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Les chroniques de Faymous: Tome 1 - Une école faytastique
Les chroniques de Faymous: Tome 1 - Une école faytastique
Les chroniques de Faymous: Tome 1 - Une école faytastique
Livre électronique303 pages4 heures

Les chroniques de Faymous: Tome 1 - Une école faytastique

Par Aguil

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À propos de ce livre électronique

Chronique humoristique riche de références, ce roman veut répondre au souhait de toutes les petites filles : « Moi quand je serai grande, je veux être une princesse ! ». Milly Cooper, jeune fille moderne de seize ans, n'en demandait pas tant et ne croit plus au prince charmant depuis longtemps. Elle se voit pourtant transportée dans un monde fantastique où elle va devenir une étudiante de la prestigieuse école des princesses et autres personnages magiques, Key-Qyu. Accompagnée de personnages hauts en couleurs et de leurs pettos, leurs êtres de compagnie, Milly devra suivre les cours de cette école si particulière. Arrivera-t-elle à faire avouer à l'étrange directeur pourquoi elle est ici ? Mais surtout, lui dira-t-il comment elle pourra rentrer chez elle ?
LangueFrançais
Date de sortie3 janv. 2014
ISBN9782312019758
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    Aperçu du livre

    Les chroniques de Faymous - Aguil

    cover.jpg

    Les chroniques de Faymous

    Tome 1 – Une école Faytastique

    Aguil

    Les chroniques de Faymous

    Tome 1 – Une école Faytastique

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-01975-8

    Prologue

    Il était une fois dans un pays pas si lointain, il n’y a pas si longtemps, une jeune fille en fleur nommée Milly. Enfin, « Il était une fois » c’est la formule consacrée, mais l’histoire dont nous allons parler aujourd’hui n’a pas eu lieu il y a fort fort longtemps, ni dans un royaume fort fort lointain.

    Milly vit dans une ville pas vraiment grande et pas vraiment moderne. Tous les matins elle va seule au lycée, c’est presque la fin de sa première année. Les examens arrivent bientôt mais c’est mal parti, vu les résultats qu’elle a eu tout au long de l’année. Cependant, cela ne la perturbe pas vraiment, les cours sont pour elle une perte de temps et les professeurs, des incapables.

    Milly a tout juste seize ans et un physique plutôt banal. Elle porte ses cheveux châtain très courts avec une coupe garçonne qui ne l’oblige pas à se coiffer. Elle revêt toujours des vêtements amples et confortables accompagnés de baskets fatiguées, car elle dit toujours qu’elle préfère se sentir à l’aise qu’endimanchée.

    Ce matin, pas de chance, elle a cours de littérature. Avec les sujets étudiés cette année, ce cours ressemble plus à un test de résistance à l’ennui qu’autre chose. Elle s’assoit, regarde les autres élèves ; avec eux tout est plus compliqué. Notre héroïne parle peu, et à chaque fois qu’elle essaye d’entamer la conversation cela se termine toujours par une engueulade, par sa faute. Elle a essayé plusieurs fois, puis un jour elle a capitulé en se disant qu’elle avait vraiment du mal à se lier aux gens.

    Milly commence à s’endormir lorsque le fantastique Monsieur Gruduc l’interpelle et interrompt sa presque sieste :

    – Mademoiselle Cooper, que pensez-vous de l’histoire d’Emma, l’héroïne de cette œuvre de Jane Austen ? Un mot sur sa condition à la fin de l’histoire et sur son amour brisé ?

    Comme pour tout le reste, Jane Austen ne la passionne pas spécialement. L’histoire d’une femme follement amoureuse d’un prétendant volage la dépasse. Elle ne répond pas à la pique et Monsieur Gruduc reprend :

    – Mademoiselle Cooper, ne pensez-vous pas que la classe mérite de connaître votre point de vue si critique sur la situation du personnage principal de l’œuvre ?

    – Monsieur Gruduc, mon avis a tendance à fortement vous déplaire, est-il nécessaire que je développe mon point de vue ?

    – Mais bien sûr que votre opinion si « réaliste » m’intéresse, comme tout le monde ici, éclairez-nous…

    – Je me répète encore, comme à chaque œuvre soi-disant classique que vous nous faites étudier. Des hommes qui se battent pour le cœur d’une femme en lui promettant monts et merveilles, pour qu’au final elle se retrouve malheureuse et trompée, quel bel exemple de conte donnez-vous aux jeunes ? 

    – Mademoiselle Cooper votre insolence dépasse encore une fois les bornes. Allez donc rendre visite à notre cher Directeur.

    – Ouais. Comme d’habitude vous me demandez mon avis et comme d’habitude je dépasse les bornes… Je la connais celle-là.

    Milly range ses affaires sans un mot de plus, récupère le billet d’exclusion et quitte la salle sous les rires des autres élèves. Ce vieux râleur de Gruduc, qui n’accepte pas que l’on donne son opinion ! Il devrait arrêter l’enseignement celui-là ! Les yeux baissés, car sa colère et sa honte ne sont pas encore calmées, elle longe le long couloir des salles de cours, pour atteindre le grand hall. Comme à chaque fois qu’elle y passe, elle lève les yeux, afin d’observer le portrait de la Princesse sauveuse.

    D’après ce qu’elle a entendu, cette femme aurait fondé l’école il y a des siècles, et ce portrait est la seule chose qui reste d’elle, même son nom s’est perdu dans l’histoire. Ce tableau a toujours intrigué Milly, peut-être à cause des yeux perçants du personnage qui semblent vous suivre où que l’on aille dans le grand hall. La Princesse est d’une beauté à couper le souffle : sur son long et fin visage d’ange coule une rivière de cheveux châtains, sa robe brille de mille feux, et ses superbes mains sont serties des plus beaux bijoux…

    Quand son attention tombe sur le tableau, Milly s’étonne de la brillance des mains de la Princesse. Pourquoi sa main droite resplendit-elle autant aujourd’hui ? Elle s’approche, et là, sur ce tableau mille fois observés depuis la rentrée, elle discerne clairement la bague qu’elle porte au doigt. Celle-ci est si réaliste qu’elle semble sortir de l’œuvre. Sa curiosité attisée, Milly tend sa main vers l’objet brillant, et le touche.

    – C’est froid !

    Elle recule rapidement sa main et regarde autour d’elle, croyant à une mauvaise farce. Personne. Elle est seule. Elle se rapproche encore du tableau pour détailler l’objet, et il paraît vraiment réel, en trois dimensions avec ses reflets dorés. Pour s’en assurer, elle finit par tendre la main et saisi la bague entre ses doigts.

    – Mais qu’est-ce qu’il se passe ? C’est pas normal !

    Milly refait un tour d’horizon, toujours personne dans les couloirs. Elle observe la bague en détail, lève à nouveau les yeux vers la peinture, le bijou n’y est plus. C’est bien la bague du tableau qu’elle tient dans la main. Une idée folle lui traverse l’esprit et par défi elle enfile la bague à son doigt. Ce n’est que dans les contes de fées que ces choses-là arrivent, raille Milly. Comme si la magie l’avait entendu, la porte d’entrée de l’école semble s’ouvrir d’elle-même et laisse passer un grand rayon lumineux. Pensant être dans un rêve, Milly s’approche et passe la porte. Pourtant de l’autre côté, la lumière est aveuglante et elle ne peut rien distinguer.

    Elle essaye d’avancer mais l’endroit est tellement éclatant qu’elle ne voit rien. Elle se retourne et tente de saisir la poignée de la porte qu’elle tenait dans sa main encore quelques secondes plus tôt, mais il est déjà trop tard. La porte rétrécit à vue d’œil, tout va très vite, cela paraît impossible. Pourtant la porte disparaît dans un « Pouf ». Elle est de l’autre côté du miroir.

    Chapitre I

    – Oh, nom d’une barrique !

    Un vieil homme crie en chemise de nuit et se redresse.

    – Cat, vite ! Lève-toi ! C’est l’heure !

    L’énorme chat violet qui dormait près du vieil homme s’étire en s’éveillant. L’homme sort en trombe du lit alors qu’un criquet s’accroche tant bien que mal au pompon qui s’agite au bout du bonnet du vieillard.

    – Qu’est-ce qu’il se passe encore, Coco ?!

    Le chat est passablement énervé mais il est habitué aux excentricités du vieil homme alors que le criquet est enfin confortablement installé sur l’épaule de son maître.

    Ledit Coco tourne en rond dans la pièce étriquée qui lui sert de chambre. Vivre dans la plus haute salle de la plus haute tour du bâtiment est un choix très étrange, même de la part d’un homme aussi étrange que lui. Malgré son âge très avancé, il se tient droit sur ses maigres jambes et ses yeux bleus ciel cachent une certaine malice. Ses pommettes saillantes font ressortir son nez proéminant mais fin. Il a de fines lèvres masquées par une longue barbe pointue tombant jusqu’au nombril. Tout comme sa barbe, ses cheveux sont blancs et noués en une longue tresse pour la nuit. Le corps allongé et fin s’agite sans cesse dans l’espace confiné de la chambre :

    – Mais je te dis que c’est l’heure, quelqu’un arrive. Il faut préparer le thé !

    – Tu ne choisis vraiment pas le meilleur moment pour tourbillonner partout, tu ne penses pas ?

    – Mais si je te dis que… Euh…

    Coco se gratte la tête sous son bonnet de nuit. Il s’est encore perdu dans ses propres pensées, c’est devenu coutumier depuis plusieurs années maintenant.

    – Mais il est tard, pourquoi je dors pas… Euh… Cat, je disais quelque chose ou j’ai encore fait un cauchemar ?

    L’animal s’assoit sur le lit, il fixe toujours le vieil homme dans sa chemise de nuit et son bonnet qui lui tombe sur les yeux. Il remarque que le criquet s’est rendormi, rassuré de ne pas avoir été oublié sur le lit.

    – Tu disais quelque chose, et je crois que je vais m’en occuper. Habille-toi et prépare le thé, je n’en ai pas pour longtemps.

    L’énorme chat saute du lit, continue de s’étirer pendant un instant avant de sautiller légèrement vers la porte, ce qui paraît difficile au vue de sa corpulence.

    – Coco ! Je reviens. Ne fais pas cette tête, je m’occupe de tout, comme toujours.

    Cat disparaît lentement avant d’atteindre la porte.

    – Hercilia… Hercilia…

    La voix du chat résonne dans une chambre sombre.

    – Oh, Hercilia ! Je me suis encore coincé une griffe dans tes draps là !

    La jeune fille se réveille en sursaut. Les boucles blondes de ses longs cheveux s’échappent de ses deux tresses quand elle se relève.

    – Cat ? C’est toi ?

    La voix encore endormie de la demoiselle n’est qu’un souffle au milieu des cris rageurs de Cat.

    – Mais qui veux-tu que ce soit ?! Lève-toi ! Ordre de Coco !

    Le chat ronchon rouspète encore. La main de la fille part à tâtons à la recherche de ses lunettes sur la table de nuit. Quand elle les trouve enfin, ses yeux verts d’eau s’ouvrent légèrement et elle les frotte du bout des doigts.

    – Mais c’est le milieu de la nuit Cat, que veut Grandpa à cette heure-ci ?

    Hercilia, toujours ensommeillée, se lève et libère le pauvre animal de sa couverture. Il se secoue les pattes, plein de dignité, et va se placer au coin du lit pour être au même niveau que la jeune fille.

    – Enfile une robe de chambre et attends devant la porte du château, quelqu’un doit arriver.

    – A cette heure-ci ? Je dois attendre qui, quelqu’un d’important ? Je suis vraiment obligée d’y aller ?

    – Les ordres sont les ordres. Quand tu auras récupéré la personne qui doit arriver, rejoins-nous dans le bureau de Coco.

    Avant même qu’Hercilia puisse argumenter, Cat disparaît dans un nuage de fumée. Elle enfile son peignoir et ses chaussons, prend une bougie et va doucement réveiller son petit koala qui dort encore sur l’oreiller mitoyen du sien.

    – Debout Charlie, il nous faut aller chercher quelqu’un.

    Le koala la regarde avec ses grands yeux, et comme un automate, va s’agripper à son bras gauche, où il se rendort presque aussitôt. Elle déambule ainsi dans les longs et nombreux couloirs qui mènent à la porte d’entrée du château. La traversée lui prend un certain temps. Pour se rendre à la porte il faut qu’elle emprunte trois longues galeries, qu’elle descende un escalier sur deux étages, qu’elle bifurque au bon endroit pour passer par son « raccourci ». Ce qu’elle appelle son raccourci, c’est un passage secret au travers d’un mur trompe l’œil qu’elle a trouvé étant enfant. Ce n’est pas difficile pour Hercilia qui connaît les moindres recoins du château, car elle y a toujours vécu.

    Lorsqu’elle arrive enfin devant la porte, il n’y a personne… Elle l’ouvre, craignant d’avoir manqué les coups du visiteur, mais rien ni personne. Elle la referme et se décide à attendre. Si Cat l’a levé au beau milieu de la nuit, c’est que cela doit être important.

    Le temps lui paraît long et elle s’assoie sur un des deux bancs présents dans la grande entrée. Elle caresse doucement son koala et commence à se rendormir quand un coup sur la grande porte retenti.

    – C’est encore toi Cat ?

    Un second coup résonne, qui finit complètement de la réveiller. Effrayé, son koala se cache derrière son dos, et Hercilia accourt vers la grande porte pour l’ouvrir.

    C’est presque sans surprise qu’elle aperçoit une silhouette. La silhouette d’une jeune fille, qui lui paraît avoir le même âge qu’elle.

    – Bonsoir.

    – Euh… Bonsoir ? A l’instant, c’était encore le matin…

    La jeune fille semble surprise et perdue.

    – Bienvenue, je m’appelle Hercilia Eschyles. Je suis là pour t’accueillir et te conduire au bureau du Directeur. Si tu veux bien me suivre, on ne va pas rester dans les courants d’air !

    La nouvelle venue suit Hercilia dans les couloirs sombres du château, et leur périple commence. Il leur faut un bon moment pour enfin atteindre l’accès qui mène soit au donjon de Coco, soit à son bureau, et Hercilia hésite. Doit-elle amener la fille au donjon ou au bureau ? Bien qu’il n’y ait personne dans le couloir mal éclairé, Hercilia se met à parler toute seule :

    – Hé, Cat, je dois aller où ? Au donjon ou au bureau ? Je ne sais plus ce que tu m’as dit.

    Une voix s’élève dans les couloirs :

    – On n’est pas parti de la chambre, donc rejoignez-nous au donjon…

    – Bon, on est mal parties, on a exactement huit cent quatre-vingt-huit marches à monter… Pas de chance !

    Hercilia tourne donc à droite et elles se retrouvent au pied d’un large escalier en colimaçon qui paraît interminable.

    L’ascension débute, les premières marches n’étaient pas si dures à gravir, mais après les cent premières, les filles commencent à fatiguer. Hercilia bougonne :

    – Dis Cat, tu ne crois quand même pas que l’on va réussir à tout monter sans ton aide !

    – Vos désirs sont des ordres, mes m’zelles !

    Là, juste au centre du colimaçon, apparaît une petite fenêtre comme un passe plat. Elle n’y était pas une seconde plus tôt. Hercilia l’ouvre, s’y glisse et invite l’inconnue à la rejoindre. Elle s’avance vers le trou et, quand elle se rend compte que devant elle se tient au gros seau accroché à une corde, elle s’exclame :

    – Mais je monte pas là-dedans moi !

    Elle se penche un peu plus, regarde à l’intérieur du trou et demande :

    – C’est une sorte d’ascenseur ou un puits, ça ?

    Hercilia la regarde, étonnée, mais elle commence déjà à s’installer dans le seau.

    – Tu fais comme tu veux, mais moi je ne grimpe pas tout cela à pied !

    La fille regarde vers le haut, pour se rendre compte de la grande montée qui lui resterait à gravir si elle ne montait pas dans l’espèce de demi-tonneau en bois.

    – Bon… Je crois que je n’ai pas vraiment le choix…

    Elle prend son courage à deux mains, passe la petite ouverture et finit par entrer dans le grand seau avec Hercilia. A peine la porte est-elle fermée que le monte-charge se met à s’élever à une vitesse folle pour finalement s’arrêter d’un coup sec. Là, une nouvelle fenêtre apparaît de l’autre côté du mur, s’ouvre et indique le palier. Les deux jeunes filles sortent comme elles sont entrées, et se retrouvent devant la porte de la chambre de Coco.

    – Plus jamais ! Mais c’est quoi cet endroit d’abord ?!

    Hercilia ne répond pas mais lui ouvre le passage vers la chambre. La pièce est éclairée par de nombreuses bougies, et on peut distinguer plusieurs fauteuils. Sur l’un d’eux est assis un énorme chat violet. Il se lève, s’étire et regarde les deux jeunes filles puis leur dit d’un ton enjoué : 

    – Belle nuit mesdemoiselles, n’est-ce pas ?

    L’étrangère, déjà ébranlée par son voyage en seau dans l’escalier, prend Hercilia par le bras pour s’appuyer et se tourne vers elle :

    – C’est un chat qui vient de parler ?

    – Ben oui, c’est Cat.

    – Ok, je suis folle ou je rêve…

    Au moment où elle dit cela, le vieil homme se relève comme un piquet de son fauteuil, ce qui réveille en sursaut le petit criquet, et il s’écrit :

    – Quelqu’un doit arriver !! Vite Cat, occupe-toi du thé ! Il nous faut absolument du thé !

    Hercilia se détache de l’emprise de la jeune fille encore sous le choc et dit :

    – Laisse Cat, je vais m’en occuper.

    Elle va vers la cheminée puis place la bouilloire sur le feu. Elle part ensuite récupérer quatre tasses sur une étagère au fond de la pièce pour les placer sur la table basse située au centre des fauteuils.

    Pendant ce temps, la jeune fille s’est approchée du gros matou pour l’examiner de plus près. Le haut de ses oreilles arrive au niveau de la tête de l’étrangère alors qu’il est encore assis sur le fauteuil.

    – Comment ça marche ce machin-là ?

    Elle se met à lui soulever une patte après l’autre. D’un bond, Cat se dégage et saute sur un autre fauteuil.

    – Non mais, petite dame ! Je ne vous permets pas de me tripoter de la sorte ! Je ne suis pas un jouet !

    Effarée, elle s’affale sur le fauteuil abandonné par le chat quelques instants plus tôt et le regarde avec de grands yeux. Coco, comme si un signal lui avait été donné, se tourne vers elle et lui fait une révérence, accompagné dans le même mouvement par son criquet. Le pompon de son bonnet se cogne ridiculement sur son visage, mais Coco le repousse comme si de rien n’était. La nouvelle arrivée remarque que le petit insecte évite facilement le pompon pour se rassoir sur l’épaule du vieil homme.

    – Je suis désolé pour ma tenue, mais vous n’étiez pas censée arriver plus tôt ? Le voyage s’est bien passé ?

    La jeune fille se lève et se met à faire les cents pas dans la pièce, elle sent la colère lui monter au nez. :

    – Le voyage ? Mais quel voyage ? Moi, j’ai juste trouvé une bague sur un tableau, je l’ai mise puis j’ai suivi la lumière, et d’un seul coup je me suis retrouvée devant ces grandes portes ! Là je frappe, on ne sait jamais, et je tombe sur cette fille qui a un koala accroché à son bras et qui m’a fait courir des kilomètres, pour ensuite me faire monter dans un seau, et maintenant je parle avec un chat disproportionné et violet ! Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce qu’il se passe ?!

    Le Directeur l’attrape par la main et la conduit calmement vers le fauteuil. Il lui demande de sa voix la plus douce :

    – Calme-toi mon enfant. Dis-moi déjà, quel est ton nom ?

    – Je m’appelle Milly Cooper. Et je ne sais pas ce que je fais là…

    – Comment ça tu ne sais pas ?

    Il se tourne vers Hercilia et s’étonne :

    – Ah… Oh… Ma princesse chérie que fais-tu là à cette heure indue à me servir le thé ?!

    Coco lâche la main de Milly pour se servir une tasse de thé et va la savourer au bord de la cheminée. Il contemple ainsi les flammes et oublie tout à fait la discussion qu’il avait lui-même entamée. Le criquet descend doucement le long du bras droit de Coco pour aller boire dans sa tasse.

    – Hé oh ! Mais répondez-moi !! Non, c’est pas possible je dois rêver…

    Milly se pince plusieurs fois, jusqu’à que le dos de sa main devienne rouge. Hercilia caresse affectueusement son koala :

    – Cat, prend le relais s’il te plaît, moi aussi je suis perdue.

    – Bon d’accord, si tu me le demandes si gentiment… En fait petite demoiselle, vous êtes ici dans le donjon du Directeur de Key-Qyu, l’école des Princesses et autres personnages magiques. Je vous présente ici l’illustre Directeur, Monsieur Coco Terry Isoba et sa petite fille, Mademoiselle Hercilia Eschyles. Je suis moi-même Cat Waldow, je joue le rôle de chat à tout faire pour notre cher Directeur et je suis aussi le surveillant général de Key-Qyu. Enfin, je tiens à dire que je ne suis PAS disproportionné !

    Milly l’interrompt face à tant d’informations invraisemblables :

    – Attendez ! Key-quoi ? École des Princesses et qui ? C’est quoi cette histoire ?! Et puis pourquoi je suis là moi ?!

    – Du pourquoi, la réponse est simple. La bague que vous portez au doigt est magique, elle vous a transportée jusqu’ici car vous avez vous-même toutes les aptitudes pour suivre le cursus que nous offrons dans cet établissement. En effet, dans ces lieux, nous offrons une éducation d’excellence à toute personne souhaitant faire partie des grands de ce monde. Vous pourrez ainsi apprendre à devenir une princesse, une marraine la bonne fée ou encore une méchante belle-mère ou une sorcière.

    Milly ne peut pas bouger de son fauteuil, trop d’informations d’un seul coup, son cerveau n’arrive pas à suivre, son rêve est vraiment trop bizarre. Hercilia de son côté commence à scruter la jeune fille et lui trouve une allure peu commune :

    – Mais, Cat, je ne comprends pas bien, d’où vient cette fille ? Milly, c’est ça ?

    – Hercilia, ceci ne doit absolument pas sortir de cette pièce, mais la jeune Milly vient d’un autre monde, où la magie n’existe que dans les livres. C’est pour cela qu’elle a des habits si étranges et qu’elle ne comprend pas ce qu’elle fait là. Il va falloir s’armer de patience pour tout lui expliquer et tu vas l’aider. J’aimerais qu’elle s’installe avec toi, dans ta chambre et que tu l’aides à s’habituer à notre école… Et à notre monde.

    – Attendez une seconde !

    Milly s’éveille de sa torpeur, et réalise ce que Cat vient d’annoncer :

    – Je viens d’un monde où la magie n’existe pas… J’ai changé de monde ?! Et la magie existe ?! Je suis dans une école de princesses ?! Il faut vraiment que je me réveille !

    Milly se prend la tête entre les mains, refuse ce qu’elle vient d’apprendre.

    – Se réveiller, se réveiller… Ah mais oui !

    Elle a une idée après avoir réfléchi quelques instants :

    – Si j’enlève cette bague, je vais pouvoir rentrer chez moi !

    Elle enlève le bijou mais rien ne se produit. Cat rit depuis son fauteuil, en saute et se met à tourner autour de Milly, ce qui l’effraie et la déstabilise :

    – Il est déjà trop tard, la bague ne fonctionne que dans un seul sens, la magie a fait effet. Tu es bloquée ici, tu dois aller à Key-Qyu. N’oublie pas une chose, Miss, ici les choses ne sont pas comme dans ton monde, si tu révèles le fait que tu viens d’ailleurs, nous serons dans l’obligation de te renvoyer de l’école. Et dans ce monde, bien que la magie soit présente partout, chaque action peut se révéler cruelle à tous ceux qui n’ont pas de pouvoir et qui ne savent pas comment il fonctionne. Je te conseille donc de gentiment suivre Hercilia et d’apprendre au plus vite comment vivre avec nous, car ce n’est pas demain que tu vas pouvoir partir d’ici !

    Milly réalise d’un coup tout ce qui est en train de se passer, et se sent accablée. Dans un autre monde, magique, avec des chats qui parlent et me menacent… Comment croire à tout cela ? Elle est encore perdue dans ses pensées quand l’horloge de Coco sonne trois coups, pour rappeler l’heure tardive à tous :

    – Oh là là ! Mais il est fichtrement tard ! Les filles allez-vous coucher, demain vous aurez une journée très chargée ! Cat, que doivent faire ces petites chéries demain matin déjà ?

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