration maghrébine. Parfois, la bande de la « Grap », diminutif de la Grapinière, des étrangers de Vaulx en Velin, terres lointaines de l’autre côté du Boulevard de Ceinture. Pour leurs incursions belliqueuses ils se déplaçaient en meute, sur des bécanes.

    Toutes ces bandes, quand elles ne s’étripaient pas entre elles avaient au moins un objectif commun, venir casser du « Bourge » aux Gratte-ciel, quartier central de Villeurbanne, qui regroupait une forte communauté juive et tous les « fils à papa » du Lycée Pierre Brossolette.

    Pas de réelle casse physique… pas encore… Tout fonctionnait comme un rite. Un simple ennui dans le gris urbain des citées banlieue en plein essor des années soixante. Une habitude, comme les bagarres du bal du samedi soir à la campagne.

    Les théories sur toutes sortes de ségrégations faisaient des débuts balbutiants, elles constituaient probablement une toile de fond inconsciente dans l’activité de ces bandes, mais pas uniquement…

    Les ghettos intellectuels et le désœuvrement dans lequel on laissait ces quartiers en ont vraisemblablement constitué un ferment efficace.

    La pensée de Slimani n’était pas aussi élaborée sur le sujet, il gardait tout au fond de lui une haine méchante de cette époque, humilié par ce qu’il avait dû endurer des autres et par les moqueries des siens sur sa couardise et sa servilité. La réalité contemporaine est-elle meilleure ?

    Tous ces jeunes ne valaient pas mieux actuellement, à l’époque, le rap, internet et les téléphones portables, ça n’existait pas. La drogue ne faisait pas les mêmes ravages, les tournantes on n’en parlait pas…

    Point de doute, il devait se trouver là face à un jeune agité, aussi débile que méchant de la génération actuelle. Une frustration facile à assouvir.

    La rue était prise en enfilade par une des nombreuses caméras de surveillance dont la ville s’était dotée. Il voyait là l’occasion d’accomplir un acte remarqué, sans risque, filmé sur la place publique… Une bonne opération pour son voisinage, de quoi lever tous ses doutes. La silhouette continuait de s’agiter autour de son véhicule. Tout à la fois rassuré et poussé par le besoin d’exorciser ses mauvais souvenirs à peu de risque, il opta pour l’intervention directe… Après s’être doté d’une grenade au poivre.

    Arrivé à proximité du jeune, il le héla bruyamment, l’invitant à s’expliquer et le menaçant de la police. L’autre relevant la tête, Slimani comprit son erreur… Une douleur fulgurante comprima ses poumons, l’air lui manquait, il suffoquait en s’étalant sur la chaussée. Il dépassa la vie pour l’au-delà

    CHAPITRE 2

    Manuel de retour dans sa ville

    Début novembre.

    À l’annonce de la prochaine arrivée du TGV en gare de Lyon Part-Dieu, les voyageurs se précipitèrent sur leurs bagages dans une parfaite bousculade, comme s’ils craignaient le vol de leurs biens, ou le départ intempestif du train avant qu’ils n’aient pu s’en extraire.

    Manuel sorti de sa torpeur, le TGV traversait le Rhône, passa devant le Paquebot puis longea le boulevard Stalingrad, à droite Lyon, à gauche Villeurbanne, d’un côté le Parc de la tête d’Or de l’autre le Campus universitaire de la Doua.

    Manuel avait longuement hésité avant de décider de ce retour dans sa ville natale. L’opportunité professionnelle constituait le mobile apparent de son choix, mais les rouages internes étaient autres… Sa séparation avec Élise… Un besoin de retour aux sources… Une nouvelle rupture de vie… Sans doute il conviendrait d’approfondir… Plus tard. Il s’était finalement décidé à accepter la mission à long terme que lui avait proposée le Ministère, elle l’intéressait et lui permettait de fuir comme il en avait déjà éprouvé l’impérieuse nécessité par le passé.

    En cette première semaine de novembre, l’été de la Saint Martin jouait les prolongations, le soleil illuminait les allées du Parc et irradiait l’humeur des promeneurs comme aux premiers jours du printemps.

    Le train s’immobilisa, les voyageurs étaient sur la ligne d’arrivée, à l’affût devant les portes, prêts à s’engouffrer à la seconde de leur ouverture.

    Certains sur le quai se précipitaient tout en bousculant et s’excusant tout autour d’eux :

    Une correspondance, je vais la rater…

    Monsieur le contrôleur, la correspondance pour Grenoble, quelle voie ?

    Bonjour Monsieur, c’est quai numéro 2, je l’ai annoncé dans le train et c’est indiqué sur le panneau juste au-dessus de votre tête. Le service a été prévenu de notre retard, le train attend pour la correspondance.

    Sans un merci, crispé, l’homme se fraya un chemin au milieu d’un groupe de touristes qui, parqué devant la sortie du quai, bloquait toute circulation et manifestait avec ostentation le bonheur de leurs retrouvailles. Il renversa deux ou trois valises posées au sol et s’étala de tout son long au milieu de la cohue coupant court malencontreusement aux encombrantes effusions du troupeau. S’en suivi une pagaille monstre entremêlée de vociférations de toutes sortes : protestations, indignations, plaintes, excuses…

    Manuel avait suivi la scène de sa place au travers de la vitre. Homme pudique et discret, il détestait ses situations, fussent-elles rocambolesques. Il se leva, ramassa son bagage et sortit en dirigeant ses pas à l’opposé du tohu-bohu.

    À l’inverse de la gare de Perrache, la plateforme de circulation des voyageurs et des différents commerces se trouvait sous les quais d’embarquement. Ce vaste espace avec ses larges voies de dégagements n’y suffisait plus, la densité devenait insupportable aux heures de pointe et rendait la circulation piétonne tendue, à hauts risques de bousculades, embouteillages et autres avanies.

    Manuel traversa sans encombre le hall pour sortir coté « Crayon » afin de gagner son nouveau domicile.

    Il avait été entendu que l’Administration louait un logement mis à sa disposition pour le temps de sa mission. Manuel n’avait eu que deux exigences, le calme et le quartier. Un appartement situé entre la Gare de la Part-Dieu et le Parc de la Tête d’Or, dans une petite rue.

    Manuel enfila la rue Ney pour gagner le croisement de la rue Cuvier ou il avait élu domicile pour quelques mois.

    Tout en cheminant dans la rue de l’illustre maréchal bonapartiste, Manuel fut pris d’un trouble profond qui se transforma en véritable dépression, une mélancolie impossible trempée de tristesse comme il n’en avait plus connue depuis longtemps.

    Dans une anarchie totale, un afflux de souvenirs le submergeait malgré lui à l’approche des lieux qu’il avait quittés depuis bientôt quarante ans. La crise atteignit son comble à hauteur du groupe scolaire Louis Blanc, son école primaire.

    Il continua son chemin mécaniquement, traversa la rue Juliette Récamier, un violent coup de frein le sortit de sa torpeur, une automobile en fin de course le bouscula et le renversa au sol… Pas de mal a priori, Manuel se relevait, à peine avait-il lâché sa valise à roulettes… Le conducteur sorti du véhicule, la face rougeaude, congestionné de colère ou de peur, émettant des sons qu’il était difficile d’identifier, entre onomatopées et insultes.

    Manuel retrouvait progressivement ses esprits, il éprouvait une légère douleur à la cuisse gauche, là où son pantalon avait été quelque peu déchiré.

    Ses absences l’inquiétaient toujours car elles lui échappaient totalement. Subites, conditionnées par un événement extérieur, elles créaient un espace sidéral avant un retour au réel hors de tout contrôle.

    Manuel, reviens, reviens sur terre… parmi nous… Disait souvent sa mère lorsque, enfoncé dans de profondes pensées il avait quitté le monde des adultes.

    Émergeant de ses réflexions, au milieu de la chaussée sur un passage pour piéton, Manuel comprit qu’il se trouvait l’enjeu d’une violente altercation. Un conducteur vraisemblablement quelque peu éméché et un groupe de défenseurs des droits du piéton opprimé par le despotisme automobilistique…

    L’attroupement enflait dans un brouhaha de blasphèmes et d’imprécations au même rythme que l’embouteillage dans un concert d’avertisseur.

    Sûr, il avait un peu mal, sûr, son pantalon était fichu, sûr, il était dans son droit et devrait être courroucé, mais sûr, il n’avait pas eu peur et ne se sentait pas concerné par les événements présents. Sa phobie sociale l’emportait. Il reprit son chemin laissant les protagonistes tout occupés à leur combat.

    Manuel arrivait rue Cuvier au pied de l’immeuble, toujours perplexe face à ce comportement d’étranger. Il se présenta devant une imposante porte d’entrée en bois massif qui obéissait aveuglément au digicode placé sur sa droite, Manuel essaya de l’amadouer en introduisant la clé dans sa serrure, sans effet, celle-ci avait été condamnée, bouchée, sans nul doute par quelque facétieux pour enquiquiner ses voisins, ou quelque obsédé en crainte d’insécurité.

    Manuel commença sur le trottoir le déballage de sa valise afin d’en extirper l’incontournable code.

    Après quelques minutes de flottement, nanti du précieux sésame, Manuel pénétra dans une allée sombre et large au sol recouvert de petits carreaux noirs et blancs, symétriquement disposés jusqu’aux premières marches de pierre.

    L’unique source de lumière émanait de la cour intérieure. Au travers de vitraux opaques du siècle dernier qui atténuaient d’autant sa luminosité.

    La montée d’escalier, en pierres sombres très larges et au plafond très haut tolérait à peine un minuscule ascenseur en son centre. Deux personnes maximum, indiquait le panneau, sous réserve de faire fi de leur intimité…

    Autant par habitude de l’effort physique, que par crainte du confinement dans un lieu aussi exigu, Manuel décida de monter à pied les quatre étages qui devaient le conduire chez lui.

    La distribution et l’agencement de l’appartement correspondaient en tout point à la visite virtuelle que Manuel avait pu en faire avant de donner son accord. Un traversant est ouest avec petit balcon sur la cour intérieure. Les murs peints étaient de couleurs lumineuses, le sol se répartissait entre carrelage et plancher selon les pièces, le mobilier sobre, quelque peu spartiate, aucune décoration au mur, ni quelconque bibelot sur les meubles.

    Manuel se dit qu’il était ici pour plusieurs mois, qu’il verrait tout cela plus tard. L’ensemble lui convenait parfaitement. Pour l’heure, il lui importait de ranger ses affaires et prendre une douche, d’autant que la fin de journée s’était montrée éprouvante.

    Demain s’annonçait chargé, mais ses dossiers étaient fins prêts. Il avait rendez-vous le matin avec le Directeur Départemental des Services de Police, le divisionnaire Desrosiers et son état-major afin d’arrêter l’organisation pratique du cycle de conférences qu’il devait donner. L’après-midi, toujours avec le DDSP, il rencontrait le Directeur de l’institut des hautes études criminologiques, afin de déterminer les moyens mis à sa disposition dans le cadre de ses travaux de recherche sur les violences urbaines.

    CHAPITRE 3

    La commissaire Camille Ouessant

    Mercredi 27 novembre.

    – Allô Monsieur le divisionnaire ?

    – Oui !

    – Salut Marc, ici Patrick au commissariat du 2e.

    – Salut Patrick ça fait un bail… Quel bon vent ?

    – Mauvais mon vieux, nous venons d’être alertés par un passant qui a découvert le corps d’un homme gisant sur le sol le visage peint en rouge, rue Édouard Herriot. Le passant, médecin de son état est formel, le corps est un cadavre…

    – J’envoie une équipe sur place pour les premières constatations et sécuriser la scène… Je n’ai pas voulu attendre ces Messieurs pour te prévenir.

    – À ce que je vois, tu es toujours en froid avec la magistrature !

    – Polaire… Je ne fais même plus d’effort pour supporter le mépris et la suffisance du Procureur.

    À un an de la retraite je ne risque plus grand-chose… Mais ce n’est pas l’unique raison pour laquelle je t’informe, je pense qu’il s’agit d’une sale affaire, vous allez avoir le procureur constamment sur le dos… Alors si vous pouvez prendre un peu d’avance avant qu’il ne monopolise l’enquête et les médias…

    – Diable, mais pourquoi une sale affaire ?

    – A priori le corps est celui du propriétaire des bijouteries « D’or et d’argent » : Gérard Slimani, une fripouille dorée à l’entregent influent. Certains détails sont pour le moins bizarres : son visage et la portière de sa voiture barbouillée en rouge, les causes de sa mort restent à déterminer, le médecin diagnostique

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