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La menace
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La menace
Livre électronique194 pages2 heures

La menace

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À propos de ce livre électronique

« JE VAIS TE TUER » :
Quand Adrien Weber reçoit ce message, il croit d’abord à une mauvaise plaisanterie…


À PROPOS DE L'AUTEUR


Jean-Paul von Schramm écrivain, polarologue et empêcheur de dormir.
Après le surprenant polar artistique SANS TITRE, le terrifiant thriller LE CIEL, LE SOLEIL ET LA MORT et le bouleversant UN TUEUR EST PASSÉ, l’auteur vous propose LA MENACE, un polar intrigant que vous ne lâcherez pas avant de savoir qui tire les ficelles…

LangueFrançais
ÉditeurEncre Rouge
Date de sortie15 avr. 2022
ISBN9782377898282
La menace

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    Aperçu du livre

    La menace - Jean-Paul von Schramm

    cover.jpg

    Éditions Encre Rouge

    img1.jpg ®

    7, rue du 11 novembre – 66680 Canohes

    Mail : contact.encrerouge@gmail.com

    ISBN papier : 978-2-37789-689-9

    Dépôt légal : Décembre 2021

    JEAN-PAUL

    von

    SCHRAMM

    LA

    MENACE

    De toutes les menaces qui pèsent sur nous, la plus redoutable, nous le savons, la seule réelle, c’est nous-mêmes.

    (René GIRARD, Celui par qui le scandale arrive)

    La peur est une mort de chaque instant.

    (Emil CIORAN, Des larmes et des saints)

    Une menace opère parfois plus que le châtiment.

    (Proverbe danois)

    PREMIÈRE

    PARTIE

    « JE VAIS TE TUER »

    1

    Le message est arrivé le lundi 24 mai à 8h08 ainsi affiché sur son portable : « Je vais te tuer. IL ».

    Un instant saisi, Adrien a souri, hésitant entre une blague de Herman ou une provocation de Xavier, deux de ses partenaires des PG Murder Parties. La dernière partie, quelques jours plus tôt, s’était terminée dans la plus grande confusion au point que le pot de débriefing qui avait suivi avait été écourté et que la date de juin, la dernière avant la pause estivale, n’avait pas été arrêtée.

    Le sms émanait d’un numéro masqué.

    Bien joué !

    Réflexion faite, ce serait plutôt du style de Xavier, un nouveau dans le groupe, qui s’était déjà signalé par son humour douteux et qui, mécontent, n’avait pas assisté au pot final. Il serait tout à fait capable de confondre sa rancœur dans cette mauvaise plaisanterie.

    Car ce ne pouvait être qu’une plaisanterie de mauvais goût, même si la signature IL l’interpellait dans ce qu’elle avait d’étrange et de menaçant.

    Le soir, après une après-midi de rendez-vous à l’agence, il avait oublié la menace de mort.

    Sylvia était rentrée beaucoup plus tard qu’à l’accoutumée, vers 21h, sans prévenir de ce contretemps. Adrien, alors inquiet, avait repensé au message du matin.

    Elle s’était excusée, comme d’habitude sans donner de motif.

    Elle avait ajouté qu’elle était crevée, ce qui signifiait qu’elle ne serait pas disponible de la soirée, qu’elle allait se caler dans un coin du canapé avec son yaourt islandais et s’endormir devant une connerie à la télé.

    « Tu travailles trop », il avait soupiré.

    Elle avait haussé les épaules sans le regarder.

    Avocate spécialisée dans le droit des personnes et militante féministe en vue, elle ne comptait pas son temps pour arriver à ses fins.

    De son côté, Adrien avait décroché récemment deux chantiers qui l’occupaient beaucoup, particulièrement ces derniers jours, d’autant que JC, son associé, avait passé une partie de la semaine à Londres.

    Depuis quelques mois, avec Sylvia ils s’étaient un peu perdus de vue, se croisant dans le couloir ou à la sortie de la salle de bain.

    Leur admiration professionnelle réciproque suffisait pour l’instant à leur équilibre. Enfin, ils s’efforçaient de le croire et ne manquaient pas de s’en rassurer mutuellement.

    Elle était fatiguée, il n’avait pas jugé utile de lui parler du message reçu.

    La semaine s’était écoulée mollement sans qu’aucun autre message ne vînt en perturber l’étirement.

    Le second message est tombé le samedi matin à 7h07 : « Je vais te tuer. Avant je vais te prendre ta femme. IL »

    Bien que la menace se précise et qu’elle cible également Sylvia, Adrien se refuse à la prendre au sérieux. Et, pour l’instant, dans son esprit, paradoxalement le fait que la menace concerne Sylvia en atténue à la fois le sérieux et la dangerosité.

    Il lui en parlerait bien pour avoir son avis, mais se ravise de peur de l’inquiéter inutilement.

    Le dimanche après-midi, ils avaient sorti les transats sur la terrasse. Les trois premières semaines de mai avaient été épouvantables et depuis deux jours le beau temps qu’on n’espérait plus était miraculeusement de retour.

    Sylvia, en maillot de bain, bretelles lâches, les yeux clos, les cuisses blanches luisantes d’huile solaire, prenait son premier bain de soleil de l’année.

    C’était peut-être le bon moment pour la mettre au courant de cette mauvaise blague, histoire de dégonfler l’affaire, d’en rire avec elle et d’en profiter pour retrouver un peu de complicité.

    À coup sûr, avec son bon sens affirmé, elle effacerait le soupçon d’inquiétude qu’il sentait vouloir s’insinuer en lui.

    Il avait commencé par un anodin « Y’a un truc que je ne t’ai pas dit… » auquel elle avait répondu par un « moui ? » assoupi.

    « Non, rien. »

    Et quand, une demi-heure plus tard, elle l’avait relancé d’un    « Tu voulais me dire quelque chose tout à l’heure ? », il s’était contenté de répéter : « Non, rien… »

    2

    Lundi 31 mai.

    C’est à 9h09 au moment où il passait devant la gare côté Avenue de Paris que le sms s’afficha sur son portable : « Je vais prendre ta femme. IL ».

    À l’agence, il a retrouvé Jean, son associé depuis trois ans, Jean-Claude en réalité, mais qui tient à ce qu’on appelle           « Jean » car il trouve que les prénoms doubles sont ringards.

    Adrien s’amuse à l’appeler « JC » car, se moque-t-il souvent, avant J-C c’était la préhistoire de l’archi.

    Jean, c’est le créatif, l’artiste, adepte du cradle to cradle, un concept d’éthique environnementale dont le principe est zéro pollution et 100% réutilisé.

    Adrien, lui, c’est le communicant, le négociateur.

    Jean est petit, gringalet, le poil noir, un air métèque. Adrien n’a jamais compris son succès avec les femmes et comment il avait réussi à séduire Claire, une beauté sculpturale qu’il avait épousée en secret six mois plus tôt. Interrogée sur le sujet, Sylvia avait fini par dire : « Il a quelque chose ce mec que seule une femme peut ressentir ».

    De retour de Londres, Jean a fait un compte rendu détaillé de sa présentation de deux nouveaux matériaux pour la rénovation de deux immeubles élisabéthains appartenant à un groupe industriel français.

    ⸺ Le client a été emballé par les isolants à base de mycélium et par la démonstration du LITraCon : le mur était transformé en théâtres d’ombres chinoises, tu vois, comme dans le film de promo, c’était vraiment très impression- nant !

    ⸺ Il n’a pas tiqué sur le prix du LITraCon ?

    ⸺ Pas du tout ! Je crois que plus c’est cher plus ça lui plaît. Tu verrais les volumes ! Il avait retenu une table chez Gordon Ramsay. J’ai pris un pigeon rôti, c’était fabuleux !

    Adrien avait été un instant tenté de parler à Jean des messages de menaces qu’il avait reçus. Mais il avait rendez-vous avec un adjoint au maire pour présenter un avant-projet pour la réhabilitation de l’ancienne halle.

    Le soir en rentrant, il est surpris de trouver Sylvia dans la cuisine, occupée à peler un concombre.

    ⸺ Je suis rentrée plus tôt, j’ai eu une audience reportée. Il a fait chaud aujourd’hui, je nous prépare un tzatziki. Tu savais, il paraît qu’il ne faut pas faire dégorger les concombres ?

    ⸺ Non. Toi, ça va au boulot en ce moment ?

    ⸺ Tu t’intéresses à mon travail maintenant ?

    ⸺ Attends, c’est toi qui d’habitude refuses de parler des affaires que tu traites ! Non, je te demande parce que je te trouve un peu tendue en ce moment …

    ⸺ Disons que je suis sur quelques dossiers un peu délicats…

    ⸺ Dont tu ne peux pas parler, je comprends.

    ⸺ Une demande de curatelle suspecte et une corruption de mineure … et puis deux gros doss’ de harcèlement dont je ne peux pas te parler… Passe-moi le presse-ail s’il te plaît ! Tiroir de gauche !

    ⸺ Tu dois te faire des ennemis dans ce genre de conflits, non ? Tu vas mettre tout ça, comme ail ?

    ⸺ Des ennemis, je ne dirais pas. Mais tous les arbitrages font des mécontents. La menthe, s’il te plaît !

    ⸺ Tu as déjà été menacée ?

    ⸺ Dis donc, c’est toi que je sens tendu ! Mmmm… cette odeur de menthe poivrée … Tu veux en venir où avec tes questions ?

    ⸺ Nulle part.

    ⸺ J’ai l’impression que tu as un truc à me dire, je me trompe ?

    ⸺ Non … enfin si …

    ⸺ Tu peux me sortir le Straggisto du frigo ?

    ⸺ Le quoi ?

    ⸺ Le pot de yaourt grec, en haut, tu verras, c’est écrit dessus en bleu …

    ⸺ Je ne voulais pas t’en parler, c’est sans doute rien …

    ⸺ Dans certaines recettes, ils mettent de l’aneth … Je   t’écoute !

    ⸺ Tu vas voir, il s’agit sûrement d’une blague …

    ⸺ Vas-y, j’aime les blagues …

    ⸺ Je te préviens, celle-ci est de mauvais goût… J’ai reçu des menaces de mort …

    ⸺ Ducasse, lui, j’ai vu, il met un peu de persil …

    ⸺ J’ai reçu trois messages de menaces de mort sur mon portable en une semaine, en masqué, le dernier ce matin, regarde…

    ⸺ Qui est-ce qui voudrait te tuer ?

    ⸺ Regarde !

    ⸺ « Je vais prendre ta femme » … Ah, moi aussi ? C’est pour ça que…

    ⸺ Je ne plaisante pas. Les deux premiers, regarde : « Je vais te tuer » …

    ⸺ Ça ressemble quand même à une grosse blague…

    ⸺ Tu as sans doute raison, mais…

    ⸺ Tu vois qui serait le mauvais plaisant qui essaie de te faire peur… un de tes petits copains de tes murder parties ?

    ⸺ Non, je ne pense pas. Au début, je pensais à Xavier, un nouveau au club depuis cette année, tu sais le type arrogant et provocateur dont je t’ai parlé, celui qui a racheté les Usines Delacroix pour une poignée de cacahuètes …

    ⸺ Peut-être …

    ⸺ Mais là, après ces trois messages, je n’y crois plus… Au fait, mes petits copains comme tu dis, je te rappelle qu’on les a invités pour un barbeuk dimanche prochain !

    ⸺ Ah merde ! Tu fais bien de me le rappeler ! Tu en as invité combien ?

    ⸺ Je te rassure, Xavier, justement, Herman et bien sûr JC et leurs conjointes…

    ⸺ Tu t’occuperas de la viande !

    ⸺ De ton côté, dans ton entourage, tu vois quelqu’un qui…

    ⸺ Je n’ai pas réfléchi à la question mais a priori je ne vois pas. Et puis c’est

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