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Je te reconnaîtrai: Roman
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Livre électronique244 pages3 heures

Je te reconnaîtrai: Roman

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À propos de ce livre électronique

La quête de Maryline, une maman qui vient d’assister impuissante à l’enlèvement de sa fille Sandra et qui, en poursuivant le ravisseur, est victime d’un accident qui la plongera dans le coma. Après avoir vécu une expérience de mort imminente, elle se réveillera, porteuse d’un mystérieux message qui la poussera à se lancer à la recherche « d’un garçon blond », susceptible de la mener à sa fille. Alors qu’elle décide de démarrer sa propre enquête, dans des quartiers de Toulouse, Fred un redoutable truand marseillais amnésique, fait irruption dans sa vie. Pourquoi sa fille ? Qui est ce garçon blond ? Bien que tout les oppose, pourquoi cet affreux bandit affirme-t-il être venu pour elle et pour l’aider ? Malgré une certaine réticence, au début de leur périple, Maryline finira par faire confiance à cet homme, qui s’avérera être la solution et détenir la vérité de toute l’intrigue…

À PROPOS DE L'AUTEUR

Didier Lloret est un auteur indépendant qui vit en région Toulousaine. L'écriture de ce premier roman, Je te reconnaîtrai, a provoqué en lui une véritable prise de conscience quant à sa passion pour l'écriture. L’auteur trouve ses sources d'inspiration autour des évènements que l'on dit étranges et inexpliqués et dont il est passionné depuis toujours. Riche d'expériences des plus diverses, il construit ses histoires en s'appuyant sur un agréable mélange de faits divers, d'action, d'intrigues rythmées et de mystérieux.
LangueFrançais
Date de sortie3 avr. 2020
ISBN9791037706287
Je te reconnaîtrai: Roman

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    Je te reconnaîtrai - Didier Lloret

    Didier Lloret

    Je te reconnaîtrai

    Roman

    © Lys Bleu Éditions – Didier Lloret

    ISBN : 979-10-377-0608-7

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    Bien qu’inspirés de la réalité et de noms existants, les lieux, sites et bâtiments sont imaginaires, de même pour les personnages qui sont purement fictifs.

    1

    La voiture rouge

    De nos jours, dans le Sud-Ouest de la France, ville de Toulouse.

    Un 28 Octobre… 

    — Tout va bien ma chérie ? Es-tu confortablement installée ? N’aie aucune inquiétude, papa et moi serons derrière ! Nous vous suivrons.

    — Maman j’ai très peur, j’ai peur de rentrer !

    Yvonne Pichon, et son mari Jean tenaient absolument à être présents lorsque leur fille Maryline sortirait. Après dix-neuf jours de soins, à bord d’un véhicule sanitaire, Maryline quittait l’hôpital du CHU de Toulouse Purpan, pour enfin regagner son domicile. Cette mère de famille avait subi un double traumatisme et restait, encore à ce jour, meurtrie physiquement et brisée moralement. La présence et le soutien de ses parents étaient pour elle, d’un grand réconfort.

    Maryline le savait, son état nécessiterait des soins. Une aide médicale devra être assurée à son domicile durant plusieurs semaines. Elle n’ignorait pas non plus que sa famille et ses amis seraient très présents pour l’aider et la réconforter et cela la rassurait.

    Alors que Maryline était en chemin, elle n’arrivait pas une seconde à imaginer ce qui l’attendait. Elle appréhendait le retour à son domicile. Pourtant, une certitude dans son esprit : cela n’aura plus rien à voir avec sa vie d’avant. Elle redoutait les prochaines heures, les prochains jours et était effrayée par l’idée même d’affronter un grand vide dans sa maison.

    Maryline demeurait une maman désespérée, dévastée par la peine et… par le fait de ne pas savoir.

    C’était le 09 Octobre, une date qu’elle n’oubliera jamais, c’est arrivé vers la fin de l’après-midi, le 09 Octobre… C’est le 09 Octobre, date à laquelle la vie de Maryline Pichon a basculé en quelques minutes.

    Dix-neuf jours auparavant, quartier de la Roseraie à Toulouse, au domicile de Maryline.

    Encore une année, comme les précédentes, qui ne faisait pas exception à la règle : la région Midi-Pyrénées jouissait d’une arrière-saison exceptionnelle, une sorte d’été indien s’était installée sur le Grand Sud-Ouest et la Haute-Garonne en particulier.

    Maryline se souvient bien de ce Vendredi. Pour mieux profiter d’une fin de semaine ensoleillée, elle avait décidé de rentrer plus tôt qu’à l’accoutumée. Tant pis, pour une fois, aux diables ces satanées corrections en salle des profs ! avait-elle songé. On verra ça plus tard durant le week-end.

    Ah oui ! Une précision : Maryline est professeur de physique-chimie dans un lycée toulousain.

    Il devait être aux alentours des 17 heures… se souvient Maryline… lorsque je commençais à m’affairer dans mon jardin, mains gantées de caoutchouc, détendue et heureuse d’être en week-end. L’activité du moment : désherbage des rosiers. Les choses désagréables sont mieux acceptées lorsqu’on est de bonne humeur, paraît-il… Alors, bien que le désherbage ne soit pas la tâche du jardinage que j’affectionne le plus, je décidais de m’y atteler. L’expression « désherbage chimique » ne faisant pas partie de mon vocabulaire, je m’y collais donc, plus par conviction idéologique que par choix. « Zéro pesticide » avais-je en tête et, rien ne vaut la bonne vieille méthode manuelle : binette, grattoir, couteau… pognes et huile de coude.

    Nous habitons une impasse longue d’une centaine de mètres, dans un quartier calme : la Roseraie, situé entre les Argoulets à l’Est et le quartier Bonnefoy à l’Ouest. Là étaient regroupées huit villas sur des terrains dont les surfaces allaient de huit cents à mille mètres carrés. Notre impasse aboutissait à une artère plus importante sur laquelle nous disposions de nombreux magasins et commerces répondant aux premières nécessités, ainsi que d’une pharmacie et d’un centre de soins.

    Divorcée depuis presque deux ans, je vis là avec ma fille depuis huit années. J’ai trente-six ans, ma fille Sandra a treize ans et est élève de quatrième.

    Pour se rendre à son collège, qui doit se trouver à environ un kilomètre et demi de la maison familiale, Sandra prend le bus, matin et soir. Tous les soirs, elle franchit à pied la centaine de mètres qui sépare son dernier arrêt de bus de notre maison.

    J’ai la souvenance que ce jour-là, alors qu’il était à ma montre 17 h 25, de m’être fait cette réflexion : « elle va bientôt arriver ! ».

    En fait, il était très rare que je rentre avant elle, le soir. Je me réjouissais déjà à l’avance de la surprise que cela engendrerait, et surtout du plaisir d’être avec mon enfant plus tôt qu’à l’accoutumée.

    De là où je me trouvais, tout en arrachant de-ci de-là quelques pieds de chiendent récalcitrants, je pouvais guetter. Régulièrement, je jetais des petits coups d’œil par-dessus la clôture en direction du bout de l’impasse.

    Pour avoir participé à plusieurs reprises à la « Fête des voisins », et par la suite avoir sympathisé avec grand nombre d’entre eux, je connaissais bien tous les résidents de l’impasse et leurs véhicules, précisait Maryline. Je savais aussi, par habitude, quels véhicules restaient en stationnement habituellement à l’extérieur, devant chez leurs propriétaires respectifs.

    Cependant, ce jour-là, se remémore Maryline, mon attention fut accrochée par un véhicule nouveau et étranger, à cette voie sans issue. Il était inoccupé et stationnait au bout de notre impasse. Ce véhicule était rouge et j’avais remarqué un détail particulier : il était garé dans le sens de sortie de l’impasse… comme prêt à la quitter.

    Plus tard, Maryline dira qu’elle n’a pas eu la présence d’esprit de s’intéresser à la marque de ce véhicule, et encore moins, à s’approcher pour relever le numéro d’immatriculation. Elle affirmera simplement qu’il était de couleur rouge et appartenait plutôt à la catégorie des véhicules moyens, voir petits.

    Ce que Maryline va vivre ensuite, la succession d’événements qu’elle enregistrera, à partir de cet instant, elle le saura plus tard, restera gravée dans sa mémoire.

    Le film de l’horreur, le cauchemar absolu tout éveillée, qui repassera devant ses yeux, de jour comme de nuit, des centaines de fois durant des semaines. Une succession d’images, aussi soudaines que violentes allaient s’imposer à elle.

    J’étais accroupie et lorsque je me suis redressée, un gros paquet de mauvaises herbes en main, j’aperçus enfin Sandra qui venait de franchir l’angle de l’impasse. Sandra s’engagea dans cette dernière. Cinquante mètres environ la séparaient de moi. Dès qu’elle m’aperçut, large sourire aux lèvres, Sandra me fit un signe de la main.

    Le regard toujours orienté vers ma fille et le bout de l’impasse, soudain je perçus, distinctement, le bruit d’un moteur qui démarre.

    Tout ensuite s’accéléra : du véhicule rouge intrus, que je crus inoccupé durant tout ce temps, je vis un individu, jusque-là dissimulé, se dresser et jaillir.

    Tel un prédateur qui quitte son affût pour bondir sur sa proie, il se rua sur ma fille au moment même où celle-ci dépassait le véhicule garé.

    En un éclair, et sans vraiment réaliser ni accepter la scène qui se jouait sous mes yeux, la maman que je suis, comprit instantanément l’évidence, l’homme qui planquait là, à cet instant précis, n’avait qu’un seul but, qu’un seul objectif : agresser ou enlever mon enfant.

    Il attaqua la « petite » par l’arrière. Enroulant son bras autour de son bas-ventre et la souleva de terre. Immédiatement, bien que visiblement pétrifiée et en état de choc, Sandra parvint pourtant à pousser un petit cri étouffé en réaction, et ce, malgré la surprise, la peur et la pression exercée sur son ventre :

    — NONNN…

    Déjà, d’une foulée l’homme s’était présenté à l’arrière de son véhicule. D’un coup sec sur le capot il ouvrit le coffre et y jeta Sandra sans aucune retenue, comme on jetterait un vulgaire sac de patates. Sandra maintenant en larme, hurlait. Me sachant toute proche, elle m’appelait :

    — Maman, maman au secours !

    Le kidnappeur vociféra à son tour :

    — Ferme-la ou je t’assomme ! Avant de commencer à fermer le coffre sur la malheureuse. Ce dernier la plaqua sur le fond, d’une poigne impitoyable et, menaçant, il cria pour avertir : RENTRE TES MAINS !

    — Non, non, non, c’est impossible ! hurlai-je. Putain, le portillon, il est fermé à clé, rageai-je, avant de l’escalader puis de l’enjamber sans la moindre réflexion. Un trottoir à passer et cinquante « petits » mètres à parcourir le plus vite possible, pour arriver à ma fille… plus que quinze, dix… trop tard… Il a démarré ce salaud ! SALAUD ! vociférai-je. C’est fou ! Je ne le crois pas, il s’en va… IL S’EN VA AVEC MA FILLE DANS LE COFFRE DE SA BAGNOLE. AH ! Au secours ! Il a kidnappé mon enfant ! À L’AIDE ! me mis-je à hurler, à qui bon voulait l’entendre.

    Dans un crissement de pneus, la voiture du fuyard sauta sur l’avenue et accéléra.

    Qui est préparé à cela ? Qu’auriez-vous fait vous, à ma place ? Qui aurait songé à courser une voiture en pleine accélération ? Peut-être, sûrement, une maman qui venait d’assister, impuissante, à l’enlèvement de son enfant et aveuglée par le désespoir. J’étais en état de choc. J’avais perdu toute lucidité.

    Sans le moindre ralentissement, le véhicule du fuyard venait de tourner à droite sur l’avenue. Bien qu’abasourdie et flageolante, je fis de même… à pied, obsédée que j’étais, par cette maudite voiture rouge qui m’échappait.

    Imitant le fuyard, arrivée au bout de l’impasse, je partis à droite, ignorant tout de ce qui m’entourait, oubliant toutes règles, toutes précautions. Hélas, double hélas pour moi, je n’eus pas la même veine que celui qui me précédait.

    Avec l’arrivée massive d’adrénaline, mon cœur s’était soudainement emballé, comme jamais. Ma vue se troubla. Telle la grosse caisse d’un orchestre qui résonne sous les frappes de sa mailloche, ma cage thoracique vibrait au rythme des coups de boutoir de ma pompe sanguine. Mes tempes me faisaient mal. Mes oreilles sifflaient. Mon champ de vision, accaparé par le capot arrière d’un véhicule, s’était considérablement réduit. C’est dans cet état de conscience limité que je déboulais sur l’avenue… empiétant largement sur la chaussée. Oui, mon champ de vision était réduit. Tellement réduit, qu’il ne me permit pas d’apercevoir un autre véhicule arrivant sur mon flanc gauche. Malgré un freinage, qui s’avéra clairement trop tardif, et par conséquent trop court, le conducteur de ce véhicule ne put éviter le choc. Il me percuta violemment, me projetant, aux dires des témoins de la scène, à plusieurs mètres.

    Lorsque les enquêteurs recueillirent les témoignages des personnes se trouvant sur le trottoir opposé, ils affirmèrent tous un même détail de la scène. La pauvre malheureuse, semblant réaliser l’imminence de l’impact, tenta de sauter… verticalement.

    Les policiers prirent note de ces dépositions. L’un d’entre eux s’exprimera à ce sujet :

    — Ce saut vertical, d’une cinquantaine de centimètres, décrit par les témoins, qu’il fût acte réflexe ou lucide, lui aura sans doute évité d’être touchée gravement aux jambes.

    Quoiqu’il en soit un acte qui n’étonna pas tous ceux qui connaissent bien Maryline. Personne dans son entourage n’ignore qui est Maryline. Tous savent la sportive accomplie qu’elle est. Maryline a d’abord pratiqué l’athlétisme, durant de nombreuses années, avant de s’essayer à un art martial : le taekwondo. Aujourd’hui, après plus de quinze années de pratique, devenue une taekwondoïste chevronnée, Maryline a atteint le grade de « ceinture noire deuxième Dan ».

    Ses amis du « Taï » l’affirmeront : « Ce saut était les deux : réflexe et lucide ! Maryline maîtrise parfaitement ce type de saut vertical qu’elle a exécuté des centaines de fois, au fil des années et à force d’entraînements ».

    2

    Sous le masque de l’horreur

    À quatre cents kilomètres de là…

    Le 18 Octobre – 10 heures – Marseille – 6e arrondissement. 

    Une dépêche venait de tomber :

    « Le braquage d’une bijouterie a eu lieu au sein même de la cité phocéenne, rue de Rome ».

    Voici les premiers détails et précisions recueillis auprès des services de police, environ trente minutes après le braquage : les malfaiteurs étaient au nombre de quatre, ils étaient lourdement armés et très déterminés. Ils portaient masques et gants. Les services techniques et scientifiques de la police nationale sont actuellement sur place, à la recherche d’empreintes digitales et traces d’ADN. Mais selon toute vraisemblance, et premières constatations, les chances de trouver des indices demeurent minimes. Concernant les braqueurs, une particularité : pour ne pas être identifiés les malfrats portaient également des masques représentant quatre personnages de films d’horreur, des monstres ou assassins : Chucky, Frankenstein, Freddy et Le Clown. Toujours selon la police, les faits se seraient déroulés comme suit.

    À 9 heures précises, dès l’ouverture de la bijouterie, les malfaiteurs se sont introduits dans le magasin et ont immédiatement verrouillé les portes de l’intérieur. Puis, pendant que l’un d’entre eux tenait en joue le bijoutier, ainsi que sa femme et une employée regroupées dans un coin du magasin, les trois autres voleurs commettaient leur larcin. Ils ont brisé et détruit, en quelques minutes, des dizaines de vitrines et présentoirs et fait main basse sur : bijoux de toutes sortes, diamants, montres et autres horloges en or. Une première estimation du montant du préjudice s’élève à environ quatre-vingt-dix mille euros. Ils auraient ensuite, avant de quitter les lieux, réparti à la hâte le butin dans quatre sacs à dos. Au sortir de la bijouterie, leur fuite (qui était apparemment prévue en douceur, en se mélangeant aux passants) fut stoppée net par une patrouille de police qui les attendait à l’extérieur pour les « cueillir ». 

    Les casseurs ignoraient que cette bijouterie, comme d’autres, se trouvait sur un circuit, préétabli, pour les patrouilles de police. Pas de bol pour eux, à l’heure précise du braquage une équipe était en train de progresser dans la rue.

    Interrogé, un officier de police précisera que les braqueurs sont sortis, alors même que deux gardiens de la paix se trouvaient à proximité de la bijouterie.

    La perception nette, depuis la rue, de bris de verre suspect et la vue d’un homme brandissant une arme, au travers des vitrines… Il n’en fallut pas plus aux clients de la bijouterie, qui se présentèrent à l’entrée, pour donner l’alerte. Et très vite… leurs cris et leur affolement suscitèrent un premier mouvement de panique sur les trottoirs.

    — On dégage ! On dégage ! Ça bouge dehors ! lança Freddy le monstre, à ses complices. Freddy, qui semblait être le chef de la bande, prit soudain une deuxième et lourde décision. On change les plans ! Gardez vos masques ! ordonna-t-il. Et… ils sortent avec nous !

    Déjà à l’extérieur, dans les environs de la bijouterie, les deux policiers exhortaient les passants à fuir ou se protéger. La circulation dans la rue de Rome et sur la place voisine, d’ordinaire dense à cette heure de la matinée, s’était, en l’espace d’une poignée de secondes, figée dans un énorme embouteillage. Le tramway fut stoppé puis vidé de ses occupants. À proximité du magasin présumé braqué, un grand nombre de véhicules avaient été abandonnés sur place. Leurs occupants paniqués avaient préféré fuir.

    Les deux fonctionnaires présents profitèrent de cette aubaine pour prendre position, arme au poing, derrière deux de ces véhicules inoccupés et laissés à distance raisonnable.

    — Ensuite, tout alla très vite, affirma l’officier de police aux micros des journalistes. Dissimulés derrière des otages, vraisemblablement les propriétaires et leur employée, les quatre braqueurs sortirent. Immédiatement un des policiers embusqués leur cria les sommations d’usage. À la suite de quoi, et pour toute réponse, un des quatre malfrats à têtes de monstres ouvrit le feu, tirant une rafale de kalachnikov en l’air.

    Un témoin de la scène raconte. Le chaos succéda à la confusion. Des passants hurlèrent et coururent en tous sens, certains se couchèrent à même le sol, d’autres se réfugièrent derrière tout ce qui pouvait constituer une protection. Puis, après quelques minutes, plus de cris ni de pleurs, plus de bruit, tout devint étonnamment silencieux. Un calme surprenant régna en ce lieu habituellement bruyant. Plus rien ne bougea. Hélas ! Tout laissait à penser que la tempête fut loin d’être terminée, bien au contraire… nous ne fûmes que dans l’œil du cyclone.

    C’est là que, profitant de la confusion et de la panique engendrée, les « quatre affreux », afin de mieux échapper aux forces de l’ordre et, a priori, selon un scénario préétabli d’avance, se scindèrent en deux groupes. De toute évidence, la présence d’otages n’avait en rien modifié ce choix initialement fait.

    Frankenstein et Chucky, qui prirent pour bouclier la femme du propriétaire et l’employée, choisirent de partir sur leur gauche. Dès les premières secondes, afin de couvrir leur fuite, ils prirent pour cible le véhicule derrière lequel un des deux policiers s’était embusqué. Très vite, les quatre, étroitement collés les uns aux autres, s’engouffrèrent dans la première rue venue. Ils progressèrent tout en tirant de courtes mais assourdissantes rafales de leur pistolet mitrailleur. Après quelques dizaines de mètres, les deux malfrats sautèrent sur un scooter, qui les attendait là. Sans demander leur reste, ils prirent la fuite, laissant choir sur le sol, allongées et tétanisées de peur, les deux femmes-otages.

    Freddy et Le clown, eux, décidèrent de partir en direction opposée, avec pour objectif de rejoindre la station de métro la plus proche, place Castellane. Tandis qu’ils maintenaient devant eux, non sans difficulté, le propriétaire de la bijouterie qui, clairement, refusait toute coopération, ils commencèrent leur progression entre les véhicules. Mais

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