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L'affaire du noyé de Poitiers: La deuxième mort du capitaine Danube
L'affaire du noyé de Poitiers: La deuxième mort du capitaine Danube
L'affaire du noyé de Poitiers: La deuxième mort du capitaine Danube
Livre électronique150 pages2 heures

L'affaire du noyé de Poitiers: La deuxième mort du capitaine Danube

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À propos de ce livre électronique

À Poitiers, un assistant expert-comptable se lance dans les activités de détective dont il a toujours rêvé...

Lorsque « l’affaire » du noyé du Clain  – la paisible rivière qui traverse sa paisible ville de Poitiers – éclata, il savait que cette affaire serait pour lui. D’ailleurs ce n’était pas une affaire mais « son » affaire. Sa première. Celle qui allait lui offrir son ¼ d’heure de gloire.  Mais il n’imaginait pas que ce fait divers allait le plonger en plein cœur de la guerre : de la Résistance à l’Indochine en passant par le débarquement de Normandie. Avec violence et douleur. Et comme il le pressentait dès le départ : « à vouloir remuer le passé, on remue la merde ». « Il », c’est Gregorio Valmy, assistant expert-comptable raté, amateur de rosé à ses heures perdues qui rêve d’une grande carrière de détective privé comme à la télé : Columbo, Navarro et Nestor Burma n’ont qu’à bien se tenir…
Suspens, humour et Histoire sont les ingrédients de ce roman policier à lire d’une seule traite !

Équipez-vous d'un bon verre de rosé et plongez-vous dans la tumultueuse « affaire » du noyé du Clain en compagnie de Valmy, avec ce roman policier humoristique aux accents historiques !

EXTRAIT

Elle désignait la bouteille vide et lançait un regard inquisiteur aux deux compères qui étaient plus qu’éméchés. Elle vit la photo de maman Dumont qui était sur la table.
— Tiens ! C’est la petite Saumur.
Valmy balaya son regard entre la photo et la Jeanette. Saumur ! S A U M U R… Les trois lettres manquantes de tata Yvette. Valmy contenait sa joie, décuplée par l’alcool. Riton intervint.
— Ah fiston, tu vois : elle est formidable ! Allez Jeanette, aide-le, il recherche son oncle. Ça doit être sa femme. Putain, ça s’arrose.
Derechef, il sortit une autre bouteille de pommeau, un verre et servit trois bonnes rasades.
— Mais je ne peux pas vous dire grand-chose. C’est que je faisais des ménages chez sa mère, Yvette, quand j’habitais à Bénouville avant de venir ici il y a cinq ans. Et j’ai déjà vu une photo d’elle, la même d’ailleurs, dans leur salle à manger. Je n’en sais pas plus sur leur fille Claire. La seule fois ou elle a voulu m’en parler, son mari Robert, un vrai rustre celui-là, l’a grondée et elle s’est mise à pleurer.
Il avait retrouvé Yvette. Un sentiment de béatitude l’envahit. La tête lui tournait un peu, mélange de satisfaction et de pommeau. Riton s’en aperçut.
— T’as l’air tout chose. T’es ému ou quoi ? Bois donc un canon.
Valmy s’enfila cul-sec son énième verre.
— Et elle habite toujours à…
— Bénouville, à une dizaine de kilomètres au nord-est de Caen. Je pense que oui. La maison était au bord du canal, non loin du pont basculant. Bon allez, il faut que j’y aille.
Riton éclata de rire.
— Ouaip ! Comme disaient les soldats américains, il faut que GI !
Jeannette sourit et salua les deux soûlassons. Valmy ne put s’empêcher de rire à la blague du colonel. Il faudra qu’il la ressorte à Grosse Baleine. Il en aurait pour quinze jours à s’en remettre. Et Valmy de surenchérir sur ce bon mot.
— Eh, Riton, arrête tes vannes, j’ai les pieds dans l’eau !

À PROPOS DE L'AUTEUR

À force de lire Fajardie, Daeninckx et autre Amila, ce qui devait arriver, arriva : commettre un polar ! Après l’écriture, le temps de la lecture et du partage est venu. C’est ce que propose Patrick Amand à travers Le noyé de Poitiers qui démarre dans sa ville natale, Poitiers. La passion de l’Histoire rattrape vite l’envie d’écrire : le polar, loin d’être un art mineur, permet d’allier ces deux centres d’intérêt et devient un moyen d’expression privilégié. Il habite Saint Cyr, dans la Vienne.
LangueFrançais
Date de sortie23 août 2019
ISBN9791035305697
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    Aperçu du livre

    L'affaire du noyé de Poitiers - Patrick Amand

    couvnoyepoitiers.jpg

    L’AFFAIRE DU NOYÉ DE POITIERS

    ou

    La deuxième mort du capitaine Danube

    www.gesteditions.com

    ISBN : 978-2-84561-502-1 – LUP 694

    © – Geste éditions – 79260 La Crèche

    Tous droits réservés pour tous pays

    Patrick Amand

    L’AFFAIRE DU NOYÉ DE POITIERS

    ou

    La deuxième mort du capitaine Danube

    Geste éditions

    à Sandra

    Les personnages et événements de ce livre sont le fruit de l’imagination. Toute ressemblance avec des faits passés ou présents, des personnes existantes ou ayant existé, ne serait que pure coïncidence.

    - 1 -

    « À bas, à bas, le Front national ! Et F comme fasciste, et N comme nazi ! »

    La manifestation du 24 avril allait réunir cinq mille personnes (selon la police) en cette fin d’après-midi. Elle faisait suite aux rassemblements spontanés – des collégiens et lycéens essentiellement – qui se succédaient depuis dimanche soir sur la place d’Armes de Poitiers. La présence du candidat d’extrême droite au deuxième tour de l’élection présidentielle en lieu et place du candidat socialiste suscitait un sursaut de la part de bon nombre de Français.

    Et les discussions allaient bon train. Il y avait ceux qui avaient tout prévu, plus forts que les sondages et les Renseignements généraux : « J’en étais sûr depuis mercredi déjà ; j’ai préféré voter pour Jospin dès le premier tour. » Il y avait ceux qui faisaient culpabiliser les partisans des autres candidats de la gauche plurielle : « Il aurait fallu voter utile » ; c’était curieux, alors qu’à chaque élection présidentielle on entendait qu’au premier tour on choisissait une politique, et au deuxième, on élisait un candidat. Aujourd’hui il était de bon ton de faire acte de repentance et de clamer haut et fort qu’on allait voter contre son ennemi juré au deuxième tour, alors que l’on espérait bien le voir faire un quinquennat derrière les barreaux…

    Enfin l’heure était à la mobilisation contre le retour de la bête immonde. Toute la gauche avait répondu présent, même les sympathisants de Lutte ouvrière, dont les « travailleurs, travailleuses » de Laguiller sont les pendants des « Français, Françaises » de Le Pen : si vous n’êtes pas de ceux-là, allez griller en enfer ! Les syndicats ouvriers et étudiants grossissaient également les rangs du cortège. La communauté homosexuelle était là aussi derrière son étendard arc-en-ciel. Il y avait surtout les autres. Ces autres qui étaient présents en force : beaucoup de jeunes avec des affiches et des banderoles dont les slogans et dessins dénotaient une imagination que regardaient la larme à l’œil certains soixante-huitards un brin nostalgiques. Et puis des « seniors », qui, pour certains avaient un visage qui traduisait une gravité, un regard dur qui les replongeait dans les heures noires de leur jeunesse : seuls dans la foule ou bien par groupe comme cette colonie de touristes retraités avec des casquettes FreeTour sur la tête et l’appareil photo en bandoulière, qui se mêlaient au cortège. Ils avaient dû décider de s’offrir un petit extra dans leur programme, sûrement par conviction, pour dire en rentrant au pays : « J’y étais ! »

    La foule partait donc joyeuse, chantant, scandant des slogans que les militants de Ras l’Front étaient bien heureux de voir repris par tant de monde (toujours cinq mille selon la police) après quelques années de disette. Allons-y donc pour un grand tour. Le parcours ne semblait pas être déterminé et chacun se laissait porter par cette marée humaine, rassuré de ne pas être seul.

    Après deux heures de marche à travers les rues de la ville, Gregorio Valmy en avait sa claque. La conviction politique ne devait pas prendre le dessus sur un des besoins les plus naturels de l’homme : boire.

    C’est donc autour de la place d’Armes, toujours noire de monde, qu’il décida de s’enfiler un demi. Il était idéalement placé pour regarder la fin du cortège. Les retardataires étaient essentiellement des étudiants qui, dans un joyeux chahut, arrivaient en chantant. Enfin la marche était fermée par quelques anciens, dont le groupe avec les casquettes FreeTour ne dénotait pas dans ce concert tant ils avaient l’air heureux, un peu marqués par la chaleur pour certains d’entre eux, mais déterminés.

    — Bonjour, monsieur Valmy !

    Valmy, les yeux rivés sur les manifestants, n’avait pas vu ces trois personnes s’approcher de lui. Il n’avait pas reconnu la voix, mais le visage de la personne qui l’interpellait ne lui resta inconnu qu’une fraction de seconde : Pierre Lampion, avec qui il avait sévi au collège Henri-IV à deux pas d’ici.

    — Salut Pierrot, depuis le temps…

    Sa réplique était banale, mais cela faisait effectivement longtemps.

    — Je te présente Raphaël, un collègue de travail, et son père.

    — Ah bon, tu travailles, toi ?

    L’ironie de Valmy relevait d’un réflexe juvénile : au collège Lampion était loin d’être une lumière (on la lui avait faite souvent celle-là…) et combien de professeurs l’avaient invectivé en lui assénant des « et qu’est-ce qu’on va faire de vous Lampion ?… »

    — Ça t’étonne ? Moi aussi… Mais comme on dit dans le management d’entreprise, « je ne me réalise pas dans le travail ». Je suis secrétaire de base au conseil général et je ne t’en parlerai pas tellement c’est peu glorieux. Par contre je pourrais te parler pendant des heures du spectacle que nous allons commencer avec Raphaël. On a décidé de prendre un an de disponibilité dans notre boulot pour monter sur les planches. Tiens, regarde l’affiche sur la colonne Maurice en face.

    L’affiche noire indiquait en lettres rouges « Lampion et Dumont, les nouveaux trublions ».

    — Dumont, c’est Raphaël, rajouta Pierrot. On débute demain soir dans une maison de quartier. On espère sillonner la France entière.

    Valmy ne savait pas si son ami était sérieux, mais l’affiche paraissait l’être assez pour que cela ne soit pas une de ses nouvelles facéties.

    — Ah ! C’est bien…

    Valmy n’avait pas eu le temps de finir sa phrase que « le Pierrot » était parti dans une grande explication sur le pourquoi, le comment de son spectacle. C’est à ce moment que Valmy se rappela que Lampion était un vrai casse-bonbon à l’école et que toutes les personnes suffisamment « lettrées » l’approchant avaient vite fait le parallèle entre Pierre Lampion et le Séraphin Lampion qui empoisonne la vie du Capitaine Haddock dans Tintin et les Picaros.

    Pendant que Lampion déblatérait (Raphaël qui avait l’air de la même engeance que lui s’était joint à son exposé), Valmy regardait pour la première fois le père Dumont. C’était un beau papy qui devait être plus âgé qu’il ne paraissait. Dans les quatre-vingts ans. Des yeux bleus délavés, des cheveux blancs plutôt rares sur le dessus du crâne, des rides savamment dosées sur le front : un bel homme. Un bel homme qui paraissait toutefois sévère – ou plutôt soucieux –, qui semblait à l’affût des mouvements de la foule et de la joyeuse pagaille des jeunes autour de la place. La montée de l’extrême droite l’inquiétait peut-être plus que les jeunes. À ce moment, Valmy se posait la question, comme bien souvent lorsqu’il se trouvait en présence d’une personne âgée qui vraisemblablement avait vécu la période 1940-1945 en France, ce qu’il faisait à ce moment-là. Il en avait imaginé des résistants héroïques et des collabos pourris sur un simple coup d’œil, une simple attitude, un geste. En fait, il ne souhaitait pas vraiment connaître le passé des gens ; l’imaginer lui suffisait…

    — Alors qu’en penses-tu ?

    Lampion venait d’achever son exposé et attendait la vindicte de l’ancien camarade de classe. Valmy lui répondit vaguement que c’était un beau projet, mais que ce n’était pas si facile que ça.

    — C’est ce qu’on se dit, mais l’aventure vaut le coup.

    Valmy s’en foutait royalement et attendait que Lampion se barre avec ses amis. Il dut le sentir.

    — Bon, on va y aller, vous devez être fatigué, monsieur Dumont ?

    Le vieil homme resta silencieux et fit un vague mouvement de la tête dont personne ne comprit la signification. Lampion tendit la main à son ami.

    — Salut Greg et à un de ces jours.

    Valmy donna une poignée de main à chacun. Il fut surpris par celle du père Dumont, qui était glaciale par cette chaleur.

    ***

    Valmy rentrait chez lui tranquillement en déambulant dans les rues.

    Enfin le soleil était au rendez-vous après des mois de pluie. Il avait encore dans la tête des images de la manif. Mais sa préoccupation principale, c’était lui. Curieusement Lampion ne lui avait pas demandé ce qu’il faisait comme boulot. C’est peut-être lui qui aurait rigolé. Après des études de droit, il était rentré comme assistant chez un expert-comptable. Lui qui avait horreur des chiffres était servi ! Ça avait duré sept ans. Et puis le mois dernier, ras-le-bol général. Il avait présenté sa démission qui n’avait chagriné personne : ni ses collègues, ni ses clients. Alors que faire ? Il était parti quelques jours en vacances en Bretagne pour méditer face à la mer. Il en était revenu trempé jusqu’aux os et pas plus avancé sur son devenir. Il était alors resté cloîtré dans son petit T2 et s’était replongé dans ses bandes dessinées. C’est à la relecture des aventures de Jérôme K. Jérôme Bloche, le détective en herbe, emprunt de naïveté et équipé d’un vieux solex qu’il s’était dit qu’il pourrait peut-être faire le détective. Sans le solex. Ce n’était pas demain la veille qu’il vivrait de ce métier, mais il avait suffisamment de tunes de côté pour « voir venir » comme on dit. Ainsi était né « Gregorio Valmy, détective ». Il avait juste acheté une plaque qu’il avait fait apposer sur sa boîte aux lettres et avait fait imprimer des cartes de visite. Il avait pensé faire paraître une pub dans les deux quotidiens locaux La Nouvelle République et Centre Presse, mais il redoutait les railleries des uns et des autres qui apprendraient sa nouvelle voie professionnelle. Surtout qu’il n’avait pas forcément les qualités requises pour ce métier : il n’était pas plus malin que la moyenne (il avait été recalé aux présélections de « Questions pour un champion », émission phare de la culture française) et n’était pas particulièrement perspicace. A priori. Non, il préférait se lancer sur une affaire concrète. Sa réussite ou non déterminerait la suite de sa carrière. En cas d’échec, il lui resterait la possibilité d’aller vendre des hot-dogs et des frites à la sortie des stades de foot. Il lui faudrait alors changer de ville : à Poitiers, c’est le volley qui est roi.

    En arrivant chez lui, Valmy décapsula une mousse et attendit le client qui ne risquait pas d’arriver. Il alluma la télé et se paya le Vingt Heures de TF1 et France 2 en zappant. TF1 diffusait justement un reportage sur sa ville qui avait peu voté pour le FN et vantait le travail accompli depuis des années dans les maisons de quartier. Ils essayaient sûrement de se racheter de leur campagne électorale axée sur la France qui avait peur face aux « hordes de voyous qui terrorisaient le bourgeois ». Sur la 2, les analystes politiques s’employaient à démonter le programme de l’extrême droite en bousculant, en tout bien tout honneur, un cadre du FN qui était assez habile face aux gros sabots de l’interviewer, dont il ne se souvenait jamais du nom mais qui ne ressemblait à rien avec son crâne d’obus et ses yeux de fouine. C’est

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