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Code Bangkok
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Livre électronique138 pages1 heure

Code Bangkok

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À propos de ce livre électronique

François Laporte est informaticien, pour sa première mission il est envoyé à la Siam Bank de Bangkok. Une jeune danseuse de go-go bar du quartier chaud de Patpong est retrouvée assassinée dans sa chambre d’hôtel. Suspect numéro un, il est arrêté. L’inspecteur Taksim et sa partenaire, la belle Agun, mènent l’enquête dans les bars de Patpong et à la Siam Bank. Le crime est destiné à écarter François de la banque. Des responsables du projet informatique en profiteront pour trafiquer les logiciels bancaires en leur faveur.

LangueFrançais
Date de sortie1 sept. 2017
ISBN9781370112517
Code Bangkok
Auteur

Daniel G. D'Hose

Daniel D'Hose, après une carrière d’informaticien qui l’a fait voyager dans de nombreux pays, se consacre à l’écriture. Passionné de littérature policière, il vous entraîne dans une sombre histoire au cœur de la capitale thaïlandaise. Un pays qu’il connaît bien pour l’avoir visité à plusieurs reprises dans le cadre de ses activités professionnelles.

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    Aperçu du livre

    Code Bangkok - Daniel G. D'Hose

    Chapitre 1

    Hôtel Méridien — Bangkok

    Jintana éprouva la même sensation qu’il y a deux ans, quand son mari la quitta. Un sentiment de vide, de se sentir inutile… Thaïlandaise, la belle quarantaine, elle officiait comme femme de chambre à l’hôtel Méridien Bangkok, un quatre étoiles fréquenté surtout par les hommes d’affaires et les touristes de passage dans la capitale.

    Le long de Surawong Road, une artère bruyante et étouffante de Bangkok, les marchands ambulants proposaient des plats simples et légers. Jintana utilisait cette cuisine à ciel ouvert où elle pouvait manger à toute heure du jour et de la nuit. Elle appréciait ce quartier où elle déambulait depuis des années. Elle aimait ses ruelles étroites et grouillantes de monde, ses vendeurs surchargés d’objets de toutes sortes qui faisaient de ce secteur un des plus envoûtants de la mégalopole thaïlandaise.

    La matinée déjà bien avancée, elle se fraya rapidement un passage entre les échoppes et les clients frénétiques avec facilité. Elle adressa un petit signe de la main aux cuisiniers de la rue qu’elle connaissait depuis très longtemps, ils étaient toujours là, à la même place, sur un coin, sous un pont aérien ou le long des trottoirs. Quelques tabourets de plastique jaunis, une table pliante installée de préférence à l’abri du soleil, c’était leur restaurant. Sur des braseros ou réchauds à gaz, du poulet à la sauce piquante, des nouilles de riz sautées, des sucreries attiraient les passants sans interruption.

    Sans attendre, Jintana s’empara de beignets et de quelques fruits frais découpés qu’elle avala en chemin parmi la foule dense en perpétuel mouvement.

    L’humidité oppressante et l’odeur de cuisine se mêlaient à l’air pollué de la capitale ce qui ne semblait pas déranger la population locale. Seuls, quelques touristes en short, sandales et chaussettes blanches, cherchaient un endroit à l’abri du soleil. Aujourd’hui, il faisait chaud, très chaud, une chaleur suintante renforcée par une moiteur lourde en ce début du mois de mai. Jintana ne craignait pas ce climat, elle était née ici, dans ce quartier.

    Sans la moindre trace de sueur, elle s’enfonça dans le flot humain qui s’écoulait dans des rues de plus en plus épaisses. Elle évita de traverser Surawong Road, car la vague incessante de voitures et de motos dans les deux sens était un véritable appel au suicide. Elle préféra emprunter une des nombreuses passerelles de fer surplombant la chaussée et se retrouva de l’autre côté en quelques secondes.

    Une centaine de mètres plus loin, elle s’écarta du trottoir pour se diriger vers un petit temple discret planté entre deux immeubles modernes. Elle s’arrêta quelques instants face à un bouddha souriant en plâtre doré, et joignit les deux mains en signe de respect et d’humilité.

    Parfois, lorsqu’il lui restait de la nourriture, elle faisait une offrande devant la petite statue. Quand elle avait de la chance, ses offrandes allaient aux bonzes qui traînaient pieds nus dans leur toge orange le long des trottoirs en mendiant leur pitance. Ces jours-là, elle savait que sa journée serait agréable et que la réussite serait de son côté. Aujourd’hui, les quelques fruits iraient au Bouddha immobile. Encore un signe inquiétant, pensa-t-elle.

    Le Méridien, cela fait plusieurs années qu’elle y changeait les draps, les serviettes de toilette et remettait de l’ordre dans les chambres. Ce n’était pas le métier rêvé, mais elle le faisait de manière appliquée et sérieuse, cela lui permettait de vivre passablement, de nourrir son fils et de l’éduquer correctement.

    Deux ans après avoir été abandonnée, elle n’avait pas encore retrouvé son prince charmant, de toute façon elle ne le désirait pas réellement.

    Parfois, elle se souvenait de ce jour où son homme lui dit sans le moindre remords et sans un regard pour l’enfant :

    — Jintana, j’en ai assez de toi, avant d’ajouter froidement, je te quitte.

    Tout simplement, comme on jette du lest, un fardeau trop lourd à porter. Il avait découché une fois de plus, mais celle-là fut la dernière.

    Jintana faisait plus jeune que son âge, avec de beaux cheveux longs et noirs, une peau mate et de superbes yeux verts, ce qui était rare chez les femmes asiatiques. Elle n’avait aucune difficulté à séduire un homme si l’envie lui en prenait, mais la seule chose importante était le bonheur de Boonmi, son fils.

    Elle estimait avoir beaucoup de chance, car elle habitait à quelques minutes de l’hôtel. Son amie Kalong, femme de chambre dans un palace du centre-ville près du Grand Palais, souffrait plus de deux heures dans les bus rouges non climatisés de la ville.

    La tour du Méridien était en vue. Un bloc de béton et de verre sans âme s’élevant sur plus de vingt étages. Jintana franchit sans y prêter attention les rues de Patpong, un quartier chaud de Bangkok. À cette heure matinale, déjà quelques jolies filles court-vêtues roucoulaient auprès des vacanciers curieux et des touristes déambulant lentement entre les bars et les clubs de strip-tease à la recherche de plaisirs sexuels.

    Quelques instants plus tard, elle contourna l’immeuble, ouvrit la porte de service, présenta son badge au vigile et emprunta l’ascenseur jusqu’à l’étage réservé au personnel. Un autre garde assis près de l’entrée lui présenta un répertoire qu’elle signa en face de son nom. Elle s’engagea alors dans une pièce remplie d’armoires métalliques grises, hautes et étroites, en souriant au passage au personnel. Sans attendre, elle endossa sa blouse blanche sous un uniforme gris clair et se présenta devant une grosse femme plus âgée. Assise devant une petite table de bois à peine plus grande que le gros classeur, la matrone au visage bouffi et luisant lui lança sans lever les yeux :

    — Jintana, aujourd’hui vous vous occuperez des étages trois et quatre, en lui remettant un carton portant son nom.

    — Bien Madame.

    Rapidement, elle se faufila entre les autres femmes de service et se dirigea sans un mot, vers l’ascenseur plein à craquer.

    Le troisième étage comportait vingt chambres de type « standard » et « premium ». Le tapis de sol rouge à motifs floraux noirs et dorés amortit ses pas rapides. Elle ouvrit un placard discret enchâssé dans le mur et s’empara de brosse, seau, aspirateur…

    Elle avait l’habitude de commencer par l’aile nord, celle des chambres « premium ». À cette heure, elles étaient habituellement vides.

    Jintana frappa à la porte 302.

    — Service d’étage, annonça-t-elle.

    Sans attendre une improbable réponse, elle tourna la clef passe-partout dans la serrure et se retrouva dans le vestibule de la chambre. Une épaisse moquette de couleur brune recouvrait le sol. Plus loin trônait un lit king size faisant face à un meuble moderne sur lequel était posée une télévision à grand écran plat. Elle tira les tentures occultant la grande baie vitrée avec vue dans la rue qui battait son plein. À vrai dire, Surawong Road était constamment encombrée, quel que soit le moment de la journée. À toute heure, un agent de la circulation protégé de la pollution par un masque jaune agitait les bras de haut en bas comme un sémaphore.

    Jintana savait que quelques minutes suffiraient. Le client était très consciencieux et propre, le rangement et la mise en état seraient rapides.

    Quand elle pénétra dans la chambre suivante, aussitôt elle fit la moue qui se transforma en un froncement du front. La chambre était dans un état indescriptible.

    — Quel bazar ! pensa-t-elle.

    Un vrai cauchemar. Une chaise renversée, des vêtements un peu partout, une bouteille de champagne vide, des verres cassés. Le petit salon faisant face à la fenêtre était dans un état épouvantable. Que s’était-il passé ?

    Elle faillit tomber en se prenant les pieds dans les draps jetés à même le sol, la porte de la salle de bain entrouverte, laissait, elle aussi, présumer un désordre inouï. Jintana poussa la porte, mais se figea instantanément à la vue d’un corps inanimé allongé sur le côté, les genoux à demi fléchis.

    Elle ne voyait pas son visage tourné vers le sol, mais c’était bien le corps à demi nu d’une jeune femme gisant sur le marbre. Soudainement, un cri strident sortit de sa gorge à la vue d’un filet de sang s’échappant de la bouche de la fille.

    Chapitre 2

    Deux semaines plus tôt

    Il appelait ça l’attitude américaine. Les mains croisées derrière la tête, les pieds posés sur le rebord intérieur de l’appui de fenêtre et confortablement installé dans son fauteuil de bureau, qu’il pivotait de gauche à droite à intervalle régulier, Michel aimait regarder les jardins qui entouraient le bâtiment.

    Il faisait beau et la nature avait repris ses droits après un hiver froid et gris agrémenté de neige régulière et abondante, à oublier au plus vite.

    Il était plutôt taiseux et ne parlait pas pour ne rien dire comme certains de ses collègues aimaient à le faire, ce qui lui apportait parfois désagréments et tracas. Depuis dix ans qu’il travaillait dans cette société, il ne l’avait jamais regretté. C’est lui, qui à cette époque, envisagea de créer un groupe d’experts en informatique et de développer des applications financières sur mesure aux besoins des clients de la compagnie.

    Aujourd’hui, il dirigeait une équipe de six ingénieurs que les plus grandes entreprises s’arrachaient à prix d’or, ceux-ci parcouraient le monde pour y installer leurs logiciels et s’occupaient également de la formation des informaticiens locaux.

    Le grand bureau toujours en ébullition ne manquait pas d’humour, malgré le travail complexe, chacun animait le groupe à sa façon. Face à l’entrée, il y avait Barbara, secrétaire administrative et parfois victime de ces six joyeux lurons incorrigibles. Seule femme, elle était malicieuse et avait de la répartie.

    Brusquement, le téléphone s’emballa, ce qui fît sursauter Michel toujours dans ses réflexions profondes.

    — C’est pour toi, annonça la jolie brune à l’autre bout du bureau.

    Michel s’empara de l’appareil si rapidement qu’il faillit renverser son traditionnel café du matin.

    — Salut Georges, comment vas-tu ?

    Pendant de

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