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Le Secret: Thriller psychologique
Le Secret: Thriller psychologique
Le Secret: Thriller psychologique
Livre électronique107 pages8 heures

Le Secret: Thriller psychologique

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À propos de ce livre électronique

C’est l’histoire d’un homme qui débarque à Paris dans l’espoir de reconstruire sa vie sous une autre identité : un nom emprunté au désordre infligé à sa propre existence, et un secret si bien gardé que Vialacant lui-même doit en perdre jusqu’au souvenir.

C’est à la fois une renaissance et un naufrage. Un naufrage dans la perte de la mémoire personnelle, et une renaissance dans un environnement qui reste pourtant étrangement étranger. Jusqu’à la rencontre avec Élise, une jeune enseignante : le narrateur se réveille dans une existence toute neuve. Et cette enseignante pourrait signifier l’oubli total des ombres du passé. Mais le secret ne se laisse pas refouler si facilement : il resurgit sous les traits de Zainab, une femme sombre qui va entraîner Vialacant dans ses obsessions mortifères…

Dénouant au fur et à mesure les repères chronologiques, le récit défile ou éclate comme l’existence de cet homme soumis à la fatalité absurde d’un secret qu’il avait fini par oublier.

EXTRAIT

Hier ou avant-hier, peut-être même beaucoup plus tôt, je ne me souviens plus vraiment. Ce dont j’ai la certitude, c’est qu’un jour en plein été, j’ai débarqué à Paris avec un grand secret.
L’avion a pris du retard au décollage, une demi-heure, peut-être davantage. Nous volions depuis au moins deux heures. Un homme qui était installé à l’avant de l’appareil, la joue collée au hublot depuis le départ, s’est levé brusquement, s’est retourné et a laissé entendre que l’avion faisait demi-tour. J’ai regardé dehors, sans rien voir, et j’ai senti mon corps se tordre quand l’appareil s’est incliné légèrement, avant de prendre carrément sa trajectoire vers la droite ou vers la gauche, je ne sais plus.
Le commandant de bord a alors expliqué d’une voix sobre, plusieurs fois de suite, que le trafic matinal culminant était la cause principale du changement de cap. Au lieu de l’aéroport de Paris-Orly, qui était la destination prévue au départ, l’avion devait atterrir dans quelques minutes à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Il s’agissait, d’après lui, d’un problème de routine, fréquent pour un tel vol. Au même moment, une dame a parlé derrière mon dos d’une voix fière et fluctuante. C’était semble-t-il, une hôtesse de l’air, qui avait longtemps travaillé pour la même compagnie et qui avait connu ce genre d’ennuis. Je l’ai entendue chuchoter que le commandant de bord ne livrait pas toute la vérité. Il était contraint d’opérer un long détour alors qu’au sol, les autorités concernées examinaient les modalités d’atterrissage de l’avion et la suite à donner à certains passagers indésirables.
J’en faisais partie. Je l’ai su plus tard.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en Algérie, Ahcène Hédir vit en France depuis plusieurs années. Il est à la fois Ingénieur de formation, chef d’entreprise et auteur de nombreux articles et critiques littéraires. Le secret, son premier roman, nous plonge au cœur d’une histoire originale dont l’écriture s’avère subtile et poétique.
LangueFrançais
Date de sortie14 juin 2017
ISBN9782956064206
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    Le Secret - Ahcène Hédir

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    Le secret

    A. Hédir

    Le secret

    Roman

    Hier ou avant-hier, peut-être même beaucoup plus tôt, je ne me souviens plus vraiment. Ce dont j’ai la certitude, c’est qu’un jour en plein été, j’ai débarqué à Paris avec un grand secret.

    L’avion a pris du retard au décollage, une demi-heure, peut-être davantage. Nous volions depuis au moins deux heures. Un homme qui était installé à l’avant de l’appareil, la joue collée au hublot depuis le départ, s’est levé brusquement, s’est retourné et a laissé entendre que l’avion faisait demi-tour. J’ai regardé dehors, sans rien voir, et j’ai senti mon corps se tordre quand l’appareil s’est incliné légèrement, avant de prendre carrément sa trajectoire vers la droite ou vers la gauche, je ne sais plus.

    Le commandant de bord a alors expliqué d’une voix sobre, plusieurs fois de suite, que le trafic matinal culminant était la cause principale du changement de cap. Au lieu de l’aéroport de Paris-Orly, qui était la destination prévue au départ, l’avion devait atterrir dans quelques minutes à l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Il s’agissait, d’après lui, d’un problème de routine, fréquent pour un tel vol. Au même moment, une dame a parlé derrière mon dos d’une voix fière et fluctuante. C’était semble-t-il, une hôtesse de l’air, qui avait longtemps travaillé pour la même compagnie et qui avait connu ce genre d’ennuis. Je l’ai entendue chuchoter que le commandant de bord ne livrait pas toute la vérité. Il était contraint d’opérer un long détour alors qu’au sol, les autorités concernées examinaient les modalités d’atterrissage de l’avion et la suite à donner à certains passagers indésirables.

    J’en faisais partie. Je l’ai su plus tard.

    J’étais arrivé dans une période où les décisions paraissaient floues et incertaines, un peu comme mon secret, et cette période m’était cependant favorable.

    Ce secret, me suis-je dit, finira par m’étouffer ; il me rendra la vie difficile, me malmènera. Il est et restera en moi, coulera dans mes veines. Je vivrai avec ce fardeau ; je le porterai comme une croix partout où j’irai. C’est que personne ne devra le savoir. Comment serait-il possible de porter une cyphose qui ne doit pas être visible aux yeux des passants, des gens, des êtres vivants ?

    Un jour ou l’autre je me trahirai. Tout s’écroulera.

    Ce secret m’obsédait, mais je n’arrivais pas à le cerner, à le matérialiser. Je le voyais cependant comme de vulgaires verrues qui pousseraient sur une partie cachée de mon corps et qui, au fil du temps, prendraient du volume pour passer par-delà mes habits et me dévoiler au grand jour…

    C’était là le fond de ma pensée depuis le départ jusqu’à l’atterrissage de l’avion.

    Au sol, cependant, mes pensées ont laissé place à la curiosité et à l’attente. Une dizaine de policiers formaient une ronde plus au moins serrée autour du carrousel à bagages. Ils suivaient des yeux les rares sacs et valises qui tournaient à l’infini.

    Un peu plus loin, d’autres policiers encerclaient une file d’attente dans un état d’effervescence. Il y avait un nœud dans la file : un couple avec un enfant en bas âge sans passeports. Un agent en civil leur a demandé comment ils avaient réussi à embarquer, l’homme et la femme ont répondu tous les deux par un sourire dérangeant.

    Les téléphones sonnaient par intermittence et les haut-parleurs rappelaient à intervalles rapprochés les consignes de sécurité, incitant les voyageurs à la patience et à l’ordre. Certains des débarqués, usés par l’attente, ont fini par s’allonger à même le sol, s’endormant ensuite la tête sur un sac bleu blanc frappé de deux lignes rouges – peut-être roses –, décolorées.

    J’ai pris mes bagages, j’ai contourné la longue file d’attente et je me suis assis sur un banc au fond du hall, à proximité du stand d’Air France. Pas loin, deux jeunes hôtesses discutaient sans me prêter attention. L’une était blonde, assez coquette, le nez légèrement camus, et l’autre brune ; elle souriait sans cesse en montrant des dents blanches et fines. Elles feuilletaient le magazine Dépêche Mode et parlaient de l’antifashion et du rejet du matérialisme des années précédentes. Je n’y comprenais absolument rien, mais ça me changeait les idées.

    « Tiens, tiens ! dit la brune, la bouche grande ouverte, les trois rescapés du groupe anglais de pop électronique sortent un deuxième album.

    La blonde recula légèrement et montra du doigt :

    – Il est beau, dit-elle, je l’aime, ce Dave Gahan.

    La brune la scruta.

    – Regarde ! dit-elle à son tour, Stallone se prépare pour Rocky 6… »

    Je suis resté ainsi un long moment à écouter ces deux jeunes femmes qui ouvraient le magazine page après page en s’arrêtant sur chaque photo.

    C’est seulement le micro qui m’a brutalement séparé d’elles. « Les voyageurs munis d’un passeport diplomatique sont priés de se présenter au guichet 5. »

    Je me suis levé sous le regard hébété des deux hôtesses qui se sont regardées drôlement. Peut-être se sont-elles dit des choses que je n’aurais pas dû entendre. Elles m’ont souri d’une façon complice ; j’ai fait la promesse au fond de moi-même d’oublier ce que j’avais entendu ; elles avaient en tout cas l’air de me comprendre ; elles ont laissé tomber le magazine pour rejoindre leur poste. J’ai tendu mon passeport à l’agent des douanes. C’était une femme brune, aux cheveux soigneusement attachés, le front complètement dégagé, de grandes oreilles piquées de toutes petites boucles d’oreilles dorées presque invisibles. D’habitude, je ne remarquais rien de tout cela. Ici, je suis devenu tout à coup un enfant curieux de tout. La femme m’observait avec ses grands yeux de biche et j’ai vu le grain de beauté sur son menton effilé en forme de poire émincé.

    Elle a pris mon passeport, l’a ouvert sur la photo puis m’a scruté deux secondes, elle a feuilleté ensuite le passeport en faisant défiler une liste sur l’écran de son ordinateur qu’elle parcourait des yeux. « Ah voilà ! C’est bon. » Elle n’a rien dit de plus. Elle a fait signe à un autre agent, lui a tendu mon passeport et l’homme m’a fait signe à son tour de le suivre. Il avait une tenue de parachutiste. Le képi vert remonté d’un côté cachait à peine une brûlure cicatrisée au crâne.

    Il m’a expliqué brièvement la procédure. « Peu importe, m’a-t-il dit, que votre passeport soit vrai ou faux, que vous soyez diplomate ou non. Dorénavant, il ne vous sert plus à rien. » Il m’a dit cela avant de le mettre dans la grande poche de son veston. Il a sorti ensuite de la poche de son pantalon une feuille de papier pliée en deux et me l’a tendue. « C’est à présent votre pièce d’identité… en attendant votre convocation à la préfecture de police », m’a-t-il dit sans expression sur le visage. C’était pour lui une habitude. Je me suis demandé pourquoi cet homme m’avait remis lui-même ce papier et pas l’agent qui était au guichet. Avait-il des choses à cacher ? Pourquoi ne m’a-t-il pas reçu dans un bureau ? Ces choses-là se font généralement dans ce genre d’endroit. Et je l’aurais signé ou même lu avant.

    Nous avons ensuite traversé en silence de longs couloirs alternant avec des tapis roulants où nous nous reposions, et des halls plus au moins longs où l’officier de police courait presque pour rattraper le retard de la halte précédente. Partout où nous sommes passés, un son de radio nous accueillait puis nous abandonnait au fur et à mesure que nous avancions. On annonçait une fin de mois de mai chaud, plus de vingt-deux degrés, et un cumul de précipitations avoisinant le zéro. On craignait déjà la sécheresse. Même les rafales de vent étaient au plus bas, trente-cinq kilomètres à l’heure, disait la voix sèche. Elle avait eu bien raison. Dehors, l’air ne bougeait plus, même pas une brise. Le policier m’a abandonné à un arrêt de bus, à la sortie de l’aérogare, et je l’ai vu repartir. J’ai eu l’impression qu’il me guettait de loin, de si loin ; je n’ai plus regardé de son côté ensuite.

    Quand le bus 351 est arrivé, un petit soleil gêné a fait irruption. La verdure a pris une couleur plus claire ; j’ai senti un parfum de rose. Je suis monté dans le bus qui a démarré lentement et j’ai revu l’agent que j’ai vu pourtant partir me faire un signe et un sourire. Pourquoi ? Aucune idée précise ! Il était sans doute rassuré de me voir enfin partir, car j’avais attendu au moins une demi-heure. Le chauffeur m’a demandé où j’allais, j’ai dit à Paris. Il a souri, et les gens me regardaient drôlement. « Paris, c’est vaste », m’a dit le chauffeur. Alors j’ai sorti un bout de papier sur lequel était inscrite une adresse. « Paris Gare de l’Est, le terminus », a fait le chauffeur qui m’a

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