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Les pas sur la neige: Roman
Les pas sur la neige: Roman
Les pas sur la neige: Roman
Livre électronique91 pages1 heure

Les pas sur la neige: Roman

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À propos de ce livre électronique

Une jeune femme élève seule sa fille, adolescente. Chaque année, elle est en proie à de terribles cauchemars qui la perturbent, au point de changer son comportement. Ce sont les réminiscences d’un terrible passé, qu’elle a dû occulter pour tenter de vivre. Mais ce passé va, brutalement réapparaître.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Toulousaine d’origine, Cat' Le Saux a vécu dans différentes régions de France et même, en banlieue londonienne, une ville qui reste chère à son cœur. À 49 ans, sa vie et ses nombreuses expériences professionnelles lui ont montré à quel point l’homme peut être monstrueux mais l’auteure continue à croire en l’amour, l’amour, sous toutes ses formes…
LangueFrançais
Date de sortie8 mai 2020
ISBN9791037707970
Les pas sur la neige: Roman

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    Aperçu du livre

    Les pas sur la neige - Cat' Le Saux

    Avertissement au lecteur

    Tous les personnages sont fictifs, mais les sentiments et événements inspirés de faits bien réels ne vous laisseront pas, je l’espère, indifférent. Ne pensez pas que ce soit là un roman à l’eau de rose pour vous faire rêver. Je souhaite que vous ne sortiez pas indemne de cette lecture et que partager ces souffrances vous donne matière à réfléchir et… à changer, peut-être.

    Quel genre d’humains êtes-vous face aux « Survivors », comme nous appellent les Anglo-saxons, nous qui avons survécu à notre propre assassinat, au viol, ce crime odieux qui tait toute son horreur ?

    « Car, c’est comme lorsqu’un homme se dresse contre son semblable et l’assassine bel et bien, oui une âme (une vie), le cas est le même » (Deutéronome 22 : 25, 26, la Bible, Traduction du monde nouveau).

    Nul ne peut ignorer son passé, car tel un cheval fou, il surgira du néant, ravivant la terreur.

    À ma fille, Ségolène

    I

    Un long corps tendu se débattait convulsivement sous une étroite couverture. Les cheveux auburn tressés sur son épaule droite étaient parsemés de fil blanc. Pourtant, son fin visage, lorsqu’il était enfin détendu, paraissait 18 ans. En fait, elle en avait presque 28. Les yeux clos, le front mouillé et brûlant, elle semblait en proie à un agresseur invisible, ses bras tentaient en vain de le repousser. Sous ses gémissements, sa tresse s’agitait, sa tête se secouait de droite à gauche, de plus en plus fort. Saisi d’une pulsion violente, son corps se redressa dans un cri « Non, non ! » d’une étrange voix enfantine. Recroquevillée, la tête sur ses genoux, prise d’un terrible balancement d’avant en arrière, Catherine sanglotait doucement. La porte de sa petite chambre s’ouvrit, une main actionna l’interrupteur. La pièce était déjà remplie avec seulement un lit étroit, une armoire et une chaise usée servant de table de chevet avec un vieux réveil qu’il fallait ne pas oublier de remonter chaque jour ; ce que Catherine faisait chaque matin, chaque soir ; rituel sécurisant. La seule richesse de la pièce résidait en toutes ces images sur les murs : de splendides couchers de soleil sur la mer, des océans déchaînés et les photos d’une jolie fillette. On l’y voyait grandir ; tour à tour cavalière, danseuse, déguisée en ananas pour la fête de l’école… jusqu’à devenir la presque jeune fille qui venait d’entrer.

    Anaïs ressemblait beaucoup à sa mère et en était très fière. Elle avait douze ans. Leur faible différence d’âge faisait qu’on les prenait souvent pour des sœurs. Ses cheveux auburn étaient purs de toute blancheur et tombaient jusqu’à ses reins. Sa mère n’avait jamais voulu les couper court, juste les entretenir, et elle s’en félicitait.

    Anaïs serrait fort sa mère dans ses bras et la berçait doucement comme elle l’eût fait d’un enfant. Elle en avait pris l’habitude plusieurs années auparavant, car depuis leurs retrouvailles, les nuits encadrant le 13 avril donnaient lieu au même cauchemar qui revenait parfois lorsque Catherine était particulièrement stressée. Anaïs ne comprenait rien aux paroles prononcées par une voix enfantine qui s’échappaient des lèvres de sa chère maman.

    Anaïs chantait doucement la même berceuse que lui réinventait Catherine, chaque soir pour l’endormir, et les jours de maladie : « Dors, ma petite chérie, mon grand trésor. Je suis là et toujours te protégerai… » sur un air qu’elle fredonnait souvent.

    Doucement, le mouvement de balancier cessa et tendrement la jeune fille guida la tête de sa mère vers l’oreiller. Les jambes se détendirent. Anaïs sortit sur la pointe des pieds et referma lentement la porte, regardant sa mère tranquillement endormie, d’un œil triste : pourtant, on eût dit la Belle au Bois dormant attendant son prince. Mais elle savait que, dans quelques heures, lorsqu’elle se lèverait, sa mère aurait tout oublié de son agitation nocturne.

    II

    Le lendemain, à huit heures, c’est avec appréhension qu’Anaïs se tenait immobile au seuil de la cuisine. Comme à l’accoutumée, Catherine finirait par s’impatienter devant son insistance. Déterminée, elle poussa enfin la porte. Catherine l’accueillit avec un tendre sourire avant de retourner à sa poêle.

    « Bonjour, petit cœur ! Tu as bien dormi ?

    Elle s’était retournée de nouveau, posant une assiette de crêpes. Elle s’approcha de sa fille et lissa de ses doigts les cheveux défaits et déjà démêlés de son enfant restée en chemise de nuit. Catherine était vêtue d’un pantalon et d’un tee-shirt sombres et usés. Anaïs pensa qu’elle n’avait jamais vu sa mère en robe ou en jupe, ni autrement coiffée que d’un austère chignon.

    « Et des nuits où tu tagites, maman.

    Son regard s’était assombri, la tristesse quotidienne qu’il contenait s’était accentuée. Ne s’effacerait-elle donc jamais ? s’interrogea pensivement la jeune fille qui avait dû mûrir plus tôt que ses camarades de classe.

    « Maman, je veux que tu voies un médecin. »

    Le regard maternel s’emplit de tendresse, d’admiration, de fierté. Elle prit le petit visage dans ses mains et l’embrassa sur le front avant de s’asseoir et de se servir un jus de fruits. Souriante, elle lui rappela :

    « Avec quel argent ? Tu sais bien que j’arrive juste à finir le mois.

    Elle s’assit, but et entreprit de « confiturer » à la fraise la première crêpe de la pile. Elle savait cette conversation vouée à l’échec.

    « Peut-être, mais quand ? »

    Anaïs soupira. Sa mère travaillait beaucoup trop pour un salaire de misère dans la supérette du coin. Parfois, elle se prenait à rêver d’une petite maison entretenue, maison dans laquelle sa mère pourrait se détendre près de la cheminée allumée, avec un chat, un chien et surtout quelqu’un qui ramènerait seul l’argent au foyer, paierait la télévision, non

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