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L’Île
L’Île
L’Île
Livre électronique104 pages1 heure

L’Île

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À propos de ce livre électronique

‘Je marche vers la mer. La surface infinie de l’eau se prolonge jusqu’à l’horizon, d’où que je regarde.

Notre monde est petit. Nous sommes livrés à nous, et ne dépendons que de nous-mêmes. Nous dépendons de la Force enfouie profondément en nous, comme nous l’ont enseigné nos ancêtres.

Si je devais marcher d’ici vers l’ouest, je me retrouverais devant une barrière – le Mur. Derrière se trouvent les Idiots. Du moins, c’est ce que tout le monde dit.

Je n’en ai jamais vu un.’

Leia vit sur l’Ile, un monde dans lequel enfants quittent leurs parents pour se débrouiller seuls lorsqu’ils atteignent dix ans. À travers cette Ile s’étend un mur que personne n’a jamais franchi. Les Idiots vivant derrière celui-ci ne se prêtent à la raison – ils croient aux illusions. C’est ce que Le Livre dit, le seul objet légué aux insulaires de l’est par leurs ancêtres.
Mais lorsqu’un homme étrange échoue sur le rivage et que Leia rencontre un Idiot en personne, sa vie ne sera plus la même. Les croyances qu’elle et ses amis ont sur l’île sont-elles réellement fondées ?

Ou bien les habitants de leur monde sont-ils en fait tous des Idiots?

LangueFrançais
Date de sortie11 juin 2014
ISBN9781497733398
L’Île
Auteur

Jen Minkman

Jen Minkman (1978) was born in the Netherlands and lived in Austria, Belgium and the UK during her studies. She learned how to read at the age of three and has never stopped reading since. Her favourite books to read are (YA) paranormal/fantasy, sci-fi, dystopian and romance, and this is reflected in the stories she writes. In her home country, she is a trade-published author of paranormal romance and chicklit. Across the border, she is a self-published author of poetry, paranormal romance and dystopian fiction. So far, her books are available in English, Dutch, Chinese, German, French, Spanish, Italian, Portuguese and Afrikaans. She currently resides in The Hague where she works and lives with her husband and two noisy zebra finches.

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    L’Île - Jen Minkman

    Prologue

    QUAND je franchis la porte de ma chambre, ma mère et mon père m’attendent déjà dans le couloir. Je me sens mal à l’aise dans les vêtements que je porte. Ce sont des vêtements d’adultes: texture rugueuse et coupe pratique, conçus pour durer longtemps.

    « Je suis mon propre chemin. » Dis-je doucement.

    Des mots que tout enfant prononce à l’âge de dix ans, des mots que mon frère prononcera après moi aujourd’hui. Je n’ai pas l’air d’en être convaincue, mais je le suis, car je sais qu’ils sont légitimes. Je me racle la gorge et ajoute :

    « Je vole de mes propres ailes. Personne ne prend soin de moi à ma place. »

    Mon père hoche gravement la tête. Ma mère est pâle et a les yeux rivés sur ses mains. Pourquoi ne me regarde-t-elle pas? Est-ce sa manière de me montrer qu’elle ne veut plus rien avoir affaire avec moi? Je ne suis même pas encore partie. Une profonde déception, telle une lourde brique, me vrille l’estomac.

    La porte d’à côté s’ouvre et Colin, mon frère jumeau, en franchit le seuil. Il porte un pantalon marron et une chemise simple. Sur son épaule, se balance un sac en bandoulière, contenant quelques objets qu’il ne voulait pas laisser derrière lui. Presque toutes nos affaires vont être détruites après notre départ, nos chambres seront vidées, afin que nous ne soyons jamais tentés de revenir. Pas que je veuille jamais revenir. J’en ai fini ici.

    Colin se râcle la gorge.

    « Je suis mon propre chemin. » Dit-il d’une voix tremblante.

    Ses yeux cherchent à croiser le regard de notre mère.

    « Je vole de mes propres ailes. »

    Une larme roule le long de sa joue. Il a du mal à accepter cette situation. Il est le plus jeune après tout, nous avons une demi-heure de différence.

    « Personne ne prend soin de toi à ta place. » Père finit le discours voyant que Colin n’y arrive plus.

    Quand je passe devant ma mère, elle pose soudain sa main sur mon épaule.

    « Leia. » Dit-elle, en sortant un simple collier de perles de la poche de sa robe.

    Il y a dessus une noix peinte et vernie en guise de pendentif.

    « Pour toi. »

    Mon cœur s’emballe. C’est le collier que ma mère a reçu de la sienne quand elle a elle-même quitté la maison. Et elle me le remet maintenant.

    « Merci. » Murmuré-je.

    Le temps d’instant, je m’attends à ce qu’elle me donne bien plus que ça. Ca ne peut pas être tout, mais à ce moment, mon père nous ouvre la porte d’entrée. Je sors après mon frère, dans la lumière de l’aube, en m’éloignant de ma mère.

    Colin m’attends et me prend la main.

    « Tu viens? » Marmonne-t-il.

    Nous descendons l’allée sans nous retourner. Nous partons au manoir, où nous vivrons jusqu’à ce que nous nous mariions et ayons des enfants à notre tour.

    La porte d’entrée se ferme en claquant derrière nous. C’est le commencement d’une nouvelle vie.

    -1-

    « BON SANG, combien de fois dois-je te répéter de ne pas ramasser du bois humide? »

    Ben jette à terre d’un air renfrogné les branches que je lui tends.

    « On ne peut pas allumer un feu avec ça!

    - Je suis désolée, bafouillé-je.

    - Tu es désolée? »

    Le visage de Ben, sous ses cheveux bruns bouclés, vire au rouge.

    « En quoi ça va m’aider que tu sois désolée? Tu dois te rendre utile dans la nature, c’est un minimum.

    - La ferme, Ben. » S’emporte Colin.

    Il est près de moi, occupé à dépecer un lapin.

    « Comme si tu ne faisais jamais d’erreurs. »

    Ben sourit d’un air supérieur.

    « Oh, vraiment? Et bien, j’ai assuré notre survie jusqu’à maintenant que je sache. Qui a tué ce lapin? Et qui a attrappé les deux faisans que nous avons mangés hier? »

    Colin lève un sourcil perplexe.

    « Et qui s’est pris une gifle dans la figure la nuit dernière pour s’être glissé dans une tente où il n’était pas supposé se trouver? »

    Je me mords la lèvre pour ne pas laisser échapper mon rire nerveux. Ben est chevronné, il n’y a aucun doute là-dessus, mais les aptitudes sociales ne sont pas vraiment son fort. Hier soir, Mara a très clairement fait comprendre qu’il ne l’intéressait pas. C’est une chance que Colin l’ait entendue crier, si non, je ne suis pas sûre que le coup qu’elle lui a mis dans le nez aurait été suffisant pour lui faire enfin comprendre le message.

    « Qu’est-ce qui te fait rire ? Gronde Ben en remarquant mon semblant de sourire. Tu trouves ça drôle? »

    Non, en fait, je ne trouve pas ça drôle du tout. Il n’y a pas de quoi rire quand tu vis dans un monde où les forts gagnent toujours et ont plus de droits que les autres.

    Ben est le petit frère de Saul, et Saul est le leader du manoir. Il organise des jeux de combat entre les garçons les plus forts et les membres les plus faibles de notre groupe, afin de les confiner dans un état de crainte perpétuelle. Tu ne sais jamais quand viendra ton tour. Il y a à peine quelques semaines, Colin a été roué de coups par Max, un type immense qu’on surnomme l’Ours.

    Saul décide également de qui doit être lâché dans la nature pour se forger des techniques de survie (si tu n’es pas dans ses bonnes grâces, il t’y envoi toutes les deux semaines) et de qui a le droit de vivre au manoir. Il decide de quand lire le Livre, et choisit les chapitres qui vont êtres lus lors de nos assemblées.

    « Je pense que tu devrais laisser Mara tranquille, réponds-je faiblement, elle t’a déjà dit à plusieurs reprises qu’elle ne veut pas se marier avec toi. »

    Ben arbore un large sourire malicieux.

    « Qui a parlé de mariage? »

    Abasourdie, je retiens mon souffle. Tout le monde sait d’où viennent les bébés. Si tu fais... ça... sans assumer la responsabilité de l’enfant et sans l’élever jusqu’à son dixième anniversaire, tu es pratiquement considéré comme un criminel. Dans les rares cas où ça arrive, le garçon est obligé de se marier avec la fille.

    Quelque chose me dit que Saul ne va pas obliger son petit frère à faire quoi que ce soit.

    Je me retourne, dégoutée. Les silex que j’étais en train de manier pour allumer le feu tombent de mes mains sur le sol et je pars en courant à travers la forêt, entre les arbres, à travers les champs, aussi loin que possible de Ben. Je ne le laisserai pas voir mes larmes.

    Je continue à courir jusqu’à ce que j’atteigne la plage.

    Le sable me chatouille les orteils. J’avance vers la mer.  Les vagues forment des bulles et moussent sur mes pieds nus. Les mouettes poussent des cris perçants au-dessus de ma tête. Peu importe où je regarde, la surface infinie de l’eau s’étend jusqu’à l’horizon.

    Notre monde est petit. Si je me retournais maintenant et marchais vers le nord, je pourrais traverser notre terre en

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