Le quartier du Fleuve
18 Résumé: Hugo a réuni tous les papiers nécessaires et part chercher son frère Sacha et son fidèle chien roux. Après un dernier adieu à leur père qui ne manque pas de soutirer de l’argent à son fils aîné, ils quittent les Cabanes. Direction le Midi de la France où les attendent Élias et Rébecca. De son côté, Miguel a donné rendez-vous à Jessica pour tenter de la convaincre de quitter Patrice Dupeyret et de venir vivre avec lui. En vain. Et ils se sont quittés fâchés, au grand désespoir de la jeune fille. Quant à Marguerite, elle a fini son roman et travaille sans relâche pour le journal local. Gabriel déprime, il redoute l’approche des fêtes de fin d’année. (Voir Veillées nos 3447 et suivants.)
Les journées passent à toute allure et Marguerite déplore qu’elles n’aient pas plus de vingt-quatre heures. En revanche, Gabriel traîne sa déprime du soir au matin, l’aidant un peu au ménage, parce qu’il le faut bien, mais il est ailleurs, il n’a même pas envie de marcher comme avant le long des quais ou dans l’ancien chemin de halage.
Dimanche dernier elle est allée voir son père. Elle a rencontré François qui a eu la même idée. Annette, la belle-sœur de Marguerite, l’accompagnait. On a grignoté un bout de gâteau et bu un café amer dans la cuisine sombre. À présent Paul garde ses volets fermés, sauf ceux d’un minuscule fenestron qui donne du côté de son jardin.
Il ne regarde plus jamais le Rhône et les vignes, et il vit avec la lumière électrique. Inutile de lui parler d’une aide ménagère, il se fâche tout rouge. Il va bien, même s’il est maigre et sec comme un coup de trique. Il se prépare sa popote, avec soin, oh, pour ça, il mange bio, le Paul, il a même encore cultivé son potager cette année. Néanmoins il est si seul, là-haut sur le coteau, ses voisins les plus proches habitent à cinq cents mètres. Ça angoisse Marguerite.
– Arrête de te prendre la tête, frangine, lui a dit François en partant, comme elle lui faisait part de son inquiétude à propos de Paul.
