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Gurs 10.39: La deuxième enquête du détective Gregorio Valmy
Gurs 10.39: La deuxième enquête du détective Gregorio Valmy
Gurs 10.39: La deuxième enquête du détective Gregorio Valmy
Livre électronique165 pages2 heures

Gurs 10.39: La deuxième enquête du détective Gregorio Valmy

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À propos de ce livre électronique

Remuer le passé pour élucider le présent : plongée au coeur d'une double enquête.

Gregorio Valmy n’avait plus qu’à informer le client que son père était mort accidentellement, en pleine campagne poitevine et encaisser son chèque. Mais l’enquête ne devait pas s’arrêter là, plongeant Valmy et son fidèle Jéjé dans les méandres de l’Histoire, celle de la guerre civile espagnole, des Brigades Internationales aux camps d’internement français… De 1936 à 1944. Dans le même temps, la ville retient son souffle : quelqu’un s’amuse à pendre d’honnêtes habitants, de-ci, de-là… Un serial killer à Poitiers ? Du jamais vu…

Un polar noir parsemé de touches d’humour.

EXTRAIT

Et vous ? Votre enquête progresse ?
Valmy n’aimait vraiment pas le sourire du vieux. Un sourire en coin. Le sourire de celui qui sait un truc et qui va tout faire pour ne rien dire. Quitte à foutre le bordel. Ça avait l’air d’être le style de fouteur de merde, ce Berger. Le genre à avoir connu les dessous de l’emprunt Giscard en temps et en heure…
- Disons que ça avance à son rythme. Il faut toujours aller à son rythme. Ça donne toujours un final en apothéose…
- Ah… Vous connaissez déjà la fin ?
Dès le début, Valmy avait tiqué au contact de Berger. 80 ans, en pleine forme. Polo Lacoste et brushing impeccable. Foulard bien noué autour du cou avec un parfum qui dégageait une odeur de salles des fêtes un soir de tombola du club des aînés.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

- « Si vous aimez les polars vous allez être aux anges ! Gurs 10.39 est un petit bijou du genre. Écrit par Patrick Amand, cette histoire vous tiendra en haleine jusqu'à la fin. C'est dans la région de Poitiers que l'action se déroule, ou plutôt, les actions, les meurtres et disparitions d'habitants en proie à la peur d'un serial killer. Un roman/polar comme on les aime ! Absolument parfait pour passer de très bons moments ! » (Sophie Sendra, Bscnews)

- « Les codes du polar américain sont respectés, on y boit beaucoup, pas de whisky mais des boissons plus françaises. Pour la dimension historique, le lecteur est entraîné dans les méandres de la guerre civile espagnole, des brigades internationales et aussi des camps d'internements français, dont celui de Gurs dans les Pyrénées orientales. » (La Nouvelle République)

- « Gurs 10.39 est la seconde enquête du détective privé poitevin Gregorio Valmy. (…) Dans ce roman, les protagonistes vont avoir à remuer le passé pour tirer leur affaire au clair. Et pour cela, Valmy va remonter jusqu'à la guerre civile espagnole de 1936 et à la Seconde Guerre mondiale qui débute quelques années plus tard. (…) Tout ce contexte historique est très bien expliqué et détaillé lorsque Valmy mène son enquête auprès de plusieurs personnes. Les bons lecteurs ados y trouveront leur compte ! » (Histoires d’en Lire)

A PROPOS DE L’AUTEUR

Né en 1970 à Poitiers, Patrick Amand se lance dans des études de droit avant d’occuper diverses fonctions dans sa ville, aux beaux-arts d’abord, avant de devenir responsable de l’administration de la Médiathèque François-Mitterrand. Cet ancien demi de mêlée, passionné par la seconde guerre mondiale et grand amateur de polar (il est président de l’association « L’instant polar ») publie avec Gurs 10.39 son second roman après le très remarqué L’affaire du noyé de Poitiers (Geste Editions 2009).
LangueFrançais
ÉditeurCaiman
Date de sortie1 nov. 2015
ISBN9782919066315
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    Aperçu du livre

    Gurs 10.39 - Patrick Amand

    Valmy…

    Bien que faisant référence à des évènements et des faits historiques réels, toute ressemblance – dans cette fiction – avec des personnes ayant existé, ne peut être que pure coïncidence…

    1

    Gregorio Valmy avait rencontré Christophe Lantier un mois plus tôt. Par hasard. À l’enterrement de son père. C’était le 23 août 2008. Une chaleur caniculaire s’était abattue sur la Vienne. La première de l’été. Valmy ne supportait pas ce temps et ne trouvait le salut qu’en se plongeant dans l’eau. Son appartement ne possédant pas de baignoire, et encore moins de piscine, il se dirigea tout naturellement, comme beaucoup de Poitevins, vers le plan d’eau de Saint-Cyr.

    Pour accéder à ce « paradis poitevin » – et en évitant la Nationale 10 – il fallait traverser la commune de Dissay. Passé le magnifique château engoncé dans le bled, une rude épreuve attend tout automobiliste : la rue entre ledit château et l’église. Une rue à double sens, étroite mais sans stationnement : rien de plus normal. Mais un panneau apposé à mi-chemin changeait toute la donne : un panneau d’interdiction de stationner le long de cette rue qui semblait être un collector sur le territoire français, voire européen. Car le panneau signalétique comportait la précision suivante : « au-delà de cinq minutes »… Le Français moyen, dont l’esprit civique n’est plus à démontrer, aura vite fait d’analyser ces quelques mots et de faire un bras d’honneur aux auteurs de cette interdiction.

    La séance du conseil municipal qui avait acté la mise en place de ce panneau avait dû entrer dans les annales de la République Française.

    Il avait dû en falloir des heures et des heures de discussion parmi les édiles locaux pour pondre cette « autorisation/interdiction ». Une belle application de « realpolitik » au plan local. Tout le monde avait été ménagé : les riverains, les commerçants et d’éventuels touristes… Il faut dire que traverser Dissay par cette rue relevait de l’exploit grâce à cette injonction municipale « interdiction de stationner plus de cinq minutes ». Quotidiennement, il fallait attendre le passage chez le boulanger. Là, c’était le lot commun auquel le quidam s’habituait. Pas de blague avec la baguette gauloise. Mais des évènements exceptionnels – mariages, enterrements - avec leur cortège de voitures garées dans tous les sens, rendaient la traversée de Dissay digne d’un parcours d’Intervilles. Nathalie Simon en moins.

    Mais sans Nathalie Simon, de belles gambettes se baladaient tout de même dans ce coin reculé de la Vienne. L’attention de Valmy se porta sur celles gravissant les marches qui mènent au parterre de l’église. Des jambes à faire fléchir n’importe quel mâle, père de famille venu acheter une baguette ou homme de Dieu dans l’exercice de ses fonctions. Sa jupe laissait apparaître environ soixante pour cent de ses jambes ; statistique qui grimpait à soixante-quinze au moment de monter les quelques marches du parvis de l’église. Jambes magnifiques par ailleurs. De la graine de Sharon Stone, quoi.

    Des jambes, le regard de Valmy glissa sur le voile qui recouvrait le visage de la femme, peut-être pour cacher son émotion : une cérémonie funèbre se déroulait. Valmy oublia le voile pour revenir aux attributs jambiers… Attributs tellement magnifiques que le conducteur qu’il était ne vit pas le piéton qui traversait à ce moment. Christophe Lantier se retrouva sur le capot de la 205 de Valmy. Celui-ci pila et descendit immédiatement voir l’état de l’accidenté car pour miss gambette, c’était râpé. Sous les « Oh » de la foule funéraire outrée, Valmy trouva la victime en meilleur état qu’il ne l’imaginait. Deux hommes quittèrent la masse sombre de parents et d’amis tout de noir vêtus et d’où une rumeur montait. Ils venaient soit pour lui régler son compte, soit pour porter secours au cascadeur.

    — Ça va Christophe, tu n’as rien ? lança le premier des deux hommes.

    — C’est bon merci, ça va.

    — Je suis vraiment désolé…

    Valmy n’avait rien d’autre à bredouiller.

    — Pas de problème, vraiment. Je n’ai pas regardé en traversant.

    Bon, si ce couillon culpabilisait en plus…

    — Je suis désolé, mais j’enterre mon père aujourd’hui, alors…

    — Toutes mes condoléances. Je vous laisse mes coordonnées… S’il y a un problème par la suite.

    Valmy lui tendit une petite carte de visite qui mentionnait ses qualités : investigations en tout genre. Lantier la rangea dans sa poche et partit en direction de l’église sans porter plus d’attention au chauffard qui avait failli l’estourbir.

    ***

    La nuit fut dure pour Valmy. Entre deux baignades, il avait réussi à s’endormir à Saint-Cyr plage sous un soleil écrasant, malgré les cris des quelques ados boutonneux qui jouaient au volley non loin de lui. Son accidenté ne troubla pas sa douce quiétude. Le soir venu, rouge comme une écrevisse, il rejoignit son T3 dans lequel il faisait vingt-huit degrés… Deux bières et un bon pichet de rosé ne lui enlevèrent pas le feu sur son corps mais eurent pour effet de le plonger dans un sommeil profond, bercé par le doux bruit d’un ventilateur Leroy-Merlin - soldé pour cause de mois de juin pourri – et sous la mélodie de la sublime voix de Bertrand Cantat : « Le vent nous portera »…

    2

    Environ deux mois après cette journée caniculaire, Valmy se retrouvait au même endroit. Sous un ciel d’octobre pluvieux. L’entrée de l’église de Dissay était moins garnie que pour la cérémonie funéraire de Robert Lantier. Son fils Christophe devait connaître moins de monde que lui. Normal lorsque l’on meurt à cinquante ans. Pourtant, les circonstances de la mort du fils étaient plus sordides et dramatiques. C’est ce que savait l’assistance, masse anonyme, immobile et toujours de noir vêtue. La presse locale avait livré au public l’explication d’un certain nombre d’évènements sanglants survenus dans la Vienne ces derniers mois. Absorbé par ses pensées, Valmy aperçut tardivement « miss gambettes » au deuxième rang de l’église, avec la même tenue que pour l’enterrement du Robert. Elle souleva le voile noir qui cachait son visage et découvrit ce que Valmy n’avait pas pu voir la première fois : le visage était inversement proportionnel à la somptuosité de ses jambes. Comment, d’ailleurs, des jambes de star pouvaient-elles accepter d’être dominées par un faciès aussi ingrat ? Le voile trouvait là toute sa justification. Car une seule évidence s’imposait : elle aurait pu être le fruit caché de l’union entre Michel Sardou, ivre, et Roselyne Bachelot, sûrement ivre aussi.

    Mais pour Valmy, l’heure n’était pas à ces considérations et les jambes de Roselyne Sardou ne lui faisaient pas d’effet. Il n’avait pas sympathisé avec Christophe Lantier, mais le fait de l’avoir vu régulièrement ces derniers mois, dans un cadre strictement professionnel, les rencontres faites au cours de ses investigations et cette fin tragique… Pour la première fois, une enquête lui laissait un sale goût dans la bouche, à plus d’un titre.

    ***

    Lantier avait contacté Valmy dès le lendemain de leur « rencontre ».

    — Bonjour, Christophe Lantier à l’appareil. L’accidenté d’hier.

    — Ah oui. Comment allez-vous ?

    — Bien, merci. Je me permets de vous appeler eu égard à votre qualité de détective. Peut-on se voir ?

    — Bah oui… Où ? Quand ?

    — Je suis sur Poitiers cet après-midi. 14 heures au bar Le Gambetta, place du Palais de justice ?

    — C’est bon pour moi. À cet après-midi.

    Lantier arriva avec dix minutes de retard. Valmy s’était installé en terrasse avec cinq minutes d’avance. Cela lui permit d’investir ce quart d’heure dans deux 1664 blanches. Et toujours cette chaleur… À part les ridicules jets d’eau de la place, point de salut pour le rafraîchissement corporel hormis la bière pression. C’est également une pression que commanda Lantier en s’installant à côté de Valmy, qui s’en fit resservir une. L’affaire gardait sa part de mystère.

    — Comme vous le savez, j’enterrais mon père hier.

    — J’avais cru le comprendre effectivement.

    — Mon père est mort il y a cinq jours à l’âge de quatre-vingt-dix ans. Il est tombé de l’échelle sur laquelle il grimpait à un noyer au fond de son jardin. Un voisin l’a trouvé le lendemain matin. Les secours n’ont rien pu faire.

    — Un noyer au mois d’août ?

    — Pour cueillir des noix vertes pour faire du vin de noix.

    C’est vraiment un accident, malheureux, mais presque banal. Enfin, on dirait…

    Lantier marqua un temps d’arrêt. Il but une gorgée de bière. Les larmes lui montèrent aux yeux et son regard se fixa sur le fronton du palais de justice. Valmy respecta ce silence et en profita pour s’attarder sur le postérieur de la serveuse du bar, qui ramassait quelques tickets de caisse au pied des tables.

    — Mon père était peu bavard. Rarement gai, parfois taciturne : tout pour qu’aujourd’hui je gamberge. Et que je doute de sa mort accidentelle. C’est pourquoi je fais appel à vous.

    — Je peux effectivement travailler pour vous mais il va falloir m’en dire plus.

    — C’est bien ça le problème : à part une ou deux connaissances, pas de famille dans le coin… Que puis-je vous apporter ? À part ça. Ce qui me pousse à contacter un détective aujourd’hui.

    Lantier fouilla dans sa poche et en sortit un morceau d’étoffe déchirée de cinq centimètres sur cinq environ, de couleurs rouge-jaune-violet.

    — Ce morceau de tissu dépassait de la poche de sa chemisette lorsque je l’ai retrouvé sous le noyer. Je n’explique pas sa présence.

    — Un morceau de chemise, un mouchoir ?

    — J’ai regardé dans sa maigre garde-robe : rien de cette couleur.

    — Un chiffon de bricolage ?

    — Bon, il faudrait fouiller sa maison, mais ce tissu ne lui appartient pas.

    Valmy attrapa le bout d’étoffe. Un tissu assez épais qui ne devait pas être de la première fraîcheur. Mais à part ça…

    — Qui a constaté le décès ?

    — Le docteur Marais, de Dissay, en présence des gendarmes.

    — Pourquoi ne pas avoir fait part de vos doutes aux gendarmes ?

    Lantier but une nouvelle gorgée de bière et sourit.

    — Vous me voyez raconter tout cela aux gendarmes ? Ils vont me rire au nez !

    — Non, je ne pense pas que cela les fasse rire. Ce n’est pas assez subtil.

    — Hmmm ! En tout cas on me renvoie dans mes vingt-deux mètres…

    — Effectivement. Mais bon, je ne vois pas en quoi je peux vous être utile. Tout cela est vraiment maigre.

    — Je vous propose de tenter le coup et de me signaler tout ce qui peut vous paraître bizarre. Ce n’est peut-être qu’une mauvaise impression de ma part.

    Valmy savait qu’il allait accepter cette mission. Plus par charité que par conviction, suite à l’accident qu’il avait provoqué avec Lantier.

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