L'Autre Paris
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À propos de ce livre électronique
Paris vient de fêter ses deux mille ans. Moi, je ne dispose que d’un recul de vingt-cinq ans. Mais je suis à l’âge où l’on demande à ses vieilles connaissances : comment ça va ? »
Durant les années 1930, Ivar Lo-Johansson écrit de nombreux ouvrages dont plusieurs font scandale à cause du traitement cru qu’il donne du monde du travail et des rapports humains.
Dans L’Autre Paris paru en 1954, Il relate son voyage dans une ville qu’il a connue vingt-cinq ans plus tôt, qu’il a aimée, et qui, par-delà les souffrances de la guerre, a commencé à subir de profondes transformations.
EXTRAIT
Quand j’y arrive, à six heures du matin, et prends un taxi pour traverser la ville avec mon unique valise, Paris est d’une grande douceur. Je vois les rues et les pignons des maisons, avec leurs réclames puériles : Les biscuits Lu, Lefèvre-Utile. Qui se soucie de ce genre de choses ? Ça ne vaut pas un sou. Pour moi, le peintre de Paris, c’est Utrillo. Il a bien su rendre ce que cette ville a d’un peu banal, d’usé, de négligé, de tape-à-l’oeil et ces roses et ces mauves qui occupent une telle place dans le paysage de la ville.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Ivar Lo-Johansson est né à Ösmo, en 1901, de parents paysans sans terre. Il est mort en 1990 à Stockholm. C’est une figure emblématique de la littérature suédoise.
Il fait partie de cette génération d’écrivains dits prolétariens, qui en Suède a fourni quelques noms prestigieux : Vilhem Moberg ou les Prix Nobel de littérature, Harry Martinson et Eyrind Johnson…
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Avis sur L'Autre Paris
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Aperçu du livre
L'Autre Paris - Ivar Lo-Johansson
Préface
26 août 1969. Ce jour-là, un « assistant de faculté » (c’était le titre officiel, ou plutôt sa fonction, étant donné sa précarité) mettait pour la première fois les pieds à Stockholm. Jusque-là, il ne l’avait fait qu’en rêve, car c’était toute une aventure. Plus de vingt-quatre heures de train (depuis Paris !), un passeport à faire tamponner quatre fois, quatre douanes à franchir et à qui montrer ses marks allemands, ses couronnes danoises et suédoises (et les documents bancaires « y afférent » pour prouver l’honnêteté de leur détention). Seule consolation : cela permettait de rattraper un peu du retard de lecture de l’aspirant universitaire. Et puis la stupéfaction de s’entendre dire : « Sois le bienvenu. Tu as fait bon voyage ? » Car le blanc-bec que j’étais avait bien entendu parler de la « réforme du tutoiement » en cours en Suède, mais de là à la croire entrée dans les mœurs au point d’en faire l’expérience de la bouche de l’un des très grands écrivains du XXe siècle, dont il n’avait jamais entendu parler autrement qu’avec le respect dû à une légende vivante, incarnation d’un demi-siècle d’histoire de son pays… Le parfait inconnu que j’étais forcément à ses yeux (je n’avais pas encore publié une ligne) avait donc soigneusement préparé (par écrit, avec relecture par des svécophones) toute une série de questions formulées à la troisième personne comme le voulait une politesse traditionnelle pas encore désuète : « Monsieur l’écrivain voudrait-il bien me dire… ». L’enregistrement sonore de cette « interview » que je possède encore est donc un chef d’œuvre de comique qui pourrait intéresser la radio suédoise pour un bêtisier, mais qu’importe. Je suis sorti abasourdi du petit studio de Bastugatan, en croyant à peine mes oreilles et mes yeux. Car je tenais entre mes mains la preuve que ce n’était pas un rêve, que c’était bien à moi que c’était arrivé : un exemplaire dédicacé d’un livre appelé Okänt Paris. C’était la première fois qu’un écrivain me remettait personnellement une de ses œuvres, celui-ci était un étranger et son livre portait sur mon pays, sa capitale et ses lieux et habitants les plus obscurs. Qui a dit que les contes de fées n’étaient que fariboles ? Il est vrai que la suite des événements m’a vite ramené à la réalité. Car j’avais aussitôt eu pour « ambition » (lire : idiotie pure et simple) de faire connaître ce livre à mes compatriotes. Il ne m’a donc fallu guère plus… d’un demi-siècle (après une demi-douzaine de fausses joies débouchant toutes sur un échec à un stade quelconque) pour voir ce projet se réaliser… en partie. Car ce que le lecteur tient entre ses mains, lui, n’est que la moitié d’un livre (prodige singulier de l’édition : un volume entier peut n’être que la moitié d’une œuvre, quel autre véhicule artistique peut en dire autant ?). Il est en effet amputé des dizaines de photos qui en font partie intégrante, car c’est en compagnie du photographe Tore Johnson qu’Ivar Lo-Johansson a effectué ce reportage (patronné par le magazine coopératif Vi, en plus de l’éditeur Rabén & Sjögren). Il était en bonne compagnie, puisque Tore était non seulement le fils de son collègue et ami Eyvind Johnson, mais aussi une des étoiles montantes de l’art photographique suédois (né à Paris en 1928, il est hélas mort en 1980, mais on peut facilement trouver trace de ses œuvres sur Internet) – à tel point que sa renommée met maintenant son travail hors de portée de la petite édition française, la seule à être intéressée par une publication aussi peu « désirée ». L’entreprise n’était pas totalement originale. En Suède même, Ludvig Nordström l’avait précédé avec sa fameuse Suède crottée (Lort-Sverige, 1938), même si les photos de ce volume ne sont pas aussi artistiques et aussi bien intégrées au projet. Plus tôt encore, il faut mentionner Jack London (l’un de ses grands inspirateurs, en particulier pour son livre sur l’East End de Londres) qui s’est beaucoup intéressé à la photographie, même s’il n’a pas pu en faire le même usage littéraire et associer comme lui l’impact de l’image à la force des propos (pour éviter de plagier un slogan bien connu). Ici, nous sommes vraiment dans le professionnalisme. Ivar Lo-Johansson n’en était d’ailleurs pas à son coup d’essai. Il avait fait ses débuts dans le genre avec un ouvrage sur les statare (Statarna i bild, 1948, photos de Gunnar Lundh). Puis il avait lancé ce pavé dans la mare que fut Vieillesse (Ålderdom, 1949, avec photos de Sven Järlås). Et il devait conclure ce parcours avec Itinéraire tzigane (Ziganarväg, 1955, photos d’Anna Rikwin-Brick). L’ouvrage sur Paris est donc sans doute, en définitive, le moins polémique de tous ses « albums sociaux » (c’est ainsi qu’il a lui-même défini le genre dans lequel s’inscrit ce livre), car les autres ont tous eu des conséquences pratiques sur la vie des concitoyens, par les réformes qu’ils ont entraînées, au premier rang desquels le passage d’un politique de hemvård (« soins à domicile ») en lieu