MAJA HOFFMANN MÉTAMORPHOSE ARLES
Interview Aurélie Raya / Photos Hervé Hote
Elle inspecte les ultimes détails, vous enjoint de la suivre pour découvrir la Tour, la fameuse, imposante, pas si écrasante. Elle semble réservée, presque mal à l’aise à l’idée de s’exprimer. Voilà dix ans que Maja Hoffmann porte ce projet insensé issu de sa fondation Luma, contraction des prénoms de ses enfants Lucas et Marina. Le père de cette Camarguaise de cœur, l’ornithologue Luc Hoffmann s’était installé ici dans les années 1950 et avait fondé le WWF. D’origine suisse, Maja est issue d’une lignée d’amateurs d’art. Son arrière-grand-père avait lancé les laboratoires Hoffmann-La Roche en 1896. La firme bâloise prospère tant qu’elle est devenue la première entreprise pharmaceutique mondiale en termes de chiffres d’affaires. Mais Maja Hoffmann en a soupé de s’entendre présenter en héritière, à près de 65 ans. Celle qui figure dans les conseils d’administration des institutions culturelles les plus prestigieuses de la planète affiche une moue chiffonnée dès que l’on approche son patrimoine colossal, que l’on questionne ses liens avec les artistes. Généreuse ou mégalo? Reine parmi sa cour ou mécène passionnée? Trilingue, elle cherche parfois ses mots, le fil de la
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