L’hiver des possibles
Pauline a les larmes aux yeux : elle n’a plus aucun espoir.
A 40 ans, son divorce d’avec un mari violent récemment prononcé ne suscite chez ses deux enfants aucune compassion.
Pourtant, Eugénie, sa fille aînée, infirmière dévouée de 20 ans, aurait dû comprendre sa mère. Deviner dans quel désarroi elle se trouve. Mais non.
Quant à son fils Léopold, 19 ans, il ne supporte pas le fait que sa mère « ose abandonner papa ». Un homme si respectable, ingénieur dans l’industrie automobile. Léopold emprunte la même voie que son père Patrick puisqu’il poursuit ses études à l’école des mines de Nancy.
Plus rien ne retient Pauline ici.
Le regard hagard sur le quai de la gare de Metz, elle veut partir loin… Mais où ? Telle est la question.
Elle paraît complètement désorientée, larmoyante, parmi le flot des passagers qui connaissent leur destination.
Elle s’assoit sur un banc et verse toutes les larmes de son corps. Soudain un jeune homme, surgi de nulle part, lui tend un mouchoir de coton blanc :
– Tenez madame, séchez vos yeux, sans quoi vos cils vont se transformer en congères !
Pauline relève la tête vers son interlocuteur, hébétée, tel un animal blessé :
– Oh ! Merci.
Elle prend délicatement le mouchoir et essuie ses yeux mouillés. Ses joues sont glacées en effet.
– Où allez-vous ? demande le beau jeune homme.
– Je... je l’ignore, je suis perdue…
Le jeune homme prend place sur le banc, à côté de Pauline. Avec un air compatissant, il se présente :
– Cédric Gangluff, pour vous servir, dit le jeune homme d’un ton jovial en tendant la main.
– Enchantée, Pauline Bauer. Je voulais quitter la Lorraine, mais je n’ai aucun endroit où aller.
– Ne restez
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