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Amour et Balles: Les mystères de Sam Smith
Amour et Balles: Les mystères de Sam Smith
Amour et Balles: Les mystères de Sam Smith
Livre électronique212 pages2 heures

Amour et Balles: Les mystères de Sam Smith

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À propos de ce livre électronique

Une semaine s’est écoulée depuis l’incident à la carrière abandonnée – une semaine depuis que j’ai tué quelqu’un et depuis que mon ex-mari a été assassiné. Une semaine éprouvante, donc. Mais la vie continue. J’ai été embauchée pour découvrir qui envoie des menaces de mort au Dr Ruth Carey, une psychiatre controversée. La piste va me mener jusqu’à deux gangsters de haut vol et, sous peu, c’est moi qui deviendrai la cible de menaces, particulièrement après une exécution en règle dont j’ai été témoin.

En attendant, après des années de violences conjugales, j’essaie de donner un sens à ma vie. Le Dr Alan Storey, un psychologue de renom, déclare m’aimer et je suis très attirée par lui. Mais je suis également abimée par la vie et j’hésite à m’engager dans une relation sérieuse.

Amour et Balles est l’histoire d’un épisode dramatique de ma vie, une semaine d’introspection, de découverte de soi et de rédemption.

LangueFrançais
Date de sortie6 avr. 2019
ISBN9781547577385
Amour et Balles: Les mystères de Sam Smith
Auteur

Hannah Howe

Hannah Howe is the bestselling author of the Sam Smith Mystery Series (Sam's Song, book one in the series, has reached number one on the amazon.com private detective chart on seven separate occasions and the number one position in Australia). Hannah lives in the picturesque county of Glamorgan with her partner and their two children. She has a university degree and a background in psychology, which she uses as a basis for her novels.Hannah began her writing career at school when her teacher asked her to write the school play. She has been writing ever since. When not writing or researching Hannah enjoys reading, genealogy, music, chess and classic black and white movies. She has a deep knowledge of nineteenth and twentieth century popular culture and is a keen student of the private detective novel and its history.Hannah's books are available in print, as audio books and eBooks from all major retailers: Amazon, Barnes and Noble, Google Play, Kobo, iBooks, etc. For more details please visit https://hannah-howe.comThe Sam Smith Mystery Series in book order:Sam's SongLove and BulletsThe Big ChillRipperThe Hermit of HisaryaSecrets and LiesFamily HonourSins of the FatherSmoke and MirrorsStardustMind GamesDigging in the DirtA Parcel of RoguesBostonThe Devil and Ms DevlinSnow in AugustLooking for Rosanna MeeStormy WeatherDamagedEve’s War: Heroines of SOEOperation ZigzagOperation LocksmithOperation BroadswordOperation TreasureOperation SherlockOperation CameoOperation RoseOperation WatchmakerOperation OverlordOperation Jedburgh (to follow)Operation Butterfly (to follow)Operation Liberty (to follow)The Golden Age of HollywoodTula: A 1920s Novel (to follow)The Olive Tree: A Spanish Civil War SagaRootsBranchesLeavesFruitFlowersThe Ann's War Mystery Series in book order:BetrayalInvasionBlackmailEscapeVictoryStandalone NovelsSaving Grace: A Victorian MysteryColette: A Schoolteacher’s War (to follow)What readers have been saying about the Sam Smith Mystery Series and Hannah Howe..."Hannah Howe is a very talented writer.""A gem of a read.""Sam Smith is the most interesting female sleuth in detective fiction. She leaves all the others standing.""Hannah Howe's writing style reminds you of the Grandmasters of private detective fiction - Dashiell Hammett, Raymond Chandler and Robert B. Parker.""Sam is an endearing character. Her assessments of some of the people she encounters will make you laugh at her wicked mind. At other times, you'll cry at the pain she's suffered.""Sam is the kind of non-assuming heroine that I couldn't help but love.""Sam's Song was a wonderful find and a thoroughly engaging read. The first book in the Sam Smith mystery series, this book starts off as a winner!""Sam is an interesting and very believable character.""Gripping and believable at the same time, very well written.""Sam is a great heroine who challenges stereotypes.""Hannah Howe is a fabulous writer.""I can't wait to read the next in the series!""The Big Chill is light reading, but packs powerful messages.""This series just gets better and better.""What makes this book stand well above the rest of detective thrillers is the attention to the little details that makes everything so real.""Sam is a rounded and very real character.""Howe is an author to watch, able to change the tone from light hearted to more thoughtful, making this an easy and yet very rewarding read. Cracking!""Fabulous book by a fabulous author-I highly recommended this series!""Howe writes her characters with depth and makes them very engaging.""I loved the easy conversational style the author used throughout. Some of the colourful ways that the main character expressed herself actually made me laugh!""I loved Hannah Howe's writing style -- poignant one moment, terrifying the next, funny the next moment. I would be on the edge of my seat praying Sam wouldn't get hurt, and then she'd say a one-liner or think something funny, and I'd chuckle and catch my breath. Love it!""Sam's Song is no lightweight suspense book. Howe deals with drugs, spousal abuse, child abuse, and more. While the topics she writes about are heavy, Howe does a fantastic job of giving the reader the brutal truth while showing us there is still good in life and hope for better days to come."

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    Aperçu du livre

    Amour et Balles - Hannah Howe

    Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, personnages, sociétés, organisations, lieux et évènements sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou utilisés fictivement. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé, des évènements ou des lieux, est fortuite.

    À ma famille, avec amour

    TABLE DES MATIÈRES

    Chapitre premier

    Chapitre deux

    Chapitre trois

    Chapitre quatre

    Chapitre cinq

    Chapitre six

    Chapitre sept

    Chapitre huit

    Chapitre neuf

    Chapitre dix

    Chapitre onze

    Chapitre douze

    Chapitre treize

    Chapitre quatorze

    Chapitre quinze

    Chapitre seize

    Chapitre dix-sept

    Chapitre dix-huit

    Chapitre dix-neuf

    Chapitre vingt

    Chapitre vingt-et-un

    Chapitre vingt-deux

    Chapitre vingt-trois

    Chapitre vingt-quatre

    Chapitre vingt-cinq

    Chapitre vingt-six

    Chapitre vingt-sept

    Chapitre vingt-huit

    Chapitre vingt-neuf

    Chapitre trente

    Chapitre premier

    ______________________________________________

    Une semaine s’était écoulée depuis l’incident à la carrière abandonnée ; une semaine depuis que j’avais tiré sur quelqu’un et que mon ex-mari avait été assassiné. Une semaine éprouvante, en gros.

    Heureusement, j’avais bénéficié de quatre jours de répit, durant lesquels j’avais travaillé comme « invitée mystère » dans un hôtel chic. Le travail d’invité mystère est sans grand intérêt et implique de se coucher tard, mais ces quatre jours hors du bureau m’avaient offert une échappatoire bienvenue au battage médiatique entourant la fusillade à la carrière.

    Ayant pendu mon trench au portemanteau, je m’installai à mon bureau pour écouter les messages sur mon répondeur. L’appareil en était saturé ; certains provenaient de guignols qui voulaient m’embaucher pour zigouiller leurs femmes, d’autres me félicitaient pour mes actions, d’autres encore provenaient de citoyens indignés me critiquant d’avoir « rendu justice moi-même ». Notre pays est un pays libre – du moins, c’est ce que nous voulons croire – et chacun a droit à son opinion. Toutefois, aucun de mes interlocuteurs ne connaissait les faits, à savoir que j’avais démasqué un terrain de jeux pervers pour les riches et les célèbres, où des mineurs et des adultes handicapés étaient sacrifiés à la prostitution. Lady Fiona Grimsley, alias Lady Diamond, à la tête du racket, avait trouvé mon enquête bien cavalière et m’avait traînée jusqu’à la carrière pour m’exécuter. Sur place, elle avait descendu Dan, un journaliste et mon ex-mari, et était sur le point de me régler mon compte quand j’avais contre-attaqué et l’avais abattue. C’était de la légitime défense et j’avais des témoins pour étayer mes propos. Néanmoins, indépendamment des faits, les gens se forment toujours leur propre opinion sur base de leurs préjugés, et j’étais donc une héroïne aux yeux des uns, la princesse des ténèbres aux yeux des autres.

    J’éteignis mon répondeur, puis parcourus mon courrier. Un ramassis de factures et de courrier indésirable, comme d’habitude, que je rangeai dans les bacs correspondants. Puis j’aperçus une silhouette à la fenêtre – un visage félin qui miaulait pour attirer mon attention. Je souris, ouvris la fenêtre et accueillis Marlowe.

    Quand je le caressai, il ronronna en frottant sa tête contre le dos de ma main.

    — Je t’ai manqué ? demandai-je.

    Marlowe répondit par un miaulement ; c’était un matou assez vocal, affectueux et peu exigeant. Il avait également l’air agressif et était couvert de cicatrices – attestant de nombreuses bagarres dans les gouttières. Trois mois plus tôt, Marlowe m’avait adoptée et nous étions copains depuis lors. En vérité, il était l’un des rares éléments de stabilité dans ma vie.

    Tout en caressant Marlowe, je regardai par la fenêtre le toit de l’abri de jardin du rez-de-chaussée – la voie d’accès de Marlowe –, puis la rue bordée de maisons victoriennes délabrées et jonchée de débris. Mon bureau était situé à Butetown, Cardiff, près des docks. À vrai dire, toutes mes voisines étaient des prostituées, ce qui en disait long sur la salubrité du quartier – mais c’était tout ce que mes maigres revenus pouvaient m’offrir.

    Dans la rue, j’aperçus un homme appuyé contre un lampadaire, les yeux levés vers moi. Il avait un appareil photo autour du cou et attendait l’occasion de me prendre en photo, devinai-je. En soupirant, je me détournai de la fenêtre. J’aimais mon travail de détective privée, mais je détestais être sous les feux de la rampe. En fait, j’étais une personne de nature réservée et j’exécrais toute attention malvenue, particulièrement celle des médias.

    Je m’éloignai de la fenêtre et foulai le plancher nu – un jour, je m’offrirais un tapis – jusqu’à l’évier de mon bureau. Sous le lavabo, je gardais une réserve de nourriture pour chat, que j’atteignis juste avant Marlowe. Les yeux braqués sur la conserve que je m’évertuais à ouvrir, Marlowe ronronna bruyamment en frottant son corps rondouillard contre mes jambes.

    — Tiens, dis-je en posant le plat de « dinde en sauce succulente » par terre.

    Pourquoi la nourriture pour chat n’est-elle pas déclinée en saveur souris ? me demandai-je, avant de froncer le nez – réaction naturelle chez une végétarienne convaincue.

    — Mange ça et, si un reporter se pointe, tu as ma permission pour le dévorer aussi.

    Justement... Je venais à peine de me redresser et de frapper le robinet antique pour lui soutirer un filet d’eau afin de nettoyer ma cuillère, quand un coup retentit à la porte, suivi par l’inspecteur principal « Sweets » MacArthur.

    — Vous voulez m’embaucher ? raillai-je dès qu’il entra dans mon bureau.

    C’était une question futile, posée autant par désespoir que par habitude.

    — Tu en veux un ? demanda Sweets en m’offrant un bonbon.

    Je déclinai poliment et le vis fourrer le bonbon dans sa bouche, avant de se laisser choir sur la chaise que je réservais à mes clients. Mesurant plus d’un mètre quatre-vingts et la bedaine proéminente, Sweets avait les cheveux poivre et sel coupés ras, qui se raréfiaient au sommet de son crâne, les yeux bleus espiègles, la peau claire couverte de taches de rousseur, et un écart entre ses dents de devant. Sa calvitie le complexait beaucoup et il la dissimulait sous un feutre aussi souvent que possible. Il complétait son accoutrement avec son éternel imper.

    — Que dis-tu de ça ? lança Sweets en entrelaçant ses doigts derrière sa tête. Un directeur de société interviewe des candidats pour un poste important et décide de sélectionner celui qui parvient à répondre à la question « Combien font deux plus deux ? » Le premier candidat est ingénieur. Il sort une règle à calcul et lui montre que la réponse est quatre. Le deuxième est avocat. Il déclare que dans le dossier Jubliman contre Jubliman, il a été prouvé que deux plus deux équivalait à quatre. Le dernier candidat est comptable. Quand le directeur lui demande combien font deux plus deux, le comptable se glisse hors de sa chaise, jette un œil sous le bureau, fouille la pièce à la recherche de micros et s’assure que personne n’écoute à la porte. Puis il murmure : « Vous aviez un chiffre particulier en tête ? »

    J’éclatai de rire, lissai l’arrière de ma jupe et me rassis dans mon fauteuil.

    — Tu es venu me remonter le moral, ou tu es là pour autre chose ?

    — Lady Fiona Grimsley, répondit gravement Sweets. Tu lui as tiré dessus.

    — Je sais.

    — Quatre fois.

    — Comme je l’ai dit dans ma déposition...

    — Ton doigt est resté coincé sur la détente, termina Sweets en secouant la tête avec incrédulité.

    Il remonta son feutre sur son crâne et émit un sifflement entre ses dents de devant.

    — Deux fois, passe encore : une pour se défendre, l’autre pour être sûr. Mais quatre...

    — Peut-être me suis-je laissé emporter par les émotions.

    Sweets hocha la tête. Il suça son bonbon, avant de me décocher un sourire qui ressemblait plutôt à une grimace.

    — Tu es émotive, Sam.

    Je sentis le rouge me monter aux joues. Je me penchai en avant, posai les mains sur le bord de mon bureau et foudroyai Sweets d’un regard indigné.

    — Tu veux dire que je suis folle ?

    — Doux Jésus, non ! s’exclama Sweets en ôtant son feutre, qu’il lança sur mon bureau.

    Il passa ses doigts dans ses cheveux clairsemés, révélant un bracelet en cuivre à son poignet droit.

    — Voilà que tu recommences, à agresser verbalement les gens qui veulent t’aider. Tu te déchaînes contre ceux qui disent du mal de toi. Tu prends les choses trop à cœur. Je suis là pour t’aider, tu comprends ça ?

    Mes joues continuèrent à brûler, l’indignation se muant en embarras. J’inclinai la tête et me cachai derrière mes longs cheveux auburn.

    — Désolée, Sweets, marmonnai-je. Ça n’a pas été une semaine facile.

    — Je vois ça, soupira-t-il en récupérant son feutre de sous les moustaches curieuses de Marlowe.

    Le matou avait englouti son déjeuner et cherchait à présent un coin approprié pour se lécher les parties. Lançant au chat un regard méfiant, Sweets continua :

    — Les témoignages appuient ta déclaration. Tu as tiré sur cette salope en légitime défense. Et les preuves que tu nous as fournies concordent : elle faisait bien tourner un bordel pour riches et exploitait des mineurs et des adultes vulnérables. Le monde se porte mieux sans elle et tous au commissariat applaudissent tes actions, mais...

    — Quatre balles.

    Sweets brossa les poils de chat roux de son feutre. Il le mit en équilibre sur son index, ses yeux bleus pensifs cherchant à croiser mon regard fuyant.

    — Tu as des problèmes, Sam. Des troubles émotionnels. Et tu dois les regarder en face. Je te le dis en tant que quelqu’un qui tient à toi.

    — Tu penses que je suis violente ?

    Il fit la moue et haussa ses épaules rondes.

    — Ça, j’en sais rien, mais ce que je sais, c’est que tu as vu beaucoup de violence dans ta vie.

    — J’ai été victime de violence. Ça ne fait pas de moi une personne violente, répondis-je, sur la défensive.

    — Je sais que tu as souffert. Et je sais aussi que tu as un bon fond. Mais, pour te tirer d’affaire, on va devoir justifier les balles numéro trois et quatre.

    Je hochai la tête, repensai à l’incident de la carrière, et me remémorai le moment où j’avais braqué mon arme sur Lady Grimsley

    — Elle était toujours vivante après les deux premières balles... Elle avait son pistolet en main, le doigt sur la détente... Elle allait me tirer dessus.

    Sweets sourit – un sourire authentique, cette fois. Il remit son feutre sur sa tête et le tapota d’un air satisfait.

    — Et c’est ce que j’écrirai dans mon rapport. Il nous faudra des réponses à d’autres questions, mais il n’y aura pas de retour de flamme. Je m’en assurerai.

    —Merci, Sweets, susurrai-je avec modestie. Tu es trop prévenant avec moi.

    Dans un accès de pudeur, il détourna le regard.

    — Bah... disons que je fais pénitence pour mes péchés.

    Pendant notre conversation, Marlowe s’était roulé en boule sur mon bureau et endormi. Ses moustaches remuaient au rythme de ses rêves d’échauffourée, de séduction féline ou de chasse de souris.

    Je rassemblai les papiers sur mon bureau, allumai mon ordinateur, puis me renfrognai en voyant mes ongles. Rongés jusqu’au sang, ils ne ressemblaient à rien. Je les mordillais souvent quand j’étais nerveuse – une mauvaise habitude dont j’essayais de me défaire mais, comme je l’avais dit à Sweets, la semaine avait été éprouvante.

    Sweets flâna jusqu’à la porte de mon bureau. Une fois arrivé, il marqua une pause, tritura son alliance, puis se retourna vers moi. Un sourire paillard aux lèvres, il me lança un clin d’œil.

    — Ce ne sont probablement pas mes affaires, mais j’ai entendu dire que tu as prévu un week-end coquin avec ton petit ami le psychologue.

    — Premièrement, rétorquai-je, les yeux braqués sur mon écran, ce n’est pas un week-end coquin et, deuxièmement, on est seulement amis.

    — Si tu le dis, lança Sweets en balayant mon objection d’un revers de la main. Quand bien même, tu pourrais en profiter pour lui parler ; discuter de tes problèmes.

    — Peut-être, me résignai-je.

    Je cliquai sur une des icônes du bureau mais, au lieu d’ouvrir le fichier, je reçus un message m’annonçant que le foutu programme « ne répondait pas ».

    — Tu en penses quoi, de ce week-end ? demanda Sweets.

    Il tenait la poignée de la porte, mais son air curieux me donna l’impression qu’il rechignait à sortir.

    — Il me rend nerveuse, répondis-je en tapant frénétiquement du doigt sur le clavier de mon ordinateur.

    Devant la porte, Sweets se frotta le menton d’un air pensif.

    — Les relations et toi, ça fait deux, pas vrai, Sam ?

    Tout comme les ordinateurs et moi...

    — Ma mère m’a battue jusqu’à ce que je sois assez grande pour rendre les coups. Mon ex m’a battue sans discontinuer pendant quatre ans, fracturant ma mâchoire et mon crâne... Tu parles, que les relations et moi, ça fait deux.

    — Le Dr Storey est un chic type, m’informa Sweets. Je me suis renseigné sur lui. Il nous a filé un coup de main sur une affaire de meurtre il y a de ça un an. Je ne suis pas mordu de jargon psychologique, tu sais ? « C’était le troisième triplé qui n’a jamais pu téter sa mère et qui a grandi en ayant une dent contre elle et la société, avant de se tourner vers la délinquance. » Je me fie aux faits et à mon instinct. Mais même moi, je dois reconnaître que le Dr Storey s’y connaît. Et puis, dans l’affaire de meurtre en question, il a refusé d’accepter le mérite qui lui revenait. Il a préféré en faire profiter un inspecteur de police qui avait bien besoin d’un coup de pouce dans sa carrière. Tous ceux avec qui j’ai parlé n’ont que du bien à dire sur le Dr Storey. Il peut t’aider, Sam. Il pourrait t’aider à forger ton caractère de femme.

    — On verra, dis-je d’un ton évasif, désinvolte, tentant de dissimuler les pensées qui se bousculaient dans ma tête.

    — Je suis en route pour la morgue, annonça Sweets joyeusement. Ce qui me fait penser... Trois corps débarquent à la morgue, tous avec un grand sourire aux lèvres. Le légiste m’appelle pour m’annoncer la cause du décès. « Le premier, Able, idiot du village notoire, s’est écroulé, mort, en poursuivant une beauté dans un parc. Le deuxième, Bullman, idiot du village notoire, a gagné 10 000£ au loto, a tout claqué pour acheter du whisky et est mort, béat, d’une intoxication alcoolique. Le troisième, Clatterbake, idiot du village notoire, est mort en souriant après avoir été frappé par la foudre. » « Pourquoi Clatterbake souriait-il ? » je lui demande

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