Fantastique L’emprise du passé

Voilà, c’est décidé. Margaret Hawkins va prendre ce petit trois-pièces accessible en location-vente à Brighton. Une ville qu’elle a toujours aimée, et qui a le mérite de la rapprocher de son lieu de travail.

Elle ira dès demain matin à l’agence immobilièreMcGill afin de mettre sa maison en vente.

Dans moins de sept ans elle sera à la retraite. Elle sait trop bien que ses revenus ne lui permettront pas d’entretenir une demeure aussi ancienne et aussi spacieuse. Bien trop grande pour une personne seule. Tant qu’elle vivait avec Angus, c’était viable, à tous points de vue. Mais depuis leur divorce il y a deux ans, la situation est tout autre… En outre, son fils n’a jamais apprécié le cottage. Encore moins la campagne qui l’environne. Lui-même, récemment, l’a encouragée à vendre. Certes, Margaret y a beaucoup de souvenirs. C’est la maison de ses parents, elle y a passé toute son enfance et une partie de sa jeunesse. Mais elle sait qu’elle n’aura pas de regrets. D’ailleurs elle a longtemps vécu en ville et cela lui manque. La vie de village lui semble morne et étriquée. Et la perspective d’en finir avec le voisinage de Wendy la réjouit également. Quel soulagement de ne plus subir quotidiennement les regards hostiles et inquisiteurs de cette vieille ermite acariâtre ! Non, ça ne fait aucun doute : elle a pris la bonne décision… Trois jours plus tard, en rentrant du bureau, elle contemple avec satisfaction le panneau « Maison à vendre » que l’agence immobilière a installé entre deux fenêtres du deuxième étage. Il est parfaitement visible de la rue. Connor McGill, le directeur de l’agence, est persuadé qu’ils trouveront acquéreur très rapidement.

– A mon avis, lui a-t-il dit avec la plus grande assurance, l’affaire sera conclue dans moins d’un mois…

Parallèlement, il a pris soin de lui réserver le trois-pièces de Brighton. Le contrat a été signé hier après-midi et la caution est réglée. Le bail démarre