Le Journal du dimanche

Merci, Monsieur Audiard

Le gars avait du style. Et le style, c’est disait Cocteau. Audiard visait juste. Une langue vivante. Un phrasé populaire. Une syntaxe bien refondue. Un mélange de dérision, d’impertinence, d’érudition de comptoir qu’il débusquait dans les bistrots de quartier. Au fond, demandait Gabin ? Un titi savantissime ? Un La Bruyère travesti en Gavroche ? L’auteur d’une comédie humaine revue et corrigée par Vidocq et Sganarelle ? Un peu tout ça. En fait, l’aîné d’une sainte trinité : Audiard-Boudard-Dard. L’ABD de l’argot. Le Chateaubriand de la langue verte. Ce galopin du quatorzième, né un 15 mai 1920Et on déguste. Dans la cuistance du dialogue, il y a l’abrégé des mots, le velouté du ton, l’appoint des phrases. Du bien rôti. On ne séduit pas, on envoûte. Pour Michel Audiard, c’était évident : avoir 20 ans en 1940 donnait le goût de l’Histoire. Et des histoires.

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