UN DESTIN STUPÉFIANT
Sur son costume bien coupé, les gouttes de sueur dégoulinent une à une. Aucun fond de teint, même le plus couvrant, n’a pu maquiller son front luisant. Son nœud de cravate est trop serré : Félix Marquardt étouffe. Il passe sa main sur son visage pour éponger toute cette transpiration, s’agite dans son fauteuil, croise, décroise les jambes, incapable de se concentrer sur ce que dit Laurent Ruquier. Il répond de manière mécanique « Absolument » à toutes les questions. Ce 9 novembre 2013, son esprit est ailleurs. Il n’a pas pris de cocaïne depuis 48 heures, mais la descente est difficile. La productrice d’« On n’est pas couché » lui a proposé d’annuler son intervention : dans un état second, est-il vraiment capable de participer à l’émission ? Il l’a rassurée en évoquant une vilaine migraine : une aspirine lui permettra de briller.
« Félix a un côté Lucien de Rubempré. Il a été le petit roi de Paris avant de connaître une bonne dégringolade. »
EMMANUEL CARRÈRE
« Vu mon état, je ne m’en étais pas si mal tiré», se félicite-t-il, huit ans après cette séquence. Assis dans un coffee shop à la mode du premier arrondissement, il me l’avoue : le café est la dernière de ses addictions, lui qui a tout arrêté, la drogue, l’alcool et même le sexe. Il boit tasse sur tasse, semble pressé, pianote sur son téléphone entre deux phrases, comme s’il hésitait à trop s’épancher. Il faudra un deuxième rendez-vous pour qu’il me raconte sans voile son tumultueux parcours : « Aujourd’hui, je n’aime pas le personnage arrogant que j’ai été. » Il sourit : « Un des miracles de ma vie, c’est que les gens qui m’ont connu avant disent que je ne suis plus la même personne. J’espère que ça, vous l’écrirez... »
Félix Marquardt ne connaît que trop bien les journalistes, il sait comment leur parler, avec quels mots choisis. Il en a même fait un temps son métier, à l’époque où il était . Il murmurait à
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