Longtemps, les pauvres n’ont pas su à quel point les riches pouvaient être riches. J’écris « les pauvres ». On dit aujourd’hui les classes populaires, les revenus modestes, les personnes défavorisées. Je garde les pauvres. Chacun sait de qui on parle.
J’ai souvent interrogé mon père sur son enfance, sa jeunesse, son adolescence. Ce n’était pas Zola mais enfin, on n’en était pas loin.
Mon père est né en 1935. Il habitait avec ses parents dans une mansarde sous les toits d’un immeuble du centre-ville de Nantes. La famille vivait dans une seule pièce d’une trentaine de mètres carrés qui faisait cuisine, salle de bains et chambre à coucher. La température ne dépassait pas 10 degrés les matins d’hiver. Zola,