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Les chroniques d’Arkadio - Tome 1: Le roi sans âge
Les chroniques d’Arkadio - Tome 1: Le roi sans âge
Les chroniques d’Arkadio - Tome 1: Le roi sans âge
Livre électronique310 pages4 heures

Les chroniques d’Arkadio - Tome 1: Le roi sans âge

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À propos de ce livre électronique

Trois adolescents se retrouvent dans un monde inconnu malgré eux, équipés de bagues aux pouvoirs intriguants...

Ce livre raconte l’histoire de trois adolescents qui doivent faire face à des évènements inattendus. Après avoir fait la bêtise de leur vie, ils se retrouvent projetés dans un autre monde dont ils ignorent tout. Armés d’étranges bagues qui semblent cacher quelque chose, ils devront trouver un moyen de rentrer chez eux mais cela ne sera pas chose aisée.
Sur leur route se dresseront en effet de nombreuses épreuves dont ils devront triompher. Heureusement, ils seront aidés à plusieurs reprises par des alliés plus surprenants les uns que les autres. Ils devront traverser une forêt pleine de brigands, escalader une montagne où règne le blizzard, passer par une ville prise en otage pour enfin arriver au mythique Palais Blanc, seul lieu qui pourrait leur permettre de renter chez eux… Mais seront-ils suffisamment forts pour y parvenir ?

Arriveront-ils, malgré les nombreux obstacles, à rentrer dans leur monde ? Découvrez, avec ce roman fantastique, un univers parsemé de dangers et peuplé de personnages tous plus étranges les uns que les autres !

EXTRAIT

Cette fois, il se tourna vers moi, et je vis qu’il avait du mal à contenir sa colère. Il se tut quelques instants avant de répondre :
— Tu sais que ton pouvoir est TRÈS agaçant.
— Mon pouvoir ? Mais, je ne l’ai pas encore découvert..., dis-je en regardant la bague que je portais d’un air interdit.
— Arrête de me parler veux-tu ?
Dorian fronça les sourcils et marcha rapidement vers Kyrian. Il lui répondit d’une voix énervée.
— Hey ! Je vous rappelle que, certes vous nous rendez un service mais nous aussi, pas besoin d’être agressif !
— Bien entendu… Pardonnez-moi c’est juste que je n’aime pas trop la magie…, dit-il d’un air ennuyé.
— Pourquoi vous nous avez suivis alors ? demandais-je, méfiante depuis sa remarque.
— Parce que votre magie est différente et je me demandais en quoi, répondit-il d’un ton plus calme.
— On n’en sait rien, on ne connaît pas les autres formes de magie.
— Rien de bon croyez-moi. Les sages gardent toute la magie puissante pour eux et n’en laissent que peu aux autres. Ce pouvoir est injustement réparti.
— Vous êtes la première personne qu’on croise qui critique le système, fis-je remarquer.
— Je pense que la plupart des gens sont heureux ainsi, ils ne trouvent pas matière à se plaindre.
— Mais vous, si, répliqua Dorian.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Née en Belgique en 1996 Ludmila Kowalski y réside toujours. Elle poursuit des études dans le domaine des images de synthèse et du multimédia. Depuis l’âge de treize ans, elle est fascinée par la création artistique. Elle écrit des poèmes, des essais, des nouvelles et a participé à plusieurs concours d’écriture et a été lauréate de deux concours de poésie. Son deuxième domaine artistique de prédilection est celui de la musique. L’expression artistique est une composante essentielle de son existence ; l’écriture et la musique ne sont pas seulement des loisirs, ils font partie intégrante de son quotidien.
LangueFrançais
Date de sortie21 juin 2019
ISBN9782851136350
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    Aperçu du livre

    Les chroniques d’Arkadio - Tome 1 - Ludmila Kowalski

    Chapitre un

    Nous marchions depuis plusieurs minutes dans la forêt sombre. Nous ne nous éclairions pas, nous guidant seulement grâce aux derniers rayons du soleil couchant. Je suivais mon ami. Il avançait d’une démarche assurée, semblant parfaitement en accord avec ce qu’il s’apprêtait à faire. Tout l’inverse, en somme, de celui qui marchait derrière nous. Chacune de ses foulées semblait être la pire des tortures pour lui. Dorian, qui marchait en tête, finit par se retourner vers lui, lui lançant un regard noir.

    — Je veux pas que tu sois un poids, compris ?!

    Aaron, le bon dernier, le regarda quelques instants avant d’enfin acquiescer. Nous pouvions continuer notre route. Un lourd silence s’était abattu depuis que nous avions quitté la voiture que Dorian avait « empruntée ». Je voyais qu’Aaron était au plus mal. Mais pourquoi donc nous avait-il suivis ? Je me posais encore et toujours la question… Je vis Dorian s’arrêter. Il s’accroupit et attendit que nous l’imitions pour parler.

    — Bon, tout le monde se rappelle bien le plan ?

    — Oui, ça me paraît simple, dis-je en haussant les épaules.

    Dorian tourna ses yeux charbon vers l’autre garçon qui était avec nous, l’interrogeant du regard. Bien que n’ayant qu’un an de différence, Aaron était bien plus petit et maigrichon que Dorian. Aaron, mon meilleur ami, commença à parler très vite, comme toujours quand il était inquiet ou alors impatient de raconter quelque chose :

    — Tu te rends compte de ce qu’on risque ?! D’abord un vol de voiture, et puis ça ! On va aller en taule !

    — Et, calme toi l’intello. Pour commencer, personne t’a forcé à venir, surtout pas moi. Et la voiture je l’ai pas volée, je l’ai empruntée, je vais la rendre après, nuance. Ensuite, il n’y a pas de risque, il y a plus personne là-bas. Maintenant, tu te calmes et tu fais exactement ce que je dis d’accord ? Si on se fait chopper à cause de toi, là tu pourras flipper.

    — Du calme Dorian ! dis-je

    Je l’appréciais beaucoup mais je n’avais jamais aimé la façon dont il s’adressait à mon meilleur ami. Aussi, je le lui faisais souvent remarquer, espérant qu’il finisse par comprendre.

    — Je veux bien Aveline, mais il a quand même raison sur un point le binoclard. Si on se fait chopper, on est vraiment dans la merde. Alors il a intérêt à assurer !

    En voyant la mine d’Aaron face à ces dernières paroles, je ne pus que douter une nouvelle fois du bien fait de le prendre avec nous. Certes, il avait d’abord insisté pour que nous laissions tomber ce projet, mais ensuite, quand il avait vu à quel point nous étions décidés, il avait demandé à nous accompagner.

    — Écoute Aaron, je t’en voudrais pas si tu rentrais chez toi, t’as encore rien fait du tout, si tu rentres maintenant… commençais-je.

    — Non ! Ou on repart tous les trois, ou je repars pas !

    — Et ça recommence… dit Dorian en levant les yeux au ciel.

    — Tu ne fais que créer des problèmes toi, alors tu n’as rien à dire ! S’énerva Aaron.

    — Mais ferme-la un peu. Je ne comprends déjà pas comment Ava peut traîner avec un mec comme toi…

    — Quoi ?! Et toi tu peux parler, t’as tellement rien foutu l’an passé que t’as redoublé une classe et maintenant tu te retrouves tout seul, du coup tu cherches d’autres personnes à emmener dans tes plans foireux ! Moi, j’ai toujours eu des amis et eux, ne me faisaient pas de sales coups !

    — Je fais aucun sale coup, idiot, je vais juste nous rendre riches, dit-il avec un sourire. Bon bref, comme prévu, Ava tu ouvres la porte, Aaron tu restes près de l’entrée à surveiller, pendant ce temps-là nous on prend tout ce qui nous semble avoir de la valeur. Compris ?

    — Oui, allons-y, il fait de plus en plus sombre, dis-je en voyant que le soleil était bientôt couché.

    — Je sais, le but c’est qu’il fasse nuit quand on sera sur place… répondit Dorian.

    — C’était vraiment intelligent de mettre la voiture si loin ? demandais-je. Si le propriétaire de la maison nous court après…

    — On sera plus rapide que lui et il vaut mieux pas qu’il voit la plaque. On en a déjà discuté. En plus, il n’y a personne. Aucune raison de paniquer, répondit l’aîné de notre groupe.

    Nous reprenions donc notre marche dans la configuration précédente. Je regardais Dorian avancer devant moi. Il était grand et assez musclé, ses cheveux blonds en bataille faisaient toujours un effet bizarre avec ces yeux noirs. Il portait comme toujours une veste en cuir et un t-shirt arborant le logo d’un groupe de rock, un jean abîmé et de vieilles baskets en cuir. Je me retournais vers Aaron. Lui en revanche, était beaucoup plus petit et frêle. Il portait de fines lunettes sur le nez, juste devant ses yeux émeraude. Ses cheveux étaient bruns et coupés courts et bien coiffés. Il portait une chemise verte à carreaux parfaitement boutonnée et repassée ainsi qu’un jean en bon état et une paire de baskets en toile de couleur verte. Je lui souris en le voyant. Il esquissa un mince sourire, qui ressemblait plutôt à un rictus ennuyé.

    Je ne pensais pas que ce que nous étions sur le point de faire représentait un vrai danger. Néanmoins, je pouvais tout à fait comprendre l’anxiété d’Aaron. Il était vrai que, deux ados de quinze ans et un ado de seize ans qui font un cambriolage… En fait, quel que soit l’âge, cela représentait un risque. Enfin, comme dit Dorian, plus on est jeune, moins on a de chance d’aller en prison… J’espérais que ça serait vrai. Le fait de marcher ainsi était pire que tout, car nous avions bien le temps de réfléchir dans quoi nous nous embarquions…

    Nous ne tardions pas à voir une haute bâtisse se découper dans le ciel du soir. Elle se mêlait aux arbres, si bien que nous ne l’aperçûmes qu’une fois a une vingtaine de mètres à peine.

    — On a trop avancé ! Stop ! Nous dit Dorian à voix basse.

    Je le voyais scruter l’horizon, mais je savais que, comme nous, il était également très attentif aux sons. Il n’y avait pas un bruit. Juste le vent dans les arbres et de moins en moins de chants d’oiseaux. Il était bientôt l’heure pour eux d’aller dormir. À part ça, tout était calme et silencieux, et même si nous étions dans les bois à la tombée de la nuit, devant une grande et étrange maison, je ne pouvais m’empêcher de me sentir assez calme. Ce lieu semblait paisible et ne prêtait pas à une quelconque angoisse. S’était du moins le cas pour moi. En voyant Aaron serrer le poing pour éviter de trembler et Dorian qui vérifiait tout de a à z, je me rendis compte qu’ils ne pensaient pas tout à fait comme moi. Dorian remit ses cheveux en arrière pour mieux dégager sa vue avant de se tourner lentement et en silence vers nous.

    — C’est le moment les gars. Ce fameux moment pour lequel on se prépare depuis des semaines. Après ça, on aura bien assez d’argent pendant un bon moment dit-il en souriant.

    — C’est pas comme si on en manquait d’argent… on aurait largement pu se passer de tout ça… dit Aaron.

    — Parle pour toi. Mais t’as qu’à rentrer chez toi si ça te plaît pas ! Rétorqua Dorian énervé. Bon, vous avez rien remarqué d’étrange ?

    — Non, rien, dis-je

    — Moi non plus…, dit Aaron d’un air absent.

    — Concentre-toi, on n’a pas le droit à l’erreur ! Si vous n’avez rien remarqué, allons-y. Plus vite nous serons rentrés, plus vite nous serons ressortis.

    Dorian marchait à pas de loup vers la maison. Je le suivais de près, Aaron à mes côtés, celui-ci me lançant un regard inquiet, un de plus… Je ne tardais pas à atteindre la porte. Je sortis quelques crochets de ma poche et m’en servis pour forcer la serrure. C’était Dorian qui m’avait appris à forcer des portes. Bien sûr, on ne s’entraînait que sur de vieilles portes en principe. Les seules fois ou l’ont avait mis en application ce talent, c’était pour faire des blagues à des gens de notre école. On ouvrait leur casier et ont cachait leurs affaires partout dans l’école. Mais on ne s’en prenait pas à n’importe qui. Justicier dans l’âme, c’était ceux qui passaient leur temps à mépriser et harceler les autres qui étaient nos cibles de choix. Même Aaron avait décrété que c’était « plutôt cool ». Mais cette fois-ci, c’était du sérieux. On entrait chez quelqu’un par effraction… J’entendis un léger « clic » et je poussais la porte qui pivota, dévoilant un hall d’entrée plongé dans les ténèbres. Nous entrions tous les trois. Aaron resta là, à guetter l’éventuelle arrivée d’une voiture. Je lui fis un signe de tête et lui souris avant de suivre Dorian pour visiter le rez-de-chaussée. Je vis un reflet triste dans ses yeux émeraude et je ne pus m’empêcher de me sentir coupable.

    Dans le couloir, je passais devant un miroir. J’y vis une jeune fille d’un mètre soixante-huit avec des cheveux mi-longs sombres et des yeux bleus. J’étais habillée comme à peu près tous les jours. Une chemise froissée rouge et noir à carreaux, un t-shirt noir simple, un jean noir également et une paire de chaussures en toile comme Aaron. Je soupirais en détachant mon regard du reflet, je devais continuer mon chemin.

    Dorian et moi arrivions dans une pièce dont je ne parvenais pas à déterminer l’utilité. S’était la première porte à notre gauche quand on entrait dans la maison. L’escalier se situant à l’extrême droite de la bâtisse, toutes les pièces étaient à gauche. En observant plus attentivement, j’en conclus que cette pièce servait à accueillir les gens, porte-manteau et porte-parapluie côtoyant quelque chaise. Je n’avais encore jamais vu ça, en principe, un hall d’entrée suffisait amplement…

    — Il n’y aura sûrement rien ici…, dis-je à voix basse

    Mais Dorian ne me répondit pas, mes yeux s’étant maintenant habitués à la pénombre, je pus voir sur son visage qu’il était anxieux.

    — Que se passe-t-il ?

    — Il fait chaud

    — Quoi ?

    — Ava, pourquoi chauffer une maison où personne ne vit ?

    J’écarquillais les yeux. Dorian avait beau être considéré comme un des pires élèves de l’école, ce n’était pas la première fois que sa capacité à analyser son environnement m’impressionnait. Cependant, je cessais de penser à cela, il y avait plus urgent. Dorian avait malheureusement raison. Je posais ma main sur un des vieux radiateurs usés par le temps, mais il était froid. Mon ami blond me fit signe qu’il avait compris ce que je venais de faire. Il avança discrètement vers la pièce suivante, pesant chacun de ses pas. J’aurais voulu lui crier de faire demi-tour, nous devions partir ! Il devait s’être trompé, la maison devait être occupée ! Mais je ne pouvais pas, je devais rester discrète. Je le suivais donc en silence moi aussi, mon cœur battant la chamade, terrifiée à l’idée d’entendre quoi que ce soit. Nous vîmes alors, sous la fente de la porte de la pièce suivante, un mince filet de lumière passait. Dorian regarda par le trou de la serrure. Il se redressa ensuite et tourna la poignée méticuleusement. Nous entrions dans la pièce, vide. Évidemment, je m’en doutais. Mon ami ne serait pas entré autrement. Nous étions dans une sorte de salon qui sentait la poussière et le vieux livre. La pièce comportait plusieurs meubles en bois, principalement des bibliothèques et plusieurs vieux fauteuils. Un feu brûlait dans l’âtre. Cela qui donnait une impression de chaleur. Voyant qu’il n’y avait personne, je dis rapidement à voix basse.

    — On doit partir !

    — Il n’y a personne…

    — Dorian tu sais aussi bien que moi ce que ça signifie ! dis-je en pointant le feu du doigt.

    Il tourna lentement les yeux vers les flammes, elles produisaient une multitude d’ombres qui dansaient sur les tapisseries datant d’une autre époque.

    — On n’allume pas un feu pour partir ensuite, dit-il en tournant la tête vers moi. Mais si nous restons silencieux, nous ne risquons rien.

    — C’est beaucoup trop dangereux ! Il suffit de revenir une autre fois !

    — On ne pourra pas, je ne peux pas emprunter cette voiture une autre fois, et c’est bien mieux d’être trois. Tu sais très bien que ton pote ne voudra pas revenir. On doit continuer.

    — Dorian on SAIT qu’il y a quelqu’un, c’est ridicule de rester dis-je, nerveuse.

    — Non il n’est pas là.

    — Mais qu’est-ce que tu en sais ?!

    — Je l’ai observé ! Tu te doutes bien que je n’ai pas seulement travaillé avec toi et Aaron avant de venir ici ! J’ai aussi travaillé seul. J’ai analysé les lieux et j’ai appris par cœur l’horaire du propriétaire afin de déterminer le meilleur moment pour venir. Et je sais qu’il n’est pas là ! dit-il, déterminé.

    — Dorian, les gens ne sont pas des robots, leurs horaires peuvent changer ! On doit partir. Plus on reste, plus c’est dangereux.

    — Je suis sûr qu’il n’y a personne, et je vais te le prouver.

    — Quoi ? Attend, tu…

    Il se mit alors à crier. Il demandait si quelqu’un était là. J’étais paralysée. Qu’avait-il fait ?! Aaron arriva, paniqué, et nous demanda ce qui se passait. Je lui expliquais que Dorian voulait démontrer qu’il n’y avait bien personne.

    — Mais t’es complètement cinglé !

    — Mais vous voyez bien qu’il n’y a personne ! Le type s’est barré en voiture il y a une heure ! Je le sais bien ! On continue, dit Dorian.

    Je levais les yeux au ciel tandis qu’Aaron retournait à l’entrée en disant tout un tas d’injures à l’encontre de notre ami. Dorian et moi entreprîmes donc de fouiller le salon, ouvrant tous les tiroirs à la recherche d’objets de valeurs. À notre grand désespoir, cette pièce ne contenait presque que des livres.

    — Sans vouloir jouer les rabat-joie, il n’y a rien d’intéressant ici…, dis-je après avoir ouvert un énième tiroir ne contenant que de vieilles babioles.

    — Passons à la pièce suivante alors…, dit Dorian en ouvrant la porte à la volée.

    Ce fut une cuisine sombre qui nous accueillit. Mon ami actionna un vieil interrupteur, une ampoule grésillant inonda la pièce de sa lumière blafarde. Une odeur de nourriture arriva à nos narines. Je lançais un regard au blond aux yeux charbon et dis :

    — Qu’est-ce que tu veux voler dans une cuisine ? C’est pas encore aujourd’hui qu’on fera fortune…

    J’essayais directement la porte à notre droite. Je tombais alors sur une chambre, j’étais étonné, décidément, la disposition des pièces était plus que surprenante… Après avoir mis la lumière, je regardais rapidement le contenu des armoires. Tout était vide… Cette chambre n’était de toute évidence pas utilisée. Aucun drap sur le lit et des armoires ne contenant rien… Je regardais une fois de plus Dorian.

    — Si tu nous as fait prendre tous ces risques pour rien…

    — Non ! On a encore tout l’étage à visiter, ne t’inquiète pas…

    Il tourna les talons, nous éteignions au fur et à mesure des pièces que nous quittons. Nous revenions ensuite à l’entrée, croisant un Aaron plus que nerveux, appuyé contre l’un des murs du hall.

    — Alors, on s’en va ? demanda-t-il. 

    — Désolé gringalet, mais on n’a pas fini la visite. Ça serait dommage d’avoir payé l’entrée pour rien, dit Dorian.

    Celui-ci entama la montée de l’escalier antique et grinçant. Je lançais un regard d’excuse à Aaron et suivis Dorian. Nous fûmes rapidement à l’étage. Je constatais qu’ici, le plafond était moins haut, je fis part de mes observations à Dorian.

    — Je suppose qu’il y a un deuxième étage…, dit-il. J’ai étudié la maison, mais n’y suis jamais entré, avant aujourd’hui bien sûr…

    — Si tu le dis… On a combien de temps avant que le proprio ne revienne ?

    — Au moins une heure.

    — On n’aura pas le temps de tout fouiller…

    — On fera ce qu’on peut Ava, dit-il en entrant dans une pièce.

    Nous étions dans un couloir qui proposait trois portes et un escalier au bout. Dorian venait d’entrer dans la première pièce à gauche. Je le suivais, nous découvrions une nouvelle chambre, encore inhabitée, et encore vide. Cette fois, mon ami shoota dans le pied du lit en jurant.

    — C’est pas possible enfin ! Aucun objet de valeur, pas d’argent ! Comment ça se fait ?!

    — Ne perdons pas plus de temps et fouillions le reste, j’aimerais vraiment pas me faire avoir pour rien, dis-je en sortant de la pièce.

    La porte suivante à droite nous laissa découvrir une salle de bain. Celle-ci semblait utilisée mais ne contenait aucun objet de valeur. En face, une autre chambre inutilisée. Dorian commençait à être de plus en plus énervé, et je le comprenais. Je lui en voulais aussi. Nous avions pris tous ces risques, nous l’avions cru lorsqu’il nous faisait miroiter des richesses et tout ça pour rien ! Je lui en voulais et je n’étais pas prête à lui faire confiance à nouveau. Pour des histoires pareilles, il faut être sûr de soi.

    — Viens, on se casse, ça sert à rien.

    — Non, tant qu’à être ici autant tout fouiller !

    Je serrais la mâchoire, énervée, mais le suivais tout de même au dernier étage. Il avait raison, et il nous restait du temps avant le retour du propriétaire… Si nous pouvions au moins trouver un peu d’argent ou quelque chose à revendre… Même une bête télévision. Nous n’en avions pas encore trouvé… Nous atteignions le deuxième étage. Ici, il n’y avait que deux pièces. Une porte à droite et une à gauche. Je fis quelque pas en avant et ouvris la porte de droite, c’était une quatrième chambre, mais, enfin elle contenait des affaires !

    — C’est déjà mieux ! dit Dorian en entrant

    J’esquissais un sourire nous avions un peu d’espoir… J’ouvris les commodes et les armoires. Je trouvais surtout des vêtements mais aussi quelques bijoux ainsi que de vieilles pièces que j’emportais. Peut-être pourrions-nous les revendre. Je me tournais ensuite vers Dorian. Je l’observais retourner méticuleusement les lieux. Il ne semblait pas éprouver le moindre remords. Je me demandais bien comment il faisait… Moi je ne pouvais m’empêcher de me sentir coupable. Et à raison, je l’étais. Mon cœur battait la chamade depuis notre départ de la voiture et ça serait sans doute le cas pendant plusieurs jours encore, j’aurais peur que l’on nous découvre…

    — Bon, la dernière pièce ? fit Dorian en pivotant vers moi tout sourire.

    Je levais le pouce et me forçais à sourire moi aussi. Nous allions donc vers l’autre porte, mais celle-ci était verrouillée… Ce fut pile à l’instant où je parvenais à forcer la serrure que le pire se produisit. Aaron surgit de l’escalier avec une mine paniquée. Nous avions compris. Le propriétaire était rentré plus tôt que prévu… Dorian nous pressa à l’intérieur de la pièce qui se révéla être un bureau.

    — Mais qu’est-ce qu’on va faire ?! demanda Aaron, au bord de l’évanouissement.

    — Déjà, on essaye de rester calme et silencieux…, dit Dorian d’un air sombre

    — Calme et silencieux ?! Je vais aller en prison à cause de toi, espèce de con…

    — Arrêtez de vous disputer et cherchez plutôt une solution ! 

    Je regardais par la fenêtre. Bien sûr, nous étions bien trop haut pour descendre sans risquer de tomber et de sérieusement nous blesser, voire pire… J’ouvris alors les tiroirs du bureau et dégotais un trousseau de clefs. Je le lançais à Dorian qui verrouilla la porte.

    — C’est pas la solution ça ! ça se voit bien que vous avez fouillé en bas. Il va appeler la police, faut sortir d’ici ! dit Aaron.

    — Je sais ! Mais ça nous fait gagner un peu de temps ! 

    Nous ne tardions pas à entendre des bruits de pas et une voix qui appelait. Nous nous regardions tous, paralysés par la peur. Mais qu’avions-nous fait comme idiotie ?

    — Il y a quelqu’un ? Répondez ! disait une voix grave qui se rapprochait dangereusement.

    Dorian lança

    — Faut l’assommer puis se barrer.

    — Sûrement pas ! Ça ne ferait qu’aggraver notre cas ! Répliqua mon meilleur ami.

    — Non. On a encore une chance de pouvoir s’enfuir. On ne va certainement pas se rendre !

    Tandis que les deux garçons se disputaient et que la voix se rapprochait, je continuais à fouiller le bureau. Je découvris alors une boîte de forme étrange. Sa structure était celle d’un pentagone, elle était couverte de dorures. Quand je l’ouvris, elle contenait, posées sur un écrin rouge, quatre bagues serties de pierres. J’en pris une en main et l’essayais, elles étaient belles ces bagues, si on pouvait les voler et assommer le type…

    — Eh ! Regardez ça, dis-je en leur montrant les bagues.

    Dorian barricada sommairement la porte puis lui et Aaron me rejoignirent, Dorian essaya une autre bague.

    — Oui, c’est pas mal. On devrait pouvoir les revendre à un certain prix…

    Mais un coup à la porte nous interrompit, nous faisant tous sursauter et nous ramenant à nos problèmes. Aaron me lança un regard noir et dit :

    — C’est pas le moment, repose ça qu’on aille se rendre.

    — Sûrement pas. Il est tout seul, on va pas le laisser nous arrêter répliqua Dorian.

    — Je sais que vous êtes là. Laissez-moi entrez dit la voix de l’autre côté de la porte.

    Aaron était désespéré, mais il jeta un œil aux bagues. Il prit la boîte et en attrapa une, dont la pierre avait la même couleur que ses yeux et soudain, il se passa quelque chose d’étrange, quelque chose qui allait tout changer, quelque chose qui allait nous changer à jamais. Devant Aaron, un nuage vert se créa, et à travers celui-ci, nous pouvions apercevoir un tout autre décor…

    — Je reconnais ce bruit. Vous avez touché aux bagues ! Qui que vous soyez éloignez-vous-en. Vous n’avez pas idée de ce que vous avez entre les mains ! 

    La porte commençait à craquer de plus en plus. Elle cédait ! Le bois se tordait dangereusement et, bientôt, le propriétaire serait face à nous.

    — J’irai pas en prison ! cria alors Dorian.

    Celui-ci courut vers les étranges volutes de fumées, et plongea dedans ! Je le vis disparaître, ce qui causa en moi une grande panique. Ne voyant d’autre issue à notre cause désespérée, j’y plongeai à mon tour.

    J’entendis Aaron crier lui aussi, tandis que je me sentais tomber, tomber dans un puits sans fond. Je perdais tous mes points de repère, et je finis par perdre connaissance…

    Chapitre deux

    Lorsque j’ouvris les yeux, j’avais affreusement mal à la tête. Une fine pluie tombait sur le sol, trempant mes vêtements. Je sentais autour de moi un parfum de forêt, et sous mes mains de l’herbe piquante. Je réussis finalement à trouver la force de me relever. Mes bras tremblaient sous mon poids, ce qui n’était, selon moi, pas de très bon augure. Je me tenais debout, chancelante. Je redressais la tête et regardais autour de moi. J’étais entourée d’arbres, mon odorat ne m’avait pas trompée en effet. Je vis alors Dorian évanoui sur le sol, du sang coulant depuis sa tête… Du sang ! Je tombais à genoux près de lui et le retournait pour le coucher sur le dos. Il était inconscient, mais heureusement, il respirait encore.

    — Ne t’inquiète pas, il a juste reçu un léger coup à la tête…, dit une voix derrière moi

    Je fis volte-face et soupirais de soulagement en voyant que c’était la voix d’Aaron, qui se tenait à quelques pas de moi.

    — C’est toi qui l’as frappé ?!

    — J’aurai bien voulu, mais non. Regarde près de sa tête.

    Je m’exécutais alors et découvris une pierre qui ressortait du sol herbeux à cet endroit. Elle était maculée de sang. Je me tournais vers Aaron et dis :

    — On doit le ramener chez lui ! Ou chez moi. N’importe, il a besoin de soins !

    — Ah bon ? dit Aaron avec une drôle d’expression. J’ai quand même une question pour toi, comment sommes-nous arrivés ici ?

    — On… on était dans le bureau et…

    — Oui Ava, on était dans le bureau,

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