Le Paradis selon Loyd: Nouvelle
Par Olivier Dukers
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À propos de ce livre électronique
Richard Loyd, employé de banque timide et sans envergure, touche au but d’un incroyable destin. Ce soir, il recevra le dernier élément pour achever une clé qui lui ouvrira les portes d’un autre Monde : un Paradis entièrement façonné suivant ses plus profonds désirs… Mais aura-t-il l’autorisation d’emmener avec lui la sulfureuse Angélique, dont il est secrètement amoureux ? Trouvera-t-il le courage de partir sans elle ?…
Olivier Dukers nous offre un roman original et captivant, nous entrainant dans le monde des rêves et des désirs refoulés et nous réserve plus d'une surprise...
EXTRAIT
Le soir venu, à 18H00 sonnante, Loyd partit en trombe de la Banque, ce qui étonna ses collègues. A l'arrêt de bus, les quelques minutes d'attente lui parurent interminables. Pourvu qu'elle ne vienne pas tout de suite, Pourvu qu'elle ne vienne pas tout de suite, se répétait-il en boucle.
Le bus arriva enfin, il y prit place en bousculant un peu les autres usagers et resta à côté de la porte, prêt à bondir. Le bus s'arrêta, il en surgit comme une furie au galop. Arrivé chez lui hors d'haleine, il entra puis referma la porte à double tour. Maintenant elle peut venir.
Reprenant ses esprits, et les étapes du petit rituel qui allait suivre, il partit à la cuisine, faire du thé.
Devant la gazinière, il se remémora cette incroyable histoire. Ce samedi d'hiver, huit ans plus tôt, où il gelait à pierre fendre.
CE QU'EN DIT LA CRITIQUE
"Une jolie nouvelle, où dès le départ on est pris de sympathie ou non par les personnages, de la compassion pour Loyd, à la haine contre Angélique cette femme sulfureuse. Personnellement, j'ai ri, pleuré, crié, un livre qui nous transporte loin voir très loin au delà des rêves et des cauchemars." - Black Reader sur Booknode
À PROPOS DE L'AUTEUR
Olivier Dukers est un « touche à tout ». Informaticien, graphiste, écrivain polymorphe, compositeur, comédien et un peu philosophe. Il a pour habitude d’explorer les possibles, les genres et les styles avec un réel talent. Au fil de ses œuvres, il passe de la science fiction, à l’érotisme ; du sérieux à la rigolade, avec cette capacité toujours renouvelée de systématiquement nous surprendre…
En savoir plus sur Olivier Dukers
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Avis sur Le Paradis selon Loyd
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Aperçu du livre
Le Paradis selon Loyd - Olivier Dukers
Chapitre 1
Le réveil sonna comme tous les jours depuis bientôt vingt ans. Richard Loyd était déjà réveillé tant l’habitude avait ancré les heures qui passent dans son cerveau. La sonnerie stridente n’eut pas le temps de s’exprimer qu’une main pataude écrasa le bouton d’arrêt. S’étirant dans son lit de draps froissés, il fit claquer sa langue lourde de l’indolence nocturne et ouvrit un œil. Un léger rictus étira son sourire.
Ce matin, il se sentait inhabituellement guilleret. Se levant, il alluma la lampe de chevet et se dirigea vers la salle de bain. Ébouriffé et grattant une barbe naissante, il se regardait sans trop vouloir croire qu’il était bien lui-même. Une giclée d’eau fraîche acheva de le ramener à la réalité.
Brosse à dents, dentifrice. Il s’amusa de remarquer à quel point le tube était écrasé. Au bout de quelques efforts, il en sortit une noisette de pâte d’où les rayures bavaient. Brossant avec peu d’énergie une dentition impeccable sur le devant, mais rongée à l’intérieur, Loyd pensait à cette journée qui commençait, et qu’il était déjà capable de raconter dans ses moindres détails, comme si, à l’instar de ses autres journées, il l’avait déjà vécue.
Dans quelques secondes, il empoignera la mousse à raser et le rasoir, pour rectifier les ardeurs de sa pilosité faciale. Puis il prendra une douche. Depuis son plus jeune âge, il faisait toujours le plus gros après, c’était devenu une tradition, voire même une des seules originalités de sa vie métronomique.
Ensuite, fraîchement lavé, il descendra en peignoir dans la cuisine pour se préparer un café avec au moins cinq sucres, et trois biscottes à la confiture de rhubarbe que savait si bien lui mitonner sa mère.
Une fois le petit déjeuner englouti, il partira s’habiller de son costume trois pièces gris bleu et ajustera soigneusement une cravate tartan bleu. Il savait depuis bien longtemps que le tartan était démodé. Mais il appréciait. Et comme personne n’était là pour l’en dissuader, il n’achetait que des cravates tartan dans toutes les nuances de bleu.
Avant de partir, il saisira sa mallette, prête depuis la veille, et qu’il avait rangée dans le couloir de l’entrée, à côté de son parapluie noir et de son pardessus noir, son écharpe et son chapeau de même couleur. Certes, le port du chapeau était largement démodé, mais il le protégeait de sa calvitie naissante. Et ce n’était pas pire que les cravates tartan.
Ainsi paré, il sortira de chez lui, fermera les trois verrous en commençant par celui du bas ; traversera le jardinet en jetant un coup d’œil à ses tomates hibernantes ; franchira la petite porte en bois qui grince ; descendra la rue Salengro jusqu’à l’arrêt du bus N° 26, situé à approximativement 498 mètres de son pas de porte ; attendra le bus pendant 4 minutes pour tenter d’y trouver, non pas une place assise, mais un endroit où il pourra respirer le moins inconfortablement possible.
Après une course d’une durée variant entre 32 et 48 minutes, il descendra à l’arrêt Grouchon, du nom d’un illustre général parfaitement inconnu, et aura encore à parcourir quelques 765 mètres pour arriver à destination : La Banque Générale de Crédit. Là, il saluera le gardien d’un signe de tête, qui lui renverra. Traversant un hall où de nombreux employés s’agitent, il prendra place dans un ascenseur bondé où il retrouvera Beaumont. Ce dernier le gratifiera de son « Alors Loyd, toujours dans les bilans » matinal.
Après quelques haltes, les portes s’ouvriront sur le septième étage, dit « Analyses Financières et Services aux Entreprises ». Au sortir de l’ascenseur, il tournera à droite, puis à gauche au deuxième couloir, puis deux fois à droite pour atteindre le plateau du service des analyses de liasses fiscales.
Saluant ses collègues d’un bonjour qui n’intéressera personne, il s’assiéra à sa moitié de bureau (la gauche) où déjà une pile de documents l’attend.
Jusqu’à midi, il traitera les documents fiscaux, mettant une lettre au feutre rouge sur chacun : A pour très bien ; B pour bien ; C pour médiocre ; D pour mauvais ; E pour le bord du redressement judiciaire.
Au début de cette brillante carrière, il s’interrogeait souvent sur le manichéisme de sa démarche. Il catégorisait des entreprises, désignant celles qui bénéficieraient des mannes bancaires, et celles qui seraient laissées à crever comme des malpropres, sans se soucier de l’histoire de celles et ceux qui se seraient investis dans ces projets, et des salariés qui allaient mordre la poussière.
Par ces quelques gouttes d’encre rouge, il scellait ou descellait peut-être les destins d’hommes et de femmes qui se battaient dans le Grand Extérieur. Des gens pleins de bonne volonté et de qualités qu’il allait condamner à tout perdre par un E fatidique, alors qu’ils fourmillaient peut-être d’idées sensationnelles.
Loyd l’avait vécu comme un dilemme, mais à la longue, la machine étant tellement rodée, une entreprise n’était plus, à ses yeux, que colonnes de chiffres, ratios, actifs, passifs ou progression de chiffre d’affaires qui dissimulaient complètement les hommes et les femmes qui la faisaient vivre.
Quand midi sonnera, il rangera ses dossiers sous clé dans son tiroir (le deuxième en partant du haut, à gauche) et partira manger le plat du jour au café brasserie du Commerce, juste en bas de la banque, avec un quart de vin rouge, un café, puis lira son journal.
À 13H45, il reprendra le chemin du bureau, finira les dossiers non traités du matin puis saisira des colonnes entières de chiffres dans la mémoire de l’ordinateur de la banque.
Le soir, à 18H00, il reprendra le même chemin que le matin et rentrera chez lui.
C’était le chauffeur du bus qui l’interpellait. Plongé dans ses pensées, il n’avait pas remarqué qu’il était arrivé devant le bus à l’arrêt. Reprenant ses esprits, il sourit au chauffeur et grimpa. Ce matin, il y avait moins de monde dans le bus à tel point qu’il parvint même à trouver une place assise. Ce changement dans ses habitudes l’interpella, mais il se remémora qu’aux actualités de la veille, on avait annoncé le premier jour des vacances scolaires de la Toussaint. Confortablement installé il se dit que la journée commençait sous les meilleurs auspices.
Le trajet se passa sans heurt jusqu’à son lieu de travail. Il poussa d’abord le tas envahissant de papiers qui recouvrait sa moitié de bureau. Posant sa veste il prit place devant la pile de liasses fiscales qui le concernait. Avant de se mettre au travail, il scruta la pièce du regard.
Selon ses calculs, ce soir, Avélohyse lui apporterait la dernière pierre…
Angélique Serray : blonde platine, coiffée au carré et fardée comme à la comédie d’un noir qui faisait exploser des yeux verts d’huître, les lèvres surlignées d’un rouge « Passion des Iles », se tenait, penchée devant Loyd, le regard fiévreux. Sa jupe trop courte qui ne cachait guère d’interminables jambes, surélevées de talons aiguille, laissait apparaître la dentelle de ses bas noirs et l’accroches de porte-jarretelles. Devant cette vision aphrodisiaque, Loyd ne put s’empêcher de laisser