Et pourquoi pas?: Roman
Par Lise Desmaret
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À propos de ce livre électronique
Laissons tomber nos certitudes comme Dina et les autres. Suivons-les dans leur équipée endiablée mêlant le cocasse au surnaturel avec un égal bonheur.
La religieuse est-elle folle ? Ses amis sont-ils manipulés ? Société secrète et monstrueusement ambitieuse ? Rencontre terrestre amicale ou infernale ? Ne jurons de rien. Ouvrons les yeux et réfléchissons.
Ce n'est qu'un roman. Enfin, je crois...
Un roman parfait pour ouvrir les yeux et réfléchir en même temps que ses personnages.
EXTRAIT
Dix-neuf heures trente. Elle referme la porte sur sa dernière cliente de la semaine. « D’une marmotte éplorée, j’en ai fait sans doute une tigresse réfléchie, » se lance Dina, soulagée, regagnant sa place. Elle jeta un bref coup d’œil sur son diplôme d’enquêteur de droit privé fiché à l’étroit entre les deux dessins de ses louveteaux. Trois objets les plus précieux de la pièce qu’elle sauverait en priorité des flammes. Vingt ans d’un métier qu’elle ne considérait pas comme tel, passionnée par l’aventure humaine qu’il lui offrait au quotidien aussi bien par le biais d’une banale histoire d’adultère que d’une recherche à la personne ou une affaire d’immobilier. Les techniques utilisées sont quelque peu différentes mais le rapport humain identique. Et c’est ce qu’elle affectionnait avant tout.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Native des Bouches-du-Rhône, Lise Desmaret a effectué ses premières études à Salon-de-Provence puis Aix-en-Provence pour une formation de secrétariat.
Fonctionnaire depuis 1989, son premier roman a été édité en 2013. Celui-ci est le troisième.
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Aperçu du livre
Et pourquoi pas? - Lise Desmaret
Chapitre 1
Elle a autant envie de lui foutre une torgnole que de la prendre dans ses bras. La cliente a sorti le mouchoir et renifle à mort. C’est toujours pareil. Soit on s’effondre, soit on sort les griffes. Aura-t-elle un jour le plaisir de voir quelqu’un qui pense plutôt avec sa tête qu’avec ses tripes ? Dina étouffe un soupir et déplace quelques papiers. « Allez ma grande ! Il faut reprendre les rênes sinon c’est la déprime et une soirée foutue. »
— Madame, je comprends votre profonde déception. C’est très dur. Mais croyez-en mon expérience, dans ce genre de situation, la certitude est bien plus saine que le doute. Vous savez à quoi vous en tenir. Partez de là. Accordez-vous une pause et ensuite vous aviserez. N’agissez pas sous l’aiguillon de votre ressenti actuel. Quelle que soit votre décision, laissez-lui le temps de mûrir. Un café peut-être ?
L’autre opine et murmure quelque chose son mouchoir roulé en boule, les yeux à nouveau rivés sur les photos.
— Pardon ? Pouvez-vous répéter ?
— Je vais le tuer, je crois que j’aurais moins mal.
— Bonne réaction, chère madame, vous passez très vite à la seconde étape. Se rebeller vaut mieux que de souffrir en silence. Faites-vous du sport ?
— Non. C’est pas mon truc. Pourquoi ? Vous me trouvez trop grosse ? Négligée ? C’est de ma faute si mon mari va voir ailleurs ?
— Non, Madame. La filature entreprise révèle que celui-ci butine si je puis dire plusieurs fleurs. Si vous m’assurez que son comportement s’est modifié il y a six ou huit mois, je penserais plutôt à un homme qui essaie de se rassurer. La quarantaine peut-être ? Elle inquiète plus que nous ne croyons. Je ne cherche pas à l’excuser mais juste à vous démontrer que votre physique n’y est sans doute pour pas grand-chose.
— Pourquoi du sport alors ?
— Dans votre cas, puisque vous n’en faites pas, pratiquez un peu de punching-ball. Rien de tel pour affronter une hargne bien légitime. Vous finirez par la canaliser. Et puis un jour, elle sera moindre. Vous saurez alors que vous pourrez parler à votre mari. Séparation provisoire, divorce, dialogue pour une possible réconciliation… C’est vous qui déciderez et vous pourrez remercier votre ami le punching-ball de l’avoir fait avec sérénité.
La cliente observait Dina, un petit sourire navré flottant sur ses lèvres.
— Vous aussi, vous avez connu ça ?
— Quelque chose de similaire, oui. Et croyez-moi, quelle que soit l’issue, on ne regrette rien car on l’a fait en ayant les idées nettes, grâce au punching-ball. C’est une image bien sûr. Vous pouvez remplacer par un sport de combat. Je puis vous assurer que c’est efficace. La concentration exigée est telle que vos pensées n’assument plus qu’un seul objectif. Affronter au mieux l’adversaire. Si vous y mettez la plus grande application, vous sortez de là, vidée, nettoyée, corps et tête et votre tourment se fait de plus en plus petit, rabougri comme une mauvaise herbe séchée au désherbant. Elle existe encore mais si frêle qu’un léger coup de pied suffit pour l’anéantir.
— Oui, j’ai beaucoup de colère, c’est vrai. Je voudrais lui écrabouiller la tête.
— Très bien. Tout sourire dehors et cheminée qui brûle à l’intérieur. Direction où vous savez pour canaliser tout ça. N’hésitez pas à me faire un petit coucou d’ici quelque temps. J’apprécie. Un service après-vente que j’assure bien volontiers.
Dix-neuf heures trente. Elle referme la porte sur sa dernière cliente de la semaine.
« D’une marmotte éplorée, j’en ai fait sans doute une tigresse réfléchie, » se lance Dina, soulagée, regagnant sa place. Elle jeta un bref coup d’œil sur son diplôme d’enquêteur de droit privé fiché à l’étroit entre les deux dessins de ses louveteaux. Trois objets les plus précieux de la pièce qu’elle sauverait en priorité des flammes. Vingt ans d’un métier qu’elle ne considérait pas comme tel, passionnée par l’aventure humaine qu’il lui offrait au quotidien aussi bien par le biais d’une banale histoire d’adultère que d’une recherche à la personne ou une affaire d’immobilier. Les techniques utilisées sont quelque peu différentes mais le rapport humain identique. Et c’est ce qu’elle affectionnait avant tout. Creuser dans l’humain, l’étudier sous tous ses angles, en faire une synthèse à tiroirs, dans lesquels, au fil des années, elle avait appris à puiser de façon experte, lors de situations diverses. Ainsi, l’histoire du sport de combat n’était point la sienne mais celle de Chantal, Marion, Paul, Alain et de dizaines d’autres dont les dossiers étaient venus s’échouer sur son bureau. Le tout, bien sûr, était de présenter l’élément juste et adapté qui ferait mouche. Une bonne dose d’intuition s’imposait. Dina avait appris aussi.
« Allez. Je tourne la clef et m’engouffre dans le week-end. Lundi est loin. Fatiguée moi, je prendrais bien quelques jours. ». Elle chercha dans sa poche de pantalon la dernière barre de nuts qu’elle espérait ne pas avoir croquée et dépitée, se contenta d’un vieux caramel blotti dans son pot à stylos.
Elle retrouva au bas de l’immeuble la fraîcheur précoce d’un mois d’octobre qui lui fit apprécier son bonnet de laine tout neuf. La pensée gaillarde de sa cuisinière qui l’attendait de pied ferme, bourrée de bois de chêne par ses soins en milieu de journée hâta son pas. Pas plus d’un kilomètre la séparait de son appartement, niché au troisième étage d’un petit immeuble résidentiel, courtisé de commerces divers et nombreux assurant la plupart de ses besoins quotidiens. À cette heure, peu de monde, à pied ou en voiture. Après une journée bien remplie, ce calme nocturne la détendait, prélude à une soirée tranquille.
— Bonsoir Madame Dina. J’aurai un petit quelque chose demain pour le loulou de votre voisin, vous passerez ?
— Oui, c’est gentil. Mais vous le gâtez trop, il commence à bouder mes croquettes.
— Allons, allons, reprit le commerçant surgissant par la porte entrebâillée de son magasin qui faisait l’angle. Un chien doit manger de tout. Pas seulement des croquettes. Comment faisaient les animaux avant ? Ils ne s’en portaient pas plus mal, non ?
— Oui, mais c’est tellement pratique. Lui faire une soupe ou un ragoût tous les jours, c’est pas ma tasse de thé. Heureusement que vous êtes là mon brave Hervé.
Sourire et clin d’œil remercièrent ce brave Hervé et elle s’enfonça, paisible dans la rue Charvy, desservant une bonne dizaine d’établissements fermés à cette heure, dont on ne percevait les limites dans l’obscurité naissante que par le dépôt de leurs containers. Pour éviter les flaques d’eau sur un sol irrégulier, elle esquissait volontiers des pas de danse à la diable, prenant soin de ne pas frôler ceux-ci malgré l’étroitesse de la rue. Soudain, pendant une fraction de seconde, elle crut avoir glissé et se retrouva violemment projetée à terre. L’impact du sol si dur et glacial lui pénétra le corps comme une secousse électrique et l’étau qui enserra son cou lui fit aussitôt oublier sa première idée.
— Pour une privée, t’es pas si futée que ça ma vieille. Ne brailles pas où je te fracasse. Tu vas te retourner bien gentiment et puis on voit, allez.
— L’étau se desserre à peine et la tête encore pleine de sa chute, elle obtempère, percevant qu’elle n’a pas d’autre choix pour se dégager. Malgré une peur sourde, elle peut vérifier par ce mouvement qu’aucun de ses membres n’a de lésions sérieuses. Une masse sombre s’interpose entre elle et le lampadaire, témoin de la scène.
— Tu cries, tu dérouilles. File-moi ton sac et vide tes poches.
— OK. Je vous donne tout ce que j’ai. Ne me faites pas de mal. J’ai subi une intervention chirurgicale du ventre il y a peu de temps et j’en souffre encore.
Dina joint le geste à la parole et tend son sac à l’ombre, puis sort avec des mouvements de plus en plus fébriles les menus objets que recèle son manteau : clefs de son appartement, kleenex défraîchi, ticket de cinéma, paquet de chewin gum, quelques pièces de monnaie et un scoubidou porte-bonheur.
— J’espère que tu as au moins un peu de tune dans ton bazar, raille son agresseur, plongeant ses gants dans le fourre-tout.
— Quelques billets. Mes clients règlent par chèque, vous devez vous en douter. Pourquoi vous en prendre à moi. Ça ne vaut pas le coup.
Le gars s’est relevé et appuyé sans complexe contre un container. Il fouille, consciencieux, ne lui jetant plus un seul regard, elle est à terre, donc sous son contrôle.
Soudain, les bras toujours occupés, il ressent une brûlure aiguë presque simultanée aux deux chevilles et baisse les yeux. Dina a rebondi sur ses pieds après avoir transpercé celles-ci d’une barrette cruciforme fichée dans son chignon. Sidéré, il laisse tomber le sac. Celle-ci lui fait une clef de bras en règle et lui assène un coup de genou bien placé. Le gémissement qu’il lâche est aussitôt étranglé par un autre coup appliqué avec le tranchant externe de la main au niveau de sa carotide. Bloqué, il ouvre la bouche pour respirer et Dina le termine en lui frappant l’estomac puis le nez avec le dos de son poing droit. Il tombe, à demi inconscient.
Pour le maîtriser, elle se laisse choir sur son abdomen et ne bouge plus tout en le dévisageant, récupère sa barrette laissée sur le sol et la maintient sous le menton de l’homme, toujours dans les vapes. Elle fait une courte pause et laisse les battements de son cœur l’envahir. Une douleur s’est installée dans son épaule droite mais elle préfère l’ignorer pour se concentrer sur le visage exposé à la lumière du lampadaire voisin.
« Je le connais ou du moins, je l’ai aperçu une fois ou deux. Où ai-je vu cette petite frappe ? » Dina plonge les mains dans les poches du blouson de cuir, externes puis internes et jette sur la pierre sans distinction tout ce qu’elle trouve puis, enhardie, elle passe à celles du pantalon avec autant de minutie. Ses doigts attrapent un opinel, un mouchoir sale, une corde épaisse, une clef de moto, un paquet de cigarettes et tombent ensuite sur ce qu’elle cherche : un large portefeuille marron affublé de photo de nymphettes en maillot de bain. Elle extirpe avec nervosité une carte d’identité et l’expose à la clarté.
« Mais bien sûr ! Ce visage de fouine hirsute, c’était à Champigny. Il faisait le guet devant la porte pour récupérer l’un de ses potes. Qu’est-ce qu’il fait là à me tomber sur le râble ? C’est une coïncidence ? Un peu fort de café tout de même. Mais ça fait plus d’un an que je ne m’y rends plus. » Elle examine à nouveau le visage de chair qui commence à s’animer et par précaution fourre la pointe de l’opinel sous l’oreille droite percée d’une minuscule pierre de jade.
— Oh ! L’ami, tu bouges ? On ne va pas rester ainsi des heures. Il fait froid, j’ai envie de rentrer chez moi.
L’autre, ahuri, n’a pas vu le couteau et esquisse un mouvement brusque pour la faire basculer.
— Tss, tss, fait Dina, lui bloquant aussitôt la gorge avec deux doigts. Si tu m’agaces, je te pique vraiment.
Dompté par une paralysie subite de son corps, son agresseur la fixe, désemparé et furieux.
— Allons, si tu ne fais plus l’imbécile, je retire ma jolie menotte et on discute. Sinon, on peut y passer la nuit et tu finis au poste de police. À toi de voir. Une lueur de résignation envahit le regard de l’homme à terre.
— Bon, je décroche mais j’ai toujours l’opinel pointé sur ta breloque. L’extirper de ton oreille ne sera l’affaire que de deux à trois secondes.
Dina joint le geste à la parole mais reste fichée sur l’abdomen du gars. Celui-ci reprend son souffle, encore éberlué.
— Ne soyez pas vache, au fond je ne vous ai rien fait. Poussée à terre oui, mais vous n’avez rien, reconnaissez-le. Avec la branlée que vous m’avez donnée, nous sommes quittes, non ?
— Au contraire, ça n’est qu’un début. Mais il ne dépend que de toi pour que la suite soit moins désagréable.
— Je ne comprends pas. Vous allez encore me dérouiller ?
— Non. Je dis simplement que si tu coopères, tes guêtres ne fouleront pas le sol de mes amis, les gentils poulets.
— Vous n’avez rien et je n’ai pas eu le temps de vous prendre quoi que ce soit, siffle-t-il. J’aurais une garde à vue, et ils me relâcheront, point barre. Arrêtez de vous la péter et laissez-moi partir. Je ne vous ennuierai plus.
— C’est ça. On se croise dans la rue et on change de trottoir. Je t’informe de deux choses. D’abord, j’ai mal à l’épaule et pas qu’un peu. T’inquiètes, je vais le faire jouer. Ensuite, mon sac est encore avec moi parce que j’ai su me défendre, de manière très efficace il est vrai. Légalement, c’est une tentative de vol avec violence aggravée. Toi, tu es juste un peu sonné. Demain, il n’y paraîtra plus. Autre chose, je sais qui tu es. Tu as fait partie de cette petite bande de cabots qui ont dévalisé, il y a environ trois ans, une épicerie du coin. Le commerçant n’étant pas très docile, vous l’avez quelque peu malmené. Résultat : deux ans de prison, dont un ferme. Une récidive n’est jamais la bienvenue. Tu seras condamné plus lourdement.
— Vous les connaissez bien les keufs ? reprend-il la bouche amère.
— Enfin, coco ! Un détective, quel qu’il soit, a toujours des accointances avec la police. Elles peuvent être plus ou moins importantes mais elles existent. En ce qui me concerne, sans me vanter, j’ai d’excellentes relations. Nous nous rendons de menus services et je suis pour eux une personne des plus fiables. Tu ne fais pas le poids.
— Accouchez ! Qu’est-ce que vous voulez ? Je suis clean depuis ma sortie. Ce soir, c’était une bêtise. Je n’avais rien prémédité. Ça m’a pris comme ça, en vous voyant sortir de votre piaule.
— D’accord, je peux toujours faire semblant de te croire, la question n’est pas là. Voilà, on passe un deal. Je range la judiciaire dans un placard et toi tu fais le toutou lorsque je te le demande. En gros, si j’ai besoin d’un renseignement sur une affaire en cours, tu me sers de limier, dans la mesure de tes capacités, bien sûr.
— Et puis quoi encore ? Jusqu’à la fin de ma vie ? Pour une petite poussée ?
— Ne sois pas de mauvaise foi où je t’en remets une. Je ferai appel à tes bons et loyaux services deux fois maximum. Après, on est quitte.
— Je peux réfléchir ?
— Et aussi quitter le pays dans l’heure. Encore une question de ce genre et je file où tu sais.
— Bon, ça va, je coopère. Mais vous allez me faire signe quand ? Pas dans dix ans quand même ?
— Tout au plus, d’ici quelques semaines.
Dina se releva en douceur et, d’une pirouette ramassa son sac. La scène n’avait pas duré plus de quelques minutes, la rue peu fréquentée l’avait laissée se dérouler sous l’indifférence profonde des containers agglutinés et d’un chat de gouttière perché sur l’un d’eux.
— Relève-toi, histoire de savoir si je ne t’ai pas un peu ratatiné sur les bords.
— Vous en avez de bonnes ! J’ai mal, grommela-t-il, se mettant sur son séant. C’est quoi ? Du karaté ?
— Juste des techniques de self-défense. Et très efficaces comme tu peux le constater.
Elle attendit qu’il soit debout et lui rendit ses papiers avec un petit sourire.
— Moi aussi, je t’ai fait les poches. Ça n’a pas dû t’arriver souvent. Dure en affaire mais honnête, comme tu vois, je te rends tout, même les quelques billets de vingt euros cachés dans ton paquet de cigarettes. C’est une idée. Maintenant, tu me laisses partir sans me suivre, je te contacterai en temps voulu.
Il esquissa un haussement d’épaules et se détourna sans un mot. Elle le rappela soudain, d’un ton de défi alors qu’il atteignait l’extrémité de la rue.
— Et tu sais ce qu’elle te dit la vieille, coco ?
Il devina dans la demi-pénombre le mouvement significatif d’un bras relevé et avant qu’il pût émettre un son, la silhouette de Dina s’évaporait dans l’obscurité.
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Elle se précipita dans sa chambre, se dévêtit sans réfléchir